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10/04/2021

Voyages

Il est des noms qui font rêver, comme Tombouctou, Fez ou Samarkand.

Il est des noms qu’on ne prononce que la nuit

A la lueur d’une bougie

Quand dehors la neige recouvre tous les souvenirs.

 

Dans ma jeunesse oubliée j’ai parcouru la grande Ibérie

Et sur les routes poussiéreuses de Castille,

J’ai contemplé Midi à son zénith.

Dans la chaleur de l’été, le temps était immobile,

Ephémère éternité.

 

J’ai franchi le rio Tormes comme un César adolescent

Et c’est en vainqueur que j’ai pénétré dans Salamanque. 

A l’ombre de la cathédrale, j’ai connu l’amour dans des cloîtres oubliés.

Sous les arcades de la Plaza Mayor la bodega Cervantes

Offrait pour quelques pesetas un vin ensoleillé

Qui transformait à jamais le monde.

 

J’ai rêvé sur les routes d’Extremadura

Sous les tours de Cacerés ou encore à Merida,

Au pied du théâtre romain.

La nuit, je m’en souviens, des filles dansaient nues sur la place publique.

L’une d’elle me prit par la main

Et me guida sur les chemins d’Andalousie.

 

Sevilla, Cordoba, Granada,

Les trois perles maures

Aux yeux de feu.

Dans les jardins de l’Alhambra

Une déesse aux longs cheveux

Récitait d’étranges poèmes.

Sa voix était musique

Et son regard énigmatique,

Pythie antique aux troublantes prédictions.

 

Puis, par-delà la Sierra Nevada,

J’ai atteint l’antique mer homérique.

Immobile dans son éternité,

Elle était comme la somme de nos rêves

Aux marches méridionales du continent.  

 

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Commentaires

Magnifique poème, on a envie de le mettre en musique.

Écrit par : Halagu | 21/04/2021

Merci Halagu. :)

Écrit par : Feuilly | 22/04/2021

Les commentaires sont fermés.