25/09/2014
Souvenir tenace
Il te faut quitter les alcôves d’où l’amour s’est enfui,
Emprunter le grand escalier
Et descendre une à une les marches du temps.
Une fois en bas, tu ouvriras d’un coup la porte de chêne
Puis tu te laisseras submerger par le vent aux senteurs océanes.
Dans le jardin, tu délaisseras les roses
Mais tu t’attarderas devant le vieux mur couvert de mousse.
Contre ta peau, tu sentiras la chaleur de ses pierres
Et d’un doigt délicat tu en parcourras les aspérités.
Dans ce matin du monde où tout est à refaire
Tu te souviendras du parfum d’une femme
Et c’est encore son ombre que tu croiras voir derrière les pommiers.
Alors, pour oublier, tu fermeras les yeux
Et respireras une nouvelle fois le grand vent marin
Celui qui vient de loin et qui emporte avec lui toute la senteur des vagues.
Pourtant, tandis que distraitement
Ton doigt caressera la fente d’une pierre,
S’imposera encore et toujours l’odeur de l’aimée,
Quand ta main se perdait dans sa bruyère.
01:11 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature
18/09/2014
Retour
Coule la rivière, passe le temps.
Le vieux pont de pierre est toujours là
Ainsi que les maisons de schiste aux toits d’ardoise.
Seuls les gens ont disparu et l’enfant que j’étais.
Ca et là un muret s’est écroulé, obstruant le petit chemin tant de fois parcouru.
Marie n’est plus là, emportée par la vie.
Dans le cimetière, derrière l’église, des noms connus sont gravés dans le marbre éternel.
Coule la rivière, passe le temps.
Seule la forêt, dans les lointains bleus, dresse toujours sa silhouette frémissante.
Je sais que là est le dernier refuge, l’ultime repaire.
Un jour j’y chercherai le grand silence, au milieu des senteurs sauvages.
Photo personnelle
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature
11/09/2014
Heureux ceux qui partent
Heureux ceux qui partent.
Heureux les marins qui partent en mer.
Sur le quai, je regarde les grands navires affrétés pour nulle part, leurs voiles blanches immaculées et leur proue audacieuse où se dresse la sirène nue qui depuis toujours hante mes rêves.
Heureux ceux qui partent sans savoir s’ils reviendront jamais.
Là-bas il est des îles étranges aux montagnes colorées et des continents gigantesques aux fleuves impétueux.
Les forêts y sentent la cannelle, le poivre et les bougainvillées. On dit qu’elles sont peuplées d’animaux étranges dont les yeux bleus parfois versent des larmes. Les Indiens écoutent leurs pleurs, la nuit, quand la lune est pleine et que les vents alizés agitent le pagne des femmes.
Là-bas, il est des plages immenses où le sable est d’or fin. La mer vient s’y briser inlassablement et quand on regarde l’écume des vagues on sait que le temps n’a jamais existé.
Dans les cases aux toits de paille, des soupirs disent que l’amour est là, tout simple, et qu’un corps nu s’abandonne aux caresses.
Le vent est tiède et doux. Dans le ciel brille la Croix du Sud.
Heureux les marins qui partent en mer, même s’ils ne doivent jamais revenir.
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature
04/09/2014
Je suis
Je suis le vent sur les champs de blé
Je suis l’automne dans la forêt profonde
Je suis la mer et ses vagues
Je suis la montagne au clair de lune
Je suis la lune sur une plage de juillet
Je suis la rivière qui tressaute et bondit
Je suis l’amour dans les yeux d’une fille
Je suis la neige un soir de décembre
Je suis le lilas qui fleurit au printemps
Je suis tout cela et je suis moi
Je suis le vent qui annonce le printemps
Je suis la forêt sous la neige
Je suis les vagues qui déferlent sur la plage
Je suis l’été dont rêvent les filles
Je suis la rivière qui bondit sous la lune
01:36 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : littérature
03/09/2014
Mensonges de presse
Je vous invite à lire l’article ci-dessous, non pas écrit par un citoyen russe, mais par Paul Craig Roberts. Pour rappel Paul Craig Roberts a été sous-secrétaire d’Etat au Trésor du temps de Reagan et il se définit comme un conservateur (protectionnisme économique, anticommunisme, isolationnisme, valeurs familiales, etc.) Il a été journaliste au Wall Street Journal et a reçu la Légion d’Honneur des mains de Balladur. Il n’a donc rien d’un gauchiste illuminé ni d’un pacifiste naïf. Voici pourtant ce qu’il écrit :
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article4966
14:29 | Lien permanent | Commentaires (7)