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21/04/2017

Une note de lecture de mon livre "Le temps de l'errance"

LE TEMPS DE L'ERRANCE de Jean-François FOULON 

 

J'ai lu et relu à plusieurs reprises cet ouvrage, avec un plaisir sans cesse renouvelé.

Je me suis longtemps demandé comment trouver des mots dignes de qualifier une oeuvre d'une intensité poétique aussi exceptionnelle, à la fois pleine de tendresse et empreinte d'un romantisme teinté d'angoisse, d'incertitude et de questionnement.

 

Pour Jean-François Foulon, la rime est accessoire, même s'il se plaît à la taquiner avec une facilité déconcertante.

Quel que soit le mode d'expression choisi, l'auteur laisse errer sa plume, au hasard de ses états d'âme, de ses souvenirs, de ses angoisses.

Certains thèmes essentiels, que je me bornerai à évoquer, sont récurrents.

 

Rêver ! C'est bien là le propre de l'Homme, ce qui le différencie de l'animal depuis la nuit des temps. 

Jean -François Foulon évoque, non sans nostalgie, son enfance, les endroits familiers, leur odeur aussi. Associés à la musique, ses souvenirs lui ont permis de fuir un présent sur lequel il jette un regard attristé. Grâce à eux, il a pu s'évader dans ses rêves, à la recherche d'une étoile, et exprimer, à travers l'écriture, son espoir d'un monde meilleur.

 

Comme il le dit si bien : "Heureux ceux qui partent sur des navires affrétés pour nulle part, sans savoir s'ils reviendront."

La mer symbolise l'infini, l'éternité.

L'Homme hésite à se mettre en route, diffère son départ et se décide enfin à prendre la mer, à embarquer sur ses rêves,  des "navires dont les nuages sont les voiles". A quel prix ? Vers quelle destination ? Peu importe. Il marche.

Il arrive que ses pas se perdent dans les gares, le temps d'une halte, en attente du "train de la vie". L'emprunter le condamne à la solitude. Très vite, les traces de ses pas s'effacent cependant, comme il en va de celles qu'il laisse quand il marche sur des routes enneigées. Existons-nous vraiment ? Se pourrait-il que nous rêvions notre vie ?

 

Durant son périple, l'Homme assiste, impuissant, à la destruction de la nature, à la victoire du matérialisme, du sexe, de la drogue.

 

Le temps fuit inexorablement, un peu comme si la mort et son silence étaient le but de toute existence. Mais le temps a-t-il jamais existé ou l'avons-nous créé ? 

Après des années d'errance, l'Homme arrive au bout de son chemin. A l'automne de sa vie, il a le sentiment d'avoir tourné en rond. Confronté à la réalité, il en arrive à la conclusion que fuir, en quête d'un ailleurs illusoire, ne servait à rien. Il se demande alors si ce voyage qui le ramène à son point de départ en valait la peine.

Pourtant, en cours de route, il a connu l'amour qui embellit la vie et fait souffrir aussi. Mais, comme toute chose, l'amour est éphémère. Le poète a rêvé d'une femme inconnue qu'il aurait voulue parfaite et unique. De ses amours imaginaires ou perdues, seuls restent les regrets et la solitude.

Cette quête d'amour idéal, si chère aux romantiques, l'auteur l'exprime avec infiniment de douceur et de délicatesse.

Et il y a aussi cette déclaration d'amour sublime que toute femme rêverait d'entendre, et que j'aimerais vous inciter à méditer avant d'en terminer :

" Je ne me souviens plus où nous nous sommes rencontrés,

   Ni de quel pays tu venais.

   Je n'ai jamais rien su ni de ton enfance ni de ta famille.

   J'ai même oublié ton nom.

   Mais j'ai gardé au fond de moi la tendresse de tes caresses,

   L'odeur de ta peau et la douceur de ton regard.

   Je te reconnaîtrais entre toutes. "

 

Rolande Michèle

 

Littérature

09:00 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature

Commentaires

Une belle déclaration d'amour, en effet...
Belle parce que libre, sans doute, de tout sentiment de propriété... ;-)
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | 21/04/2017

@ Célestine : l'amour n'a pas pour vocation de s'approprier l'autre, mais plutôt de le contempler, fasciné. :))

Écrit par : Feuilly | 21/04/2017

Quand l'amour possède... il perd. On se donne, mais on ne prend pas.

Écrit par : Edmée De Xhavée | 23/04/2017

Bien vu.

Écrit par : Feuilly | 24/04/2017

Une très belle présentation qui s'achève avec ce poème précieux et romantique. Un choix parfait. La lecture de cette note me laisse penser qu'on décrit mieux les amours des sylphides que les amours réelles. C'est, en tout cas, la posture dominante des romantiques.

Écrit par : Halagu | 25/04/2017

@ Halagu : et si la sylphide avait été réelle ? :))

Écrit par : Feuilly | 25/04/2017

Dans ce cas votre oxymore annoncerait une oeuvre d'un lyrisme élégiaque. On reste encore dans le domaine de la poésie romantique: faire exister l'être qui n'est plus là. Michèle disait pertinemment: '' De ses amours imaginaires ou perdues, seuls restent les regrets et la solitude.'' L'absence (amour imaginaire ou perdu) est l'obsession du romantique, un exil, une tension bienvenue qui met le cœur (ou l'âme) du poète à nu.

Écrit par : Halagu | 25/04/2017

Va pour l'absence :)

Écrit par : Feuilly | 25/04/2017

Les commentaires sont fermés.