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15/01/2014

Les îles

Tous les jours il regardait la mer et les vagues infinies.

Tous les jours il contemplait l’horizon et les bateaux qui voguaient vers des îles inconnues, des îles dont personne, jamais, ne revenait.

Tous les jours, du haut des falaises, il respirait les vents du large, chargés d’embruns salés et de saveurs épicées.

Alors il croyait voir d’immenses plages dorées où des enfants nus jouaient sous les soleils des tropiques. Derrière les grandes dunes blondes s’étendaient des forêts incroyables, où, depuis mille ans, des arbres exotiques embaumaient l’air de parfums troublants et poivrés. Parfois, il lui semblait apercevoir, couchées dans des pirogues noires, des femmes dolentes et lascives qui évoquaient Gauguin. Plus loin, dans des cases de palmes, leurs sœurs donnaient de l’amour à des guerriers féroces venus oublier, sous leurs caresses tendres, les blessures des combats.

Et lui restait là, sur la falaise, contemplant les nuages en déroute qui traversaient le ciel, s’imaginant parfois que c’étaient là les voiles d’un immense bateau en partance pour ces îles dont personne jamais ne revenait.  

 

 Littérature

01:19 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature

Commentaires

" [...] donnaient de l'amour "
Très belle expression, très forte

Écrit par : Bertrand | 16/01/2014

Un imaginaire toujours tellurique et des océans intimes sur "la carte du mélancolique".

Écrit par : Michèle | 16/01/2014

C'est du poème (que je lis) dont je parle, et pas du poète (que je ne connais pas, sinon à travers ses textes).

Je précise cela car si un texte n'est jamais désincarné, seul l'auteur en sait ce qui le concerne. Le lecteur ne se débrouille jamais qu'avec lui-même et le texte qu'il lit.

Écrit par : Michèle | 16/01/2014

En me relisant je suis surpris moi-même par le contraste entre ces femmes qui "donnent de l'amour" et qui prodiguent des "caresses tendres" et la situation du rêveur qui lui "reste là" sur sa falaise (idée de massif rocheux, de froideur, de danger) à contempler des nuages "en déroute". C'est peut-être lui qui est en déroute et qui ne parvient pas à atteindre cette douceur féminine qui le fait rêver.

Écrit par : Feuilly | 16/01/2014

Les commentaires sont fermés.