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28/08/2011

La Libye est aussi un pays africain

"En tant qu’Africains, nous avons besoin de faire notre introspection et de nous dire ce que nous devons faire pour défendre nos intérêts. La question que nous devons nous poser est : pourquoi sommes-nous si silencieux ? Ce qui est arrivé en Libye peut très bien être un signe précurseur de ce qui peut arriver dans un autre pays. Je pense que nous devons tous examiner ce problème, parce que c’est un grand désastre. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes incapables d’empêcher ces pouvoirs occidentaux d’agir comme ils agissent parce qu’ils agiront de cette manière demain. Je pense que nous pouvons, pourvu que nous agissions et qu’ils voient que s’ils continuent ce type d’actions, ils rencontreront la résistance de tout le continent africain. Mais malheureusement, notre voix est trop faible et nous devons faire quelque chose pour la rendre plus forte et pour revendiquer clairement le droit des Africains de décider de leur propre avenir.»

Thabo Mbeki, ancien chef de l'Etat Sud-Africain (1999-2008) et figure emblématique de l'ANC, dans une interview au Sunday Times. 

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26/08/2011

Une guerre médiatique

Qui croire ?

La version officielle:

http://www.lepoint.fr/monde/libye-les-pro-kadhafi-ont-tue...

 

Ou la version moins officielle:

 

http://www.michelcollon.info/Massacre-de-Noirs-par-les-re...

 

Ou peut-être les deux. 

25/08/2011

De la Libye (suite de l'article précédent)

Qu’on me comprenne bien. Certains, en lisant le texte qui précède, vont dire que je suis partial et que je prends ouvertement parti pour le clan de Kadhafi. Il n’en est rien. On sait par ailleurs qui est Kadhafi et quand Sarkozy l’a accueilli à bras ouverts en 2007, j’ai été suffisamment clair en disant que ce n’était pas là une démarche qui honorait l’Elysée.

http://feuilly.hautetfort.com/archive/2011/04/04/petit-re...

 

Mais qu’on arrête de nous mentir et qu’on dise clairement qu’on envoie notre armée en Libye pour renverser un régime que nous n’aimons pas beaucoup. Qu’on dise aussi qu’on redoutait une vraie révolution dans ce pays, sur le modèle tunisien ou égyptien. Car alors c’est le peuple qui aurait été au pouvoir sur la quasi-totalité de la côte nord de l’Afrique. Impensable ! Déjà que les ennuis commencent entre la nouvelle Egypte et Israël ! Alors il valait mieux prendre les devants, se servir auprès de l’opinion  de cette idée de révolution populaire, renverser Kadhafi,  et mettre au pouvoir un gouvernement fantoche qui nous obéira au doigt et à l’œil et qui nous permettra de piller les richesses du pays.

Quant à ceux qui douteraient de ce que je dis sur le comportement de l’Otan, qu’ils regardent ceci. Le son est mauvais et c’est assez long, mais cela vaut la peine.

http://www.youtube.com/watch?v=GGOkf8qJuVo

http://www.youtube.com/watch?v=5JcNPIW3Fu8

 

 

 

De la Libye

Et maintenant ? Maintenant que Kadhafi est tombé (enfin presque), que fait-on de la Libye ? Ben, on instaure la démocratie, tiens, c’est bien pour cela que nous sommes allés là-bas non ? Pour libérer le peuple d’un tyran.

Pas si sûr.

Nous avons d’un côté un Nicolas Sarkozy affaibli, qui chute dans les sondages à moins d’un an des présidentielles. Un Nicolas qui a tellement été pris de court par les révoltes arabes qu’il en était encore à proposer l’aide de sa police pour aider Ben Ali en Tunisie alors que ce dernier  avait déjà quasiment quitté le pays. Rien de tel qu’une bonne guerre pour redorer son blason. Surtout s’il s’agit d’aller défendre la démocratie et les intérêts du peuple. Les Français fondent quand ils entendent cela. Voilà donc celui qui voulait nettoyer au Karcher les banlieues remplies d’immigrés louches qui prend subitement la défense des peuples arabes. Dont acte.

Ce n’est pas tout. Nous avons aussi une Amérique et une Europe qui stagnent économiquement et qui sont endettées jusqu’au cou. Cela commence à se savoir. Dans un tel contexte, il faut assurer la relance en allant de l’avant. C’est le vieux principe des guerres coloniales : aller puiser dans le portefeuille du voisin et lui voler toutes ses richesses naturelles.

Et puis, tant qu’à faire de voir tomber les vieux amis comme Ben Ali et Moubarak, autant profiter du vent de révolte qui secoue les pays arabes pour se débarrasser d’ennemis séculaires, qui vous défient depuis quarante ans. Or Kadhafi est dangereux. Que ce soit un dictateur et un mégalomane, nul le conteste. Mais ce n’est pas cela le problème. On a sympathisé avec tellement de tyrans qu’on n’y regarde plus de si près, surtout quand ils servent vos intérêts. Mais voilà. Kadhafi, ce grand égoïste, garde pour lui et pour son peuple tout l’argent provenant des richesses de son pays. Ainsi n’octroie-t-il qu’un bénéfice de dix pour cent aux compagnies pétrolières occidentales et empoche-t-il les quatre-vingt-dix autres. Quel scandale ! A-t-on jamais vu cela ? En plus il se présente comme l’unique survivant du panarabisme de Nasser, ce qui peut toujours être dangereux, surtout pour notre allié israélien. Et ce n’est pas tout. Ce tyran authentique, qui s’enrichit personnellement, a le culot et l’intelligence de redistribuer une partie de l’argent qu’il récolte. Son régime comporte un volet social. On distribue des aides, on offre des logements gratuits, bref, on fait de l’état, qui est riche, un état social, protectionniste et presque paternaliste. Voilà qui est à contre-courant des principes libéraux de l’OMC.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà Kadhafi qui aggrave son cas en aidant l’Afrique. L’Afrique, vous vous rendez compte ? Ce continent sous-développé qui n’est jamais arrivé à rien malgré un bon siècle de colonialisme ! Un continent qui ferait bien de souscrire un emprunt auprès du FMI s’il voulait s’en sortir (il parviendra toujours  bien à rembourser les intérêts puisque son sous-sol regorge de richesses). Mais voilà que le pays le plus riche de ce continent, la Libye, se propose de financer de nombreux projets et de relever l’Afrique (mise en orbite de satellites, etc.). Impardonnable. Bientôt on n’aura plus besoin de nous et tous les anciens peuples colonisés auront les moyens d’exploiter eux-mêmes les richesses de leur sol. Mieux vaut donc prendre les devants et se débarrasser de Kadhafi.

Comment ?

On l’a vu. En légitimant une guerre coloniale sous le couvert d’une intervention humanitaire ponctuelle et limitée, d’ailleurs avalisée par l’ONU. Une fois le mandat en main, on l’interprète comme on veut.

Bien sûr, il faut un peu endormir l’opinion, qui n’accepterait pas que l’argent de ses impôts serve à spolier un peuple de ses richesses. Alors on parle de défense de la démocratie. On prend prétexte du soulèvement de la Cyrénaïque (spontané ?) pour parler d’un soulèvement populaire alors qu’on assiste en fait à la sécession d’une province. Rien de comparable donc à la situation tunisienne ou égyptienne où 95% de la population se soulevait contre le pouvoir. Ici, c’est autre chose, mais on feint de l’ignorer et on brouille les cartes.

On défend donc la démocratie, c’est-à-dire les rebelles, un ramassis hétéroclite d’anciens royalistes pro-occidentaux et de religieux extrémistes proches d’Al-Quaïda. Ceux-là même contre lesquels on est allé faire la guerre en Afghanistan. Mais peu importe si en Asie on se bat contre eux, ici on leur offre des armes. Il n’est pas question d’engager nos soldats sur le terrain, alors ces Libyens rebelles peuvent se montrer fort utiles pour servir nos intérêts. On va donc les aider de toutes les manières (argent, armes, reconnaissance diplomatique). On va même chercher d’anciens ministres corrompus de Kadhafi, qui ont retourné leur veste à temps, pour diriger le mouvement. Après tout ils ont l’habitude de diriger.

Et la guerre commence. Elle devait durer quelques jours. Puis quelques semaines. Elle durera plusieurs mois. Plusieurs mois durant lesquels on se servira des médias pour nous désinformer au maximum. On parlera de la lente mais inexorable avancée des rebelles. Jamais des frappes de l’Otan. Forcément ! Comment expliquer qu’on tue des gens pour leur bien, pour les défendre contre un tyran et leur imposer notre conception de la liberté ? Par contre on va utiliser le vieux stratagème du mensonge, celui qui a déjà bien fonctionné avec l’Afghanistan (un repaire de terroristes) et l’Irak (la possession d’armes de destruction massive). Alors on rapporte des atrocités soi-disant commises par les troupes régulières de Kadhafi : bombardements de civils (où sont les preuves ?), viols (aucune preuve) etc. On se garde bien de dire par contre que là où les rebelles ont progressé, ils ne se sont pas privés pour se venger d’une population qui finalement restait fidèle au régime en place. Il y a eu des massacres gratuits, des viols, des familles emmurées chez elles. On n’en a pas parlé. Des journalistes indépendants ont essayé de s’exprimer pourtant. Ils n’ont trouvé aucun échos. Il a fallu attendre la prise de Tripoli pour qu’un chef rebelle écœuré parle de démissionner. Il est prudent et ne veut pas qu’on le rende un jour responsable des exactions barbares commises par ses troupes à l’encontre de civils terrorisés.

Pendant ce temps, l’Otan continue ses bombardements, détruisant des objectifs militaires, mais aussi civils. Cela permettra de reconstruire après la guerre et puis en attendant cela porte un coup au moral de la population. Sans eau, sans électricité, sans hôpitaux, elle ne souhaitera plus qu’une chose : que Kadhafi s’en aille et que tout soit enfin fini.

Mais le régime résiste. On s’enlise. On accroît l’aide aux rebelles : on parachute des milliers d’armes, on offre des véhicules, de l’argent. Nos conseillers militaires sont sur place pour former tous ces apprentis soldats et surtout pour coordonner leur action. On finit par investir Tripoli par la mer, pour frapper le régime en plein cœur. Quelques centaines de personnes bien entraînées et de fausses informations (la capture des fils de Kadhafi par exemple) suffisent pour tout faire vaciller. Les communications entre les états-majors de Kadhafi sont probablement coupées (on a suffisamment bombardé» au cours des derniers mois) et le régime s’effondre lentement. La Russie, la Chine, l’Egypte en prennent acte. Pourtant le lendemain la situation reste confuse. Le fils de Kadhafi, qu’on disait captif, se promène dans la rue, libre et le Kadhafi lui-même reste introuvable. Le régime tient donc encore ? Peu importe. La communauté internationale a reconnu sa défaite.

De quoi demain sera-t-il fait ?

Il n’y aura plus d’Etat-providence en Libye, mais plutôt des privatisations. Certes, on se sera débarrassé d’un dictateur, mais l’argent du pétrole ne sera plus  redistribué. Il ira enfin, comme c’est justice, remplir les coffres de quelques multinationales. Les ressources naturelles du pays serviront à rembourser la guerre. C’est là la moindre chose que peuvent faire les Libyens pour récompenser les troupes occidentales qui leur ont ouvert les portes du monde (capitaliste). Quant à L’Afrique, elle pourra dire adieu à son idée d’une banque centrale et d’une monnaie unique africaine. Elle ira s’endetter auprès du FMI et de son nouveau patron (ou patronne). Il y a donc fort à parier que le taux d’immigration vers l’Europe augmentera en proportion de celui de la pauvreté. Cela nous fera de la main d’œuvre pas cher et pas mal d’étrangers en plus dans nos banlieues, lesquelles s’agiteront chaque jour davantage. Pas grave. Il y aura bien un nouveau Sarkozy pour proposer de nettoyer tout cela au Karcher. Les gens voteront pour lui et une fois au pouvoir il ira faire une autre guerre ailleurs. Pourquoi pas en Syrie tiens ?

 

 

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07/04/2011

De la Libye

Je reviens une dernière fois sur la guerre en Lybie. Ce qui frappe, dans cette affaire, c’est la mauvaise foi et le mensonge généralisé de la coalition. Je continue à dire que le but ultime n’est pas d’empêcher des massacres de civils, mais bien de faire tomber Kadhafi pour mettre en place un régime qui nous serait bien plus favorable. Si on en croit certaines sources, des militaires et des diplomates anglais étaient d’ailleurs présents en Libye avant même que ne soit votée la résolution de l’ONU :

http://www.romandie.com/infos/news2/110306142633.hwfq2tsp.asp

Je ne dirai pas que la révolte populaire a été attisée sciemment, puisque tout le monde arabe est en ébullition, mais une fois que cette révolte a éclaté en Libye, il est clair que certains ont tenté d’en profiter. Que faisaient sur le sol libyen des soldats britanniques en armes ? Qu’y faisaient des diplomates ? Assurément, il s’agissait de convaincre les insurgés d’accepter l’aide occidentale. Ceux-ci, craignant à juste titre qu’on ne détournât leur combat de son but initial, auraient tout d’abord refusé toute ingérence étrangère (d’où cette arrestation) avant finalement de l’accepter. Mais qui a accepté ? Les dirigeants, ceux qui se sont mis à la tête des révoltés, autrement dit d’anciens fidèles de Kadhafi qui ont retourné leur veste. Des gens pas trop fréquentables donc, puisque l’un serait l’ancien ministre de l’intérieur qui avait donné l’ordre de torturer les infirmières bulgares et l’autre serait un des juges qui les avaient condamnées à mort. Bref, des opportunistes prêts à tout pour conserver leur petit pouvoir. Après avoir soutenu Kadhafi, ils vendent maintenant leur pays à des étrangers tout en parlant subitement de démocratie. Etrange. Mais ils savent que c’est grâce à ces étrangers qu’ils occuperont de hautes fonctions dans la Libye de demain. Ils ne peuvent donc qu’approuver l’intervention de l’Angleterre et de la France.

Tous les jours on voit d’ailleurs d’anciens fidèles du colonel faire sécession. De là à penser que des agents secrets occidentaux les manœuvrent en leur promettant l’amnistie, il n’y a qu’un pas…

En résumé, nous avons donc une révolte populaire spontanée (du moins espérons-le) qui est dirigée par d’anciens fidèles de Kadhafi et qui est noyautée par l’Occident. Il est d’ailleurs curieux que le peuple accepte ainsi sans broncher de recevoir des ordres de ceux qu’ils combattaient la veille encore. Imaginerait-on des proches du Maréchal Pétain se mettre à la tête de la Résistance en 1944 ?

Ce qui est tout aussi curieux, ce sont les armes dont disposent ces insurgés. Ils ne sont pas armés de bâtons mais de mitrailleuses. On a même vu qu’ils disposaient d’avions puisque l’un d’entre eux s’est écrasé l’autre jour. Curieux civils donc. Certes, on sait que des militaires libyens ont fait défection, mais il ne fait pas de doute que des armes sont acheminées en secret. BHL ne s’en cachait pas l’autre soir au journal d’Antenne 2 : l’armée égyptienne, celle qui a instauré la démocratie au pays des Pharaons, fournit des armes aux insurgés. On sait aussi que les Anglais et l’ami Sarkozy suggéraient d’armer les rebelles, afin d’éviter que la coalition ne doive envoyer des troupes au sol. Car il y a tout de même un petit problème. L’Occident, après avoir obtenu l’accord des pays arabes (comprenez : l’accord des dirigeants arabes pro-occidentaux, pas forcément la rue arabe. Ceci dit, la rue arabe est occupée à se battre partout contre ses dirigeants, alors elle ne va pas s’opposer à ceux qui gentiment viendraient donner un coup de main pour expulser le dictateur libyen) et après avoir obtenu le feu vert de l’ONU, l’Occident, dis-je, espérait un peu que Kadhafi allait quitter le pouvoir après les premières frappes aériennes. Mais voilà que celui-ci s’accroche à son trône et ne veut pas partir (du moins c’est ce qu’il dit). Or nos frappes aériennes (bien ciblées et qui ne font jamais de dégâts collatéraux) montrent leurs limites. Elles conviennent peut-être pour séparer les belligérants (ce qui était tout de même le sens de la résolution de l’ONU, ne l’oublions pas) ou du moins pour réduire les capacités aériennes de Kadhafi, mais elles se montrent inefficaces pour renverser le colonel. Ou alors il faudrait tout détruire. Mais comment justifier la mort de milliers de citoyens, ceux-là mêmes qu’on venait précisément libérer ?

La solution, c’est donc d’armer les rebelles, en espérant qu’ils seront assez malins pour parvenir où nous voulons qu’ils parviennent, à savoir instaurer la démocratie (et la libre circulation des biens et des richesses). Mais certains pays de la coalition s’y opposent. La Belgique, par exemple (qui n’a toujours pas de gouvernement, mais qui est partie en guerre sans sourciller, on se demande d’ailleurs sur quelle base légale) a refusé de fournir des armes aux révoltés en faisant remarquer, à juste titre, qu’en prenant ouvertement parti pour un des belligérants, on sortait du cadre de la résolution de l’ONU. Après la défection allemande, voilà l’Europe bien divisée. Et les Etats-Unis qui comptaient sur nous pour mener à bien cette opération le plus rapidement possible (et qui parlent d’ailleurs de se retirer et de ne fournir que des renseignements via leurs satellites) ! La belle croisade de Sarkozy semble manquer de souffle. 

En attendant, si l’issue des combats est incertaine, on peut toujours faire la guerre avec les mots. C’est ainsi qu’on n’insistera pas trop sur le F15 américain qui s’est écrasé (car défaillance technique ou riposte de Kadhafi, dans les deux cas ce n’est pas trop glorieux) ni sur les insurgés que notre aviation a malencontreusement mitraillés. On ne parlera pas non plus du coût des missiles que l’on a tirés (et qui seront payés par le contribuable) ni de la présence d’uranium appauvri dans ces mêmes missiles (ce qui risque tout de même d’affecter durablement la santé des populations civiles qu’on vient soi-disant délivrer). On préférera mettre en avant les termes, bien plus commodes, « d’opération humanitaire ». Il n’empêche que dans cette affaire et sans aucune sympathie de ma part envers Kadhafi, on pourrait quand même se demander qui sont les agresseurs et les agressés. 

En réalité nous sommes ici en présence d’une guerre civile, ni plus ni moins. Et dans cette guerre civile, nous avons privilégié un camp. Officiellement, le meilleur, celui de la démocratie. En pratique, on s’immisce dans un pays étranger en soutenant une partie de la population contre une autre (car Kadhafi n’est pas un homme seul, il a ses partisans et ils semblent nombreux) et en mettant sans vergogne à la tête de l’insurrection des anciens cadres du régime que l’on combat. Le but n’est donc pas de parvenir à une démocratie exemplaire, mais de remporter une bataille sur le terrain puis d’imposer à la tête du pays « libéré » un gouvernement fantoche qui sera à nos ordres. Si par malheur on ne parvient pas à déloger Kadhafi, on coupera le pays en deux : la Cyrénaïque avec ses puits de pétrole sera libre (et notre armée sera bien présente pour protéger cette liberté) et la Tripolitaine sera abandonnée au vieux colonel. Si ce n’est pas du colonialisme déguisé, tout cela, je ne sais pas ce que c’est.

 

Oui, mais vous me direz que j’exagère et qu’un authentique vent de liberté souffle sur les pays arabes. C’est vrai. Mais en attendant, les réformes tardent à se mettre en place en Tunisie, au point que quelques citoyens clairvoyants se demandent déjà si on n’est pas en train de récupérer leur révolution. En Egypte, l’armée est au pouvoir et on attend la suite. Quelque chose me dit que si la colère populaire s’exprime à nouveau, on la fera vite taire. Pourquoi en effet continuer à manifester puisque la démocratie est officiellement rétablie ? Manifester, ce serait en quelque sorte faire œuvre de terrorisme et le nouveau régime trouvera bien le moyen de se défendre. Au Yémen, la situation est encore confuse et personne ne sait dire comment les choses vont se terminer. Cette incertitude n’est pas sans inquiéter Washington, soyez-en certains. Pour le reste, notre presse dite libre nous parle bien peu de ce qui pourrait se passer en Arabie (il faut donc croire que la démocratie y règne puisqu’il n’y a pas de révolte) et encore moins de ce qui se passe réellement à Bahreïn (pour rappel, c’est l’armée saoudienne qui est allée réprimer les manifestations). Par contre on écrit beaucoup d’articles sur la Syrie. Tiens donc, encore un pays qu’on n’aime pas trop et où on verrait avec satisfaction un changement de régime (vous pensez, aux portes d’Israël…). Mais bon, en attendant, Bachar el-Assad s’accroche et ne parle pas vraiment de réformes démocratiques. Finalement, quel que soit le pays arabe que l’on regarde et que des révolutions y aient eu lieu ou pas, je ne vois pas encore de changements fondamentaux. Oui, deux dirigeants qui s’étaient honteusement enrichis ont été priés de partir (et nous sommes occupés à en chasser un troisième), mais en dehors de cela ? Peut-on vraiment parler de démocratie et de libertés ? C’est ce à quoi les peuples arabes aspirent et ils en ont montré la voie. Mais y parviendront-ils ? C’est ce que je leur souhaite, mais j’ai bien peur que demain la victoire ne leur échappe au profit de quelques nouveaux parvenus qui vont à leur tour s’enrichir sur leur dos. Avec la bénédiction de l’Occident évidemment. Pourquoi la libre circulation des biens se limiterait-elle à l’Europe ?

 

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Image TF1

04/04/2011

Petit retour en arrière.

Je ne peux résister à l’envie de republier ici deux anciens textes, écrits en 2007, qui traitaient de la visite de Kadhafi à Paris. On se souvient que le colonel avait été reçu en grande pompe par l’Élysée…  

 

http://feuilly.hautetfort.com/archive/2007/12/10/de-la-libye.html

http://feuilly.hautetfort.com/archive/2007/12/17/feuilleton-presidentiel.html

 

 

 

25/03/2011

De l'ingérence humanitaire.

Je reviens sur cette guerre en Libye, qui est loin d’être une mince affaire. Ce sur quoi je voudrais réfléchir, en fait, c’est le droit d’ingérence humanitaire.

 

Quand les premières révoltes ont eu lieu en Tunisie, surprenant le monde entier, je me suis indigné comme tout un chacun lorsque la police de Ben Ali a commencé à tirer sur la foule.

 

La même situation s’est ensuite reproduite en Egypte, provoquant la même réprobation dans l’opinion internationale.

 

L’Empire américain, qui soutenait depuis toujours ces deux régimes, a senti que le vent tournait et qu’il fallait désormais s’appuyer sur d’autres intervenants s’il voulait rester crédible. Lui qui avait pourtant été autrefois à la base des pires dictatures latino-américaines n’a pas hésité un instant. Il a demandé à Ben Ali et à Moubarak de s’en aller. On les remerciait pour les services rendus, mais on leur faisait comprendre que leur temps était révolu et qu’il fallait maintenant quitter la scène. C’est que l’Empire sait où sont ses intérêts et il n’allait pas compromettre ceux-ci pour soutenir ses anciens amis, qui ne sont que des hommes finalement.

 

Les deux dictateurs n’eurent pas le choix. Après s’être fait un peu tirer l’oreille, ils ont compris qu’ils avaient tout à perdre en restant au pouvoir, à commencer par la vie. Comme ils avaient de plantureux comptes d’épargne à l’étranger et qu’ils étaient déjà âgés, ils sont donc partis discrètement à la retraite, ce qui arrangeait bien tout le monde (ceci dit, ce n’est qu’une fois qu’ils eurent quitté le pouvoir que certains pays étrangers ont décidé de bloquer leurs comptes en banque. On ne sait pas comment les intéressés auraient réagi s’ils avaient eu connaissance de cette mesure avant d’abdiquer).

 

Quand la révolte a commencé en Libye, certains se sont frotté les mains. On allait enfin être débarrassé du colonel Kadhafi. Malheureusement, celui-ci, fidèle à lui-même, n’était pas du genre à partir. De plus, la répression qu’il avait commencée à l’encontre du mouvement insurrectionnel se montrait plus sanglante encore qu’en Tunisie et en Egypte. Dès lors, que fallait-il faire ? Rester passif et contempler les massacres ? Position difficile à tenir. Prendre les armes et s’interposer ? C’est ce qu’on a fait. Peut-être a-t-on bien fait. Je ne sais pas. Ce qui est certain, c’est que la situation est beaucoup plus complexe qu’on ne veut bien le dire.

 

Va-t-on se contenter de la Libye ou va-t-on intervenir dans tous les pays arabes où les manifestants sont malmenés ?

 

Pourquoi par exemple parle-t-on beaucoup de la Syrie, où une centaine de manifestants seraient déjà morts (fait inacceptable, on est bien d’accord). Va-t-on aussi intervenir là-bas ?

 

Pourquoi ne parle-t-on jamais dans les journaux parlés de ce qui se passe à Bahreïn ? L’armée saoudienne est pourtant entrée dans ce petit état pour aider le pouvoir en place à faire régner l’ordre. Il y a eu beaucoup de manifestants tués.

 

Pourquoi ne parle-t-on jamais non plus de ce qui se passe en Arabie Saoudite ? Ce pays serait-il épargné par la vague de contestation qui déferle sur le monde arabe ?

 

On constate donc que les soulèvements populaires suscitent surtout des réactions de la part de l’Occident lorsqu’ils ont lieu dans des pays qui lui sont peu favorables.

 

Interviendra-t-on en Arabie ou à Bahreïn ? Cela m’étonnerait. Cela m’étonnerait même beaucoup.

 

L’Empire américain a-t-il perdu de son influence dans les pays qui se sont soulevés ? Non évidemment. En Tunisie c’est toujours l’ancienne équipe qui dirige. Quant à l’Egypte, c’est l’armée qui est au pouvoir. La même armée qui a toujours toléré les bombardements de Gaza (et qui a contribué à isoler cet îlot palestinien du reste du monde en fermant hermétiquement ses frontières) et qui les tolère encore aujourd’hui. Une armée qui se présente comme la garante de la démocratie mais qui s’est contentée de proposer des amendements à la Constitution et qui s’est bien gardée d’en proposer une toute nouvelle. Une armée qui à mon avis tirera également sur le peuple le jour où celui-ci réclamera de vraies réformes.

 

Revenons à la Lybie. Le mandat de l’ONU prévoit qu’il faut empêcher les massacres. On nous dit que la première phase de l’opération militaire est un succès et que Kadhafi ne peut plus employer son aviation ni déplacer ses chars. Victoire donc. On nous dit aussi avec fierté qu’un avion français vient d’abattre un appareil libyen qui venait de se poser. Tiens donc, ce n’est pas contradictoire, cela ? Kadhafi pourrait-il encore se servir d’une partie de son aviation ?

 

Au journal d’Antenne de 20H, on invite l’inévitable BHL. Le même qui dans son « Testament de Dieu » expliquait qu’Israël était le peuple choisi et rien que lui. Le même qui était venu nous raconter qu’il fallait attaquer l’Irak à cause des armes de destruction massive. Le même qu’on retrouve partout dès que les intérêts israéliens sont en jeu quelque part.

 

Qu’est-il venu nous dire aujourd’hui ? Que la première phase (sécuriser l’espace aérien) était un franc succès. Que les rebelles tardaient un peu à reprendre l’offensive, mais qu’il allait suffire de les armer pour parvenir à nos fins. Les armer ? Tiens donc ! Je croyais que le mandat de l’ONU nous demandait simplement de nous interposer entre les belligérants et d’empêcher Kadhafi de nuire ? Le journaliste lui-même semblait étonné de cette affirmation. On va donc armer les opposants ? Bien sûr dit BHL, d’ailleurs l’armée égyptienne le fait déjà, afin « d’aider ses frères ». Comprenez : cette armée est à la solde des USA et elle va nous aider à former les opposants libyens. Ce sont de simples citoyens, mais avec un peu d’entraînement ils devraient arriver à renverser Kadhafi. Tiens, s’étonne le journaliste. On ne sort pas un peu du mandat de l’ONU, là ? Et BHL de répondre que quitter la Lybie sans renverser Kadhafi n’aurait aucun sens. C’est vrai bien entendu et on le savait, mais je suis désolé, ce n’est pas ce que l’ONU avait dit. BHL ajoute en substance que nous ne devons pas avoir mauvaise conscience puisque c’est la ligue arabe elle-même qui a réclamé les frappes (comprenez : les régimes favorables aux USA : l’Arabie etc.).  Et BHL conclut que de toute façon il faut se préparer à une guerre longue. Tiens cela n’avait pas été dit non plus, cela.

 

Notons en passant, puisque la guerre va être longue, qu’elle va nous coûter cher. Un missile Tomahawk coûte 1,5 million de dollars pièce. A charge des contribuables des différents pays de l’alliance. Lesquels devront aussi supporter l’augmentation du prix du baril de pétrole. D’accord, il ne faut pas regarder à l’argent quand il s’agit de faire tomber un tyran et promouvoir la démocratie, mais quand même…

 

A une époque où tous les pays sont endettés et où on sabre dans les budgets des services publics pour essayer vainement d’arriver à un équilibre budgétaire, il est étonnant que personne ne se soit posé la question. Mais si au moins nous étions certains que nos efforts allaient contribuer au bonheur du peuple libyen, nous les consentirions avec plaisir. Cependant, on a vu ce qu’a donné en Irak cette ingérence étrangère avec appui de l’armée. Certes le dictateur est parti, mais que reste-t-il de l’Irak ? Un état divisé, appauvri, humilié. Il ne faudrait pas qu’une fois les Occidentaux partis, la Libye tombe dans la guerre civile. C’est qu’il y aura eu tellement de morts des deux côtés, que cela n’aidera pas à la fraternité entre les différentes tribus qui composent ce pays. Vous l’avez compris, comme en Irak, il faudra une longue présence étrangère pour assurer la stabilité après le départ de Kadhafi. Nous gèrerons la partie Est, là où sont les puits de pétrole et nous affaiblirons au maximum la partie Ouest…

 

Pour conclure, je reviens à ma question initiale sur le droit à l’ingérence humanitaire. Bien comprise, elle semble un devoir (quid cependant des soldats libyens tués qui ne font finalement que leur métier ?). Mais je ne suis pas certain justement qu’on ne se serve pas de nos bons sentiments simplement pour agrandir notre zone d’influence économique et politique en faisant basculer la Libye dans notre camp. En nous faisant payer la note, bien entendu.

 

Il ne restera plus alors qu’à éliminer la Syrie et l’Iran et la pax americana pourra régner sur une moitié du monde, pour le plus grand profit de quelques-uns.

 

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22/03/2011

Des guerres démocratiques

On ne me fera pas croire qu’on s’intéresse vraiment au peuple libyen. Voilà 40 ans que celui-ci doit supporter Kadhafi et cela n’a jamais inquiété personne. Quant à Sarkozy, qui soutenait encore Ben Ali il y a un mois (au point de vouloir lui envoyer sa police pour faire le ménage plus proprement et surtout plus efficacement), il a été tellement ridicule qu’il essaie de redorer son blason en soutenant la révolution libyenne. Lui, qui n’aime que les Français riches, se mettrait à soutenir des Arabes pauvres ? Allons, allons…

 

Et l’Occident irait dépenser une fortune en armement pour une telle cause ? Laissez-moi rire. Le but est autre, évidemment. Puisque tous les dictateurs tombent les uns après les autres, c’est le bon moment  pour faire tomber Kadhafi, un des seuls qui ne nous était pas favorable. Ensuite, on fera semblant de promouvoir la démocratie en instaurant un régime qui nous obéira au doigt et à l’oeil. La preuve, c’est que les révolutionnaires-insurgés brandissent déjà le drapeau du roi Idris, ce fantoche mis autrefois en place par les Anglais et qui a bradé le pétrole libyen un bon prix tout en acceptant que son territoire serve de base à nos armées.

 

Je soutiens ces révolutions populaires arabes, qui sont justifiées. Pourquoi le peuple devrait-il végéter au bord de la misère alors que quelques familles vivent dans l’opulence en s’appropriant toutes les richesses du pays ?

 

Pour ouvrir une parenthèse, remarquez que cette situation est un peu semblable à celle que nous connaissons, mais disons que nous avons notre système de sécurité sociale ( allocation de chômage, soins de santé, retraites) qui permet tout de même de réduire l’écart existant entre les plus pauvres et les plus riches d’entre nous. Ecart qui se creuse pourtant de jour en jour. Quand le système libéral aura tout démantelé, les inégalités deviendront tellement flagrantes qu’on risquerait bien, chez nous aussi, d’avoir des soulèvements populaires difficiles à contrôler.

 

Mais fermons cette parenthèse et revenons au monde arabe. Le peuple va-t-il jouir de la  liberté et du bien-être auquel il aspire ? Non évidemment. En Tunisie, la situation est encore un peu confuse, mais en Egypte les choses sont déjà beaucoup plus claires. L’armée est au pouvoir. Belle démocratie ! Et quelle armée ? Une armée dont tous les hauts dirigeants ont été formés aux Etats-Unis. Une armée qui depuis des décennies collabore avec Israël pour maintenir le blocus de Gaza, cette étroite bande de terre où sont enfermés d’autres Arabes musulmans comme eux et que l’on a bombardés aujourd’hui même encore. Je ne pense pas que ce soit vraiment là la volonté du peuple égyptien.

 

Quant à la Libye, comme  le soulèvement populaire spontané ( ???) était en train de perdre du terrain devant Kadhafi, on ne pouvait que l’aider. Comme cela nous aurons dans toute l’Afrique du Nord des régimes dits « démocratiques » qui seront nos alliés. Nous pourrons commercer avec eux, leur vendre nos produits, exploiter leur main d’œuvre bon marché et surtout y cantonner nos armées dans des camps construits rien que pour nous.

 

Il existe cependant une zone d’incertitude. On entend que cela gronde beaucoup au Yemen, à Bahreïn et dans le sultanat d’Oman. A Bahreïn, il s’agit de renverser la dynastie des Al-Khalifa, au pouvoir depuis trois siècles. Au Yemen, c’est Ali Abdallah Saleh, que le peuple tente de faire partir. Surnommé le « boucher », il dirige le pays depuis 1978. A Oman, c’est Qaboos qui devient indésirable, lui dont les ancêtres étaient déjà à la tête de l’état en 1749 !

 

Là aussi les peuples se révoltent à juste titre. Là aussi on entend dire qu’on tire dans la foule. L’Occident s’en émeut-il ? Sarkozy envoie-t-il les avions de la coalition (payés par nos impôts quand même) pour rétablir l’ordre ? Nullement.

 

Et quand les émeutes vont éclater en Arabie ? Demandera-t-on au roi d’abdiquer ? Lui enverra-t-on nos chars pour le déloger de son palais ? Certainement pas. Et au Maroc ? On sait que sous l’ancien roi des opposants politiques ont été emprisonnés pendant trente ans, qu’ils vivaient dans des conditions d’insalubrité épouvantables et qu’ils étaient même torturés de temps à autre. Quelqu’un s’en est-il jamais indigné ?

 

Ce que je veux démontrer, c’est qu’il y a bien deux poids deux mesures. L’Occident intervient là où cela l’arrange. Et quand je dis l’Occident, je devrais dire l’Amérique, car dans cette affaire, malgré les discours tonitruants de Sarkozy, la vieille Europe n’a fait que suivre et obéir. La France seule conservait encore un peu d’indépendance (un peu) mais depuis que l’ami Nicolas l’a fait rentrer dans l’Otan, elle est devenue elle aussi le valet de l’Amérique. Obama, prix Nobel de la Paix, commence cette troisième guerre avec réticence (il est déjà bien embourbé en Afghanistan et en Irak), aussi pense-t-il déléguer le commandement des opérations à ses alliés. Pourquoi s’en priverait-il, en voyant l’enthousiasme de Sarkozy pour partir en guerre…

 

Reste que la situation est complexe. Ne pas agir, c’était en effet laisser un peuple se faire massacrer (mais pourquoi alors au Yémen, à Oman…), ce qui n’est pas acceptable. Agir, c’est se donner le beau rôle en soutenant une aspiration à la démocratie plus que légitime (personne, en effet, ne regretterait le départ du dictateur Kadhafi, qu est parvenu à se mettre tout le monde à dos, les Occidentaux comme les Arabes, les communistes comme les religieux). Mais agir, c’est aussi se servir de cette aspiration légitime des peuples à accéder à un peu plus de liberté pour finalement mieux les dominer économiquement parlant. Car derrière ce beau geste sarkozien, c’est l’imposition de la libre circulation des biens et des marchandises qui se dissimule. La Lybie était un état fermé, où l’état contrôlait tout. Avec la démocratie, on pourra privatiser des pans entiers de l’économie et imposer le libéralisme. Quelques Libyens s’enrichiront. Beaucoup d’Occidentaux également. Quant au peuple, il a l’habitude d’initier des révolutions qui lui échappent toujours.

 

Voilà pourquoi les avions français sont partis détruire les Mirages libyens. Encore heureux que Kadhafi ait renoncé récemment à acheter des Rafale, sinon on aurait eu de beaux combats aériens avec des avions français dans les deux camps. C’est Dassault qui se serait frotté les mains…

 

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L'Express