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27/05/2015

Cheminement intérieur

Il est bon parfois, de s’arrêter,

De s’arrêter au bord du chemin

Et de regarder, assis dans l’herbe,

Sans rien faire. Sans rien faire d’autre que

D’observer les arbres autour de soi,

Les grands arbres qui bordent le chemin.

 

Il est bon alors d’oublier le monde,

Le vaste monde, ses guerres et sa folie.

Il est bon, pour un instant, de ne penser qu’à soi,

Egoïstement, et de jouir du fait d’être en vie.

Il est bon d’oublier le chemin,

Qui finalement ne conduit nulle part.

 

Regarde !

Un oiseau saute de branche en branche,

Un insecte butine une fleur, une fourmi se promène,

Un papillon passe.

La vie est là, simple et tranquille.

 

Sois comme ce papillon,

Heureux d’être toi-même et d’être libre.

Va où tu as envie d’aller

Et pas forcément en suivant le chemin.

Coupe à travers prés, au hasard, et engage-toi dans la grande forêt.

C’est celle de ton enfance, elle te reconnait

Et ne t’a pas oublié.

 

Respire l’odeur suave des pins,

Ecoute le lent bruissement des hêtres,

Regarde les branches qui frémissent lentement au gré du vent.

Un écureuil t’observe et puis se sauve au haut d’un tronc,

Quelque part un oiseau crie et dans les fourrés, une bête a bougé.

Le vrai mystère est là, dans la profondeur des bois.

 

Marche au hasard, sans te presser,

Tu es chez toi, en paix avec toi-même.

Délaisse le monde et ses soucis,

Ne reviens jamais sur le chemin,

Reste toi-même.

C’est tellement plus important !

 

littérature

 

16:21 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : littérature

14/05/2015

Quadrature du cercle

Petite fille, tu contemplais le large fleuve,

Le large fleuve qui s’en allait vers l’inconnu.

Plus tard, bien plus tard, tu es revenue ici,

Sur la berge de sable fin,

Devant le château en ruine au-dessus de la falaise.

La vie, déjà, était passée

Et tes enfants grandis s’en étaient allés eux aussi vers des terres inconnues.

Tu as contemplé l’onde passante,

Seule,

Ne sachant toujours pas ce qu’il y avait derrière l’horizon,

Ni à quoi rimait cette fuite des heures

Qui t’avait ramenée vers toi-même, 

Au bord du fleuve éternel de ton enfance. 

 

littérature

 

 La Roque-Gageac

00:18 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature

05/05/2015

Dernière demeure

Sur les pavés de la vieille ville

Résonnent les pas d’un cheval,

Bruit monotone qui égrène le temps,

Echo lugubre entre les façades mortes.

 

Derrière le corbillard, suit la foule,

Silencieuse et atterrée,

Qui se dirige vers le cimetière.

 

Et chacun se demande en lui-même

Combien de temps il lui reste encore

A suivre ainsi les enterrements des autres.

 

Et tous écoutent les pas du cheval

Et la fuite inexorable des secondes,

Qui résonnent entre les vieilles façades 

Et viennent mourir devant le mur du cimetière.   

 

Littérature

00:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature

27/04/2015

Il y a

Il y a, quelque part, une forêt immense.

Il y a un petit village, perdu dans cette immensité.

Il y a une place, une église et un pont.

 Il y a sous le pont, une rivière qui coule.

Il y a des enfants qui jouent le long de l’eau

Et de grandes herbes qui les cachent en partie.

 

Il y a devant une maison, un  chien qui me regarde.

Il y a sur la place un petit café tranquille.

Il y a le dimanche, une foule qui sort de la grand-messe.

Il y a une fille qui attire mon regard

Et qui est grande et belle avec des yeux noirs.

 

Il y a des champs de blé qui sentent bon l’été.

Il y a partout des chemins qui mènent vers d’autres lieux.

Il y a en moi comme un désir inconnu

Et une envie folle de découvrir le monde.

 

Il y a, assise contre un arbre, cette fille qui me regarde.

Il y a ses yeux tranquilles et un grand trouble en moi.

Il y a  l’odeur de l’herbe où l’on s’est couché

Et celle de sa peau nue, que je n’oublierai plus.

 

Littérature

13:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature

07/04/2015

Midi

Le chemin conduit au village, où je pénètre enfin après deux heures de marche. J’ai laissé la voiture de l’autre côté du grand bois, pour arriver discrètement. Il est midi et il fait chaud. Sur la place de l’église, il n’y a personne. Tout est désert. Je remonte la rue principale où les rares magasins sont fermés. On est dimanche. En passant devant les maisons, j’entends le cliquetis des couverts et de vagues conversations. Dans une cour de ferme, un chien aboie, mais personne ne sort pour voir ce qu’il se passe. Je continue à marcher et j’oblique à gauche, par la petite ruelle qui descend vers le cimetière. Elle est bordée de murs très chauds, qui ont emmagasiné toute la chaleur du soleil. Il fait bon. Quelque part, un oiseau pépie et par-dessus le mur des branches de noisetiers se balancent doucement au vent. Le lieu est charmant, vraiment. 

Arrivé devant la petite grille de fer, j’hésite un instant, puis je pose ma main tremblante sur la poignée. Elle est chaude, elle aussi, presque accueillante. Je parcours les allées et m’arrête là où il n’y a pas encore de tombe, rien qu’un amas de terre, sans un nom, sans une croix. L’enterrement était vendredi et la décence et les conventions m’ont empêché de venir.  Je sais que tu es là et que je ne te reverrai jamais plus. Seul mon amour reste vivant.

 

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature

16/03/2015

Ressac

Il y a souvent, sur les plages en hiver, des bateaux qui sommeillent.

Penchés, décolorés, parfois éventrés, ils semblent attendre on se sait quoi.

Sans doute rêvent-ils aux voyages d’autrefois,

Quand ils sillonnaient les mers du Sud aux eaux transparentes.

Certains ont longé les barrières de corail

Où de grands requins bleus venaient se frotter contre leur flanc.

D’autres ont navigué au large de Terre Neuve

Où ils ont croisé la route de milliers de baleines franches.

D’autres encore, plus modestes, se sont contentés de longer nos côtes,

Capturant dans leurs filets de quoi nourrir quelques familles.

 

Mais tous, grands ou petits, ont gardé le goût de la mer,

Ce goût âcre et salé comme celui qu’exhale la peau des femmes aimées.

Semblable à ces bateaux, je rêve aux jours d’autrefois,

Quand nous parcourions à deux les plages ensoleillées.

Un collier de coquillages ornait ton cou

Et ta robe transparente laissait voir tes flancs nus,

Promesse de voyages dans le bleu de nos nuits.

 

En l’hiver de ma vie, la plage est désormais déserte

Et contre les bateaux qui sommeillent 

Viennent battre les vagues au ressac monotone.

 

littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

24/02/2015

Tempête

Quand déferlent les marées d’hiver

Qui emportent tout sur leur passage

Il ne reste rien sur le sable nu

Même pas le souvenir de ce qui a été

 

Quand le vent parcourt la lande

Grande et belle en son immensité

Il emporte toutes nos illusions

Et nos rêves inassouvis

 

Quand les navires en perdition

S’échouent contre les falaises bleues

Il ne reste parmi les flots

Que des épaves flottant au hasard de la nuit

 

 

Littérature

 

 

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature

01/02/2015

Absence

Les grands oiseaux blancs qui sillonnent le ciel

Ont laissé sur le sable l’empreinte de leurs pas,

Mais la marée, qui va et qui vient

A tout effacé de sa rage écumante.

 

Seule demeure intacte ma blessure

Et mon manque de Toi

Lorsque tu m’apparais en songe

Encore et encore,

Eternellement absente.

 

Dans la nuit noire,

Au cœur des solitudes,

Le vent court sur la mer

Et m’apporte l’odeur de ta peau.

 

A l’aube, les nuages en sang

Oscillent comme des vagues.

Ils sont la houle de nos rêves

Les draps froissés de nos lits de sable.

 

 

Littérature

 

 

 

00:57 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : littérature

11/10/2014

Automne pluvieux

Il pleut.

Sur la vitre, coulent les larmes de l’automne.

Je regarde, indécis, une tasse de café à la main.

Dehors, un oiseau tente de s’abriter sous une branche de sapin.

Il pleut.

Des pensées m’assaillent, des rêveries inconsistantes.

Devant mes yeux défilent des paysages autrefois parcourus,

Des montagnes, des collines, des plaines,

La forêt en plein été, l’océan au cœur de l’hiver…

Ma pensée vagabonde et un visage aimé apparaît.

C’est le tien, comme toujours, surgi du passé,

Surgi de cette époque lointaine où nos corps s’enlaçaient.   

Les gouttes d’eau glissent toujours sur la vitre,

Dehors, l’oiseau est parti.

  

Littérature

13:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature

03/10/2014

Automne nostalgique

Je marche sur les sentiers de l’automne

Comme je marche dans ma vie

Sans trop savoir où je vais.

Je regarde les couleurs, qui lentement se fanent,

Le ciel qui pâlit et le jour qui tarde à naître en des matins de brume.

J’écoute le chant de rares oiseaux

Tandis qu’un vent encore tiède

Me parle de pays lointains que je ne connais pas.

Devant moi détale un lièvre, effarouché déjà par tout ce qu’il pressent.

Une feuille d’un profond vert sombre frémit sur  sa branche.

Bientôt elle s’envolera,  paillette d’or dans le ciel pur,

Pour retomber sur le chemin que la pluie détrempera.

C’en sera alors fini de toute cette beauté éphémère,

Il ne restera que la boue des chemins

Où n’apparaîtra même plus la trace de mes pas.

 

Littérature

 

15:38 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature

25/09/2014

Souvenir tenace

 

Il te faut quitter les alcôves d’où l’amour s’est enfui,

Emprunter le grand escalier

Et descendre une à une les marches du temps.

Une fois en bas, tu ouvriras d’un coup la porte de chêne

Puis  tu te laisseras submerger par le vent aux senteurs océanes.

 

Dans le jardin, tu délaisseras les roses

Mais tu t’attarderas devant le vieux mur couvert de mousse.

Contre ta peau, tu sentiras la chaleur de ses pierres

Et d’un doigt délicat tu en parcourras les aspérités.

 

Dans ce matin du monde où tout est à refaire

Tu te souviendras du parfum d’une femme

Et c’est encore son ombre que tu croiras voir derrière les pommiers.

Alors, pour oublier, tu fermeras les yeux

Et respireras une nouvelle fois le grand vent marin

Celui qui vient de loin et qui emporte avec lui toute la senteur des vagues.

 

Pourtant, tandis que distraitement

Ton doigt caressera  la fente d’une pierre,

S’imposera encore et toujours l’odeur de l’aimée, 

Quand ta main se perdait dans sa bruyère.

 

 

Littérature

01:11 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

18/09/2014

Retour

Coule la rivière, passe le temps.

Le vieux pont de pierre est toujours là

Ainsi que les maisons de schiste aux toits d’ardoise.

Seuls les gens ont disparu et l’enfant que j’étais.

Ca et là un muret s’est écroulé, obstruant le petit chemin tant de fois parcouru.

Marie n’est plus là, emportée par la vie.

Dans le cimetière, derrière l’église, des noms connus sont gravés dans le marbre éternel.

Coule la rivière, passe le temps.

Seule la forêt, dans les lointains bleus, dresse toujours sa silhouette frémissante.

Je sais que là est le dernier refuge, l’ultime repaire.

Un jour j’y chercherai le grand silence, au milieu des senteurs sauvages.  

 

Photo personnelle

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature

11/09/2014

Heureux ceux qui partent

Heureux ceux qui partent.

Heureux les marins qui partent en mer.

Sur le quai, je regarde les grands navires affrétés pour nulle part, leurs voiles blanches immaculées et leur proue audacieuse où se dresse la sirène nue qui depuis toujours hante mes rêves.

Heureux ceux qui partent sans savoir s’ils reviendront jamais.

Là-bas il est des îles étranges aux montagnes colorées et des continents gigantesques aux fleuves impétueux.

Les forêts y sentent la cannelle, le poivre et les bougainvillées. On dit qu’elles sont peuplées d’animaux étranges dont les yeux bleus parfois versent des larmes.  Les Indiens écoutent leurs pleurs, la nuit, quand la lune est pleine et que les vents alizés agitent le pagne des femmes.

Là-bas, il est des plages immenses où le sable est d’or fin. La mer vient s’y briser inlassablement et quand on regarde l’écume des vagues on sait que le temps n’a jamais existé.

Dans les cases aux toits de paille, des soupirs disent que l’amour est là, tout simple, et qu’un corps nu s’abandonne aux caresses.

Le vent est tiède et doux. Dans le  ciel brille la Croix du Sud. 

Heureux les marins qui partent en mer, même s’ils ne doivent jamais revenir.

 

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature

04/09/2014

Je suis

Je suis le vent sur les champs de blé

Je suis l’automne dans la forêt profonde

Je suis la mer et ses vagues

Je suis la montagne au clair de lune

Je suis la lune sur une plage de juillet

Je suis la rivière qui tressaute et bondit

Je suis l’amour dans les yeux d’une fille

Je suis la neige un soir de décembre

Je suis le lilas qui fleurit au printemps

Je suis tout cela et je suis moi

Je suis le vent qui annonce le printemps

Je suis la forêt sous la neige

Je suis les vagues qui déferlent sur la plage

Je suis l’été dont rêvent les filles

Je suis la rivière qui bondit sous la lune

 

Littérature

 

 

 

01:36 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : littérature

27/08/2014

Enfance du désir

L’eau descend, claire et pure,

Cascadant sur les rochers noirs.

Dans le ciel, un nuage passe, nonchalant,

Chargé de tous les rêves d’enfance.

Au cœur de la forêt courent les loups,

Aux longues foulées  inquiétantes.

Quelque part, un chien aboie

Dans le silence du soir.

Derrière l’église, Marie m’attend

Dans sa petite robe bleue.

Ses yeux de louve me fixent,

Quand je caresse sa joue 

Dans le silence du soir.

 

Littérature

00:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature

01/08/2014

Souvenir

Quand je t’ai rencontrée

Je marchais dans la nuit.

Je t’ai habillée de mes rêves

Et t’ai conduite au bord de la mer.

Sous la lune, les vagues nous parlaient d’infini

Et c’était là le discours que nous voulions entendre.

 

Je dis « c’était » car depuis les marées ont effacé les traces de tes pas

Et le vent a emporté tes paroles.

Désormais, je marche seul sur la plage, indécis.

J’écoute la plainte monotone des vagues

Ou bien je regarde les grands oiseaux blancs

Qui tournent lentement en lançant leurs cris de désespoir.

 

Je marche sans fin et mes pieds s’enfoncent dans le sable.

Quand vient la nuit et qu’apparaît la lune,

Je me souviens soudain du goût salé de tes lèvres.

Il me semble aussi percevoir la musique de tes mots,

Mais ce ne sont que les sanglots de la mer

Qui résonnent dans l’infini de la plage désertée.

 

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13:43 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

26/07/2014

Eté

En été, le temps est nu.

Sur le sable de la plage où jouent les enfants,

Les heures avancent inexorablement.

Marée après marée, le grand cadran solaire

Indique la fin des vacances, la fin de l’enfance, la fin de tout espoir.

 

A l’intérieur des terres, coulent des fleuves larges et majestueux.

Je regarde l’eau qui passe et qui jamais ne repassera.

Le fleuve est éternel, mais son eau est éphémère,

Moins que moi, pourtant, qui la contemple en rêvant.

 

A l’horizon, les montagnes dressent leur barrière

De schiste, de grès ou de calcaire.

Nées autrefois des premiers cataclysmes,

Elles marquent la fin de notre monde.

Derrière, on dit qu’il y a d’autres fleuves et d’autres plages,

Mais nous ne les connaîtrons jamais 

Car nous serons morts avant de les atteindre.

 

La Meuse dans les Ardennes

Littérature

00:24 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

06/06/2014

Cheminement

Marcher

Marcher le long de la mer

Parcourir tous les sentiers côtiers

Humer le vent marin

Contempler les bateaux en partance

Admirer les falaises de granite rose et les grands oiseaux blancs

Se souvenir

Rêver

Marcher, toujours marcher…

 

Littérature

 

16:27 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature

31/05/2014

Plage

Vous alliez souvent, petite fille, jouer sur la plage grande et belle.

Vous fîtes là moult châteaux de sable

Que la marée montante submergeait toujours

Sous vos cris faussement indignés,

Car dans le fond, fort ravie vous étiez de cette force sauvage

Qui piétinait vos constructions éphémères…

 

Adolescente, sur la même plage, vous vous mîtes à rêver

Au prince charmant qui habitait le château.

Beau, preux et courageux, il vous semblait le voir

Galoper dans les flots, sur son cheval fougueux.

Un jour, il prit les traits d’un vacancier de passage

Et là, sur le sable de la grande plage d’abord, puis dans les dunes discrètes

Vous avez goûté de sa force sauvage et de ses baisers tendres.

Submergée sous les vagues du désir, ravie,

Vous avez crié votre joie à chaque marée haute.

Mais quand prit fin l’été et que le prince fougueux regagna son port,

Indignée, vous comprîtes que tout château n’était fait que de sable.

 

Aujourd’hui, vous marchez seule sur la plage grande et belle

Et dans le ciel vide passent de grands oiseaux blancs.

Tout en regardant les enfants qui construisent des châteaux éphémères,

Vous écoutez les flots fougueux qui déferlent sur le sable. 

Ce sont les chevaux de la mer, qui galopent, écumants.

 

 

Littérature

00:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : littérature

19/05/2014

La beauté

Qu’y a-t-il de plus beau qu’un cheval qui galope dans une prairie

Et qui soudain se dresse, ivre d'être lui-même ?

Qu’y a-t-il de plus beau que des vagues qui déferlent sur une plage

Et qui mugissent sourdement en bouillonnante écume ?

Qu'y a-t-il de plus beau qu’un merle qui chante au sommet d’un arbre

Et qui exprime tous les matins du monde ?

Qu'y a-t-il de plus beau qu’une femme qui lit un livre en silence 

Et qui rêve qu’elle pourrait être aimée ?

 

 La lectrice

Littérature

00:12 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature

08/05/2014

Souvenirs

Dans le miroir des souvenirs

J’ai croisé le regard de l’enfant que je fus.

Il se promenait le long de la rivière

Qui coule depuis toujours

Sous ses arches de pierre bleue.

 

Il y avait là-bas des forêts infinies

Qui frémissaient sous les tempêtes d’automne

Tandis que des hordes de nuages

Déchiraient l’immensité des cieux

Sous des équinoxes pluvieux.

 

Dans le miroir des souvenirs

Se dressa soudain une adolescente de quinze ans.

Elle baissa pudiquement les yeux

Quand elle se sentit désirée

Par un condisciple amoureux.

 

Il y avait sur les murs pourpres du lycée

Des vignes vierges et sauvages

Qui montaient à l’assaut des nuages

Tandis que penchés sur nos vieux bancs tachés d’encre

Nous traduisions Horace, Virgile ou Tacite.

 

Dans le miroir des souvenirs

J’ai revu ton ombre exquise et délicieuse

Frêle silhouette amoureuse

Qui se dévêtait lentement

Dans des hôtels improbables.

 

Il y avait dans la chambre aux rideaux fermés

Tout ton amour qui se donnait

Dans l’odeur poivrée et chaude

De ton corps aux mille senteurs de vanille

 

Quand se brisa le miroir des souvenirs

Il ne resta que des éclats étincelants

Sur la surface changeante de la rivière

Et dans mon cœur le regret infini

 De toutes ces amours perdues.

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature

30/04/2014

Le jardinier

C’est un Jardin où vient battre la mer,

Un havre de paix où l’on peut contempler l ‘infini.

Des roses rouges s’épanouissent sous le ciel bleu,

Tandis que des voiles blanches déchirent l’horizon.

 

Il se souvient, le jardinier, du parfum des îles lointaines,

Dont il est revenu seul, il y a bien longtemps.

Il se souvient de ces saveurs épicées au goût de cannelle

Et surtout de cette femme dont les cheveux embaumaient la vanille.

 

Il n’a rien oublié et quand il cueille une rose,

C’est à elle qu’il pense, à celle qui vit dans les îles

Et qu’il n’a jamais revue.

 

Peut-être l’attend-elle, assise sur une falaise

Ou couchée dans le sable fin.

Peut-être rêve-t-elle d’une rose

En contemplant les vagues blanches qui se brisent en cascades infinies…

 

Littérature

15:18 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

16/04/2014

Echouement

Je contemple seul les draps blancs qui ondulent

Comme une mer infiniment triste et sans horizon.

Tu es partie vers un ailleurs inaccessible,

Vers des forêts de songes où je n’ai pas accès.

Tu as emprunté des chemins de moi inconnus

Et je t’ai perdue au premier embranchement.

Ces draps où tu ne dors plus

Ne servent qu’à transformer en blancs fantômes

Mes rêves et mes désirs évanouis.

 

Littérature

15:19 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature

26/03/2014

Printemps

Il est étrange ce beau printemps.

Dans la pelouse, quelques fleurs blanches émergent

Sorties du néant de l’hiver.

Le grand saule pleureur  a revêtu son feuillage vert tendre

Et les forsythias sont plus jaunes que jamais.

 Le ciel, lui, est bleu, immensément bleu,

Comme il l’a rarement été.

Un  nuage blanc le traverse,

Petite touche tendre qu’un peintre inconnu aurait déposée là.

De ma fenêtre, je regarde tout cela,

Ce beau tableau de la nature renaissante.

Un oiseau noir sautille sur l’herbe verte

Et une brise légère agite les branches du saule.

C’est beau, c’est très beau.

Mais quel sens a tout cela depuis que tu es partie ?

Il manque ta silhouette sur la terrasse,

Il manque ton sourire et ta tendresse.

Il est étrange ce beau printemps,

Depuis que tu n’habites plus que mes souvenirs.

 

12:01 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature

15/03/2014

Souvenir

Je ne me souviens plus où nous nous sommes rencontrés,

Ni de quel pays tu venais.

Je n’ai jamais rien su ni de ton enfance ni de ta famille.

J’ai même oublié ton nom.

Mais j’ai gardé au fond de moi la tendresse de tes caresses,

L’odeur de ta peau et la douceur de ton regard.

Je te reconnaîtrais entre toutes.

 

 

 

  

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature

11/03/2014

Le puits mystérieux

Près de ma maison, il y avait un puits sans fond.

Qu’est-ce que j’ai pu rêver, enfant,

Assis sur ses pierres de schiste,

Froides et bleutées comme la nuit.

J’imaginais dans l’obscurité humide

Une vie primitive et rampante,

Quelque bête d’un autre âge,

Ou un dragon sorti de la préhistoire.

Mais j’avais beau me pencher, je ne voyais jamais rien.

Rien qu’un gouffre profond au-dessus duquel je criais

Ma peur de tomber, ma peur de mourir.

Et l’écho répercutait ma voix à l’infini,

La déformant au point de la faire ressembler

A ces cris étranges des bêtes d’autrefois.

S’engageait alors un dialogue insensé où à mes questions

On répondait gravement des choses étranges et belles.

 

Une nuit, n’y tenant plus, j’ai quitté ma chambre

Et me suis approché, pieds nus, du puits mystérieux.

La lune était enfouie derrière les arbres de la grande forêt,

L’obscurité était totale et ma peur à son comble.

Je me suis penché, le ventre nu, sur la pierre froide et coupante. 

En bas, tout en bas, les voix poursuivaient, seules, leur dialogue d’outre-tombe.

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature

27/02/2014

Fin de parcours

Cinéma muet sur le mur blanc.

C’est mon ombre qui s’agite et s’incline,

Noire comme la nuit,

Apeurée comme jamais.

Elle dessine en tremblant l’énigme de ma vie,

Equation silencieuse

Au rebours de mon âge.

Quand elle atteindra le sol en rampant

J’en aurai terminé de chercher des réponses.

Nous fusionnerons enfin pour la première fois,

Et chercherons dans l’oubli 

A apaiser nos peurs.

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : littérature

06/02/2014

Dernière promenade

Il y avait la mer, qui n’en finissait pas de se briser.

Il y avait les nuages, qui n’arrêtaient plus de s’accumuler.

Il y avait le vent, qui soufflait en tempête.

Il y avait nous deux, qui marchions en silence

Et nos pas derrière nous, qui déjà s’effaçaient.

Il y avait ton visage et tes lèvres fermées.

Il y avait ces mots, que je redoutais et qui ne venaient pas.

Il y avait mon cœur qui déjà battait la chamade

Et qui se brisait, silencieux, au milieu des tempêtes.

Il y avait la mer et le vent.

Il y avait surtout tes lèvres, 

Que jamais plus je n’embrasserais. 

 

Littérature

23:02 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

15/01/2014

Les îles

Tous les jours il regardait la mer et les vagues infinies.

Tous les jours il contemplait l’horizon et les bateaux qui voguaient vers des îles inconnues, des îles dont personne, jamais, ne revenait.

Tous les jours, du haut des falaises, il respirait les vents du large, chargés d’embruns salés et de saveurs épicées.

Alors il croyait voir d’immenses plages dorées où des enfants nus jouaient sous les soleils des tropiques. Derrière les grandes dunes blondes s’étendaient des forêts incroyables, où, depuis mille ans, des arbres exotiques embaumaient l’air de parfums troublants et poivrés. Parfois, il lui semblait apercevoir, couchées dans des pirogues noires, des femmes dolentes et lascives qui évoquaient Gauguin. Plus loin, dans des cases de palmes, leurs sœurs donnaient de l’amour à des guerriers féroces venus oublier, sous leurs caresses tendres, les blessures des combats.

Et lui restait là, sur la falaise, contemplant les nuages en déroute qui traversaient le ciel, s’imaginant parfois que c’étaient là les voiles d’un immense bateau en partance pour ces îles dont personne jamais ne revenait.  

 

 Littérature

01:19 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature

30/11/2013

Brouillard

Ce matin, le brouillard était là, un brouillard épais, qui avait grignoté le paysage. Les lointains avaient disparu et avec eux la belle forêt de hêtres qui barrait l’horizon.  La ferme au bout du petit chemin n’était plus là non plus, pas plus que les pâtures où rêvaient les chevaux.  Des haies qui clôturent mon jardin, on ne devinait que quelques feuilles, encore fallait-il écarquiller longtemps les yeux et avoir beaucoup d’imagination. Aucun bruit, aucun chant d’oiseau, rien. Tout était mort.

Quand j’ai ouvert la porte de la maison, il m’a semblé être devant un mur. On ne distinguait aucun objet à plus de trois mètres. Je me suis avancé lentement dans cette brume étrange, me demandant si je n’étais pas le dernier habitant encore en vie dans le village. Même les chats n’étaient plus là, eux qui d’habitude accouraient quand je mettais le nez dehors.  J’ai foulé l’herbe humide de la pelouse et me suis dirigé à tâtons vers la barrière. En me retournant, j’ai vu que la maison, elle aussi, avait disparu. Il me fallut garder mon calme pour continuer malgré tout. Enfin, après avoir hésité un peu, je suis arrivé près de la boîte aux lettres. Comme d’habitude, elle était vide, désespérément vide. Aucune lettre, aucune carte, rien.

Alors j’ai rebroussé chemin comme j’ai pu. En hésitant,  j’ai retrouvé la maison et son seuil. J’ai refermé la porte derrière moi et me suis assis près du feu. Les flammes brillaient dans l’âtre, comme si toute la vie du dehors s’était réfugiée là, comme s’il ne restait plus au monde que ces trois bûches incandescentes qui bientôt seraient réduites en cendres.

J’ai pris un livre que je n’ai pas ouvert et j’ai écouté le silence. Le grand silence des jours de brouillard, où même les facteurs ne trouvent plus leur chemin.

Littérature

00:25 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature