08/02/2022
Nocturne breton
Tout au bout de la route, tout au bout de la nuit, surgissait la mer.
La mer et son éternelle rumeur,
Celle qui déjà berçait notre enfance
Lors de séjours solaires au milieu des mois d’août.
Dans l’obscurité, on l’entend mugir au pied des falaises,
Longue plainte éternellement recommencée,
Ultime combat des éléments.
Des vagues déferlantes engloutissent nos rêves
Et il ne reste plus dans le ressac
Que quelques souvenirs éparpillés.
Sur les landes désertes,
Quand luit la lune bleue,
Tout s’immobilise
Dans le grand silence de la mort.
Et dans les brumes d’hiver,
Quand tout a disparu,
Gémit la corne de brume
D’un phare agonisant.
Plus loin, à l’entrée du village fantôme,
Jouxtant la petite église de granit,
Se dressent désespérément
Les croix de pierre de tous ceux qui ont été
Et qui ne sont plus.
01:19 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
C'est très beau mais donne un peu froid :) Le silence de la mort, la corne de brume, les tombes... Mais il y a une beauté indéniable dans ces choses aussi, et il faut l'humeur juste pour le ressentir. On est servis en ce moment en ce qui concerne l'humeur juste :D
Écrit par : Edmée De Xhavée | 19/03/2022
@ Edmée : en effet, ce n'est pas un texte très optimiste, mais il y a de la beauté et de l'insolite à découvrir derrière toute chose, même la nuit dans un cimetière. :)
Écrit par : Feuilly | 19/03/2022
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