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06/05/2014

Elections "démocratiques"

Le monde s’assombrit. Heureusement, des élections sont prévues le 25 mai, en Europe comme en Ukraine, d’ailleurs. Malheureusement, cela ne changera rien et tout le monde le sait.

Avez-vous entendu un seul des politiciens qui se présentent dénoncer le nouveau traité commercial transatlantique ? Pas un seul. Pourtant ce traité va concrétiser la mainmise des multinationales sur soixante pour cent des consommateurs de la planète, tout en permettant à ces mêmes multinationales d’attaquer auprès de juridictions privées les Etats qui oseraient mettre un frein à leur appétit insatiable (par exemple en imposant un salaire minimum ou en prenant des mesures pour la protection de l’environnement).

Avez-vous entendu un seul des politiciens qui se présentent dénoncer le soutien infâme que nos soi-disant démocraties apportent au djihad en Syrie (alors que nul n’ignore les atrocités perpétrées par ces groupes d’enragés qu’on nous fait financer avec nos impôts) ?

Avez-vous entendu un seul de ces politiciens remettre en question les nouvelles guerres coloniales que nous sommes en train de mener en Côte d’Ivoire, au Mali ou en Centrafrique ?

En avez-vous entendu un seul qui ait osé dénoncer l’agression scandaleuse dont a été victime l’Ukraine de la part de nos belles démocraties, lesquelles n’ont pas hésité, via ce qui s’apparente  finalement à un coup d’Etat, à imposer au pouvoir des groupes d’extrême-droite ? Y en a-t-il eu un seul pour reconnaître que les tireurs d‘élite de la place Maïdan ont tiré à la fois sur les policiers et sur les manifestants pour créer le chaos ? Y en a-t-il eu ne serait-ce qu’un seul pour se demander s’il était bien normal de brûler vifs à Odessa des manifestants qui désapprouvaient le nouveau gouvernement en place (massacre dont le but était certainement de pousser la Russie à intervenir, ce qui aurait permis de crier au secours et d’appeler l’Otan à l’aide) ? Et quant aux opposants pro-russes de l’Est de l’Ukraine, qui s’est demandé pourquoi notre bonne presse les appelait « terroristes » et pourquoi tout le monde semblait trouver normal qu’on les attaque avec des chars et des hélicoptères ? N’est-ce pas là d’ailleurs ce qu’on reprochait tant à Bachar el Assad : tirer sur son propre peuple ?

Non, je n’ai entendu aucun de nos chers politiciens se poser une seule de ces questions alors que la planète est en train de brûler et que le beau feu d’artifice qui pourrait en découler risque d’être gigantesque. 

 

Parlement européen à Strasbourg

elections européennes

04/06/2009

Elections européennes (suite)

J'apprends que Le Mouvement Républicain et Citoyen de Jean-Pierre Chevènement ne prend pas part à la campagne des élections européennes et qu'il préconise au contraire un vote blanc ou nul.

On me dira que ce n'est pas étonnant, de la part d'un petit parti qui n'a pas grand chose à espérer de ce scrutin. C'est vrai, bien entendu, mais je retiens tout de même que dans sa déclaration il reprend un peu ce que j'ai dit de mon côté dans la note précédente :

Cette élection à un Parlement-fantôme est un trompe l'œil. Dans cette enceinte où 770 soi-disant députés inconnus de leurs électeurs peuvent s'exprimer trois minutes chacun, en usant de l'une des vingt-deux langues officielles reconnues, aucune volonté générale ne peut bien évidemment s'exprimer.

M. Sarkozy, à Nîmes, a parlé de politique de change volontariste, de protection communautaire et de politique industrielle commune, mais il sait très bien que le texte du traité de Lisbonne qu'il a fait adopter, l'en empêchera. La même schizophrénie - pour ne pas dire hypocrisie - frappe le Parti socialiste qui a approuvé lui aussi le traité de Lisbonne. D'ores et déjà MM. Brown et Zapatero ont fait savoir que les députés travaillistes anglais et ceux du PSOE espagnol soutiendraient le candidat libéral à la présidence de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso. Cette élection est vide de contenu.

(...)

Le Mouvement républicain et citoyen appelle au vote blanc ou nul de préférence à l'abstention : le peuple français, en effet, ne doit pas laisser bafouer la volonté qu'il a démocratiquement exprimée le 29 mai 2005. »

Et c'est vrai que lorsque tous les partis, de gauche comme de droite, suivent finalement  la même politique et acceptent sans broncher les décisions d'une Commission européenne qui est non seulement influencée mais même carrément dirigée par la haute finance et le grand capital, on peut se poser des questions sur le sens du mot démocratie. Pris en otages, les citoyens, par leur vote, ne font que participer à l'enlisement général. Ne pas voter, c'est s'abstenir de donner son avis. Voter blanc, c'est au moins montrer qu'on n'est pas d'accord, même si cela ne change rien au résultat final du scrutin, puisque les postes seront répartis entre les partis selon le souhait exprimé par ceux qui auront voté, même s'ils ne sont que quelques-uns.

Ce vote est donc complètement faussé puisque l'électeur n'a pas une vision d'ensemble sur le parti auquel il va donner sa voix. Imaginons un citoyen français qui vote socialiste, par exemple, il ne pourra pas se faire une idée générale de la politique qui sera menée par l'ensemble des socialistes européens. Il n'a, lui, pour justifier son choix, que le programme du PS français. Rien ne dit que le PS espagnol ou le PS danois ont la même vison des problèmes que le PS français. C'est même d'autant moins probable que chaque parti, quelle que soit finalement sa couleur, a tendance à réagir en fonction des problèmes spécifiques du pays qu'il représente. Inversement, s'il y a une ligne directrice de tous les PS des vingt-sept états membres, on aimerait bien la connaître car cela n'apparaît absolument pas dans les programmes exposés lors de la campagne. Et même si c'était le cas, ce qui serait quand même plus logique, on tomberait alors dans une autre ineptie, à savoir que les décisions et les lignes de conduite d'un parti seraient prises lors de gigantesques assemblées internationales et donc que les partis nationaux seraient parfois amenés à devoir voter des mesures contre l'intérêt même des électeurs qu'ils représentent sur le plan national. Si la  production d'huile d'olive concerne certainement les électeurs grecs, il n'est pas certain que cet aspect des choses serait envisagé par un congrès international socialiste qui se tiendrait par exemple à Berlin et où donneraient leur avis des politiciens danois, finlandais et lituaniens.

Tout cela pour dire que l'Union européenne devient un énorme mammouth ingouvernable, ce qui ne serait pas encore trop grave en soi si les états membres n'avaient pas entre temps perdu une grande partie de leurs prérogatives. Nous nous retrouvons donc devoir confier la direction d'un bateau à un équipage dont on sait déjà qu'il s'acquittera mal de sa tâche. C'est d'autant plus inquiétant quand on sait que le bateau en question effectue une traversée qui va contre nos intérêts de citoyens ordinaires.