Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/09/2014

Souvenir tenace

 

Il te faut quitter les alcôves d’où l’amour s’est enfui,

Emprunter le grand escalier

Et descendre une à une les marches du temps.

Une fois en bas, tu ouvriras d’un coup la porte de chêne

Puis  tu te laisseras submerger par le vent aux senteurs océanes.

 

Dans le jardin, tu délaisseras les roses

Mais tu t’attarderas devant le vieux mur couvert de mousse.

Contre ta peau, tu sentiras la chaleur de ses pierres

Et d’un doigt délicat tu en parcourras les aspérités.

 

Dans ce matin du monde où tout est à refaire

Tu te souviendras du parfum d’une femme

Et c’est encore son ombre que tu croiras voir derrière les pommiers.

Alors, pour oublier, tu fermeras les yeux

Et respireras une nouvelle fois le grand vent marin

Celui qui vient de loin et qui emporte avec lui toute la senteur des vagues.

 

Pourtant, tandis que distraitement

Ton doigt caressera  la fente d’une pierre,

S’imposera encore et toujours l’odeur de l’aimée, 

Quand ta main se perdait dans sa bruyère.

 

 

Littérature

01:11 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

Commentaires

J'aime beaucoup ce voyage dans le temps, l'opposition entre l'éphémère et l'inaltérable. J'aime ces senteurs et ces contacts de la peau avec la matière... Ici rien n'est lisse, et à défaut d’aspérités, ''Ton doigt caressera la fente d’une pierre'' pour attiser le souvenir ''Dans ce matin du monde où tout est à refaire''. Un grand et magnifique poème.

Écrit par : Halagu | 26/09/2014

@ Halagu : et un beau commentaire ! :))

Écrit par : Feuilly | 26/09/2014

J'aime la fin de votre poème comme la fin un grand et magnifique poème..
Merci de partager...

Bonne soirée a vous ou bonne journée a vous

Écrit par : george | 01/10/2014

@ Georges : la fin, assurément, est ici l'essentiel du poème :))

Écrit par : Feuilly | 02/10/2014

Oui, jusqu'à présent, un de mes préférés, qui me fait penser, je ne sais pourquoi, (et c'est un compliment) à certains poèmes de Francis Jammes - qui n'a pas écrit que de la poésie catholique, mais aussi des nouvelles (Les jeunes filles, dont Pomme d'Anis et Clara d'Ellébeuse) et deux beaux souvenirs de lecture, Le mariage basque et Le mariage de raison.

Écrit par : Pivoine | 11/10/2014

Tu me donnes envie de réécrire de la poésie, mais à part des haïkus et des tankas, je ne sais pas si j'y arriverais encore !

Écrit par : Pivoine | 11/10/2014

@ Pivoine : Bon, voilà qui donne envie de lire Francis James. Je ne connais que son homonyme, Henri James ("Heures italiennes").

Écrit par : Feuilly | 13/10/2014

Ah non, pas James mais Jammes. Francis Jammes, qui n'avait rien d'anglais. On ne prononce pas [djèms] mais [jam].
Francis Jammes était un poète du Sud-Ouest de la France né je crois, à Tournay (15 km de chez moi :).
Il rata son bac(calauréat) à cause d'un zéro en français et ne fut pas élu à l'Académie française.
Il fut l'ami de Claudel et de Gide. Proust et Mallarmé l'admiraient.
Francis Jammes aimait Dieu et les ânes, tendrement.

« Prière pour aller au Paradis avec les ânes »

Je prendrai mon bâton et sur la grande route
J’irai et je dirai aux ânes mes amis
Je suis Francis Jammes et je vais au paradis
Car il n’y a pas d’enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : « Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui,
d’un brusque mouvement d’oreille,
chassez les mouches plates, les coups
et les abeilles. »

Écrit par : Michèle | 14/10/2014

@ Michèle : Henri James était américain mais naturalisé britannique. Quant à ton poète chrétien des Pyrénées, je ne l'ai jamais lu. On confond souvent les deux. Enfin, moi du moins.
Comme je confonds Julien Green (écrivian américain de langue française) et Graham Greene (écrivain anglais).

Le comble, c'est que je mélange les quatre et finis par croire que c'est Henri James qui écrivait en français bien qu'américain alors que c'est Julien Green.

Écrit par : Feuilly | 14/10/2014

Les commentaires sont fermés.