30/04/2014
Le jardinier
C’est un Jardin où vient battre la mer,
Un havre de paix où l’on peut contempler l ‘infini.
Des roses rouges s’épanouissent sous le ciel bleu,
Tandis que des voiles blanches déchirent l’horizon.
Il se souvient, le jardinier, du parfum des îles lointaines,
Dont il est revenu seul, il y a bien longtemps.
Il se souvient de ces saveurs épicées au goût de cannelle
Et surtout de cette femme dont les cheveux embaumaient la vanille.
Il n’a rien oublié et quand il cueille une rose,
C’est à elle qu’il pense, à celle qui vit dans les îles
Et qu’il n’a jamais revue.
Peut-être l’attend-elle, assise sur une falaise
Ou couchée dans le sable fin.
Peut-être rêve-t-elle d’une rose
En contemplant les vagues blanches qui se brisent en cascades infinies…
15:18 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature
25/04/2014
Ukraine (6)
Je vous invite à lire l’article ci-dessous, particulièrement intéressant puisqu’il nous retrace l’histoire de l’Ukraine et de la Crimée, tout en pointant du doigt l’incompréhension (et donc l’incompétence) américaine dans ce dossier. Au lieu de critiquer les Russes, les Européens feraient mieux de comprendre que ces derniers ne sont tout simplement pas disposés à suivre la même voie qu’eux, à savoir se transformer en valets et vassaux des Etats-Unis, mais qu’ils veulent au contraire défendre seuls leurs intérêts.
J’ai oublié de dire que cet article est rédigé par Sergeï Khrouchtchev, le propre fils de Nikita Khrouchtchev, l’ancien Premier ministre russe.
http://www.voltairenet.org/article183411.html
Crimée
13:29 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ukraine
24/04/2014
Réflexion
Il est quand même curieux que la France, qui soutient ouvertement l’opposition au président Bachar el Assad (ce qui veut dire plus clairement qu’elle finance et arme des djihadistes enragés qui viennent d’Afrique du Nord ou d’Europe et qui donc n’ont rien, mais absolument rien à voir avec une « opposition syrienne») puisse accepter sans broncher que cette même « opposition » kidnappe quatre de ses journalistes. Pourtant, quand on lit notre presse, celle-ci ne fait qu’encenser l’opposition soi-disant démocratique et condamner le régime syrien.
On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi elle ne dit pas un mot des exactions et des atrocités commises par ces fameux djihadistes que nous soutenons, mais poser la question, c’est en même temps y répondre…
Bref, notre presse fait l’éloge de tout ce qui tire sur l’armée régulière syrienne et pourtant ce n’est pas l’armée qui séquestre nos journalistes, mais cette opposition qu’elle encense tous les jours.
On pourrait admettre une erreur, mais alors nos journalistes auraient dû été libérés après quelques jours et pas après quasi une année. Il faut donc en déduire que la sympathique opposition a réclamé de l’argent et des armes en échange de la vie de ses prisonniers. Cela signifie que les amis de Monsieur Hollande (lui qui dans sa campagne électorale promettait déjà de s’en prendre à Bachar el Assad) sont bien peu sympathiques et même carrément dangereux. Cela signifie aussi qu’il ne les maîtrise pas du tout et qu’en croyant les utiliser pour servir ses intérêts (en gros, débarrasser Israël d’un voisin un peu trop puissamment armé) ce sont eux qui l’utilisent pour imposer un régime islamique au Moyen-Orient.
On se demande ce qui va se passer quand ces sympathiques amis vont revenir dans l’Hexagone. Heureusement pour François, il ne sera certainement plus à l’Elysée, mais réfugié dans sa Corrèze profonde.
00:05 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : syrie
16/04/2014
Echouement
Je contemple seul les draps blancs qui ondulent
Comme une mer infiniment triste et sans horizon.
Tu es partie vers un ailleurs inaccessible,
Vers des forêts de songes où je n’ai pas accès.
Tu as emprunté des chemins de moi inconnus
Et je t’ai perdue au premier embranchement.
Ces draps où tu ne dors plus
Ne servent qu’à transformer en blancs fantômes
Mes rêves et mes désirs évanouis.
15:19 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature
15/04/2014
De l'Egypte
J’ai parlé beaucoup ici de l’Ukraine et de la Syrie, mais j’ai un peu négligé l’Egypte, qui avait été autrefois le fer de lance du panarabisme et de la fierté arabe avec Nasser.
Je vous invite à lire l’article ci-dessous, qui explique clairement la situation :
- La volonté de l’Occident d’imposer les Frères musulmans sous le couvert d’une révolution populaire.
- La manière de préparer cette révolution, en utilisant par exemple des organismes comme Amnesty International ou HWR (Human Rights Watch), dont je me méfie depuis leur rôle en Serbie et que je me garderais bien de financer. Ce n’est pas que les faits que ces organisations dénoncent soient faux. Non, le problème c’est qu’elles ne servent qu’à discréditer les régimes en place (souvent corrompus c’est un fait) dans l’espoir de les renverser et de leur substituer des régimes pro-occidentaux, lesquelsi se moqueront pas mal du bonheur du peuple. Les droits de l’homme ne sont donc qu’un prétexte pour permettre au capitalisme international de s‘imposer partout. C’est surtout de cela dont nous devons prendre conscience.
- Le type de régime que voulaient instaurer les Frères musulmans et le président Morsi.
- La réaction populaire à cet état de fait (ce qui n’avait pas été prévu par Washington, d’où son hésitation après la prise du pouvoir par l’armée)
- La haine de l’Occident qui est en train de naître chez les Egyptiens depuis qu’ils se sont rendus compte que nous avions cherché à les manipuler.
http://www.afrique-asie.fr/component/content/article/75-a...
09:27 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : egypte
09/04/2014
Ukraine (5)
Les USA cherchent à affaiblir la Russie en la privant de ses anciennes zones historiques, ce qui est jouer avec le feu aux portes de l’Europe. En effet, se trouvant maintenant le dos au mur, la Russie ne peut plus reculer et est bien obligée de se défendre. Le fait de voir l’Otan à ses frontières (Pologne, pays baltes, Hongrie, Tchéquie, etc.) ne la réjouissait déjà pas beaucoup, mais si demain les troupes US débarquent en Ukraine ( la « petite Russie ») c’est encore une autre affaire !
Comme l’ex-Yougoslavie, l’Ukraine est une zone tampon entre deux civilisations. Privilégier une de ces deux civilisations au détriment de l’autre, c’est ouvrir la boîte de Pandore. Les populations rejetées (russophones) se défendront en demandant l’autonomie, le fédéralisme ou le rattachement à la Russie. L’autre partie de l’Ukraine, se sentant soutenue par l’Occident, voudra réduire à néant ces visées séparatistes au nom de l’unité nationale. Quand on sait que c’est justement l’extrême-droite nationaliste que les Etats-Unis viennent de mettre au pouvoir, on a de fortes raisons de s’inquiéter. En effet ces gens, au nom de l’unité de l’Ukraine et du patriotisme, considéreront tout citoyen russophone comme un « terroriste » en puissance. On est donc parti pour avoir d’un côté des mouvements de protestation (ils viennent de commencer dans l’Est) et de l’autre des mouvements de répression musclée, qui ne feront à leur tour qu’attiser la haine et qui déboucheront sur de nouvelles contestations.
Si on commence à massacrer des citoyens ukrainiens russophones, Poutine ne pourra décemment pas rester indifférent. C’est peut-être d’ailleurs ce que cherchent les USA, ce qui leur permettrait de venir « protéger » l’Ukraine et donc d’y imposer l’Otan. Le « gouvernement » de Kiev (mis en place précisément grâce à l’aide des USA) soutient évidemment la version inverse : ce serait Poutine qui exciterait les populations russophones et qui espérerait des représailles pour pouvoir intervenir. Qui croire ?
Ce qui est sûr, c’est que les Etats-Unis ont bel et bien oeuvré à la déstabilisation de l’ancien régime et que pour ce faire ils se sont appuyés sur la partie occidentale du pays. Ils devaient donc s’attendre à une contestation massive de la part de la partie orientale, comme ils devaient s’attendre à une certaine attitude antirusse de la part de ceux qu’ils ont mis au pouvoir (car ceux-ci se sentent soutenus). Autrement dit, tous les éléments sont en place pour que survienne un génocide ou une guerre civile. Des morts innocents, ce n’est pas ce qui va effrayer Washington, qui a financé autrefois Al Quaïda en Afghanistan (contre les Russes, précisément) et qui finance aujourd’hui les djihadistes en Syrie. On n’est pas à quelques milliers (ou centaines de milliers) de morts près tant qu’on peut arriver à ses fins, n’est-ce pas ? Sauf qu’ici, le champ de bataille est aux portes de l’Europe et que nous sommes drôlement concernés.
Quant au fait de s’appuyer sur l’extrême droite ukrainienne, nationaliste, raciste et antisémite, il ne faut pas nous en étonner non plus. Notre vision est faussée par le fait que les USA sont venus nous libérer d’Hitler en 1944 et 1945. Mais derrière Hitler, c’est la menace communiste qui faisait peur. Il s’agissait (déjà) d’arrêter l’avancée de l’Armée rouge, de couper la route à Moscou et d’empêcher toute l’Europe occidentale de tomber aux mains des communistes. La preuve, c’est qu’ils ne se sont pas tournés contre Franco en Espagne, car ils avaient bien trop peur de mettre les Républicains rouges au pouvoir. Ils ne se sont pas non plus opposés à la dictature de Salazar au Portugal, mais par contre ils sont bien à l’origine du coup d’Etat des Colonels en Grèce. Encore que tous ces régimes ne se revendiquaient pas d’Hitler, comme le fait l’actuel parti Svoboda en Ukraine. Le problème, c’est qu’en soutenant ainsi ouvertement ce mouvement fasciste ukrainien, les USA donnent plus ou moins implicitement leur accord à la montée de l’extrême-droite dans toute l’Europe, ce qui n’a rien de bien réjouissant, convenez-en.
Mais les Etats-Unis ne pensent pas à cela pour le moment (comme ils n’avaient pas prévu que les milices d’Al Quaïda en Afghanistan finiraient par se retourner contre eux quand ils envahiraient à leur tout ce pays, ce qui est tout de même faire preuve d’une naïveté déconcertante). Non, ce qui les intéresse, chez ces nationalistes de Kiev, c’est leur haine de la Russie et de tout ce qui parle russe. Loin de calmer le jeu, ils en rajoutent à leur tour en diabolisant Poutine, qui est décrit comme un nouveau Staline. Si j’étais à sa place, je me méfierais, car les derniers dirigeants qui ont ainsi été critiqués ont mal fini (Saddam Hussein ou Mouammar Kadhafi par exemple). On peut d’ailleurs supposer que Washington est déjà à pied d’œuvre en Russie et qu’il y soutient l’opposition dans la perspective d’une nouvelle révolution qui laisserait vide le fauteuil du Kremlin.
Obama parviendra-t-il à renverser le nouveau Tsar de Moscou avant de s’en prendre à la Chine et d’imposer l’hégémonie américaine à la planète entière (entendez : la suprématie du Capitalisme et des multinationales) ? Ou bien au contraire la Chine, se sentant déjà menacée, fera-telle alliance avec Poutine dans l’ombre ? L’avenir seul nous le dira.
Carte de l'Otan
00:05 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : ukraine
07/04/2014
Invitation au voyage
Quelle place trouver dans ce monde qui nous entoure et qui devient chaque jour un peu plus fou et un peu plus agressif ? Libye, Syrie, Tunisie, Egypte, Ukraine, Irak, Afghanistan… Partout des morts, des assassinats, du sang, des tortures, des révolutions avortées, des espoirs anéantis. Tout cela sur fond de mauvaise foi, de mensonge journalistique, de ventes d’armes, de manipulation, de soutien à des djihadistes enragés et de coups d’état de groupes paramilitaires d’extrême-droite. Sans oublier notre réalité à nous, en Europe, avec ces mots qui font désormais partie de notre vocabulaire quotidien : chômage, récession, dette publique, allongement du temps de travail, compétitivité, rendement, performance, salaires trop élevés, « dumping » social, taxes, impôts…
Je n’en peux plus. C’est à désespérer. Plus j’essaie de m’informer, de lire entre les lignes de nos journaux remplis de propagande et donc de mensonges, plus je consulte des sites parallèles, les comparant entre eux pour tenter de découvrir une ombre de vérité, plus je tombe dans des abîmes d’horreur et de perversion. Plus j’en apprends sur ce qui passe aux quatre coins de la planète et que je découvre des faits que je ne soupçonnais même pas, plus je suis découragé par mon impuissance à arrêter tout cela.
Peut-on faire comme si rien n’existait et dire qu’on ne savait pas ? Non, bien sûr. Mais une fois qu’on sait (et encore, il n’y a qu’une infime partie des atrocités commises autour de nous qui parvient à notre connaissance), peut-on rester immobile et ne pas réagir ? Bien sûr que non. Et que peut-on faire alors ? En fait rien du tout et c’est bien là ce qui est désespérant.
J’ai déjà abordé ce thème ici plusieurs fois et je n’ai toujours pas de réponse. Sauf que le temps passant je suis lassé de toutes ces atrocités et que je voudrais trouver un endroit où ma révolte pourrait enfin s’exprimer et avoir un sens.
Paradoxalement, c’est peut-être en moi-même et dans la littérature qu’il faut trouver ma voie. La poésie ne permet-elle pas de rêver, de voir la beauté du monde et de la vie tout en exprimant nos espoirs, nos angoisses et nos désespoirs ? La révolte de Rimbaud ne vaut-elle pas toutes les révoltes ? La nature selon Jaccottet n’est-elle pas plus belle et plus mystérieuse, plus chargée de sens, que nos petits bois remplis de promeneurs ? Et le pays imaginaire de Baudelaire, là où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté, ne nous permet-il pas de rencontrer la femme idéale et mystérieuse, celle que l’on aurait voulu aimer ?
N’est-ce pas dans la poésie, précisément, que nous trouverons le monde auquel nous aspirons et n’est-ce pas là que notre esprit contestataire et toujours en révolte trouvera au mieux à s’exprimer ?
Oui, me direz-vous, mais là vous n’êtes plus dans le réel, vous êtes dans l’imaginaire. Certes. Mais cet imaginaire n’existe-t-il pas lui aussi ? Sinon cela reviendrait à dire que le sentiment poétique ne fait pas partie de nous, de notre moi profond. Et si l’homme, depuis Homère, écrit des œuvres de fiction, il doit bien y avoir une raison, et cette raison c’est de combler le vide de notre cœur et de notre âme.
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
(Baudelaire, « L’Invitation au voyage »)
Matisse, "Luxe, calme et volupté."
14:26 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (2)
05/04/2014
Nouvelles du monde...
Les jours se suivent et les nouvelles du monde ne s’améliorent pas.
En Syrie, le conflit sanguinaire initié par l’Occident se poursuit, sans véritable victoire de l’un ou l’autre camp. Certes, le régime d’Assad reprend un peu le dessus militairement, mais en réaction la Turquie entre ouvertement dans le jeu en abattant sur le territoire syrien un avion de chasse qui tentait de stopper l’avancée de djihadistes venus précisément de Turquie. On a appris aussi par des conversations divulguées qu’Erdogan cherchait un prétexte pour attaquer militairement la Syrie et que s’il le fallait, il « fabriquerait » le prétexte. Par exemple, suite aux exactions commises en Syrie par les djihadistes qu’il finance, il crierait aux terroristes et enverrait son armée rétablir l’ordre. Ou bien il a pensé envoyer des hommes en Syrie, qui tireraient quelques missiles sur le territoire turc, ce qui justifierait une intervention militaire. Ou bien encore il a envisagé d’attaquer le mausolée de « Suleyman Shah », etc., le tout étant de trouver un casus belli. Bref, la Turquie montre ouvertement son jeu, après avoir secrètement volé les machines-outils dans les usines d’Alep et de Homs et après avoir pillé les sites archéologique syriens. Et je ne parle pas des camps d’entrainement militaire pour djihadistes arabes ou européens qu’elle a généreusement installés sur son territoire…
En Ukraine, l’aide du FMI est évidemment conditionnée à une libéralisation accélérée de l’économie, ce qui en gros signifie qu’il faut tout privatiser. Mais on sait ce que cela implique : un cinquième au moins de la population va se retrouver sans emploi dans les cinq ans à venir. Pendant ce temps-là, Obama en profite pour renforcer l’Otan et vendre des armes aux Européens, sous prétexte de les protéger des Russes, qu’il faut donc bien diaboliser au maximum dans la presse.
Chez nous, après la défaire de la gauche aux municipales, Hollande dit qu’il a compris le message. Mais au lieu d’abandonner la politique qu’il a menée jusqu’à présent (cadeaux au patronat, soumission aux USA et à la grande Europe libérale) et de prendre enfin un virage à gauche, il nomme comme Premier ministre l’homme le plus à droite de son parti, à savoir Manuel Valls. Curieux choix, on en conviendra. D’autant que le sieur Valls ne cache pas son admiration pour la communauté juive, (http://www.youtube.com/watch?v=uKGth1vtiZo), ce qui laisse supposer qu’il préférera entraîner la France dans des conflits qui renforceront la puissance d’Israël plutôt que de se préoccuper du sort des Français.
En attendant, au Proche-Orient, justement, les négociations de paix avec les Palestiniens sont au point mort, Jérusalem revenant tous les jours sur ce qu’il a promis la veille (non-libération de prisonniers, annonce de nouvelles colonies, etc.) et parlant même de représailles si les Palestiniens n’acceptent pas ses conditions.
Bref, tout va bien.
00:07 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (10)