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11/09/2014

Heureux ceux qui partent

Heureux ceux qui partent.

Heureux les marins qui partent en mer.

Sur le quai, je regarde les grands navires affrétés pour nulle part, leurs voiles blanches immaculées et leur proue audacieuse où se dresse la sirène nue qui depuis toujours hante mes rêves.

Heureux ceux qui partent sans savoir s’ils reviendront jamais.

Là-bas il est des îles étranges aux montagnes colorées et des continents gigantesques aux fleuves impétueux.

Les forêts y sentent la cannelle, le poivre et les bougainvillées. On dit qu’elles sont peuplées d’animaux étranges dont les yeux bleus parfois versent des larmes.  Les Indiens écoutent leurs pleurs, la nuit, quand la lune est pleine et que les vents alizés agitent le pagne des femmes.

Là-bas, il est des plages immenses où le sable est d’or fin. La mer vient s’y briser inlassablement et quand on regarde l’écume des vagues on sait que le temps n’a jamais existé.

Dans les cases aux toits de paille, des soupirs disent que l’amour est là, tout simple, et qu’un corps nu s’abandonne aux caresses.

Le vent est tiède et doux. Dans le  ciel brille la Croix du Sud. 

Heureux les marins qui partent en mer, même s’ils ne doivent jamais revenir.

 

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature

Commentaires

Rêves de marins, fuite du quotidien terrestre ...Beau texte !

Écrit par : saravati | 11/09/2014

@ Saravati : il faut bien rêver un peu pour oublier l'actualité plus que menaçante :))

Écrit par : Feuilly | 11/09/2014

Beaucoup sont partis sans le souhaiter :)

Écrit par : Michèle | 13/09/2014

@ Michèle : si tu parles des vrais marins, oui, évidemment. Idem pour ceux que la mort nous a ravis. Mais ici on parle dans l'absolu d'un ailleurs quasi baudelairien.

Écrit par : Feuilly | 13/09/2014

:)
Le poème parle de ce que le lecteur veut qu'il lui parle, en tout cas le lecteur fait ce qu'il peut et ne s'interroge ni sur les intentions du poème ni sur celles de l'auteur :)

Écrit par : Michèle | 13/09/2014

@ Michèle et le lecteur a bien raison :))

Écrit par : Feuilly | 13/09/2014

C'est exactement ce que j'allais dire, là, je retrouve Baudelaire et Brel aussi, avec ses Marquises... Où l'alizé se brise...

Écrit par : Pivoine | 11/10/2014

Les commentaires sont fermés.