27/11/2012
Toi
Toi que j’ai connue dans un lit de tendresse
Toi qui m’as donné ton cœur, ton âme et ton corps
Toi qui m‘as tout donné, même tes souvenirs d’autrefois
Toi qui es venue à ma rencontre quand je n’espérais plus rien
Toi qui m’as souri quand nos regards se sont croisés pour la première fois
Toi qui m’as aimé comme jamais personne ne m’avait aimé
Toi qui m’as écrit des milliers de lettres des milliers de mots
Toi qui as parlé de l’amour comme personne encore ne m’en avait parlé
Toi qui un soir es venue te blottir contre moi
Toi qui m’as dit simplement « je ne veux pas te quitter »
Toi que j’ai connue dans un lit de tendresse
Toi…
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature
24/11/2012
Autrefois
Autrefois j’ai parcouru le monde.
J’ai vu des déserts, des montagnes et des mers,
De grands fleuves, des marais et des rivières.
J’ai traversé des forêts, des plaines et des vallées
Et j’ai emprunté tous les chemins de la terre.
J’ai connu la neige et le froid
Sur les massifs schisteux ou les grands plateaux calcaires
Puis j’ai connu la sécheresse et la chaleur
Au fond de toutes les Espagnes
J’ai visité Venise la belle
Noyée dans son miroir
Et la verte Toscane
Dont les collines courent vers la mer.
J’ai vu les lacs des Alpes et les torrents des Pyrénées
Tous les pins des Landes et même la côte bretonne
Des falaises d’Irlande, j’ai contemplé l’océan
Cette immensité liquide aux remous incertains.
Autrefois j’ai parcouru le monde.
Autrefois.
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
15/11/2012
Le retour
Ce jour-là, j’ai retrouvé la forêt.
Pas ce petit bois qu’on rencontre à la sortie des villes. Non, la vraie forêt, la forêt primitive, celle de mon enfance, celle de toujours. L’indomptée, l’insoumise, celle qui fut toujours forêt et que l’homme, jamais, ne parvint à évincer. Depuis le plus haut Moyen-âge, jamais bûcheron n’en vint à bout, jamais paysan ne put en conquérir la moindre parcelle pour agrandir ses champs. Toujours la forêt fut là, aussi loin qu’on remonte dans la mémoire des hommes.
Le village, j’en ai parlé. Il dort au cœur des grands bois, le long d’une boucle de la rivière. Trois maisons, un cimetière. C’est là que reposent les miens. Partout autour, c’est la forêt. Celle de Rimbaud, celle de Verlaine, celle qui traverse toutes les frontières. C’est un pays sauvage où la vie, toujours, a été dure. C’est le pays qui m’a formé, c’est mon pays.
Ce jour-là, j’ai retrouvé la forêt.
Photo personnelle, octobre2012
11:59 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : littérature
11/11/2012
Citations
Il serait faux de croire que le culte de la création est celui de l’innovation et de l’avenir. Car l’acte créateur authentique n’est pas plus tendu vers l’ancien que vers le nouveau : il est dirigé vers l’éternel.
Nicolas BERDIAEV, De la destination de l’homme, Essai d’éthique paradoxale.
La nostalgie est la source de la création
Angelopoulos, d'après Aristote.
00:09 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (9)
07/11/2012
Reflexion existentielle
Nous sommes tous prisonniers.
Prisonniers des rôles que nous avons à tenir dans la société, rôles que nous avons pourtant acceptés à une certaine époque, lorsque nous étions plus jeunes, et que l’idée d’être un membre actif de cette société nous séduisait.
Aujourd’hui, il est passé pas mal d’eau sous les ponts et les désillusions sont venues, les unes après les autres. Pour peu qu’on ait un rien d’esprit critique, on finit par douter de la pertinence de nos actions et on se dit qu’il existe finalement un abîme entre nos aspirations réelles et ce que nous faisons au quotidien. Notre «être » intérieur ne trouve que bien peu d’occasions de s’exprimer dans ces rôles qui nous collent à la peau. Nous voudrions être « ailleurs », mais surtout pas ici. Reste que cet « ailleurs » reste souvent chimérique et si par hasard nous l’apercevons à portée de la main, nous n’osons pas y croire et nous laissons passer l’occasion.
19:04 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (5)
02/11/2012
Dans le grenier
Dans le grenier, il n’y a rien, rien que quelques boîtes remplies d’objets hétéroclites, souvenirs d’époques révolues. Les ouvrir vous plonge dans des regrets sans fin et mieux vaut donc éviter cette descente aux enfers de la mémoire.
Dans le grenier, il n’y a rien, rien qu’un vieux fantôme qui parfois me rend visite. Gentil, courtois, il glisse dans l’ombre sans faire de bruit. C’est à peine si on le devine, tant il est discret. Seule une toile d’araignée frémit dans un coin, signe de son passage pour ceux qui savent voir.
Dans le grenier il n’y a rien, rien qu’un gros morceau de fromage laissé là pour les souris, par amitié pure pour la gent rongeuse. Parfois, de ma chambre, je les entends trottiner à qui mieux mieux, organiser des débats, traiter des affaires de leur Etat. C’est un peuple pacifique et craintif, qui jamais n’assassina personne.
Dans le grenier il n’y a rien, rien qu’une vieille horloge aux aiguilles arrêtées, symbole du temps qui fut et qui jamais plus ne sera. Il y a aussi une armoire remplie de vêtements vieux. Nul ne sait à qui ils purent bien appartenir, ni en quel siècle ils furent portés, si jamais ils le furent.
Dans le grenier il n’y a rien, sauf une lucarne par où je contemple le ciel. Couché sur le plancher, je regarde l’azur, qu’un oiseau parfois traverse d’un vol lent ; ou je compte les nuages, qui passent de droite à gauche, en partance pour nulle part ; ou bien encore j’observe les étoiles, ces mondes disparus qui éclairent ma nuit incertaine. Parfois, fatigué de rêver à des amours improbables et à des voyages impossibles, je m’assoupis un instant. Du fond de mes songes, il me semble entendre un bruit étrange, et je me réveille vaguement. S’agit-il d’une souris qui trotte dans l’obscurité, du fantôme qui frôle l’armoire aux souvenirs, ou de la vieille horloge qui aurait sonné les douze coups de minuit, marquant la fin inéluctable de la partie ?
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature