27/10/2016
Automne sanglant
Il fut le seul à se lever.
Il fut le seul à dire tout ce que tout le monde savait et que personne n’osait dire.
Il y eut bien dans la foule quelques murmures d’approbation, puis ce fut tout.
Quand les forces de l’ordre vinrent pour l’arrêter, tous se turent et il ne se trouva personne pour le défendre.
Jamais il n’avait été seul à ce point.
Il tenta de se sauver mais un coup de feu eut raison de son courage.
Le lendemain, sur le trottoir, il ne restait de l’incident qu’une trace rouge sombre, une tache couleur de l’automne.
Les passants pressaient le pas, sans rien dire, mais songeaient en eux-mêmes qu’il avait bien cherché ce qui lui était arrivé.
Une bourrasque se leva emportant les feuilles des arbres, rouges et jaunes, qui s’éparpillèrent dans le vent.
00:25 Publié dans Prose | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature
20/10/2016
Réflexion
Le temps manque. Il a dû se perdre quelque part. La page reste blanche, les mots se sont enfuis. Ils ont été emportés par les bourrasques d’automne, comme les feuilles qui s’en vont dans le vent. Bientôt la neige recouvrira la page et nul ne se souviendra des mots qu’on aurait pu écrire et qu’on n’a pas écrits.
00:52 Publié dans Prose | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature
06/10/2016
Fleur marine
Il est une fleur dans la nuit
Dans la nuit noire du temps.
Il est une fleur dans mes souvenirs
Qui s’étiole lentement et se fane.
Par-dessus les grandes falaises de la mer
Passe le vent fou qui vient du large.
Il vient de là-bas, de l’autre côté de l’horizon
D’où personne, jamais, n’est revenu.
Sur la plage où les enfants nagent
Git un vieux rafiot d’autrefois.
Point de marins à la barbe drue,
Mais quelques noms, sur la pierre froide,
En mémoire de ceux qui ont disparu.
L’océan est partout, qui s’agite et gronde,
Puis qui déferle sur les falaises du temps.
Il est une fleur dans ma mémoire
Que le vent emporte jusqu’à l’horizon.
16:52 | Lien permanent | Commentaires (5)