30/06/2008
Du roman poétique
Beaucoup pensent que le genre romanesque s’épuise. Je ne partage pas vraiment leur avis, mais bon, c’est vrai que devant la pléthore habituelle de romans qui va envahir les librairies dans les mois à venir, nous sommes en droit de nous demander si ce n’est pas plus ou moins la même histoire qu’on va nous raconter.
Le roman, disent certains, est mort avec le nouveau roman, quand on a supprimé l’intrigue. Il tenterait aujourd’hui de renaître de ses cendres, mais ce serait surtout pour se concentrer sur les problèmes intimes du romancier (sa vie privée ou bien son incapacité à écrire) beaucoup plus que pour dresser une fresque lucide de notre époque.
L’idée, les idées, ne semblent plus avoir droit de cité dans la littérature proprement dite. Si vous voulez développer des thèmes qui vous sont chers, mieux vaut écrire un essai qu’un roman, surtout si vous êtes sociologue, anthropologue, linguiste ou sémiologue. Un Zola, qui dénonce la cassure sociale, ne semble plus possible aujourd’hui (pourtant, on en aurait bien besoin car nous courons vers l’abîme et le nombre de citoyens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ne cesse de croître), un Vallès, qui raconte ses expériences révolutionnaires non plus. Même un Balzac serait bien utile, pour dresser un panorama complet de notre société où l’ascension sociale par la richesse est de mise. Hélas, point de Balzac non plus, quant aux Flaubert, Maupassant ou autres Hugo, ils brillent par leur absence.
Pourquoi ? Et bien, je l’ai dit, les citoyens qui pensent doivent s’exprimer dans des essais et non plus dans la littérature. Sartre lui-même n’avait-il pas refusé le Nobel de littérature parce qu’il estimait qu’il n’était pas un écrivain mais un philosophe ? Depuis cette époque le roman semble donc vidé de sa substance et il ne sert plus qu’à raconter des historiettes sans grande envergure.
Dès lors, ne conviendrait-il pas de révolutionner le genre ? Soit en revenant à un contenu qui interpelle, soit en renouant avec le grand style. Pourquoi, par exemple, ne pas imaginer un roman qui serait également poétique ? Une sorte de fresque fondatrice ou initiatique, dans le genre de l’Odyssée ou de l’Enéide ? Après tout, voilà deux livres dans lesquels on raconte des aventures (et quelles aventures !) mais qui sont écrits en vers et dont la formulation est assurément poétique ? Alors, qui nous écrira un roman qui serait aussi un grand poème ? Ce serait peut-être une manière habille de redonner un nouveau souffle à ce genre qui se résume trop souvent à un intarissable bavardage.
02:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : littérature, roman
Commentaires
Oh, oh, oh, cher Feuilly, un essai, c'est aussi de la littérature
A +
Écrit par : Redonnet | 30/06/2008
Non, désolé, pour moi un essai n'est pas de la littérature au sens strict, même si on demande les mêmes qualités de style.
Ceci dit, dasn un essai ce style doit surtout être limpide pour assurer la bonne compréhension du message. Dans une oeuvre de fiction (roman ou pièce de théâtre) ou dans un poème, l'auteur pourra davantage jouer avec les possibilités de la langue.
Et puis on lui demande d'inventer (et de savoir ficeler une intrigue dans le cas du roman) alors que dans le cas de l'essai on demande surtout d'approcher d'une certaine vérité (même si, inévitablement, celle-ci reste subjective).
Écrit par : Feuilly | 01/07/2008
N'assimileriez-vous pas un peu hâtivement fiction et littérature? L'essai est bel et bien un genre de la littérature: "Depuis le milieu du XVIe s., le mot est attesté pour désigner les premières productions d'une personne qui débute dans un genre; spécialement "essai" désigne (1580, Montaigne) un ouvrage littéraire en prose, qui traite d'un sujet sans viser à l'exhaustivité." (Robert historique de la langue française, article "essai"). D'autre part le rapprochement entre épopées antiques et "roman poétique" me laisse perplexe: appelez-vous à une fresque romanesque ou à une épopée en vers? Je vous accorde que les frontières tendent à devenir poreuses, mais je ne saisis pas si vous visez un récit en vers ou un roman "dont la formulation est assurément poétique"? Un remake d'"Ulysse" de Joyce, serait-ce ce que vous appelleriez de vos voeux?
Écrit par : Terraforme | 01/07/2008
Pour ce qui est du roman poétique, Joyce a bien tenté cela, à sa manière. C'est lui, le père de toute modernité au 20 ème siècle. Le problème du roman, me semble-t-il, c'est que tous les nouveaux romanciers de l'après guerre étaient déjà dans une forme d'académisme par rapport à lui. Je suis d'accord avec ce que vous dites de Balzac, moins de Zola, dont le conformisme bourgeois et la plume trop systématique m'ont toujours ennuyé. Je suis certain qu'il y a encore des auteurs, mais le monde dans lequel nous vivons les décourage certainement de se lancer dans de grandes entreprises littéraires. Pris au piège de l'égalitarisme et de la technicité, l'enseignement des lettres est quasi inexistant. Les éditeurs font du marketting, et le lectorat potentiel est majoritairement sous influence. Dans les villes où sévit le bruit, un bon roman est un roman simple et court qu'on lit dans le métro,ou une grande saga qui occupe les nuits blanches. Le siècle, dans son ensemble, n'est plus litttéraire. On pourrait dès lors inventer un roman qui serait une longue déploration de la littérature perdue. Cela a dû être fait quelque part de toute façon.
Bien à vous
Écrit par : solko | 02/07/2008
A Terraforme : non, la littérature ne peut se résumer à la fiction (voir le poète, par exemple, qui peut développer des expériences vécues en les transcendant) Quant à l’essai, on ne peut que vous donner raison quand vous citez Montaigne, évidemment. Mais avouez que si j’écris un livre traitant de la pertinence ou non du traité de Lisbonne, je ne suis pas dans le domaine littéraire. Et même si mon essai concerne un auteur (une approche de Céline par exemple, centrée sur son style), je ne fais pas non plus de la littérature, j’en parle, ce qui est différent. Sinon toute la critique relèverait également de la littérature.
Les épopées antiques étaient écrites en vers et impliquaient (notamment) une approche poétique. Je veux dire par là qu’elles faisaient plus que raconter une histoire (celle d’Ulysse ou celle d’Enée) mais qu’elle atteignaient véritablement au mythe.
Certes il faut vivre avec son temps et une épopée en vers semblerait ridicule aujourd’hui, mais on pourrait très bien avoir une œuvre de fiction (un roman), qui intégrerait des éléments poétiques en plus de développer une intrigue. Je ne parle donc pas d’une fresque romanesque (qui serait plutôt un roman sans fin) mais d’une œuvre qui ferait autre chose que simplement nous raconter la même histoire, une œuvre dans laquelle, à la limite, l’intrigue ne servirait plus que de prétexte pour aboutir à autre chose. Je vise donc bien « un roman "dont la formulation est assurément poétique"?
A Solko: pour Zola, ce que je veux dire, c’est qu’aujourd’hui, on écrira plutôt un essai (de sociologie, d’économie politique) qu’un roman pour dénoncer ce qu’il dénonçait (l’injustice sociale et la misère de certains). Si on le fait sous forme de roman, cela aura moins d’impact. Ce sera une œuvre intéressante, que le public lira, mais qui ne transformera pas la société dans la mesure où elle n’amènera pas le débat sur la place publique comme pourrait le faire une étude universitaire (comme quoi la littérature n’est plus ce qu’elle était).
L'enseignement des lettres est quasi inexistant, dites-vous. Voudriez-vous expliquer davantage ?
Pour le reste, il est certain que les éditeurs font du marketing et que le lectorat est sous influence. Prendre la mort de la littérature comme sujet, c’est une idée, mais ne risque-t-on pas de tomber dans le même travers que ces écrivains qui ne développent plus qu’autre thème que celui de la page blanche ?
Écrit par : Feuilly | 02/07/2008
Content de voir que vous ne réduisez pas la littérature à la fiction. En revanche, si je suis près à admettre que le degré de "littérarité" (encore faut-il perpétuellement redéfinir ce qu'on peut entendre par ce terme) d'un essai consacré à la pertinence du Traité de Lisbonne est assez minime, je ne suis pas d'accord avec la sectorisation que vous effectuez entre critique et littérature. Il est vrai qu'il ne faut pas se targuer de littérature lorsqu'on se pique de critique (au risque de verser dans la cuistrerie), mais que faire d'un Sainte-Beuve ou d'un Gracq parlant d'autres auteurs (et en parlant d'un point de vue stylistique, qui plus est) ou encore des "Essais sur les modernes" d'un Butor? Où s'arrête la littérature et où commence la critique? Je pinaille, mais Genette lui-même s'est interrogé sur le rapport d'un texte critique avec son objet.
Enfin je ne saisis toujours pas cette notion plutôt volatile d'"élément poétique" que vous évoquez, même si je pressens un peu ce que vous voulez dire (la relier au mythe me paraît un peu hasardeux toutefois). Privilégier une forme au détriment d'une narration, ou plutôt d'un intrigue, ça s'est tout de même déjà vu (je pense encore au Gracq du "Balcon en forêt", ou, à l'opposé, au pan romanesque de Beckett, qui pour le compte évacue l'intrigue et aboutit à autre chose).
Pardonnez mon outrecuidance si je reviens à la charge, mais je pense que nous avons tout à gagner à des précisions sur vos réflexions.
Écrit par : Terraforme | 02/07/2008
La littérature, à l'école, c'est d'abord un programme, ensuite une matière. Jusqu'en 1ères, toutes séries confondues, les élèves subissent un enseignement à la fois normatif dans le choix des auteurs (on intègre la norme qui est, sans trop se poser de questions, de condidérer que Molière, Voltaire, Baudelaire et Zola sont de "grands auteurs") et caricatural sur le plan technique (repérage de figures de style, de champs lexicaux, du Genette mal digéré par des inspecteurs généraux). A la sortie, il y a une épreuve de bac à passer. Les "littéraires" font une terminale puis une licence en fac, qui leur permet, comme ils le disent, de se "spécialiser" (tout le contraire de se cultiver, au passage). De toute façon le mal est déjà fait. Voilà pourquoi je parlais d'un enseignement des lettres "inexistant", j'aurais dû dire - à l'efficacité quasi inexistante-, tant il est stérile et vain d'espérer éveiller quiconque à la littérature par le biais de l'école. Pour finir, je ne pense pas qu'un roman de Zola ait jamais transformé quiconque ni quoi que ce soit. Le bouleversement social opéré par tous les Rougon-Macquart, à quoi vous pouvez rajouter les quatre évangiles et les essais esthétiques sur le naturalisme, c'est un pêt d'âne à côté de la découverte de la machine à vapeur ou du moteur à explosion, par exemple.
Bien à vous en tout cas.
Écrit par : solko | 02/07/2008
Que faire d'un Sainte-Beuve ou d'un Gracq parlant d'autres auteurs ? Pour Gracq, comme il est déjà écrivain, on assimilera son œuvre critique à une démarche littéraire. Pour Sainte-Beuve, il était si important et si redouté, qu’il aurait été difficile de ne pas lui accorder ce titre.
Ceci dit, que vient faire l’Histoire naturelle de Buffon dans la littérature ? Question d’époque. Le même traité écrit aujourd’hui serait catalogué de scientifique.
Genette ? Le problème c’est que tous ces critiques universitaires se sont emparés de force du droit de parler de la littérature, au point qu’ils ont fini par faire croire que leur discours était plus important que la littérature elle même.
« Privilégier une forme au détriment d'une narration, ou plutôt d'un intrigue, ça s'est tout de même déjà vu » Sans doute, mais cela devrait revenir. Quant à Beckett, il a peut-être exagéré dans l’autre sens. On pourrait imaginer un contenu narratif qui soit aussi poétique.
« Je pense que nous avons tout à gagner à des précisions sur vos réflexions ». Tout à fait et c’est bien l’intérêt des blogues : permettre ces réflexions et affiner notre point de vue, voire le mettre en doute parfois.
A Solko : il est vrai qu’il n’y a pas d’école pour devenir auteur, comme il y a le conservatoire pour la musique ou l’Académie pour la peinture. Dans les classes de lettres, on apprend à admirer (ou à décortiquer), pas à écrire.
La découverte de la machine à vapeur ? Bien sûr que ce fut une révolution sociale, mais peut-être pas dans le bon sens. Elle est à l’origine de l’apparition du prolétariat, classe sociale jusque là inexistante puisque tout le monde était petit cultivateur.
Écrit par : Feuilly | 03/07/2008
Quand on voit le montage emotionnel qui, de catastrophes naturelles en libération d'Ingrid en passant par les grandes manifestations sportives, s'abat sur des sociétés entières via tous les médias, on en revient à la question du début : quel roman pour intéresser tous ces gens ? Quel existence pour la littérature Bien à vous.
Écrit par : solko | 03/07/2008
Pardon : quelle existence ...
Écrit par : solko | 03/07/2008
Heu, c'est vrai que c'est désespérant. Mais est-ce le public qui est ainsi fait ou les médias qui le rendent tel?
Un peu les deux, sans doute, les médias voulant plaire et avoir de l'audience, ne font que diffuser ce qu'attend le public. Et celui-ci aime à se faire peur en écoutant des nouvelles horribles puis tente de se consoler en pleurant sur certaines libérations (pas toutes, les 11 militaires colombiens eux aussi libérés, tout le monde s'en moque).
Alors, la littérature, dans tout cela? Je suis pour l'exigence et revendique pour elle un statut élevé. Qu'elle plane dans les sommets et ne s'abaisse point au goût de la "multitude vile". Le problème, dès qu'on parle de la sorte, c'est qu'on se fait taxer de prétentieux et d'antidémocratique or il n'y a pas plus humaniste que moi. Je ne revendique donc pas une littérature compliquée pour me départir du peuple et marquer une différence avec lui, au contraire, mais c'est ce peuple qu'il aurait fallu guider pour l'amener vers les sommets. Hélas, nous sommes mal partis. Les médias qui auraient dû être un moyen d'ouverture ne sont plus qu'un miroir de la bêtise humaine.
Quand des commerciaux, des spécialistes en informatique ou en marketing, qui se croient cultivés me disent : « ah ? Vous aimez la littérature ? Moi aussi. Je viens de finir le dernier Nothomb, vous l’avez aimé aussi ? » et que je leur réponds que je ne l’ai même pas lu, ils me regardent comme si je sortais d’une grotte préhistorique puis, prudemment, s’écartent d’un individu aussi peu au courant de ce qu’il convient de lire. A ces moments-là, il me semble être seul sur la planète et il me faut bien le secours de Montaigne pour tenir le coup.
Écrit par : Feuilly | 04/07/2008
Monsieur,
négligeant et je m'en excuse, la globalité de votre article, je me contente de rebondir sur un point particulier dont l'expression est tellement devenue ordinaire qu'elle passe complètement inaperçue.
"Un Zola, qui dénonce la cassure sociale, ne semble plus possible aujourd’hui (pourtant, on en aurait bien besoin car nous courons vers l’abîme et le nombre de citoyens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ne cesse de croître)."
En êtes-vous sur ? Pensez-vous que la situation de notre pays soit aujourd'hui comparable avec ce qu'elle était à la fin du 19ème siècle ?
Car si on considère la façon dont est évalué aujourd'hui le seuil de pauvreté, je dois admettre que ma famille comptait parmi les pauvres des années soixante. Je n'en ai rien su, Dieu merci.
Je me contenterai pourtant de cette simple remarque.
Le but étant ici pour moi de souligner que, nécessité faisant loi, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un peuple globalement nanti (contrairement aux idées reçues), ne ressente pas le besoin viscéral de l'exaltation romanesque. Les idées manquent certes et le Théâtre français, pour ne citer que lui, en souffre.
Il ne faut pourtant pas négliger que la France reste dans d'autres domaines, le vivier d'une matière grise qui s'exporte encore très bien ! Témoin immodeste, ma fille, élevée également en-dessous du seuil de pauvreté, qui entre cette année en cycle de doctorat de biologie et déjà sollicitée par la recherche américaine.
Alors oui la "culture" ou l'idée qu'on s'en fait, n'a pas le vent en poupe... Est-ce aussi grave que cela ?
Je ne pense pas qu'une évolution-révolution insuffisamment viscérale et finalement de pure forme changera grand-chose. Pas plus que je ne pense que nous courrions vers un quelconque abîme...
Écrit par : Petrus | 04/07/2008
Non, bien entendu, la situation de notre pays n’est pas comparable avec ce qu'elle était à la fin du 19ème siècle, encore heureux. Cependant je suis pessimiste pour l’avenir. Ma famille aussi devait se trouver parmi les pauvres des années soixante et c’est précisément parce que la situation avait évolué favorablement que je m’inquiète de la régression générale à laquelle nous allons assister. Tant que les états ont joué un rôle protecteur pour l’économie locale, les citoyens, riches ou pauvres, en ont retiré du profit. Maintenant que la philosophie du libre –échange et du laisser faire l’a emporté, seuls les plus malins tirent leur épingle du jeux. Or, n’étant pas riche, je ne puis tirer profit de ce libre échange (avec quoi est-ce que j’irais créer une entreprise florissante ? ) par contre, comme mouton salarié, je suis une victime toute désignée. Je n’ai aucun moyen d’action et je vois que tous les produits de première nécessité augmentent. Cela ne me touche pas encore directement, mais commence à inquiéter sérieusement ceux qui ont un petit salaire. Pourquoi devrais-je donc être optimiste ?
« il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un peuple globalement nanti ne ressente pas le besoin viscéral de l'exaltation romanesque. » Il se pourrait bien, en effet, que le bien-être économique ne pousse pas aux débats idéologiques ni aux débats d’idées. Je ne suis pas certain, cependant, que la faim soit une meilleure solution et la littérature reste une occupation de nantis.
La matière grise française ? Elle existe, en effet, le drame c’est qu’elle est pillée par des pays plus riches qu’elle. L’exemple de votre fille est symptomatique. Née « en-dessous du seuil de pauvreté », elle parvient à faire un doctorat (preuve que notre système démocratique fonctionne encore un peu) mais malheureusement c’est l’Amérique qui va tirer profit de son savoir (ce savoir qu’elle a acquis grâce à la France et aux impôts de ses citoyens). Si elle découvre quelque chose d’important dans son domaine, ce sera commercialisé et nous sera revendu à prix d’or.
Ce qui aurait été normal, c’est que la France soit encore capable de lui offrir une carrière intéressante et soit encore capable de financer la recherche. On a compris que ce n’est pas dans ce sens que l’on se dirige.
Quant à la culture qui n'a pas le vent en poupe, cela me dérange, en effet. Je n’arrive pas à trouver comme seule justification valable à mon existence le fait d’être un éternel consommateur. Cette société matérialiste où la valeur d’un individu se mesure à la quantité d’objets inutiles qu’il est capable d’acheter me consterne.
Écrit par : Feuilly | 04/07/2008
Monsieur,
je ne pourrais répondre ainsi que je le souhaite faute de temps et de place.
J'ai la vague impression de revivre une époque d'avant 81 où l'essentiel de la culture paraissait résider dans la critique du pouvoir en place. Une culture anti-Giscard si vous préférez avec pour leit-motiv l'idée selon laquelle une fois ce pouvoir mis à bas tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Les meilleurs d'entre nous s'y sont laissé prendre. 8 ans après, la France comptait un million de chomeurs en plus. Beaucoup de choses avaient pourtant changé et non des moindres. Un effort incontestable. Mais l'amnésie collective est passée par là et on ne sait plus trop par exemple qui a mis en place ni dans quelles circonstances, le RMI... Je suis donc persuadé que le pessimisme ambiant est en partie fabriqué par des intentions électorales à moyen terme.
Je ne suis donc pas pessimiste quand je considère que mon pays a permis, toutes tendances confondues, à quelques millions de femmes d'accéder à l'emploi (aussi consumériste que cela paraisse...) ainsi qu'à quelques millions de nouveaux travailleurs...* Nous sommes 63 millions aujourd'hui. Combien étions-nous en 81 ?
Bien cordialement
PS : *et je ne compte même pas la suppression du Service Militaire obligatoire qui venait antan masquer fort utilement quelques centaines de chomeurs potentiels...
Écrit par : Petrus | 04/07/2008
Vous y croyez vraiment à un travail qui courberait les mots seulement pour aller la chercher la belle langue endormie, belle de toutes ses blessures et son errance dans les mots ? Parfois, un qui surgissait comme un poisson crevant d'un bond insensé la surface si lisse des langages appris. ce serait tellement tumultueux, tellement illisible, juste une musique, une sorte de peinture abstraite avec de temps à autre un petit morceau de quelque chose de reconnaissable, qui, soudain, aspirerait les mots pour les offrir gerbe éblouissante, langue, maillée de sens et puis, replongée dans les laves brûlantes des germinations incandescentes.... comme dirait mon frère : -C'est quoi cet ovni ? C'est pas un roman, c'est pas d'la poésie, ça n'a ni queue ni tête , ça ne sut pas le temps...c'est beau mais illisible !...Passe à aut'chose !
Alors écrire après cela, même si l'Ami a dit : continuez ... c'est se mettre un nez de clowm avant d'écrire ou de se dire : -"Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?
Cordialement !!!!
Écrit par : Christiane | 04/07/2008
Le RMI? La loi n° 88-1088 du 1er décembre 1988.
Mais il est clair que la fin de la période Mitterrand n'avait plus rien de socialiste et qu'elle a laisssé beaucoup de déçus. Comme il est clair qu'il est plus facile de critiquer un régime en place que de lui succéder.
Mais est-ce une raison pour tout accepter? On peut se montrer réaliste et tempérer ses désirs, mais de là à applaudir à cette jungle économique qu'on nous impose, il y a une marge.
Christiane: oui, le risque d'un tel roman, c'est qu'il soit hybride, la difficulté résidant justement dans le fait d'en écrire un qui ne le soit pas.
Pour simplifier mon propos, je dirai que je ne voudrais pas que le roman ne devienne qu'un produit commercial, dans lequel on utliserait toutes les ficelles qui permettent de faire vendre. Je voudrais qu'il soit essentiellement littéraire. Le recours à la poésie pourrait être une piste.
Écrit par : Feuilly | 05/07/2008
OUh là ! Je ne pensais pas que vous alliez répondre ! Mon com, c'était une galipette ! Je trouvais ces dialogues avec...Petrus, tellement sérieux que j'ai eu envie de laisser quelques mots bruts nés d'un rire amer... Leur réaction quand j'ai essayé d'écrire cette chose "hybride" où les mots installaient une langue de désir qui gravait le choc de pensées contradictoires tantôt liées par un défilement de la mémoire , tantôt laissant émerger d'étranges îles où je regardais les mots proches jouer comme dauphins dans les vagues des sons et des couleurs du langage. Et, en plus , il y avait cette folie des hommes, l'écho à ces guerres ou plus proches un peu comme le regard de Petrus, aller au plus près des choses de la cité où se cognent aspirations et désillusions, où un jour on voudrait défiler contre la misère galopante, près de ceux qui rament dans des difficultés sans nom et un autre où l'on se perd à rêver près d'un vieux mur recouvert de glycine. et puis je ne suis pas écrivain. Je déteste les mots, j'écris parce qu'ils me grattent la peau de silence et après c'est à vif, alors j'écris encore pour gratter la peau du bruit. Il fallait pas me répondre !!! Maintenant, vous êtes dans un coin de ma tête et je ne serai en repos tant que je n'aurai pas lu tout plein de choses de vos hôtes étranges... Demain peut-être, ...C'est pas une heure pour aller à la pêche !!! Ah, ça non, mais plutôt pour fermer les yeux et oublier les mots d'une langue inhospitalière. Bonsoir, presque bon matin !!!
Écrit par : Christiane | 05/07/2008
En quoi mes visiteurs sont-ils étranges? Et en quoi la langue peut-elle être inhospitalière?
Écrit par : Feuilly | 06/07/2008
Vos questions ? C'est du grand beau temps !
Des visiteurs étranges ?
J'en suis éberluée de ces rendez-vous autour d'une belle langue. J'y reconnais déjà des noms, des façons de questionner, des accords, des désaccords autour de ces livres...que l'on dit de sable... dans un univers où si peu (et c'est cela l'étrangeté ) arrêtent le temps, pour ouvrir un livre. Je crois qu'ils ont fait le meilleur choix, ces visiteurs... et j'aime me joindre à leur cheminement, de page en page, me demandant quelle joie est au rendez-vous de la prochaine page.
La langue inhospitalière ?
Parfois, elle reçoit, cette langue de nous, avec toutes ses ronces ! Elle ne veut pas venir. Elle est là, tapie dans le gosier et nous restons muets devant la page blanche et les mots, ils nous égratignent le silence ! Et l'on voudrait habiter une autre faim, une autre exigence, mais elle est là, tenace et familière et nous revient, même quand on la chasse à grands coups de feuilles déchirées, d'encrier refermé !
Écrit par : Christiane | 06/07/2008
Besoin d'écrire d'un côté, mais langue récalcitrante de l'autre, c'est cela?
Écrit par : Feuilly | 06/07/2008
Tiens, vous êtes-là ! Je viens enfin de découvrir l'adresse qui ouvre votre blog. "Sesame", ouvre-toi !
Oui, vous avez bien résumé !
C'est une étrange chose que d'écrire avec volupté et détestation. Je ne peux résister à ce compagnonnage des mots et pourtant, il faut souvent que je les écarte pour trouver une langue vers laquelle je tends et qui est comme un rivage éloigné quand le vent est tombé et que la voilure pend dans ses champs d'immobilité. Une langue comme une île inexplorée... Avez-vous déjà vécu ce désir-là ?
Écrit par : Christiane | 06/07/2008
Bonjour,
la jungle économique... Non.
Nous sommes aujourd'hui les chiens grassouillets attachés par la sécurité de la gamelle, des vacances, des enfants exigeants, des fringues, de l'essence, de ce que vous voulez... et les loups libres, faméliques, hivernaux, continuent à glâner leur nourriture au hasard des poubelles rencontrées...
Où est la liberté ?
Dans le loup. Dans le risque. Dans la vie dangereuse, dans le quitte ou double, dans le mouvement du poignée qui lance les dés, dans le hasard et dans le danger.
Et pour répondre à un message posté chez Montalte : dans l'Esprit qui souffle ou il veut.
La poésie au sens large est création. Il n'y a pas de création sans prise de risque, sans nouveauté, sans maîeutique, sans un accouchement de soi parfois douloureux, ! Les mots ne sont qu'un moyen d'expression ne croyez-vous pas ? Une petite phrase évangélique fait dire à JC : le mal sort de la bouche de l'homme et non l'inverse. C'est donc dans cette optique l'homme qui est la mesure de toute chose. Nous sommes donc, et ça n'est pas loin s'en faut l'application d'une vérité transcendante révélée, entièrement responsables, individu par individu de notre façon de voir et de l'homme que chacun porte en soi dont Sartre a dit, malgré le peu d'intérêt que je lui porte, qu'il était un"projet". Oui. Chacun est un projet à soi-même. ("Do-it" a dit un autre, bien avant que cela devienne un slogan, ce qui revient au même).
C'est ce que je vis et applique au quotidien depuis quelques centaines d'années et ça marche, c'est gai, altruiste, social, parfois et même souent triste, désespérant. Sans autre prétention que de tenter de peindre, écrire, sculpter l'existence. Celle que j'ai eue, celle d'un petit pauvre.
Peut-être tout cela rejoint-il la littérature, la sensation d'un univers à découvrir, ou même un ardent désir de réenchanter ce monde ( qu'on croit banal, stérile, vide,...) dont parle Christiane, ce désir de s'enflammer dont le journal tenu par Alina Reyes, à mains nues, nous donne chaque jour de larges extraits ?
Amen donc ;-)
Écrit par : Petrus | 07/07/2008
Quelques centaines d'années !!! Petrus, êtes-vous Mathusalem ? Mais j'aime beaucoup cette fougue, ça réveille !!!
Je suis contente que, vous aussi, vous ayez connu les galoches ressemelées... En fin de compte, nous nous en sommes pas mal sortis avec cette faim de manger tout ce qui était imprimé ! C'était notre "extasie", n'est-ce pas ?
Aujourd'hui, à l'abri, comme vous dites, il reste à ne pas oublier les "loups" tout en continuant à chercher dans la langue...Quoi ? ...Comment ?...pourquoi ?...
On y peut rien, c'est comme ça... De toutes façons si nous avions été parfaitement comblés (symboliquement parlant) aurions-nous eu cette faim de lire et d'écrire ? Chance, donc.
Nous voilà partis pour...quelques centaines...d'années avant d'être comblés et ça, c'est une très bonne nouvelle !
combien de bougies sur votre gâteau d'anniversaire ???
Écrit par : Christiane | 07/07/2008
Chrsitiane, je suis très vieux car mon grand-père me racontait des histoires d'oncle anti-napoléonien emprisonné à Valence en 1850, des histoires de bacheliers chanceux ou malchanceux qui allaient à pied (100km aller et 100km retour) passer leurs bacs à Grenoble fin 19ème, le tout avec force détails...
Eh bien si je fais le compte ça fait déjà plus de 150 années de souvenirs "personnels". J'insiste sur personnel, car je ne vois pas comment le dire autrement... Ca ne fait pas "quelques..., effectivement, sauf licence poétique, ça fait deux,... mais j'y tiens comme à mes souliers rapetassés que je vais bien devoir étiqueter un jour à l'usage de quelque génération montante avide de s'instruire sur l'extraordinaire insignifiance de ma personne...
Je faisais allusion plus haut à ces époques où la culture ne paraissait être qu'une contre-culture... eh bien mon impression est la même aujourd'hui ! Je me demande même si les gens se sont déjà autant exprimés, ont autant parlé d'eux-mêmes avec autant de moyens pour le faire. C'est là tout le sens de mon irruption, inopportune il est vrai, sur le blog de Feully, qui se veut avant tout littérraire, avide d'un langage à inventer et qui ne parait pas voir qu'il est bel et bien en train de le faire ! C'est là aussi le sens de mes centaines d'années affichées... qui d'un point de vue littéraire (et totalement immmmmmodeste) me forcent à admettre l'immensité du panorama poétique que notre société et sa culture nous donnent à contempler dans ses bibliothèques, ses media, ses oeuvres, ses sciences, ses espoirs, son génie,.. qui nous donnent finalement (et gratuitement) la sensation vertigineuse d'embrasser d'un seul coup d'oeil des milliers d'années d'humanité !
Mais pour le décrire, plus que d'un Zola observateur c'est d'un Cendrars hystérique et lucide dont notre société aurait besoin ! Au risque de la folie et de l'inconscience...
"Je voulais indiquer aux jeunes gens d’aujourd’hui qu’on les trompe, que la vie n’est pas un dilemme et qu’entre les deux idéologies contraires entre lesquels on les somme d’opter, il y a la vie, la vie, avec ses contradictions bouleversantes et miraculeuses, la vie et ses possibilités illimitées, ses absurdités beaucoup plus réjouissantes que les idioties et les platitudes de la « politique », et que c’est pour la vie qu’ils doivent opter, malgré l’attirance du suicide, individuel ou collectif, et de sa foudroyante logique scientifique. Il n’y a pas d’autres choix possibles. Vivre ! »
Écrit par : Petrus | 07/07/2008
Petrus,
vous, vous devez écrire et beaucoup et dans des directions contradictoires pour répondre à tout cela qui mugit en vous, qui fait mémoire en vous. Il n'y a pas "importunité" entre ce que vous écrivez là et toute la réflexion qui se déroule ici sur ce ... roman ...poétique. Et notre hôte, que j'apprends à connaître, semble bien vous aimer dans la façon qu'il a de vous répondre.
Ce que je n'ai pas aimé, dans ce que vous écrivez, c'est à la fin, quand vous parlez du suicide. Nous nous devons de vivre, même si c'est insupportable, parfois, car tant auraient voulu vivre plus longtemps et ne l'ont pu.... J'espère que si cela vous traversait l'esprit, ou celui de vos amis, vous sauriez entendre ceux qui vous disent : TIENS BON ! (même si vous citez le poète )
Enfin, j'aurais préféré que "Lui" vous réponde. Il y va toujours avec sincérité et profondeur et puis nous sommes dans sa maison... Mais c'était très difficile de laisser votre cri rouler dans le vide.
Écrit par : Christiane | 07/07/2008
Christiane,
je vous remercie vivement de cette belle réponse.
Le texte cité n'est pas de moi, donc, mais de Blaise Cendrars qui répondait ainsi à une certaine tendance germanopratine des années existentialistes de l'après -guerre, et du début de la guerre froide... Nullement concerné, je le jure, par une tendance personnelle au suicide, ni à une quelconque désespérance, bien au contraire, je voulais signaler que le problème n'est pas nouveau et dégager certaines responsabilités morales chez ceux qui pour arriver souvent à des fins tristement politiques, n'hésitent pas à décourager, tout verbe déployé, les énergies réelles de notre microcosme francé et tout particulièrement de sa jeunesse. D'où mes centaines d'années au compteur et la splendeur du roman poétique qui s'annonce par le biais d'une mondialisation naissante du savoir et à travers toutes les possibilités d'échanges qui n'existaient pas hier encore !
Bref, un vrai message de vieux con qui adresse tous ses remerciements à l'auteur du blog qui permet ainsi aux vieillards (53 bougies, c'est quand-même pas grand-chose... si ?) de s'exprimer dans ses lignes !
Écrit par : Petrus | 07/07/2008
"Lui" était très occupé et n'a pas eu le temps de répondre plus tôt, désolé. Mais avec ces majuscules, vous me mettez d'emblée dans la catégorie des demi-dieux, ce qui convient assez mal à ma modestie naturelle.
"blog de Feully, qui se veut avant tout littérraire, avide d'un langage à inventer et qui ne parait pas voir qu'il est bel et bien en train de le faire" Heu, en effet, je ne vois rien du tout et si j'aspire au retour d'une certaine forme de poésie dans la littérature contemporaine, n'allez pas jusqu'à me taxer moi-même de poète, ce qui supposerait des tetxes publiés dans ce domaine.
Pour le reste, il est certain que la vie (et surtout la vie intérieure) dépasse de loin les traditionnels clivages politiques et qu'elle est bien au-delà.
Quant au suicide, on apprend avec l'âge a être moins exigeant et à se contenter de ce qui s'offre à nous. L'idée du suicide est remplacée par un "carpe diem" à la petite semaine. Sans doute n'est-ce pas très glorieux et moins idéaliste.
Il n'en reste pas moins qu'un équilibre intérieur, fondé sur une joie d'être au monde est une idée à creuser.
Écrit par : Feuilly | 07/07/2008
Ah Pétrus, 53 bougies, c'est déjà beaucoup, certes et c'est toujours trop, mais de notre côté nous en avons déjà pas mal à notre actif aussi, sans atteindre votre chiffre respectable.
Écrit par : Feuilly | 07/07/2008
Eh ben... heureusement que je bosse à la maison...
J'aurais pu prendre le temps et le dico qui va avec pour vérifier mon orthographe, quand-même ! Littéraire avec trois "r" !
Le monde est beau quand-même et continue de tourner même avec une faute d'orthographe harakirienne.
(Et merci pour le respect ! Je n'ai jamais eu cette chance sur les forums de Libé ou de l'Express !)
"Qui cherche trouve" a dit je ne sais plus qui je ne sais plus où... et c'est ça la création : fabriquer les conditions de sa création. Je ne suis pas créatif pour deux sous, mais j'ai bon nez...
Certains blogueurs et blogueuses m'ont ouvert les yeux en ce sens et je ne peux que constater, éberlué, le foisonnement de tendances nouvelles et sincères que véhicule les media de Nouveau Monde et qui ne font que poursuivre le mouvement général initié par la révolution industrielle du 19ème. Fameuse révolution qui nous a mis dans un joli pétrin culturel dont on mettra de joyeux siècles à se sortir ! Ce qui n'est pas négatif, malgrè les hécatombes qu'on a connues, lesquelles semblent à présent s'éloigner un peu, du moins sortir de nos enclos européens...
Pour revenir à un petit point de détail des lignes supérieures : ma fille, bien que sollicitée par les Etats-Unis, reste en France, car notre pays lui permet d'effectuer ses trois années de doctorat à l'abri du besoin. Cela va à l'encontre de ce que vous disiez, car, si, la France le permet et je ne peux que m'en réjouir.
J'ai voté oui à l'Europe, vous savez ;-)))
Bonne fin de journée !
Écrit par : Petrus | 07/07/2008
"ma fille, bien que sollicitée par les Etats-Unis, reste en France, car notre pays lui permet d'effectuer ses trois années de doctorat à l'abri du besoin."
Non, au contraire, cela ren force ce que je disais: elle étudiera en France, mais travaillera aux Etats-Unis.
Écrit par : Feuilly | 07/07/2008
C'est-à-dire que non.
Si effectivement elle se rend aux Etats-Unis un jour, c'est que le travail qu'on lui proposera, financé par des sociétés privées (capitalistes, neo-libérales, etc), l'intéressera tant dans son contenu que par le salaire ou les contrats qui lui seront proposés. Le système de recherche en France est étatique et repose donc très peu sur le financement privé, honni de nos compatriotes. Certains le regrettent, notamment à droite. Or, à moins d'une réelle mutualisation de la recherche au niveau européen, que j'appelle de tous mes voeux, les choses resteront ainsi, car notre petit pays n'aura jamais les moyens de ses ambitions.
Je trouve par ailleurs plutôt passionnant de travailler à l'étranger !
Écrit par : Petrus | 07/07/2008
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