09/07/2008
Alina Reyes dans La Presse littéraire
Dans la note intitulée « De la fonction poétique », les commentaires vont bon train au sujet du site d’Alina Reyes. C’est l’occasion de citer mon article « Alina Reyes, de l’érotisme à l’esprit » paru dans la presse littéraire n° 15 (juin/juillet/août 2008), consacré essentiellement à son livre « Forêt profonde ».
Quelques explications s’imposent.
Alina Reyes (de son vrai nom Aline Chardonne) est née « quelque part aux confins du Médoc, entre l’Océan et l’estuaire de la Gironde, à « la Fin des Terres » (tout un programme). Elle y grandit en petite sauvageonne, en relation étroite avec la nature et jette déjà sur le monde un regard lucide, tandis que très tôt se manifeste l’éveil sexuel, qui ouvre d’autres portes. »
Ses parents sont communistes et très jeune, alors qu’elle termine ses études de lettres, elle publie « Le Boucher », un roman érotique qui lui ouvre les portes de la littérature mais qui l’enferme aussi dans un genre auquel elle ne veut pas se limiter.
Personnellement, je l’ai découverte voici deux ou trois ans via son blogue et j’ai été tout de suite sensible à ce qu’elle dit de la nature. Elle possède une petite grange restaurée dans les Hautes Pyrénées, où elle se retire de temps à autre, complètement coupée du monde (surtout en hiver) et où elle partage son temps entre les promenades en forêt et l’écriture.
J’ai lu son livre « Moha m’aime », qui s’inspire d’un séjour qu’elle fit au Maroc. Ce roman est plein de sensibilité et traite essentiellement des rapports humains et cela avec beaucoup de pudeur. Elle a publié toute une série d’autres ouvrages qui eurent un succès certain et qui furent traduits en de nombreuses langues.
Puis, en août 2007, vint « Forêt profonde » qui eut peu d’écho auprès de la critique, laquelle préféra privilégier le livre de Yannick Haenel « Cercle ». Mais voilà qu’Alina découvre dans ce roman de Haenel les thèmes fondamentaux de son propre livre. Il semblerait donc que l’éditeur (dont nous tairons charitablement le nom), qui avait eu le manuscrit d’Alina en main, l’eût confié à Haenel qui s’en serait inspiré. Je mets tout au conditionnel, car cette affaire est actuellement devant les tribunaux et la Justice tranchera.
Il m’avait donc semblé opportun de faire sortir «Forêt profonde » de l’ombre en en parlant un peu dans un article selon mes modestes moyens.
C’est un livre que j’ai aimé, qui parle de la vie, de la mémoire et de la nature. C’est aussi un livre qui se veut cathartique pour celle qui l’a écrit (laquelle se remet d’une déception amoureuse). Dans de nombreuses pages, on côtoie la beauté sauvage et celle-ci touche souvent au sacré.
Entre le moment où l’article a été écrit et celui où il a été publié, il s’est passé quelques mois, durant lesquels dame Alina, toujours très prolixe, en a profité pour écrire d’autres livres.
Il y a « La dameuse », qui raconte l’histoire d’un viol (lequel renvoie manifestement au viol symbolique qu’elle a subi avec cette affaire de plagiat). Je n’ai pas encore lu ce livre, mais je le lirai.
Il y a aussi « La jeune fille et la Vierge » sur les apparitions de Lourdes et là, j’avoue que je suis plus. Autant j’apprécie l’analyse du sacré (car la poésie touche au sacré et à l’indicible), autant les références soudaines à un catholicisme pur et dur me dérangent. Elles me dérangent et m’étonnent également car je lisais aussi parfois des articles d’Alina sur le site Bellaciao qui est très clairement laïque et orienté à gauche (ce qui me convenait assez bien). D’où mon étonnement en découvrant le délire mystique dans lequel elle a maintenant plongé. A la limite, moi qui adore les chants grégoriens (ou même en vieux romain) et qui me délecte de Palestrina ou d’Hildegarde Von Bingen, je peux comprendre que le sentiment d’appartenir à la grande nature (et d’être un microcosme dans un microcosme) peut soulager de toutes les angoisses car alors vous n’êtes plus vraiment seul, mais vous devenez un élément du vaste univers, autrement dit vous avez votre place dans le monde.
J’avais cru, tout d’abord, qu’Alina, si proche de la nature sauvage, avait poussé un peu plus loin son expérience et avait atteint une spiritualité qui, ma foi, pour autant qu’elle exalte son monde intérieur, ne pouvait que lui permettre de trouver un équilibre. Malheureusement, il ne s’agit pas de cela et c’est bien des références au catholicisme pur et dur qu’elle nous donne sur son blogue. Moi qui suis athée pour ainsi dire par essence (ma lucidité et mon pessimisme s’accordent mal avec la foi et la croyance en un monde meilleur, dans lequel nous irions folâtrer après notre mort), c’est trop pour moi. Alina, qui est manifestement en pleine crise de je ne sais pas quoi, est en train de se faire récupérer par les mouvements conservateurs. Dommage et je ne reconnais plus vraiment celle qu’on avait baptisée « « la baronne rouge » lors d’un passage chez Pivot.
02:45 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (60) | Tags : littérature, alina reyes, la presse littéraire
Commentaires
Oh, là, là ! Quelle joie de lire cela ce matin ! Mais c'est tellement époustouflant cet accord de nos pensées ! ah ! vous me faites un grand bonheur qui me plante tout droit dans la joie parce que ces derniers jours, ce n'était vraiment pas simple avec Jacques Petru, que je respecte mais dont j'avais besoin de me démarquer, sans cesse, sans blesser...
Vous êtes un homme sain et lucide, bien dans sa tête : c'est réjouissant et ce petit dossier, juste là, sous mes yeux, juste à ouvrir au bon moment ! Merci.
Écrit par : Christiane | 09/07/2008
Ohhhhhh non! encore une raison de me sentir en désaccord avec vous. Je finirai par croire que c'est ce que j'aime en vous. Notre honnêtre divergence.
J'ai lu La jeune fille et la Vierge. Loin d'un récit conservateur, voilà bien un récit qui fait le pont entre une vision très doloriste, étroite d'esprit et hagiographique de ce genre de phénomène ( les apparitions à Lourdes, à deux pas d'où vit Alina quelques mois par an) et la vision critique, progressiste et enclin à la mystique de certains chrétiens dont je suis - ne vous en déplaise.... ;-) -
Alors chapeau à Alina pour ce livre, fait dans la passion libre et non le carcan d'une école ou d'une récupération, dans l'épiphanie et le vécu amoureux pour cette histoire et ses deux principales protagonistes et non dans l'anecdote ou l'hagiographie barbante.
C'est bien la seule personne au monde qui m'a réconciliée avec ces apparitions, par sa manière de feu, de flamme et d'esprit de l'aborder. Par son intelligence et sa sensibilité.
Qu'Alina devienne chrétienne, limite mystique ( enfin "limite mystique" ce sont deux mots qui se cotoyent mal) , elle qui a écrit "derrière la porte"... j'avoue que c'est perturbant...
Mais c'est aussi une source de profonde réjouissance pour bien des gens qui ne se cantonnent pas à un "genre" à une "étiquette" .Qui ont besoin d'être "enthousiaste". Qui voient dans cette fraîcheur pleine de corps et d'esprit une raison d'espérer en un dialogue enfin, entre ces laïc et ces croyants qu'on oppose si souvent et qui pourtant vivent dans le même monde et que tant de chose rassemblent.
Je serais moins sévère. Autant on râle lorsque les croyants manquent de tolérance face à des écrits "érotiques", autant on est en droit de râler quand des athées manquent de tolérance face à des écrits "mystiques". Et le ressentent comme une trahison. Et pourquoi pas une évolution?
* Bien vu l'interprétation du transfert du plagiat au viol, reste voir si ça se confirme lorsque ce sera lu.
Écrit par : clepsydre | 09/07/2008
Je l'ai dit, je peux comprendre l'aspect mystique et la recherche du sacré, mais pas le fait de resservir tout le discours convenu du catholicisme. Je savais que son discours érotique était autre chose que ce que l’on nomme d’habitude ainsi. Chez elle, c’est plutôt un hymne à la nature (dites à Dieu si vous voulez), en profitant au maximum des joies du corps qu’on lui a donné. Il est finalement logique qu’elle atteigne cette béatitude dont elle parle sur son site. Elle est heureuse de vivre (ceci dit, ce n’est pas l’impression qu’elle m’a donné quand je l’ai vue à la télévision l’autre soir). Mais quand elle dit que Saint Michel (ou un autre, je ne sais plus) se trouve au pied de son lit quand elle se réveille, là, désolé, chez moi cela ne passe plus.
Remarquez que ce que j’en dis concerne surtout le site et non le livre (puisque je ne l’ai pas lu et que celui-ci propose, semble-t-il, un regard nouveau sur le phénomène. Enfin, ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’évêque de Lourdes.
Écrit par : Feuilly | 09/07/2008
Si vous ne l'avez pas lu, je comprends mieux votre critique hâtive. Il n'y a rien de conservateur dans son livre, plus le fruit d'une expérience personnelle, d'une réflexion sur le langage utilisé par Bernadette, une sorte de dialogue avec la jeune fille telle qu'elle apparaît sur la photo qu'elle a choisi pour sa couverture.
Elle ne se fait le porte-parole de rien, sinon d'une impulsion d'écrire sur ce sujet et c'est pour cela que ce livre parle de manière claire.
Maintenant qu'elle ait telle ou telle expérience spirituelle... Qu'importe pour vous, si cela ne vous apporte rien.
je constate souvent que les lettrés et intellectuels de tous poils -même parfois profondément attachés à la laïcité voire athées- sont les premiers à oser rentrer dans des lectures d'écrits de Saints qui ont eu pourtant chacun leur lot d'expériences mystiques parfois autrement plus déroutantes que celles évoquées très poétiquement par Alina Reyes sur son site. Sans doute que la reliure qui serre le livre, que la poussière du temps qui s'est déposée sur leurs propos, que la disparition physique des auteurs maintenant décédés depuis des lustres, laisse tout loisir à leurs lecteurs de prendre ce qui les touche dans leur écrits sans trop accepter comme réalité leurs vécus... Pourtant les écrits sont la déclinaison des expériences spirituelles et non le fruit d'une cogitation isolée qui mènerait à l'illumination.
Bref, quoi qu'il en soit, il est certain que votre réaction "a priori" est sympthomatique de celle des athées sur la défensive ( ne le prenez pas mal, c'est tellement "normal" comme récation, je veux dire dans la norme). Comme si le fait que certains puissent affirmer vivre des expériences spirituelles ou mystiques mettait en danger le système de pensée athée. Vous ne devriez pas percevoir cela de cette manière. Il n'y a pas à croire ou non en ce qu'elle vit. Vous n'avez pas à vous sentir trahi ou déçu parce que sur son blog elle exprime des sentiments personnels qui vous semblent étrangers. Surtout qu'elle ne renie visiblement rien de ce qu'elle a écrit ou vécu.
La pauvre ;-) entre les très nombreux bien-pensants qui pourraient lui pardonner de s'être" convertie" mais pas de s'être "complétée" sans renier ses premiers écrits et les très nombreux athées ou laïcistes qui pourraient lui pardonner d'avoir un imaginaire mystique transmuant des thématiques de nature et d'éros mais pas d'expérimenter et de parler ouvertement d'un vécu unifiant mystiquement corps, chair et esprit …. Oui, la pauvre, elle n'aura désormais plus beaucoup d'entiers supporters ;-)
Écrit par : clepsydre | 09/07/2008
Oui, c'est vrai que...
Écrit par : Feuilly | 09/07/2008
Phrase en suspens...ironie et politesse... L'écoute a été grande mais le dialogue est devenu la juxtaposition de deux monologues...Aussi chacun est renvoyé à son propre cheminement après cette élégante sortie de scène...
Écrit par : Christiane | 10/07/2008
Ceci dit, le livre "Forêt profonde" avait déjà été sabordé systématiquement par la presse pour des raisons que je n'ai pas à exposer ici mais qui relèvent, dirons-nous, de la sphère privée. L'affaire du plagiat et du procès n'a rien fait pour arranger les choses. A la limite, le fait de tenir maintenant un discours qu'on qualifiera de mystique l'a certainement fait connaître et appréciée dans un milieu où elle n'avait pas droit de cité auparavant. Donc, sur le plan des éditeurs et de la presse, elle retrouve d'un côté ce qu'elle a perdu de l'autre et je m'en réjouis pour elle.
Maintenant, il faudra voir la réaction des lecteurs. Ceux qui ont lu ses premiers livres vont-ils suivre? Quant à ceux que l'aspect religieux intéresse, vont-il accepter cet écrivain inclassable? Je crois surtout que les modérés, même croyants (et surtout parce que croyants), vont se méfier de cet épisode mystique assez peu rationnel et qui ne rentre pas dans la norme de ce que l'Eglise leur a enseigné.
Encore une fois, ce n’est pas cet aspect mystique qui me dérange (je me suis déjà qualifié moi-même d’athée mystique dans le sens où je peux être sensible à une réflexion sur le sacré) et si Alina est devenue croyante, c’est son droit (même si personnellement…) et je le respecte. Non, ce qui m’ennuie, c’est que cette croyance s’exprime à travers le vocabulaire le plus conventionnel du catholicisme, autrement dit à travers des mots qui me semblent bien usés. A la limite, je dirai que ce qu’elle veut exprimer (et qui est très fort) me semble étouffé et amoindri par le vocabulaire « liturgique » employé.
Écrit par : Feuilly | 10/07/2008
Je viens de lire tout ça:
Un peu en colère, quand même...
Nature, mysticisme, foi, harmonie, spiritualité, Eros et gna gna gna et gna gna.
Faut arrêter. Désolé de mon ton...
Faut arrêter d'enjôler la laideur
Le catholicisme est né de la scission d'une secte qui a réussi à conquérir le monde sur des conjonctures essentiellement politiques et historiques. Le nombre de ses mensonges, de ses revirements, de ses asservissements, de ses trahisons et de ses crimes suffirait à révulser n'importe quel barbare du monde antique.
La spiritualité et le sentiment d'appartenir à un monde ne passent pas par ces chemins pavés de sang !
Athée ne signifie pas matérialiste. Comme si ces corbeaux ensoutanés, dans leur interminable propension à voler et à tricher et à mentir, avaient le monopole de l'esprit !
J'ai le bonheur de ne pas lire cette dame...Ouf !
Écrit par : Redonnet | 10/07/2008
Redonnet,
Saine colère ! Pourriez-vous lire "De la fonction poétique du 28/06/08 ? Vous verrez que nous disons à peu près les mêmes choses...
Feuilly (ou ?)
C'était déjà très clair pour moi, j'avais compris cela.
Écrit par : Christiane | 10/07/2008
Redonnet vous vous méprennez sur mes propos. Vous mettez dans ma réaction des intentions que je n'ai jamais eues envers les athées ou les laïcistes ou qui que ce soit.
Bref, c'est toujours le même problème : la liberté d'expression est plus courageuse quand il s'agit de parler simplement de ce qui nous met intimement en mouvement surtout si une question de foi y est impliquée.
Le fait que quelqu'un soit athée est infiniment respectable. Le fait qu'i soit croyant itou. Ce qui devrait vous déranger, et ce qui me dérange dans certains propos, c'est qu'il y ait un jugement a priori, non étayé, sur le fait de croire ou pas. Les croyants intolérants, comme les athées intolérants se trompent tous deux de voies. Et nourrissent un mal-être de la société qui est loin d'être anodin.
Alors, ce sang historique, Monsieur Radonnet, vous pensez pouvoir vous en disculper en affirmant votre athéïsme et votre mépris anti-croyants. Mais... Le sang a été versé depuis la nuit des temps pour tellement de raisons que si moi je dois me sentir coupable pour les chrétiens sanguinaires ;-), vous pouvez vous sentir coupable pour le genre humain depuis toujours.
(c'est fou ce que les gens peuvent devenir basiques sur ce genre de sujet et perdre leur bon sens.)
*
Les Saintes Colères ont des parfums moins intolérants que cela chère Christiane. Mais si ça vous rassure de médire en groupe et de vous enferrer dans un cercle de gens pourvus d'oeillères... Qu'y puis-je sinon le regretter ? Bonne journée, et lisez avant de juger.
Écrit par : clepsydre | 10/07/2008
Clepsydre, je ne "médis" pas "en groupe", je m'exprime, honnêtement face à tout ce qui obscurcit (pour moi) l'expression de la foi ! C'est une affaire privée et jamais il ne me vient de l'introduire dans les affaires laïques de la cité.
J'aime que les deux soient séparées.
Par ailleurs j'ai gardé une colère "saine" contre tout ce qui a été fait au nom de l'Eglise, justement parce que dans l'héritage qu'elle m'a laissé, il y a des anonymes qui ont été lumineux et pacifiques. Je n'aime pas les dogmes, la richesse de Rome et ses dictats , l'intransigeance de l'Inquisition, les longs discours qui remplacent l'action et la solidarité, les "bien-pensants", la morale étriquée, le sempiternel péché, les non-baptisés et les suicidés à qui on refusait bénédiction et mise en terre en les murs du cimetière, les bancs réservés à l'église pour les riches (quand j'étais enfant), l'achat des indulgences, et tant et tant de Papes scandaleux...les missions dites "civilisatrices" où on apprenait aux enfants à renier leur culture...
Ce que j'aime, c'est m'unir dans la paix du coeur, et en privé, à cette immensité d'inconnaissance et de bonté condamnée à la ventriloquie des hommes, alors qu'Elle est silence... Ce que j'aime c'est ce qu'elle aimante en moi de silence, puis de solidarité avec les plus vulnérables... Ce que j'aime c'est qu'elle est l'évidence qui me permet de me sentir bien avec l'autre sans parler de Celui qui justement n'a pas de nom...acceptant ses options philosophiques, partir à l'aventure de sa connaissance, apprendre de lui et converser librement.
Je crois que mes amis, que mon ami, n'a pas d'oeillères mais un regard lucide sur le monde.
Écrit par : Christiane | 10/07/2008
"Alors, ce sang historique, Monsieur Radonnet, vous pensez pouvoir vous en disculper en affirmant votre athéïsme et votre mépris anti-croyants."
Redonnet, pas rat donné, je vous prie....
Où avez-vous pris que je méprisais les croyants ? Encore un fantasme de persécution, peut-être ?
Les croyants, je ne les méprise pas. Je méprise l'emprise de l'église sur la morale et les comportements sociaux. Je hais les cortèges savamment mystiques des liturgies et je hais les artistes, ou prétendues tels(les) qui essaient de fourvoyer l'art dans cette honteuse fumisterie .
Je respecte, même si je m'en tiens éloigné, l'homme ou la femme de bonne foi. Celui-ci, ou celle-la, reste dans l'intimité de sa métaphysique et ne s'affiche pas dans la froideur mercantile des églises. Point.
Ou avez-vous lu que je cherchais à me disculper du sang versé par les chrétiens comme par les autres ?
"Lisez avant de juger."
Je ne me sens responsable que de mes actes, qu'ils soient grands ou mesquins !
Et puis, je vis en Pologne. Je suis bien placé pour savoir que rien n'a changé dans les mensonges ignominieux de l'église catholique et qu'elle ne rougit pas encore de ses cruels égarements.
Libre à vous de vous en faire le chantre par procuration. Mais ne me faites pas dire ce que je ne dis point.
"Ce que j'aime, c'est m'unir dans la paix du coeur, et en privé, à cette immensité d'inconnaissance et de bonté condamnée à la ventriloquie des hommes, alors qu'Elle est silence"
Oui, Christiane et vous l'avez bien dit
Écrit par : Redonnet | 10/07/2008
Un dernier blasphème :
Si j'en relis les premiers enseignements transcrits de Jésus, je crois que si Dieu existait, à moins qu'il ne soit un pervers, il commencerait, dans son infinie mansuètude, par maudire les églises.
Vous n'allez pas m'arracher la langue, quand même ?
J'en ai encore besoin.
Écrit par : Redonnet | 10/07/2008
Diable, il y a de l'animation, aujourd'hui. C'est que le débat est important et on sait dans quel camp je me range.
Déjà que Bétancourt est revenue avec chapelet et curé (voir la photo à la descente d'avion). Le sabre et le goupillon, tout y était... Belle mise en scène, qui profite à Uribe. Avec l'appui de Sarkozy, elle va nous introduire la religion dans la politique française. On va bientôt se croire aux Etats-Unis. Enfin, c'est un autre débat.
Écrit par : Feuilly | 10/07/2008
Je crois que mon ami, que mes amis, n'ont pas d'oeillères mais un regard lucide sur le monde, sur ce monde où chacun doit pouvoir être libre, profondément, et respecté dans ce qu'il est, dans ce qu'il a choisi d'être.
Bon, c'est bientôt l'heure de raccompagner ce petitou qui a semé,
tant de lumières et de rires
pendant trois jours,
sur ma planète,
mais je reviendrai, ici, où souffle un vent de liberté et où je tisse,
sur un métier de haute lisse,
mes pensées
avec celles de mes amis.
Écrit par : Christiane | 10/07/2008
Revenez, Christiane, revenez, la porte restera entrouverte.
Plus pour longtemps, car une pause estivale est prévue à partir de lundi. Rien ne vous empêche, cependant, de continuer à arpenter ces lieux, mais les couloirs seront vides et pour les commentaires, il n'y aura plus personne pour vous répondre. A moins que les habitués ne prennent la relève.
Écrit par : Feuilly | 10/07/2008
Alors, à ce soir et merci pour l'invitation. Je crois que j'ai beaucoup de choses à traverser , ici, en solitaire. J'ai déjà commencé cette promenade très lente sans vous laisser de messages. Vos mots sont les premiers que je rencontre qui me donnent cette impression d'être eux et mystérieusement d'être un moi obscur en avant de moi, encore dans l'ombre. Allez, bientôt, vous reposer le corps et l'âme, vous perdre, un peu, dans l'odyssée dont vous avez besoin. J'ai à faire avec les mots, les vôtres et les miens. Peut-être une échappée, là-haut...pour m'enfouir dans ce rendez-vous de lumière noire... C'est le seul rival que vous avez à craindre...pour tarir mon écriture. J'aime ce que je découvre de vous, la façon dont vous pensez la vie et dont vous l'écrivez mais je crois que le silence et la pudeur sont chez vous, encore plus profonds que la parole.
Le silence et la solitude sont ma matière d'être mais il manquait cette voix, la vôtre, qui fait trembler mon silence. Merci d'être ce que vous êtes et que je pressens plus que je n'en ai la connaissance. Allez de par le monde, j'ai ma tapisserie..(mes cahiers et mes toiles)
Il est bon que les marins aillent en mer avec leur équipage...et leur plume !
Écrit par : Christiane | 10/07/2008
Diable, voilà mon moral remonté pour au moins deux bonnes semaines!
Écrit par : Feuilly | 10/07/2008
Je suis plongée dans un livre admirable " Rosebud", en le lisant je vous lis, je vous lie (l'auteur et vous)... même langue, même sensibilité...étrange impression...
Écrit par : Christiane | 10/07/2008
" Je crois surtout que les modérés, même croyants (et surtout parce que croyants), vont se méfier de cet épisode mystique assez peu rationnel et qui ne rentre pas dans la norme de ce que l'Eglise leur a enseigné."
Je n'en suis pas si sûre, en fait. Etonnamment, je dirais même le contraire. Et je doute qu'il ne s'agisse que d'un "épisode". Pour ma part, ce qui arrive à cette dame est une des meilleure bonne nouvelle fraîcheur que j'ai eue d'en haut depuis des lustres. Et je suis certaine de ne pas être la seule à penser cela. Pour info, c'est plutôt d'un épisode mystique "rationnel" qu'il y a lieu de se méfier...
Quand je disais lisez avant de juger, je parlais évidemment de son livre incriminé dans l'article.
Quand à "La dameuse" il a très bonne presse et je serai heureuse de le lire dès que je pourrai.
PS : que répondre à vos répliques tant entendue sur l'Eglise et cette manière de glissade pour discréditer tout témoignage de foi? (vous est-il venu à l'esprit qu'une personne ayant la foi puisse aimer l'Eglise comme on aime un très proche tout en connaissant ses défaut ou son passé de turpitude? Vous est-il venu à l'esprit qu'on pouvait être croyant, critique et pourtant espérant ? Que l'on pouvait aussi voir dans l'Eglise la possibilité d'une communauté, d'une communion? Non la foi n'est pas un acte solitaire. Et il n'est pas besoin de rénover tout le langage religieux pour le rendre présentable, il faut déjà des siècles pour en explorer les finesses et les révélations... mais qu'importe que cela vous touche ou non, je le répète, ce qui compte c'est le respect que vous devriez afficher envers les opinions d'autrui, y compris les croyants. Sans leur ressasser la grande sauce de votre propre spiritualité mais de la sphère ultra privée où toute foi devrait se cantonner, sphère que personne ne viendrait revendiquer pour les religions modernes que sont la Tv-réalité, le foot, les jeux ou la consommation....)
Aussi, feuilly, cette diatribe soupçonneuse envers Ingrid Bétancourt est bien attristante. Tout cela parce qu'elle a eut le malheur de survivre à 6 ans de jungle et d'enchaînement et d'oser revenir avec le sourire et la foi. Que dire? Je peux comprendre que dans une déshumanisation telle que celle qu'elle a vécue, la foi soit d'un grand secours. Et j'admire qu'elle ne s'en cache pas - en veut-on au Dalaï lama de péleriner de pays en pays en robe safran sandales aux pieds et 5 heures de méditation intouchabe? -Finalement, si selon son expérience, Il ne lui a pas fait défaut, n'est-elle pas cohérente de lui rendre grâce? C'est son point de vue, mais il a droit au respect. Qui d'entre nous aurait survécu à ce qu'elle a vécu sans aucun doute? Qui sommes nous pour en juger, nous qui avons continué à vivre dans le monde?
Par ailleurs, je suis militante d'Amnesty International depuis plus de vingt ans. Un cas comme Bétancourt, c'est un espoir pour tous les enfermés, les torturés, les "disparus" du monde et pour tous ceux qui luttent pour leur libération. Mais j'ai lu tant de critiques sur cette femme depuis qu'elle est sortie, comme quoi elle était devenue trop riante, trop grasse et trop catho pour être honnête que je trouve cela bien plus scandaleux que l'affichage de sa foi. Vraiment l'homme s'attache aux martyres, pourvu qu'ils meurent bien et ne nous reviennent pas changés !)
Écrit par : clepsydre | 11/07/2008
"sphère ultra privée où toute foi devrait se cantonner." C'est vous-même qui le dites, or ce que je reproche ici à Alina, c'est précisément un certain étalage public. Quant à Ingrid Bétancourt, c'est la même chose. Sans doute est-elle sincère (et sans doute aussi c'est sa foi qui lui a permis de survivre), mais ne voyez-vous pas qu'on en profite vite pour se servir d'elle? C'est un cadeau inespéré pour les princes. Tout le monde a les yeux braqués sur elle et elle tient un discours qui les intéresse. Et puis le peuple a besoin d'idoles, elle en est une toute trouvée.
J'approuve par ailleurs votre engagement auprès d'Amnesty International (pour une fois nous sommes d'accord). Ingrid représente un espoir pour eux, mais rien qu'un espoir. Pour eux, en effet, aucune armée au monde ne va lever le petit doigt et les Chavez, les Uribe et les Sarkozy du monde entier n'ont même jamais entendu parlé de leur incarcération. Alors pourquoi n’était-ce pas son cas, vous l’êtes-vous demandé ?
Vous qui voulez soutenir les actions sociales ou humanitaires (Croix rouge, etc.), ne comprenez-vous pas qu'on met Ingrid en avant pour dire que tout ce qui n'est pas elle (or la voilà fort à droite avec son catholicisme) est aussi diabolique que les Farc? Plus vous l'applaudissez, plus vous creusez le trou dans lequel on va enterrer vos droits sociaux.
Ceci étant dit, je ne juge pas la personne d'Ingrid elle-même. Je l'avais entendue avant son enlèvement et elle disait des choses très justes (mais ô combien naïves! J'ai même pensé qu'elle allait se faire assassiner). Ainsi, elle voulait lutter contre la corruption du monde politique, se rendant bien compte que ces gens n’étaient pas des chefs d’état mais qu’ils ne travaillaient que pour leurs intérêts propres. Quelque part, donc, elle luttait pour le peuple contre la classe dirigeante. Aujourd’hui, je ne sais pas. Peut-être pense-t-elle toujours la même choses, mais je crains que son personnage ne lui appartienne plus.
On a bien senti, à un moment donné, que Chavez allait réussir à la libérer. Même Sarkozy allait lui manger dans la main, alors que toutes les radios le présentaient comme un dictateur communiste. Et voilà que, subitement, Raul Reyes, son contact, numéro deux des Farc, est tué en dehors de la Colombie, repéré à cause de son portable. L’armée colombienne a-t-elle la capacité d’opérations aussi fines ? Laissez-moi rire ! Tout a été orchestré par les Etats-Unis, lesquels ont préféré mener une action sur un sol extérieur au conflit (l’Equateur) et risquer sans vergogne la tête de Bétancourt, rien que pour empêcher Chavez de remporter une victoire. Kouchner lui-même s’était inquiété après la mort de Reyes (dont tous les médias nous ont bien montré le cadavre, comme s’il s’agissait d’un vulgaire cochon égorgé). Lire : http://www.lepoint.fr/actualites-monde/kouchner-la-mort-de-reyes-n-est-pas-une-bonne-nouvelle/924/0/226485
A ce moment, tout le monde en voulait à Uribe. Quant à la libération proprement dite, j’ai toujours des doutes sur la véracité de la version qu’on nous propose. Enfin, elle est libre, c’est l’essentiel. Ma is pourquoi dois-je accepter qu’elle se présente devant nous en parlant religion. Veut-elle se faire inviter chez Bush, où les réunions commencent par des prières ? On sait ce que cela a donné : guerre en Irak etc. Vous avez oublié : les armes de destruction massives ? Pur mensonge, évidemment. Tout le monde a oublié aujourd’hui, moi pas.
Bon, j’arrête, j’oubliais que vous n’aimiez pas les polémiques. Mais avouez qua vous avez commencé la première.
Écrit par : Feuilly | 11/07/2008
Clepsydre et Feuilly ?
Deux paroles qui ne s'entendent pas et qui chacune, parlent à un troisième peut-être imaginaire, qui lui ou elle, ne pense ni comme l'un ni comme l'autre et qui cherche à parler pour un quatrième qui peut-être n'existe pas. Et ça fait une planète de gens qui pensent tout haut et que personne n'écoute, sauf peut-être les anges comme dans "Les ailes du désir", tous plantés sur les toits de Berlin et de la bibliothèque...
Qui lit cette marée de blogs tapis dans internet, dont nous pourrions ouvrir quelques centaines, en une nuit, sans jamais les épuiser alors que nous attendent les livres et l'écriture et le sommeil qui apportent l'effacement des mots, enfin je crois ?
Y a-t-il des mots dans vos rêves ? Est-ce que vous rêver en mots ou en silence(s) ? Est-ce que le silence contient des mots ? est-ce que vous contenez des mots ? Est-ce que tous les mots font des paroles ? Est-ce que les mots sont traduisibles de l'un à l'autre ? Est-ce que quelqu'un entend quelqu'un ? Est-ce que ça a de l'importance ?
Écrit par : Christiane | 11/07/2008
Effectivement, mieux vaut lire que d'entrer dans un grand bavardage inutile.
Pour le reste " Est-ce que les mots sont traduisibles de l'un à l'autre ?" terrible question, qui renvoie chacun à son silence et à sa solitude.
Écrit par : Feuilly | 11/07/2008
Je vous ai laissé quelque chose à Beckett...
Écrit par : Christiane | 11/07/2008
Elle a choisi de se mettre sous tutelle en prenant de l'âge... ou alors elle arrive au stade de la sublimation qui pour Freud serait la meilleure voie pour investir l'énergie libidinale ou agressive dans des activités à contenus non sexuels ou non agressifs. Allez savoir...
Écrit par : khaznagi | 11/07/2008
Oui, la sublimation au sens freudien, c'est vrai ce que vous dites, c'est une piste à creuser.
Écrit par : Feuilly | 12/07/2008
" Sublimation au sens freudien".......puis...." piste à creuser"...........
Dis-moi, cher Feuilly, tu joues avec le champ lexical ?
Bonnes vacances a toi
Bertrand
Écrit par : Redonnet | 14/07/2008
Je voudrais encore préciser que le titre qui a été donné à cet article n'est pas de moi. L'article ne traite que de "Forêt profonde" et il cite "La jeune fille et la vierge", sans plus. Il n'est donc question ici ni d'érotisme ni d'esprit.
Écrit par : Feuilly | 09/08/2008
C'est tellement merveilleux, une conversion ! "Là où péché abonde, grâce surabonde !
" Vraiment, il y a plus de joie dans le ciel pour une brebis retrouvée que pour les 99 autres...
Bravo Alina !
Elle aura été provoc'jusqu'au bout !
Car quoi de plus provoc' qu'une sainte, surtout une Marie-Madeleine, une repentie ! Caramba !
ça c'est de la vie, de la vraie !
Dieu soit béni !
Écrit par : Julia | 12/08/2008
Bof, je la préférais en Marie-Madeleine. Peut-être parce que je suis un homme. Ou peut-être parce que je viens de l'endroit où elle va. Allez savoir.
Écrit par : Feuilly | 13/08/2008
Hé bien moi, je viens de l'endroit d'où elle vient, et je vais moi aussi où elle va, répondant avec émerveillement à l'appel de Dieu.
L'avantage quand on a été grand pécheur (ou pécheresse) et quand le Très-Haut vous rattrape par la peau des fesses, c'est qu'il est impossible d'être tiède.
Cf St Augustin
Oui, c'est une grâce d'être passé de la mort à la vie.
On est pas l'année du Jubilé pour rien...
allez haut les coeurs, elle nous en fera encore des beaux livres, la Reyes!
Écrit par : julia | 13/08/2008
Faites comme elle et écrivez. Une nouvelle "Cité de Dieu" peut-être? Mais je ne promets pas de la lire.
Écrit par : Feuilly | 13/08/2008
Presque !
Je suis musicienne, et je ne me prive pas d'exprimer ma joie mystique ! Au grand dam de mes amis, restés dans les marécages du rock'n'roll !
C'est ce que je disais : la sainteté est subversive, de toute éternité, et les bien-pensants ne sont pas toujours ceux qu'on croit...
Merci en tout cas pour la qualité des débats ici.
Dieu vous bénisse !
Écrit par : julia | 13/08/2008
Bah, on ne lui en demande pas tant.
Écrit par : Feuilly | 13/08/2008
Nombres 6, 22-27 :
"Voici comment vous bénirez (...) :
Que Dieu te bénisse et te garde !
Que Dieu fasse sur toi rayonner son visage et te fasse grâce !
Que Dieu te découvre sa face et t'apporte la paix !"
Elle s'y est pas trompée, Alina la poétesse...
Et tiens, puisque c'est l'été, pourquoi ne pas (re)lire les merveilleux psaumes de David ? Eblouissement garanti.
Écrit par : julia | 14/08/2008
Chut Julia !
Laissez chacun avancer à son rythme... Souvenez-vous, c'est dans le murmure qu'on l'entend et dans le secret du coeur...
Chut Julia !
Écrit par : Christiane | 14/08/2008
Vous avez (peut-être) raison.
Mais c'est que moi, je suis une femme au puits, vous savez celle qui avait eu sept maris, mais pas un qui soit son mari...alors que voulez-vous, je ne peux pas garder la grâce pour moi...
La foi, c'est fait pour être partagé, pas pour être mis sous le lit...comme dirait notre Alina, sujet de départ de ces échanges !
Allez à bientôt
Écrit par : julia | 14/08/2008
Mais Julia, rayonnez, soyez comme une lampe...mais les mots, les mots... écrits comme cela, sans précaution, même s'ils se veulent généreux... enfouissez-les profond dans votre vie...ils vont faire lever la pâte et vous serez comme un gros pain appétissant, ce puits dont vous parlez, bon pour la soif...
Vous pouvez devenir cette parole par votre vie et laisser l'autre dans la pudeur de son silence et de son questionnement... Enfin, je me mêle bien imprudemment de votre conversation avec Feuilly. Excusez-moi.
Écrit par : Christiane | 14/08/2008
C'était bien là tout le débat :
Bétancourt doit se taire, même si elle est miraculée, Reyes doit se taire, même si elle a rencontré Dieu...!
On vit quand-même une époque formidable, hein...
Écrit par : julia | 14/08/2008
Non, pas se taire, forcément mais s'ajuster à l'autre, parce que l'autre est toujours plus important que nous...
Écrit par : Christiane | 14/08/2008
"Et comment entendront-ils si personne le les prêche ?"
Romains 10
Les mots de l'Esprit, même cités maladroitement sont semences de vie...
Écrit par : julia | 14/08/2008
Un jour, ils vous demanderont ce qui vous éclaire... ou peut-être pas...mais vous aurez donnez tout ce trop plein de joie GRATUITEMENT et c'est cela l'important... qu'importe que l'autre croit ou ne croit pas ou croit différemment... l'essentiel c'est de partager la vie toute simple... Dieu... si Il est, est inconnaissance... Les écritures ? des écritures d'hommes, d'une époque qui pour certains sont paroles sacrées, pour d'autres poésie, pour d'autres pousse-au crime... ( que pensez-vous de la lecture de mercredi ? Ezékiel 9, 1-7 ; 10, 18-22 - pour moi, c'est une horreur !)
Vous êtes trop assurée de détenir la vérité... c'est cela qui me lasse un peu... Trop de mots...trop de certitudes... Dans un monde qui a connu la Shoah...qui connaît encore tant de haine... Faites basculer le dernier mot du coté de l'amour et allez, humble et incertaine...
Écrit par : Christiane | 14/08/2008
Peut-être faut-il avoir beaucoup péché, comme moi, comme Alina Reyes, pour connaître l'ivresse du salut...ce que vous croyez être de l'impudeur est en fait explosion de gratitude.
Du genre de celle du noyé qu'on vient de sauver in extremis, qui débouche le champ' et arrose tout le monde à grandes giclées, tant pis pour les costards.
La lecture d'Ezékiel de mercredi est certes effroyable. Mais l'ancien testament est ainsi fait, et, ma foi, ça ressemble bougrement à ce qui passe dans le monde en temps de guerre.
Le Christ supplicié sur une croix témoigne : c'est bien Dieu qui agonise, là...
Bon, sinon, mon métier c'est jouer et chanter, mon myspace c'est
www.myspace.com/julialise
Je suis touchée de voir que vous suivez carrément les lectures de chaque jour.
A ce sujet, le site d'Alina Reyes "A mains nues" est un vrai bonheur. Et l'avantage de la belle, c'est que les tabous, connaît pas !
Bonne nuit, je dois orchestrer la célébration de l'assomption demain, merci de cet échange.
Écrit par : julia | 14/08/2008
J'ai écouté très jolie voix, beau tempo.
J'ai lu...je n'ai pas parlé d'impudeur.
J'ai regardé votre visage, vous êtes très jeune.
Je vais m'arrêter et rendre à Feuilly SON blog.
je vais me coucher, j'ai sommeil.
Bonne nuit
Écrit par : Christiane | 14/08/2008
"Les mots de l'Esprit, même cités maladroitement sont semences de vie..." Pas forcément. Si vous les répétez sans cesse à qui ne veut pas les entendre, non seulement vous perdez votre temps, mais en plus vous obtenez l’effet inverse. Comme le dit Christiane, rayonner dans votre foi, si tel est votre chemin. Cela finira bien par en intriguer l’un ou l’autre.
Mais ce qui me dérange, c’est cette absence de doute, cette certitude que vous assénez d’office. Je vous préférerais hésitante et à la limite je serais disposé, alors, à me pencher sur le problème, texte biblique à l’appui si cela vous chante. Dans un tel domaine, les certitudes m’effraient, car elles ne relèvent pas de la raison mais de l’irrationnel. Je veux bien accepter l’idée de cet irrationnel, mais à condition de le présenter d’abord comme une hypothèse. Après, en fonction de ses propres réflexions, chacun choisira le chemin qui lui convient le mieux.
Voyez la différence d’approche : http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/2007/12/02/poetique_saint_jean
« peut-être faut-il avoir beaucoup péché, comme moi, comme Alina Reyes… » C’est quoi cette notion de péché ? D’abord, en parlant d’Alina, je m’insurge. Il y aurait péché parce qu’elle a parlé du corps et du plaisir ? N’est-ce pas votre Dieu qui a créé ce corps et ses besoins ? Alors ? Quant à vous, vous me semblez bien jeune, en effet, pour avoir pu cumuler autant de malheurs et être tombée aussi bas que vous le dites (mais sait-on jamais, finalement ?). J’ai bien peur que ce ne soit votre vision mystique actuelle qui ne vous fasse regarder votre passé comme une horreur. Ou alors, c’est l’inverse. Votre malheur fut tel que vous avez trouvé un refuge dans la religion. Preuve que ce n’est qu’un refuge, pas une certitude. C’est votre choix et votre droit, assurément. Mais pourquoi alors l’imposer à d’autres ? On commence comme cela et on finit pas l’Inquisition.
Écrit par : Feuilly | 15/08/2008
Quant à Ezechiel et à ses histoire de chérubins à quatre faces, il me semble difficile de ne pas y voir des représentations littéraires et convenues pour exprimer l’inexprimable. Difficile d’en faire la base d’une véritable foi. Idem pour l’Apocalypse, fût-elle de saint Jean. Il y a d’ailleurs eu de nombreux textes du genre de l’Apocalypse. C’est une manière de s’exprimer qu’il convient de savoir décrypter, c’est tout et pas une vérité à prendre au pied de la lettre.
De plus, le texte cité ici raconte la colère de Dieu devant son peuple qui s’est mis à douter de lui. Il décide donc de faire massacrer tous les habitants de Jérusalem. Quelle clémence ! Ce Dieu de l’Ancien testament est un dieu utilitaire, qui aide les Israéliens au bon moment dans les combats. C’est sur cette notion que la Bible s’est écrite. Dieu est la providence, qui arrive toujours au bon moment. Il n’est pas permis de douter de lui (voir Abraham qui doit lui faire aveuglément confiance, voir le sort réservé ici aux Juifs qui ont un peu oublié sa présence).
Certes votre Dieu à vous, plus moderne (Nouveau Testament) est plus compréhensif. C’est même l’inverse : il pardonne tout.
Par contre, la manière dont vous en parlez relève encore de celle de l’AT : il faut absolument croire. Mais ce bien-être que vous ressentez dans votre foi ne vous interpelle-t-il pas ? Ne voyez-vous pas que c’est une manière de chercher une protection et de faire reposer sur un autre (ô combien inaccessible) le sens de votre destinée ? Comme un enfant qui fait confiance à ses parents ? Ne peut-on essayer de se débrouiller tout seul, même si on ne comprend rien ? N’en sortirons-nous pas grandis ? Et si finalement c’était cela que votre Dieu voulait ? Que nous réfléchissions par nous-mêmes ? Après tout il nous a fait, paraît-il, à son image, alors ?
Écrit par : Feuilly | 15/08/2008
Hum ! très intéressant Feuilly ! J'aime beaucoup votre intuition finale et cette méditation très ouverte sur les l'AT et le NT. Vous alors, bon sang ! ça fait du bien de vous connaître...
Écrit par : Christiane | 15/08/2008
La foi comme bain de jouvence...je ne suis pas aussi jeune que j'en ai l'air, et vous savez bien que "la valeur n'attend pas le nombre des années".
Les turpitudes du show-business vous sont étrangères, je vois, si vous les connaissiez, vous verriez que l'on peut sombrer très vite et très jeune dans des pièges mortels (sex and drugs and rock'n'roll, la lala...)pour ne jamais plus en revenir.
Si l'on est jamais sûrs de rien, on n'avance pas, surtout si on est (encore) jeune.
A ce prix-là, mieux vaut se tromper, quitte à réajuster le tir ensuite.
Les épreuves que j'ai traversées vous impressionneraient certainement, et si le Seigneur n'avait pas été là...Ingrid Bétancourt pourra vous en parler, mais elle est sûrement trop sûre d'elle, elle aussi.
Elle aurait mieux fait de rester prostrée dans sa jungle, ne croyant plus en rien, c'est vrai quoi, quelle enquiquineuse !
"Les mots de l'Esprit sont semences de vie"...mais oui, même s'ils vous hérissent, pas grave, ils pousseront, en leur temps, et vous vous souviendrez de ces échanges où vous vous êtes braqués si fort.
La soi-disant discrétion chez les chrétiens d'aujourd'hui ressemble fort à de la lâcheté....surtout ne pas choquer le bourgeois (hé oui, en une génération les rôles ont changé), et les inquisiteurs d'aujourd'hui, ce sont bien les athées qui veulent faire taire toute référence à Dieu.
De ces chrétiens qui crieraient sûrement au scandale si Jésus revenait, le traitant d'extrèmiste, et de maso, pensez ma bonne dame, mourir sur une croix ! Non, assurémént, ce n'est pas Dieu, ça se saurait...
Écrit par : julia | 15/08/2008
Oh là, Julia on se calme ! Pas si jeune ? Mais très jolie !
Tenez, pour vous, en ce jour de... "lévitation"... inventé par l'Eglise, l'Assomption ? Une pesanteur à l'envers, une chute dans le très haut... et une méditation : prenez le temps, en ce jour d'une femme,..de penser à toutes les femmes battues, violées, prostituées, tuées, séquestrées... Allez, Julia, offrez-leur un peu de vos pensées de vos prières et laissez-vous étonnée par Dieu, là où vous ne l'attendez pas...
Écrit par : Christiane | 15/08/2008
Pensez-vous vraiment que j'ignore tout de la violence, de la prostitution...? Humm, je vous dis que je reviens de (très) loin.
Dieu merci, tout ça est derrière, et le Seigneur m'a redonné un bel avenir et surtout une joie que nul ne peut me ravir.
La messe de l'assomption, promesse de paix,était très très belle, et nous avons spécialement prié pour les victimes Géorgiennes...comment, alors, vous n'étiez pas à la messe ?
Écrit par : julia | 15/08/2008
Qui sait !
Écrit par : Christiane | 15/08/2008
Sinon, merci pour le très beau site de Dominique Autié.
C'est sûr, il est plus calme, celui-là, il n'a pas le feu de celui qui vient de rencontrer Dieu, non, il se pose plein de questions...c'est bien aussi, et puis ça fâche moins (ha ha).
Écrit par : julia | 15/08/2008
Julia,
il est mort le 27 mai...et c'est très émouvant de pouvoir encore lire toutes ses pensées. parfois, il s'interrogeait sur Dieu, les croyants, les traces, les textes mais aussi sur tant d'écrivains, artistes, hommes politiques...une pensée fine, difficile, honnête, cultivée... Enfin, il est mort et moi, vois-tu, il y a là quelque chose que j'ai du mal à ne pas sentir irréversible... Je trouve cela aussi sur ce blog mais Feuilly est vivant. j'ai juste déserté cet été, justement parce que son absence me faisait un drôle d'effet...
A propos de ce que tu as dit de ton passé, je ne sais quoi te répondre. certainement beaucoup de souffrances mais aussi des rencontres, de celles qui ont compté, hasard ou pas... c'étaient des hommes et des femmes...
Les messes !!! Il y aurait tant à dire...
Écrit par : Christiane | 15/08/2008
« Les turpitudes du show-business vous sont étrangères »
Vous avez raison. En fait je pensais à vous cette après-midi en cultivant mon jardin (comme le Candide de Voltaire je trouve beaucoup d’apaisement à être proche de la nature quand je le peux). Car tout en ayant les mains occupées à différents travaux de sarclage et d’arrachage, la pensée peut suivre son chemin librement. Je me disais justement cela : que ce monde du spectacle doit impliquer pas mal de compromissions et de coucheries. Du coup, j’imagine très bien par où vous avez dû passer comme j’imagine très bien quelle dégringolade cela a dû être (le fond du puits). Certes je ne l’ai pas vécu et je ne peux qu’essayer de comprendre. Cela ne suffit pas mais c’est déjà cela. Donc, si j’ai été un peu trop direct, veuillez m’en excuser. C’est que toutes ces questions religieuses ont tendance à m’échauffer la bile.
Car en sorte, vous avez connu la déchéance puis, si j’en crois votre site, vous êtes revenue à la vie via la foi et via un mariage. N’est-ce pas ce deuxième élément qui vous a permis de sortir du trou et de trouver une vie plus équilibrée, qui a enfin un sens ? Enfin je ne sais pas, ne vous connaissant pas. Juste votre photo. Vous êtes vraiment très jolie, en effet, et j’imagine ce que cela a dû donner dans ce milieu. Un beau gâchis et j’en suis sincèrement peiné pour vous.
Donc, si la religion a pu vous permettre de sortir de ce gouffre et bien ma foi tant mieux.
Cela me fait penser à une association qui, dans mon ancienne ville, s’occupait des drogués. Ils parvenaient à récupérer ces jeunes aux portes de la mort et à leur offrir de petits boulots (qui gravitaient autour de l’association), ce qui les structurait et les faisait progressivement sortir de leur néant. Je trouvais cela plutôt bien. Puis un jour on a découvert que cette association était chapeautée par une secte. On a estimé (à juste titre, c’est vrai) qu’ils s’en prenaient à des personnes fragilisées pour les exploiter par la suite (le travail que faisait ces jeunes était gratuit). Comment en effet, sortis du néant par la « secte », auraient-ils pu se défendre contre elle ?
Vous voyer évidemment où je veux en venir car pour moi qui suis athée il n’y a pas de différence fondamentale entre l’Eglise officielle et une secte (si ce n ‘est que la première est tout de même plus mesurée, encore que…).
Ceci dit, j’avoue que j’ai regretté le travail de cette association quand les pouvoir publics l’ont fait fermer. Certes, c’était une secte, mais après tout ils parvenaient tout de même à sortir du gouffre des jeunes dont la société ne se souciait même plus.
Votre cas est un peu semblable. Si c’est la religion qui vous a remis d’aplomb et bien tant mieux pour vous. Je comprends mieux, dès lors, votre tendance au prosélytisme. Vous êtes tellement heureuse (un peu comme Alina) que vous voulez faire partager votre expérience à tout le monde. Donc, c’est vrai que j’ai été un peu vite en vous condamnant et je le regrette. Mais de votre côté, mettez-vous à ma place. Vous débarquez ici avec votre foi en bandoulière alors…
Maintenant vous y allez fort. Les athées intransigeants… Ils ont leur conviction, c’est tout. Nous somme dANs un état laïc (et vous avez pourquoi : la saint Barthélemy etc.). Que chacun croit ce qu’il veut en privé, c’est son droit, mais pourquoi vouloir me convertir ?
Ceci dit, j’ai déjà dit (mais vous n’étiez pas encore là) que j’adore Hildegarde Von Bingen, les chants grégoriens, Palestrina etc. Bref, des musiques religieuses. Mais c’est leur côté planant qui m’intéresse, leur sensibilité poétique.
Quant aux Chrétiens actuels, c’est sûr qu’ils crucifieraient leur dieu si celui-ci avait la mauvaise idée de revenir faire un petit tour parmi nous. Il n’y a rien d’authentique chez eux. Tout est dans les gestes mais rien dans le cœur. J’entends bien que vous n’êtes pas de cette trempe.
En résumé : je compatis sincèrement (sur le plan humain) à votre histoire, mais n’en demandez pas plus. Je ne vais pas me convertir.
Quant à, Alina, je lui ai fait deux articles sur ses livres à un moment où tout le monde la laissait tomber. Par sympathie et parce que ce qu’elle disait me concernait. Aujourd’hui je ne la suis plus dans son délire mystique, c’est tout. Elle peut lire ces lignes, je n’ai rien à cacher et reste cohérent avec moi-même
Écrit par : Feuilly | 16/08/2008
Christiane et Feuilly, merci pour ces lignes si belles.
Finalement, c'est vrai qu'on ne connaît jamais le coeur des gens...
Je suis désolée pour la disparition de Dominique Autié, j'ai perdu des amis moi aussi, et la peine est là, malgré l'espérance chrétienne.
Je pense aussi très souvent à mon grand-père, un ancien marin, couvert de tatouages, grand mécréant devant l'éternel...un jour, alors que je priais, je l'ai vu en pensée, tout resplendissant, comme s'il avait avalé un soleil. Il me montrait un à un tous ses tatouages sur ses bras, comme pour me dire que oui, c'était bien lui, et qu'il allait vraiment bien, là où il est.
Rien que d'y repenser, j'en ai la chair de poule.
Dieu...les sectes... je pense que même la petite vieille bigotte, toute décalée, même le témoin de Jéhova ont été touchés par quelque chose, ont pressenti une vérité, une autre réalité, une beauté là où la société voudrait nous faire vivre comme des bestiaux tout juste bons à consommer et à être consommés.
Encore, les bestiaux sont vivants, le grand CAC 40 lui, veut faire de nous ses choses...
Personellement, je n'ai pas vraiment "choisi" une religion, j'ai rencontré quelqu'un : le Christ.
J'ai vécu dans ma chair la réalité concrète de ces paroles : "je suis le bon berger, le bon berger donne sa vie pour ses brebis".
Il est venu me chercher, moi, là où je me trouvais : un endroit où seul Dieu peut passer, trop reculé pour les hommes.
Plus tard, des prêtres m'ont dit que mon cas (une révélation directe) était relativement exceptionnel.
Feuilly, c'est merveilleux ce que vous dites sur le site de Dominique Autié au sujet de la "porte" : une porte comme une ouverture, mais aussi une sécurité, une promesse, parfois une pénitence.."Je suis la porte".
Actuellement, je me prépare à une retraite de six jours de silence absolu, dans un foyer de charité de la région parisienne...je compte bien tenir un journal de bord, ça va être un grand voyage...
Encore merci pour ces échanges qui nous élèvent et rendent l'été (encore) plus joli
Écrit par : julia | 16/08/2008
Bonne retraite ! Dessinez, cela vous ouvrira au temps, même si cette activité ne vous est pas familière... Votre regard se reposera ainsi des mots...
affection.
Écrit par : Christiane | 16/08/2008
Ecrivez aussi, cependant. Cela aide à se comprendre en vous obligeant à structurer votre pensée.
Écrit par : Feuilly | 17/08/2008
Oui, et pourtant, je sens en vous cette ivresse des mots propice à vous faire oublier...toute structure... Alors...dessinez et écrivez...et marchez, aussi... La marche calme les élans du coeur...
Écrit par : Christiane | 17/08/2008
Oui, elle risque en effet de se laisser emporter par les mots.
Écrit par : Feuilly | 17/08/2008
Sommes-nous en cordée, ami ? Il me semble que nous suivons, depuis un bon moment, le même chemin de crête auprès de ce petit feu follet de Julia, toujours dansant dans son éblouissement...
Écrit par : Christiane | 17/08/2008
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