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16/03/2015

Ressac

Il y a souvent, sur les plages en hiver, des bateaux qui sommeillent.

Penchés, décolorés, parfois éventrés, ils semblent attendre on se sait quoi.

Sans doute rêvent-ils aux voyages d’autrefois,

Quand ils sillonnaient les mers du Sud aux eaux transparentes.

Certains ont longé les barrières de corail

Où de grands requins bleus venaient se frotter contre leur flanc.

D’autres ont navigué au large de Terre Neuve

Où ils ont croisé la route de milliers de baleines franches.

D’autres encore, plus modestes, se sont contentés de longer nos côtes,

Capturant dans leurs filets de quoi nourrir quelques familles.

 

Mais tous, grands ou petits, ont gardé le goût de la mer,

Ce goût âcre et salé comme celui qu’exhale la peau des femmes aimées.

Semblable à ces bateaux, je rêve aux jours d’autrefois,

Quand nous parcourions à deux les plages ensoleillées.

Un collier de coquillages ornait ton cou

Et ta robe transparente laissait voir tes flancs nus,

Promesse de voyages dans le bleu de nos nuits.

 

En l’hiver de ma vie, la plage est désormais déserte

Et contre les bateaux qui sommeillent 

Viennent battre les vagues au ressac monotone.

 

littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

Commentaires

Mais l'hiver est bientôt fini, voyons et finies les plages désertes :)))

Écrit par : Michèle | 16/03/2015

@ Michèle : l'hiver, celui des saisons, se termine, en effet. Mais notre trajet à nous est linéaire et va vers un seul but. Point d'éternel retour... Et des amours passées, il ne reste que le souvenir, car elles ne reviendront plus.

Écrit par : Feuilly | 16/03/2015

:)

glas qui n'en finit pas
au clocher proche

faut y aller
on y va

Écrit par : Michèle | 17/03/2015

@ Michèle : bon, on n'est pas pressé quand même :))

Écrit par : Feuilly | 17/03/2015

Alors vive le printemps, les plages remplies d''Ames qui passent sur le rivage quelques uns prennent des photos pour que leurs souvenirs restent immortelles..
Très beau poème merci

Écrit par : george | 19/03/2015

A tombeaux ouverts nous y allons (mais les yeux fermés)

Écrit par : cleanthe | 21/03/2015

@ George : "des photos pour que leurs souvenirs restent immortels" J'ai toujours été fasciné par les vieilles photos de famille qui traînaient chez ma grand-mère et qui représentaient de jeunes couples le jour de leur mariage, alors que ces personnes que je n'avais jamais connues étaient mortes depuis longtemps.

@ Cléanthe : belle expression que celle-là : "à tombeaux ouverts".

Écrit par : Feuilly | 22/03/2015

Les bateaux font toujours rêver à n'importe quelle saison.
Mais pourquoi toujours s'aventurer vers le sud, besoin irrépressible de chaleur et de lumière ?
Je viens de terminer deux livres de l'auteur suédois Theorin où la mer et les tempêtes jouent un rôle important, j'y ai retrouvé l'ambiance d'une île que j'aime beaucoup pour l'avoir visitée (en été toutefois)

Écrit par : saravati | 24/03/2015

@ Saravati : oui, pourquoi le sud, finalement ? Ici, dans ce poème, par contraste avec la plage hivernale où les bateaux sont échoués. Mais c'est vrai que dans l'absolu, on pourrait préférer la beauté sauvage du nord, ne serait-ce que pour éviter les touristes :))

Écrit par : Feuilly | 24/03/2015

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