27/02/2017
Prise de conscience
Quand j’étais un cheval, je parcourais des plaines immenses, du matin au soir et du soir au matin. Je broutais l’herbe verte des hauts plateaux puis descendais me désaltérer dans les eaux limpides des rivières.
Quand j’étais un aigle, je planais des heures durant dans les hautes sphères, regardant en face le soleil et observant, en contrebas, la pauvre vie des êtres éphémères.
Quand j’étais un poisson, j’étais un grand requin bleu et je nageais en eaux troubles à l‘affût de la moindre proie. J’étais redouté partout et la faune marine craignait mes ondoiements languissants et sournois.
Quand j’étais une tortue, je prenais mon temps et méditais sur mon grand âge, bien à l’abri sous ma carapace.
Quand j’étais un écureuil, je gambadais dans la forêt et tel un éclair roux et imprévisible j’atteignais la cime des arbres avant d’en redescendre la tête en bas.
Quand j’étais un loup, je chassais en meute les élans magnifiques et les rennes rachitiques. Dans la neige je laissais l’empreinte de mes pas, terrifiant les enfants en chaperon rouge.
Quand j’étais un cerf, je portais sur ma tête l’emblème de la forêt et conscient de ma noblesse, je parcourais en bonds majestueux les clairières et les halliers.
Quand j’étais un sanglier, je parcourais l’Ardenne en fouinant de mon groin les faînes et les glands. Quand on lâchait sur moi des meutes de chiens, ceux-ci ne me rattrapaient jamais.
Aujourd’hui je suis un homme. Je ne peux ni voler dans les airs ni courir par les plaines. Je n’ai ni la force du loup ni l’agilité de l’écureuil. C’est à peine je parviens à suivre mon chien dans la forêt, quand celui-ci a senti la trace d’un sanglier.
Alors je reste là, méditant sur mon sort, et j’appelle réflexion ce qui n’est que rumination et attente de la mort.
00:17 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature
21/02/2017
"ici et ailleurs"
Il est arrivé aujourd’hui !
Je veux parler de mon nouveau livre publié aux éditions Chloé des Lys…
Après un roman (« Obscurité ») et un recueil de poésie (« Le temps de l’errance »), c’est maintenant un recueil de nouvelles (ou plus exactement d’histoires courtes) que je vous propose. Celles-ci se déroulent en Afrique, en Amérique du sud ou en Europe. De quoi se dépayser.
Pour le commander, il faudra attendre quelques mois encore, le temps qu’il soit référencé et repris dans le catalogue de l’éditeur.
Le prix cette fois sera très démocratique : 13 euros en librairie pour 293 pages.
J’en reparlerai ultérieurement.
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20/02/2017
Renouveau
Seule et obstinée elle a trouvé son chemin…
Tandis que nous rêvions au coin du feu
Aux temps anciens
De notre jeunesse évanouie,
Elle, elle a percé la couche glacée
Et s’est épanouie, radieuse, dans la blancheur du paysage.
Le matin, à l’aube, on ne voyait qu’elle,
Verte tige obstinée et confiante,
Qui ne savait pas que l’hiver encore
Avait de beaux jours devant lui.
Insouciante et belle
Comme une fille au printemps,
Elle continua de croître malgré le vent du nord.
Bientôt, deux bourgeons troublants
Vinrent couronner sa silhouette svelte et fine.
Encore un jour et elle atteignit sa pleine maturité,
Incroyablement belle,
Attirante et attendrissante comme une femme.
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature