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27/02/2014

Fin de parcours

Cinéma muet sur le mur blanc.

C’est mon ombre qui s’agite et s’incline,

Noire comme la nuit,

Apeurée comme jamais.

Elle dessine en tremblant l’énigme de ma vie,

Equation silencieuse

Au rebours de mon âge.

Quand elle atteindra le sol en rampant

J’en aurai terminé de chercher des réponses.

Nous fusionnerons enfin pour la première fois,

Et chercherons dans l’oubli 

A apaiser nos peurs.

 

Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : littérature

25/02/2014

Du Capitalisme et des révolutions "démocratiques" .

Voici une vidéo assez longue (elle dure presque une heure) mais qui mérite le détour si on veut comprendre ce qui se passe dans le monde : 

Et pour revenir à l'actualité en Ukraine, voici un article qui confirme mon texte d'hier.

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Nous sommes tous Ukrainiens !

Voilà donc l’Ukraine libérée de son affreux dictateur. Enfin, selon la version officielle. En effet, il suffit de voir ce que sont devenus les pays qui ont été  « libérés » par l’Occident (comme l’Irak, l’Afghanistan,  la Libye et peut-être demain la Syrie) pour se poser des questions sur l’avenir de l’Ukraine.

Mais ne soyons pas pessimistes et, avec notre presse, réjouissons-nous de cette révolution qui a abouti et de la liberté retrouvée. Car si je m’en tiens aux journaux officiels, j’ai mille raisons de m’esbaudir. Nous étions en présence d'un régime despotique avec un tyran qui ne pensait qu’à son profit personnel, tyran qui n’a d’ailleurs pas hésité à faire tirer sur son peuple pourtant héroïque afin de préserver ses petits avantages… Mais le peuple a tenu bon et a chassé le dictateur. Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Sauf que les choses ne se sont pas vraiment passées comme cela.  Dans son désir de réduire l’influence de la Russie, l’administration Obama avait programmé cette révolution depuis longtemps. En effet, coupée de la Mer Noire, la Russie se serait trouvée subitement fort isolée et pour ainsi dire dans l’impossibilité d’agir dans le monde par voie maritime. Comme elle avait défendu bec et ongle la Syrie et qu’elle avait remporté là quelques victoires, il fallait bien la punir sur son propre terrain, en s’attaquant à son ancienne zone d’influence. On a donc distribué des millions de dollars et on a armé et entraîné ceux qui détestaient le régime prosoviétique.  En Tchétchénie comme en Syrie on avait utilisé les djihadistes (sans trop regarder s’ils étaient proches ou non d’Al Quaïda) mais en Ukraine il n’y en avait malheureusement pas. Par contre un parti d’extrême-droite nostalgique du III° Reich (qu’il avait soutenu pendant la guerre 40-45) était très actif et possédait même une branche paramilitaire. Quelle aubaine ! On ne regarde pas trop sur les moyens utilisés quand il s’agit de faire triompher la démocratie ! Pour les aider à s’emparer du pouvoir, on a utilisé la tactique qui a déjà fait ses preuves en Syrie : on poste sur les toits quelques tireurs d’élite qui tirent à la fois sur les policiers et sur les manifestants (mais surtout sur les manifestants quand même), ce qui fait que les deux camps s’accusent mutuellement des massacres. Du côté des opposants, on se retrouve avec des victimes innocentes, tandis que du côté du pouvoir, on a perdu la partie.  En effet, s’il riposte à la violence, on l’accuse de massacrer son peuple. S’il ne bouge pas, c’est encore la même chose puisque les tireurs d’élite continuent à faire des victimes parmi les insurgés. A la limite, on reprochera à ce pouvoir (comme en Syrie) de ne plus parvenir à assurer la protection de ses citoyens.

Bref, après 60 morts, la presse occidentale se déchaîne contre le tyran et l’Europe envoie ses ministres pour dialoguer. Comme en Syrie, il s’agit de demander un partage du pouvoir (promesses d’élection, amnistie générale, retour à l’ancienne constitution qui donnait moins de pouvoir au président). Mais les USA ne pouvaient se contenter de cela. Méprisant leurs alliés européens, ils ont donc poussé les milices fascistes qu’ils soutenaient à intervenir plus radicalement.  Celles-ci ont exigé le départ pur et simple de l’ancienne équipe dirigeante (et c’est sous menace de mort que le président de la Chambre a démissionné), puis ils ont occupé militairement tous les quartiers de Kiev (officiellement pour rétablir l’ordre public, en pratique pour pouvoir étouffer dans l’œuf tout mouvement qui contesterait leur autorité). Ensuite, grâce à un Parlement fantoche, ils ont libéré l’égérie de la révolution orange (elle aussi commanditée par les USA), une milliardaire qui croupissait en prison après s’être honteusement enrichie sur la dépouille de l’Etat ukrainien dans le cadre des privatisations si chères au libéralisme.

Voilà où nous en sommes. Ce qui ressemble quand  même fort à un coup de force (si pas à un coup d’Etat) n’a servi qu’à restaurer un libéralisme pur et dur. La dette ukrainienne étant colossale, le bon FMI s’est déjà proposé pour lui venir en aide. Comme cela le peuple sera encore un peu plus endetté  pendant que quelques industriels et entrepreneurs feront fortune en s ‘appropriant la moitié  de cette manne d’argent.

C’est ce que l’on appelle la démocratie : la liberté de s’enrichir (pour ceux qui le peuvent). Ce n’est pas BHL qui me contredirait.

Ukraine

22/02/2014

Souvenirs

La  vie n’est pas tendre avec nous.  Elle nous tend  cent pièges et mille chausse-trappes, dans lesquels nous tombons généralement. On n’y peut rien, c’est comme cela. Notre vigilance n’empêchera que très rarement note chute. Alors, faut-il pour cela détester la vie ? Non, il faut en retirer tout ce que nous pouvons, c’est-à-dire généralement pas grand-chose.  Mais ce « pas grand-chose », ce « presque rien » comme disait Jankélévitch,  est tout ce qui nous est donné, alors profitons-en au maximum. Conservons au fond de nous tous ces petits bonheurs éphémères, ne les négligeons pas, ils sont souvent plus importants qu’on ne le croit. Ainsi, quand on vieillit et qu’on regarde derrière soi ce que l’on a vécu, on s’aperçoit que les souvenirs que nous conservons du passé sont rarement des faits importants, mais plutôt des impressions fugaces que notre esprit et nos sens ont enregistrées : le son de la cloche d’un village, l’odeur des fleurs au printemps, le bruit de la pluie sur un toit, le souffle du vent en haut d’une falaise, le bruit éternel des vagues, le goût du gâteau que l’on mangeait enfant, etc. Notre vie est faite de ces instants fugaces,  qui nous ont marqués puisque nous croyions les avoir oubliés alors qu’ils reviennent toujours au moment où on ne les attend pas.

Conservons toutes ces impressions au fond de nous. Recueillons-les précieusement au fond d’un vase, comme un parfum précieux et quand l’existence n’est pas tendre avec nous, reprenons ce flacon et ouvrons-le précautionneusement  pour  en respirer les effluves, ils sont la quintessence de notre vie. 

(A toi, dont l’odeur  de la peau est restée sur mes lèvres). 

 

Littérature

00:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature

19/02/2014

Etat du monde.

Ce qui m’énerve au plus haut point, dans le monde capitaliste qui est le nôtre, c’est l’hypocrisie générale. En effet, il n’y a pas un seul fait réel qui est donné pour ce qu’il est. A chaque fois, il faut présenter ce fait autrement et donc mentir à l’opinion. C’est bien la preuve que si cette opinion se rendait compte de ce qui se passait, elle désapprouverait et ferait pression sur les dirigeants pour qu’ils prennent d’autres décisions (en supposant que nos dirigeants puissent encore décider de quelque chose, ce qui n’est pas certain dans un monde ou le commerce et la finance semblent détenir tous les pouvoirs).

On nous a menti sur la Libye, en prétextant que l’affreux Kadhafi avait bombardé sa population, alors qu’on sait aujourd’hui que les déclarations qui ont été faites à l’ONU ne reposaient que sur le témoignage non vérifié de quelques opposants, lesquels se retrouvent aujourd’hui ministres dans le nouveau gouvernement. On a ensuite extirpé de l’ONU une autorisation pour empêcher le régime d’utiliser son aviation et on a outrepassé nos droits en déclarant une guerre ouverte qui a fait des milliers de morts du fait même de nos bombardements. Sans parler de Kadhafi qui a été purement et simplement éliminé. Pour arriver à nos fins, on n’a pas hésité à utiliser les troupes d’Al Quaïda que l’on combattait pourtant ailleurs. Depuis, le drapeau d’Al Quaïda flotte sur certaines villes, la charia fait partie de la constitution et on se massacre entre clans adverses.

On nous a menti sur la Tunisie, en proclamant les mérites du premier printemps arabe. Le but de cette révolution manipulée de l’extérieur n’était évidemment pas de permettre au peuple de retrouver sa liberté et sa dignité, mais de se débarrasser d’un vieux dictateur corrompu qui avait fait son temps et de mettre à sa place un pouvoir « démocratique ». Or on savait pertinemment que le parti religieux allait l’emporter lors des élections. Il s’en est suivi une tentative d’islamisation forcée de la société et un débat constitutionnel sur le droit des femmes. Il a fallu tout le bon sens du peuple tunisien (et malheureusement l’assassinat de deux opposants de gauche) pour parvenir à déjouer cette machination.

On nous a menti sur l’Egypte, où la révolte contre Moubarak a finalement permis de mettre au pouvoir les Frères musulmans. Ils allaient enfin imposer un pouvoir religieux rétrograde qui empêcherait l’Egypte de devenir un état moderne menaçant, tout en se montrant très compréhensifs sur le capitalisme et le libre-échange (ils voulaient par exemple privatiser la gestion du canal de Suez). Le peuple s’est soulevé une deuxième fois et l’armée lui a prêté main forte. Les Américains ne savent pas encore s’ils doivent regretter les Frères musulmans ou s’ils doivent applaudir à l’avènement de ce régime fort.

On nous a menti et on nous ment toujours en Syrie. La plus belle tentative de déstabilisation fut le fait d’accuser le régime de Damas d’avoir bombardé sa population au gaz sarin, ce qui aurait permis une entrée en guerre de l’Otan. Celle-ci a fort heureusement  été déjouée par la diplomatie russe.  On nous ment encore avec Genève (I et II) en faisant croire qu’on lutte pour la paix alors que derrière, le Congrès américain, lors d’un vote secret, a accepté d’armer et de financer les « rebelles » (qui n’ont plus rien de syriens ni de démocratiques puisque ce sont des étrangers qui se réclament plus ou moins tous d’Al Quaïda).

On nous ment sur le Venezuela, où on nous fait croire que des étudiants pacifiques réclament plus de démocratie. La vérité est que ces jeunes bourgeois issus des milieux aisés sont payés pour manifester et pour créer des troubles, le but ultime étant évidemment de se réapproprier les puits de pétrole que le gouvernement Chavez avait honteusement nationalisé. On parle de pénurie des denrées premières, accusant le pouvoir en place d’incompétence, mais on se garde bien de parler de l’embargo économique que les USA ont imposé à ce pays rebelle.

On nous ment sur l’Ukraine, où on présente les manifestants comme de gentils pro-européens qui s’opposent à un régime répressif (on a même vu BHL sur les barricades, du moins le jour où il n’y avait pas de danger). La vérité est que la CIA et l‘Otan financent et arment des groupes pronazis nostalgiques d’Hitler et des Waffen-SS.  On crie au scandale devant les 25 morts de cette nuit, oubliant de préciser qu’un tiers des victimes se trouve du côté des policiers et qu’il y a  manifestement des balles qui ne sont pas tirées au hasard, comme celle qui a tué un journaliste russophone. Mais plutôt que d’avouer qu’il a été tué par les manifestants, on fait semblant de pleurer devant la liberté de la presse bafouée.

On nous ment sur la Centrafrique et le Mali, où sous couvert de protéger les populations civiles des exactions des milices musulmanes (milices qu’on soutient pourtant en Syrie) on occupe le terrain militairement. Cela s’appelait autrefois du colonialisme, mais ici cela s’appelle de l’ingérence humanitaire.

Bref, si on en croit tout ce qu’on nous dit, nous sommes les bons et eux sont les méchants. Eux, ce sont tous ceux qui ne pensent pas comme nous. Le régime ukrainien parce qu’il aime les Russes (comment peut-on aimer les Russes !), Kadhafi ou Assad parce qu’ils n’aiment pas trop Israël (ce cher, si cher Israël !),  et tous parce qu’ils n’ouvrent pas leurs frontières au grand marché mondial qui profite à quelques multinationales.

On nous berne donc tous en nous mentant. On envoie nos soldats se faire tuer dans des pays qui ne nous ont rien fait, on tue et on massacre par personnes interposées (djihadistes en Syrie, pronazis en Ukraine), on finance avec notre argent des bandits et des assassins de tout poil, tout cela pour imposer le commerce mondial et complaire le Capital. 

Je vois tellement le mensonge partout que j’en viens à me demander si je ne mens pas moi-même ! Et pourtant non, j’ai bien peur d’avoir raison. 

 

Syrie, Ukraine

10/02/2014

De l'opinion du plus grand nombre.

Un petit extrait de Schopenhauer : 

Ce que l'on appelle l'opinion commune est, à y bien regarder, l'opinion de deux ou trois personnes ; et nous pourrions nous en convaincre si seulement nous observions comment naît une telle opinion. Nous verrions alors que ce sont deux ou trois personnes qui l'ont admise ou avancée ou affirmée, et qu'on a eu la bienveillance de croire qu'elles l'avaient examinée à fond ; préjugeant de la compétence suffisante de celles-ci, quelques autres se sont mises également à adopter cette opinion ; à leur tour, un grand nombre de personnes se sont fiées à ces dernières, leur paresse les incitant à croire d'emblée les choses plutôt que de se donner le mal de les examiner.

Ainsi s'est accru de jour en jour le nombre de ces adeptes paresseux et crédules ; car une fois que l'opinion eut pour elle un bon nombre de voix, les suivants ont pensé qu'elle n'avait pu les obtenir que grâce à la justesse de ses fondements.

Les autres sont alors contraints de reconnaître ce qui était communément admis pour ne pas être considérés comme des esprits inquiets s'insurgeant contre des opinions universellement admises ou comme des impertinents se croyant plus malins que tout le monde. Adhérer devint alors un devoir.

Désormais, le petit nombre de ceux qui sont capables de juger est obligé de se taire ; et ceux qui ont le droit de parler sont ceux qui sont absolument incapables de se forger une opinion et un jugement à eux, et qui ne sont donc que l'écho de l'opinion d'autrui. Ils en sont cependant des défenseurs d'autant plus ardents et plus intolérants. Car ce qu'ils détestent chez celui qui pense autrement, ce n'est pas tant l'opinion différente qu'il prône que l'outrecuidance qu'il y a à vouloir juger par soi-même — ce qu'ils ne font bien sûr jamais eux-mêmes, et dont ils ont conscience dans leur for intérieur.

Bref, très peu de gens savent réfléchir, mais tous veulent avoir des opinions ; que leur reste-t-il d'autre que de les adopter telles que les autres les leur proposent au lieu de se les forger eux-mêmes?

Puisqu'il en est ainsi, que vaut l'opinion de cent millions d'hommes? Autant que, par exemple, un fait historique attesté par cent historiens quand on prouve ensuite qu'ils ont tous copié les uns sur les autres et qu'il apparaît ainsi que tout repose sur les dires d'une seule personne.

"De l'art d'avoir toujours raison"

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22:12 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : littérature

06/02/2014

Dernière promenade

Il y avait la mer, qui n’en finissait pas de se briser.

Il y avait les nuages, qui n’arrêtaient plus de s’accumuler.

Il y avait le vent, qui soufflait en tempête.

Il y avait nous deux, qui marchions en silence

Et nos pas derrière nous, qui déjà s’effaçaient.

Il y avait ton visage et tes lèvres fermées.

Il y avait ces mots, que je redoutais et qui ne venaient pas.

Il y avait mon cœur qui déjà battait la chamade

Et qui se brisait, silencieux, au milieu des tempêtes.

Il y avait la mer et le vent.

Il y avait surtout tes lèvres, 

Que jamais plus je n’embrasserais. 

 

Littérature

23:02 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature