04/09/2014
Je suis
Je suis le vent sur les champs de blé
Je suis l’automne dans la forêt profonde
Je suis la mer et ses vagues
Je suis la montagne au clair de lune
Je suis la lune sur une plage de juillet
Je suis la rivière qui tressaute et bondit
Je suis l’amour dans les yeux d’une fille
Je suis la neige un soir de décembre
Je suis le lilas qui fleurit au printemps
Je suis tout cela et je suis moi
Je suis le vent qui annonce le printemps
Je suis la forêt sous la neige
Je suis les vagues qui déferlent sur la plage
Je suis l’été dont rêvent les filles
Je suis la rivière qui bondit sous la lune
01:36 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : littérature
Commentaires
Béraud, écrivain honni que m'a fait découvrir Solko, écrit, pour qualifier " le vent qui ramène le printemps", "les vents oiseleurs"
Quelle magnifique expression, ne trouves-tu pas ?
Tu connaissais cette expression ? Moi non.
Elle a un parfum, une musique du Moyen-âge, je trouve.
Peut-être est-elle chez Rutebeuf, ou Marot, je ne sais pas.
Écrit par : Bertrand | 04/09/2014
Je suis ...cette perle d'espoir qui donne beauté au monde !
Merci pour ce panorama d'images fortes et de sensations fragiles.
Écrit par : saravati | 04/09/2014
@ Bertrand : "Vents oiseleurs. ,,Vents réguliers et périodiques, qui soufflent tous les ans dans la même saison`` (Littré). Synon. vents étésiens*.Les vents oiseleurs, les vents étésiens la brassent [la Méditerranée] à chaque saison, avec leurs retours réguliers (Morand, Route Indes, 1936, p.345)." Furetière donne le synonyme de vent arondelier (qui correspond au retour des hirondelles) pour désigner ces vents qui "disposent les oiseaux à faire leur nid".
@Saravati : vous revoilà "perle d'espoir" et c'est très bien ainsi.
Écrit par : Feuilly | 04/09/2014
"Les vents arondeliers" très beau !
Écrit par : Bertrand | 05/09/2014
« Plus est isnels qu'esprever ne arunde » (Chanson de Roland)
Tay toy, babillarde Arondelle,
Ou bien, je plumeray ton aile
Si je t’empongne, ou d’un couteau
Je te couperay la languette,
Qui matin sans repos caquette
Et m’estourdit tout le cerveau.
-(Pierre de Ronsard)
Ces vers me font penser à la chanson que l’on chantait enfants : « Alouette, je te plumerai »
Je découvre que « l’arondelle de mer » désigne le poisson volant.
Pour le reste, je ne comprends pas comment on passe de « ar » (arondelle) à « ir » (hirondelle). On trouve « hyrondelle » chez Rabelais (Tiers Livre, chapitre 49). Le terme serait emprunté à l’ancien provençal « irondela », diminutif de « irunda », lequel remonterait au latin « hirundo ». Pourquoi, si l’étymon latin est déjà en « ir », est-on passé à « ar » ?
En cherchant davantage, je trouve ceci, qui ne me convainc pas trop : « Curtius admet que hirundo est le même que le grec : hir-undo ; pour cela il suppose un ancien italo-grec. Complétant l'étymologie des deux mots, Corssen les rattache au radical sanscrit har, ghar, prendre d'où découle le grec, la main considérée comme preneuse, et le latin archaïque hir, la main ; dans cette hypothèse, l'hirondelle serait la preneuse (de mouches). »
Écrit par : Feuilly | 05/09/2014
Troubles de l' identité ? :))
La schizophrénie poétique vous va bien, Feuilly.. :)
Écrit par : agnès | 05/09/2014
@ Agnès : tant qu'elle est poétique, cette schizophrénie est pardonnable, non ?
Écrit par : Feuilly | 05/09/2014
J'avais supputé dans ce "ar" la résurgence d'une racine gauloise. Tout faux !
Mais cela arrive.
Les racines gauloises, je veux dire :))
Écrit par : Bertrand | 08/09/2014
Fraîcheur et sensibilité...
Et en bon prime, une discussion philologique comme je les adore o:)))
Écrit par : Pivoine | 10/09/2014
Oui, l'étymologie est toujours passionnante.
Écrit par : Feuilly | 10/09/2014
Les commentaires sont fermés.