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31/05/2014

Plage

Vous alliez souvent, petite fille, jouer sur la plage grande et belle.

Vous fîtes là moult châteaux de sable

Que la marée montante submergeait toujours

Sous vos cris faussement indignés,

Car dans le fond, fort ravie vous étiez de cette force sauvage

Qui piétinait vos constructions éphémères…

 

Adolescente, sur la même plage, vous vous mîtes à rêver

Au prince charmant qui habitait le château.

Beau, preux et courageux, il vous semblait le voir

Galoper dans les flots, sur son cheval fougueux.

Un jour, il prit les traits d’un vacancier de passage

Et là, sur le sable de la grande plage d’abord, puis dans les dunes discrètes

Vous avez goûté de sa force sauvage et de ses baisers tendres.

Submergée sous les vagues du désir, ravie,

Vous avez crié votre joie à chaque marée haute.

Mais quand prit fin l’été et que le prince fougueux regagna son port,

Indignée, vous comprîtes que tout château n’était fait que de sable.

 

Aujourd’hui, vous marchez seule sur la plage grande et belle

Et dans le ciel vide passent de grands oiseaux blancs.

Tout en regardant les enfants qui construisent des châteaux éphémères,

Vous écoutez les flots fougueux qui déferlent sur le sable. 

Ce sont les chevaux de la mer, qui galopent, écumants.

 

 

Littérature

00:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : littérature

23/05/2014

Limites de l'hégémonie des Etats-Unis

Je me demande si l’Occident n’a pas commis une erreur en voulant englober de force l’Ukraine dans son camp afin d’affaiblir Moscou. Un empire s’agrandit toujours, mais il arrive un moment où il dépasse les limites du raisonnable. Certes on nous parle de démocratie retrouvée (ce qui fait sourire quand on voit qu’on a mis des partis d’extrême-droite possédant des forces paramilitaires au pouvoir), de droits de l’homme (je me demande ce qu’en penseraient les malheureux qui ont été brûlés vifs dans la maison des syndicats à Odessa, s’ils pouvaient encore parler), de grand rassemblement des forces de l’Otan contre les méchants russes (ce qui n’a pas empêché Poutine d’annexer la Crimée), d’élections libres (alors qu’on est en pleine guerre civile, puisque l’armée entoure et bloque certaines villes de l’Est où la population ne reconnaît plus le pouvoir central), de sanctions économiques qui vont faire plier l’adversaire (mais dont les victimes sont également les entreprises européennes qui avaient passé des contrats avec la Russie).

Bref, on allait soi-disant isoler la Russie et la planète entière allait lui tourner le dos. Or que se passe-t-il ? Se sentant en effet un peu isolé, Poutine a entamé une visite en Chine, ce qui veut dire qu’avec son intransigeance l’Occident a provoqué un rapprochement entre les deux superpuissances asiatiques. Ce n’est peut-être pas très malin. Il était pourtant prévisible que Moscou et Pékin allaient s’unir contre les USA puisqu’ils s’opposent tous deux à l’hégémonie américaine et qu’ils sont tous deux en conflit ouvert avec Washington pour des questions territoriales (Crimée d’un côté et contrôle de la mer de Chine de l’autre).

De plus, si les sanctions ne frappaient que Moscou, par un effet de boomerang elles vont maintenant frapper l’Amérique. En effet, Moscou et Pékin envisagent d’abandonner le dollar comme monnaie d’échange dans la région asiatique. Par ailleurs, la Russie vient de créer son propre système de paiement électronique, pour remplacer la carte Visa. Pour couronner le tout, les deux chefs d’Etat envisagent des manœuvres militaires conjointes. En alliant leurs forces, la Russie et la Chine pourraient bien d’ici peu dépasser la puissance de frappe de l’Otan.

En attendant, sur le plan commercial, la Chine grignote les zones d’influence des Etats-Unis.  Elle achète une bonne partie du pétrole irakien (alors que les Etats-Unis ont dépensé des milliards pour y faire la guerre et qu’ils n’en retirent finalement pas beaucoup de profits), investit dans les mines d’Afghanistan et achète des produits iraniens (ce qui permet à ce dernier pays de sortir de l’embargo que l’Occident lui avait imposé).

Voilà le résultat de la volonté de faire passer l’Ukraine dans notre camp. En plus, la situation dans ce pays est catastrophique.  Après le massacre d’Odessa, plus rien ne sera jamais plus comme avant et les deux communautés qui composent cet Etat ne voudront probablement plus vivre ensemble. L’Amérique s’en moque, qui irait bien jusqu’à déclarer une guerre qui ruinerait à la fois son vieil ennemi russe et son allié européen, pour le plus grand profit des capitalistes étatsuniens. En attendant, il faut s’attendre à des attentats islamistes en Crimée ou en Tchétchénie, voire dans le métro de Moscou.  On ne pourra rien reprocher à l’oncle Sam, qui n’aura rien fait directement, mais qui aura quand même armé et entraîné quelques opposants bien utiles à sa cause. Il y a fort à parier qu’à côté de ces opposants on retrouvera des mercenaires de l’extrême-droite occidentale (on a bien vu des centaines de jeunes Français musulmans partir pour la Syrie). Une fois victorieux en Ukraine, ces derniers pourraient revenir en force en Occident et tenter d’imposer leurs idées par la force. Ce n’est pas les maîtres de Washington qui s’en plaindront. N’ont-ils pas laissé Franco au pouvoir en 1945, mis Pinochet  à la tête du Chili en 1976 et porté des néofascistes à la tête de l’Ukraine en 2014 ?

 

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19/05/2014

La beauté

Qu’y a-t-il de plus beau qu’un cheval qui galope dans une prairie

Et qui soudain se dresse, ivre d'être lui-même ?

Qu’y a-t-il de plus beau que des vagues qui déferlent sur une plage

Et qui mugissent sourdement en bouillonnante écume ?

Qu'y a-t-il de plus beau qu’un merle qui chante au sommet d’un arbre

Et qui exprime tous les matins du monde ?

Qu'y a-t-il de plus beau qu’une femme qui lit un livre en silence 

Et qui rêve qu’elle pourrait être aimée ?

 

 La lectrice

Littérature

00:12 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature

16/05/2014

Odessa, 02 mai 2014

Que s'est-il vraiment passé à Odessa le 02 mai 2014 ? Difficile à dire. Voici en tout cas une version bien éloignée de ce qui s'est dit dans la presse classique. Et comme cette presse classique ment sans arrêt (voir la couverture des événements en Syrie), il se pourrait donc bien que la vérité se trouvât ici :

 

 http://www.voltairenet.org/article183825.html

 

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14/05/2014

Questionnements

Comment une opposition syrienne, qui tue et massacre des populations civiles innocentes, pourrait-elle apporter la démocratie ?

Le chef de cette opposition déplore le nombre de morts, mais réclame des armes pour faire pencher la balance en sa faveur. N’est-ce pas avouer que sans l’intervention de cette « opposition », il n’y aurait eu aucun mort ?

Qui n’a pas compris que tous ceux que l’Occident met au pouvoir ne sont que des hommes de paille ?

Qui réalise vraiment qu’au-delà des 150 000 morts syriens, il y a aussi des centaines de milliers de blessés, des millions de réfugiés  et que le pays est détruit (habitations, écoles, hôpitaux, usines, infrastructures, sans parler du patrimoine archéologique et culturel) ?

Qui ne comprend pas que les Syriens n’attendent qu’une chose : que leur armée reprenne le pouvoir partout, chasse les étrangers envoyés par l’Occident et rétablisse la paix ?

Qui a dit : « Les gars du « Jabhat al Nosra » »font du bon boulot » ? Ne cherchez pas trop loin, c’est le chef de la diplomatie d’un grand pays occidental.

Pourquoi nos gentilles démocraties ne s’émeuvent-elles pas quand les habitants d’Alep sont systématiquement affamés et assoiffés par les rebelles, qui leur coupent l’eau et l’électricité ?

Le mouvement des « Talibans » ne nous a-t-il pas été finalement  bien utile pour pouvoir protéger militairement nos gazoducs dans cette région?

Qui se souvient encore que l’Amérique a financé Al Quaïda en Afghanistan contre les Russes, que Ben Laden était un ami de Bush et qu’alors que la planète entière était à sa recherche après le 11 septembre, il se faisait soigner dans un hôpital militaire américain ?

Qui a agressé la Yougoslavie, La Somalie, l’Irak, l’Afghanistan, la Lybie, la Syrie et l’Ukraine ?

Pourquoi le Tribunal pénal international ne condamne-t-il que ceux que l’Occident a vaincus ? Pourquoi ne se penche-t-il jamais sur les atrocités que l’on commet dans les pays qui sont nos amis, comme l’Arabie ou le Qatar, par exemple ? Et qu’en est-il des droits de l’homme dans ces pays (pour ne même pas parler des droits de la femme) ?

Pourquoi le même Tribunal international ne se penche-t-il pas sur ceux qui ont soutenu et armé l’opposition syrienne, cautionnant du même coup les atrocités commises contre les Chrétiens, les Alaouites, les Druzes, les Maronites, les Arméniens et tous les musulmans qui n’étaient pas sunnites intégristes ?

Pourrons-nous dire plus tard que nous ne savions pas ?

Peut-on dire que nos dirigeants ne savaient pas ?

Pourquoi la chef de la diplomatie européenne ne s’est-elle pas émue quand on lui a dit que les tireurs d’élite de la place Maïdan tiraient à la fois sur les manifestants et sur les policiers pour semer le chaos et provoquer une réaction violente de part et d’autre ? Savait-elle déjà qu’il en était ainsi ? Et si elle ne savait pas, pourquoi n’a-t-elle pas demandé une enquête avant de soutenir inconditionnellement une bande de fascistes et de les mettre au pouvoir à Kiev ?

Pourquoi personne ne réagit-il devant la folie des hommes ?

Pourquoi s’émeut-on subitement sur le sort atroce de 200 lycéennes africaines que les djihadistes vont vendre comme esclaves sexuelles alors que ces pratiques sont finalement courantes dans certains pays arabes avec qui nous entretenons de bonnes relations ?

Pourquoi  combattons-nous le djihad en Afrique alors que nous le finançons en Syrie ?

Pourquoi le pays le plus civilisé et le chantre de la démocratie, à savoir l’Amérique, possède-t-il  des bases militaires dans 78 pays au monde et pratique officiellement enlèvements et torture ?

Pourquoi nos journalistes ne nous informent-ils jamais de tout cela ?

Pourquoi alors que nous sommes en pleine campagne électorale pour les européennes, aucun politicien ne dénonce-t-il le nouveau traité commercial transatlantique qui va concrétiser la suprématie et la domination des grosses multinationales ?

Pourquoi un pour cent de la population peut-il berner ainsi l’ensemble de la planète ?

Pourquoi ne parvenons-nous pas à inverser la tendance de ce courant libéral qui réduit nos acquis sociaux, nous fait travailler de plus en plus tard (l’âge de la retraite vient d’être porté à 70 ans en Australie) et laisse des millions de jeunes au chômage ?

Si 99 % de la population ne parvient plus à se faire entendre, peut-on encore dire que nous sommes en démocratie ?

Et si nous ne sommes plus en démocratie, ne serait-il pas urgent de la rétablir ?

 

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12/05/2014

"Le Diable et le berger" de Bertrand Redonnet

Je lisais l’autre jour le dernier livre de notre ami Bertrand Redonnet et je me faisais la réflexion suivante : il est quand même curieux que cet auteur, qui revendique son exil volontaire en Pologne, à la frontière biélorusse, ancre généralement ses livres dans le terroir qui l’a vu naître, à savoir la campagne profonde du Poitou. C’était déjà le cas dans son précédent livre, Zozo, et c’est toujours le cas ici, dans « Le Diable et le berger ». Forcément, me direz-vous, puisque le héros (ou anti-héros) dont on raconte l’histoire est un protagoniste que le lecteur avait déjà rencontré dans le premier livre. Certes, certes. Il n’empêche, pourquoi toujours situer l’action dans cette région précise du Poitou ? Parce que Bertrand n’en connaitrait pas d’autres ? Bien sûr que si, car tel un marin sans amarres (lui qui n’aime pas l’océan), il a bourlingué un peu partout. Il aurait donc très bien pu situer l’action dans une autre région de France ou faire voyager son personnage ailleurs en Europe. En Espagne, par exemple (pays que le vieil anarchiste qu’il est doit apprécier par sa guerre civile de 1936 et par la lutte clandestine contre le franquisme qui a perduré dans l’ombre pendant des décennies) ou en Pologne, où il habite.

Mais non, il revient toujours dans ses romans à cette région aux confins de la Vienne et des Deux-Sèvres, probablement parce que c’est le pays de l’enfance, cette terre où il a grandi, mûri, où il est devenu homme et d’où finalement il est parti pour découvrir le monde. Cette terre restera à jamais l’endroit qui est le sien. Les paysages, les vents, les tempêtes d’hiver, les lignes des grands peupliers, la rivière, le petit village (ce microcosme qui dit à lui seul l’univers tout entier) c’est tout cela qui a fait de Bertrand ce qu’il est et c’est pour cela qu’il y retourne par l’écriture, pour remonter à la source et essayer de comprendre le sens de la vie. Et nous, lecteurs, qui sommes d’un autre région, d’un autre univers, nous comprenons parfaitement ce qu’il nous dit, car nous avons également au fond de nous une rivière,  un village ou un petit bois où nous avons vécu enfants. C’est la force de la littérature de réveiller ce qui fut et qui a fait un peu de ce que nous sommes.

Mais si le paysage est toujours sous-jacent chez Bertrand, c’est surtout les hommes (et les femmes) qu’il raconte ici, avec leurs désirs, leurs faiblesses et leurs actions qui ne sont pas toujours louables. Ce n’est pas un roman moral. On ne juge pas ici, on décrit. On décrit comment les idées et les passions de chacun vont se confronter avec celles des autres, qui sont différentes. Mais cela provoque des frictions et on frôle souvent le drame avant d’y tomber tout à fait. Stéphane Beau, dans son introduction, parle de véritable tragédie, presque au sens grec du terme. Il n’a pas tort, il y a de cela, en effet. Sauf peut-être que les héros ne sont pas des nobles comme chez Corneille ou des rois et des princes comme chez Sophocle. Ce sont de petites gens, mais par ce côté simple et ordinaire, ils sont plus proches de nous encore car les choses qu’ils vivent au quotidien sont aussi les nôtres : la vie en couple, les disputes, le désir parfois d’aller voir ailleurs si l’herbe n’est pas plus verte.

Le héros principal, Guste Bertin, est en marge de la société. D’abord il n’a pas de père officiel et cela a marqué son enfance. Ensuite, adolescent, il a quitté le village pour aller au collège, ce qui l’a rendu différent aux yeux des autochtones. Enfin, comme membre du Conseil communal, il représente évidemment l’opposition et il est toujours contre tous les projets que propose le maire. C’est l’occasion pour l’auteur de nous décrire quelques scènes épiques, où la truculence du langage est savoureuse. Cependant, derrière ces intrigues de village, c’est une nouvelle fois toute l’âme humaine qui est mise à nu, l’ensemble des conseillers municipaux préférant peureusement et servilement se rallier à l’avis de la majorité plutôt que de défendre les idées   généreuses de cet anarchiste campagnard.

Dans ce village, il y a bien entendu un curé et quand on sait tout le mal que pense Bertrand de la religion, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il donne à celui-ci un rôle conventionnel, bien au contraire. C’est qu’il a beau être curé, le prêtre est aussi un homme à l’âme tourmentée, comme tout un chacun, et pour lui comme pour le héros la limite entre le bien et le mal n’est pas toujours bien tracée.

Dans ce roman, il y a des femmes, aussi. La femme de Bertin en a assez de la vie quotidienne qu’elle mène avec son homme grognon et, voyant son couple se déchirer, elle  essaie de trouver ailleurs ce qu’elle ne trouve plus chez elle. Je n’en dirai pas plus, mais le noeud de l’intrigue est là, intrigue rondement menée à la lecture de laquelle on ne s’ennuie jamais. Mais je le répète, derrière toutes ces scènes truculentes, il y a toujours une réflexion sur la vie et les passions qui nous animent. Jamais l’auteur ne juge ses personnages. Il décrit leurs faiblesses, il les voit s’écarter du droit chemin, mais quelque part il les comprend et ne les blâme pas. Et si quelqu’un est puni à la fin, c’est finalement pour un meurtre dont il n’était pas directement responsable. Le destin, une nouvelle fois, est impénétrable, ce qui nous renvoie décidément à la tragédie grecque déjà évoquée.

 

 

Littérature, Bertrand Redonnet

 

09/05/2014

Incendies historiques

L’Histoire, on le sait, n’a pas été avare d’incendies. Homère, déjà, nous a raconté dans l’Iliade l’incendie de Troie après la prise de la ville par les Grecs. Mais ces mêmes Grecs verront bientôt l’Acropole d’Athènes détruite par les flammes : les anciennes fortifications, les constructions et les statues furent en effet détruites par un immense incendie allumé par les Perses en -480 au cours des guerres médiques. C’est Périclès, aidé du sculpteur Phidias, qui reconstruira le site.

En 390 avant JC, c’est Rome qui tombe sous la coupe des Gaulois. Terrifiés, les soldats romains se réfugient dans la citadelle qui surplombe la colline du Capitole, laissant les « Barbares » massacrer femmes, enfants et vieillards dans la ville basse. Ceux qui ont traduit Tite-Live se souviendront de l’épisode des oies sacrées du Capitole, qui par leurs cris donnèrent l’alerte lorsque les Gaulois voulurent  s’emparer de la forteresse.

En -146, c’est Carthage qui brûle après avoir été pillée par les Romains, tandis que la bibliothèque d’Alexandrie aurait été détruite par les flammes en -47. Le grand incendie de Rome par Néron, date lui de 64 après JC.

Mais tout cela, c’est de l’histoire ancienne. Plus près de nous, on se souvient surtout du fameux incendie du Reichstag, allumé par les partisans d’Hitler, lequel accusa immédiatement les communistes d’en être les responsables. Il s’ensuivit une limitation immédiate des libertés individuelles et une chasse aux communistes allemands.

On se souviendra longtemps aussi de l’incendie de la Maison des Syndicats à Odessa, où plus de quarante personnes qui manifestaient pour s’opposer au régime fasciste mis en place à Kiev ont été encerclées et brûlées vives par ces mêmes fascistes. La première version officielle de ces faits désignait la Russie comme responsable de ce massacre, ce qui n’a évidemment aucun sens. Il est vrai que les conseillers US et les agents de la CIA qui pullulent en ce moment à Kiev ont pris l’habitude d’accuser leurs ennemis des crimes qu’ils ont eux-mêmes commis (voir l’attaque aux armes chimiques dans la banlieue de Damas qui avait été imputée au régime de Bachar el Assad, alors qu’il est aujourd’hui prouvé que les tirs provenaient bien des djihadistes armés par l’Occident).

Curieusement, cette version qui désignait la Russie comme responsable du massacre n’a pas été reprise par les médias occidentaux, pourtant habituellement très dociles quand il s’agit de colporter des mensonges d’Etat. Je ne sais pas pourquoi, peut-être tout simplement parce que la couleuvre était trop grosse à avaler. Par contre, j’ai entendu que les chefs de la police avaient été limogés. J’ignore pourquoi également. Sans doute parce qu’ils ne sont parvenus à séparer les deux camps en présence et surtout parce qu’il fallait bien trouver un coupable. Et puis dire que la police officielle n’est pas compétente, cela permet de créer des milices parallèles, ce qui a été fait le lendemain. Et qui va-t-on retrouver dans ces milices ? Les fascistes du Maïdan, évidemment, ceux-là même qui venaient juste de mettre le feu à la Maison des syndicats. La boucle est bouclée.

Comme en 1933, donc, des fascistes ont allumé un incendie et ont accusé leurs opposants (ici la Russie, berceau historique de ce communisme tant haï) d’en être responsables, puis ils ont renforcé leur présence militaire en étant officiellement chargés du maintien de l’ordre.

Pendant ce temps, à l’autre bout de l’Ukraine, les mêmes milices fascistes tirent sur des civils pro-russes (qu’ils qualifient de terroristes). Les hommes qui font partie de ces milices sont les petits-fils des Ukrainiens qui étaient venus avec les troupes allemandes en 1941 et qui avaient massacré des milliers de Juifs au même endroit.

La complaisance de l’Europe devant les nouveaux maîtres de Kiev laisse rêveur. Quant à messieurs Hollande, Fabius et BHL, qui ne cachent pas leur sympathie pour la communauté juive en général et pour Israël en particulier, leur attitude relève de la bêtise profonde. Il est vrai que le premier ministre israélien appartient bien à l’extrême-droite. Il y a de quoi y perdre son latin. 

 

OdessaOdessa

08/05/2014

Souvenirs

Dans le miroir des souvenirs

J’ai croisé le regard de l’enfant que je fus.

Il se promenait le long de la rivière

Qui coule depuis toujours

Sous ses arches de pierre bleue.

 

Il y avait là-bas des forêts infinies

Qui frémissaient sous les tempêtes d’automne

Tandis que des hordes de nuages

Déchiraient l’immensité des cieux

Sous des équinoxes pluvieux.

 

Dans le miroir des souvenirs

Se dressa soudain une adolescente de quinze ans.

Elle baissa pudiquement les yeux

Quand elle se sentit désirée

Par un condisciple amoureux.

 

Il y avait sur les murs pourpres du lycée

Des vignes vierges et sauvages

Qui montaient à l’assaut des nuages

Tandis que penchés sur nos vieux bancs tachés d’encre

Nous traduisions Horace, Virgile ou Tacite.

 

Dans le miroir des souvenirs

J’ai revu ton ombre exquise et délicieuse

Frêle silhouette amoureuse

Qui se dévêtait lentement

Dans des hôtels improbables.

 

Il y avait dans la chambre aux rideaux fermés

Tout ton amour qui se donnait

Dans l’odeur poivrée et chaude

De ton corps aux mille senteurs de vanille

 

Quand se brisa le miroir des souvenirs

Il ne resta que des éclats étincelants

Sur la surface changeante de la rivière

Et dans mon cœur le regret infini

 De toutes ces amours perdues.

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature

06/05/2014

Elections "démocratiques"

Le monde s’assombrit. Heureusement, des élections sont prévues le 25 mai, en Europe comme en Ukraine, d’ailleurs. Malheureusement, cela ne changera rien et tout le monde le sait.

Avez-vous entendu un seul des politiciens qui se présentent dénoncer le nouveau traité commercial transatlantique ? Pas un seul. Pourtant ce traité va concrétiser la mainmise des multinationales sur soixante pour cent des consommateurs de la planète, tout en permettant à ces mêmes multinationales d’attaquer auprès de juridictions privées les Etats qui oseraient mettre un frein à leur appétit insatiable (par exemple en imposant un salaire minimum ou en prenant des mesures pour la protection de l’environnement).

Avez-vous entendu un seul des politiciens qui se présentent dénoncer le soutien infâme que nos soi-disant démocraties apportent au djihad en Syrie (alors que nul n’ignore les atrocités perpétrées par ces groupes d’enragés qu’on nous fait financer avec nos impôts) ?

Avez-vous entendu un seul de ces politiciens remettre en question les nouvelles guerres coloniales que nous sommes en train de mener en Côte d’Ivoire, au Mali ou en Centrafrique ?

En avez-vous entendu un seul qui ait osé dénoncer l’agression scandaleuse dont a été victime l’Ukraine de la part de nos belles démocraties, lesquelles n’ont pas hésité, via ce qui s’apparente  finalement à un coup d’Etat, à imposer au pouvoir des groupes d’extrême-droite ? Y en a-t-il eu un seul pour reconnaître que les tireurs d‘élite de la place Maïdan ont tiré à la fois sur les policiers et sur les manifestants pour créer le chaos ? Y en a-t-il eu ne serait-ce qu’un seul pour se demander s’il était bien normal de brûler vifs à Odessa des manifestants qui désapprouvaient le nouveau gouvernement en place (massacre dont le but était certainement de pousser la Russie à intervenir, ce qui aurait permis de crier au secours et d’appeler l’Otan à l’aide) ? Et quant aux opposants pro-russes de l’Est de l’Ukraine, qui s’est demandé pourquoi notre bonne presse les appelait « terroristes » et pourquoi tout le monde semblait trouver normal qu’on les attaque avec des chars et des hélicoptères ? N’est-ce pas là d’ailleurs ce qu’on reprochait tant à Bachar el Assad : tirer sur son propre peuple ?

Non, je n’ai entendu aucun de nos chers politiciens se poser une seule de ces questions alors que la planète est en train de brûler et que le beau feu d’artifice qui pourrait en découler risque d’être gigantesque. 

 

Parlement européen à Strasbourg

elections européennes