Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/03/2014

Ukraine

Que dire de la crise ukrainienne ? Pas grand-chose, si  ce n’est rappeler que nos dirigeants ne manquent pas d’audace quand ils osent accuser la Russie de non-respect des traités internationaux et d’invasion militaire. Ce serait oublier qu’eux-mêmes ont renversé le régime libyen et tué son dirigeant en outrepassant largement le mandat que l’ONU (institution toute inféodée à Washington soit dit en passant) leur avait accordé.  Ce serait oublier également qu’ils étaient derrière les printemps arabes pour mettre les Frères musulmans au pouvoir (Egypte et dans une moindre mesure Tunisie). Quant à la Syrie, mieux vaut ne pas en parler, ils l’ont déstabilisée en finançant et en armant des djihadistes sanguinaires qui se moquaient des droits de l’homme autant que leurs commanditaires occidentaux. En Ukraine, donc, on a revécu le même scénario : injecter des millions de dollars à des opposants locaux  pendant quelques années, tout en ayant soin de bien choisir ces opposants. En effet, ce qui compte, ce n’est pas leur respect de la démocratie, mais leur capacité militaire à renverser le pouvoir en place, dont le crime principal est évidemment aux yeux de l’Occident de ne pas être néo-libéral. C’est ainsi qu’on a vu des néo-nazis renverser un président démocratiquement élu qui, s’il était assurément corrompu, ne l’était sans doute pas beaucoup plus que ses devanciers issus de la « révolution orange », qui eux avaient pillé les restes d’un Etat en déliquescence pour asseoir leur fortune personnelle.

Bref, l’Occident est donc allé chatouiller le vieil ours russe dans sa zone d’influence, sans mettre un de ses militaires dans le pays, mais en agissant en sous-main de manière très efficace. Alors se scandaliser aujourd’hui  quand on voit l’ours sortir de sa tanière et venir défendre une partie de son gâteau,  c’est tout de même un peu curieux. D’autant plus qu’en Ukraine, la langue russe (comme la langue hongroise) viennent de perdre leur statut de langue officielle.

Bref, à trop vouloir jouer aux apprentis sorciers, nos chers dirigeants vont finir par nous mettre une bonne guerre sur le dos. C’est peut-être ce qu’ils cherchent, d’ailleurs, car le Capital, qui ne fonctionne bien qu’en période de croissance, a périodiquement besoin de ces guerres pour continuer à enrichir les quelque milliers de personnes qui en sont finalement les seules bénéficiaires.  

 

Photo Genya Savilov. AFP

ukraine

Commentaires

Les contreparties à l'aide du FMI et de l'Europe seraient catastrophiques pour un pays dans lequel 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté : privatisations, réduction des aides pour le prix du gaz accordées aux particuliers et aux entreprises, coupes budgétaires qui pourraient conduire à l'impossibilité de payer fonctionnaires et retraites.

Les Américains qui se veulent maîtres de la planète en pillant toutes les richesses doivent aujourd'hui compter avec l'émergence de puissances comme la Chine et le retour sur la scène mondiale de la Russie (qui n'est pas l'URSS).

Écrit par : Michèle | 03/03/2014

La France à genoux devant l'Otan et les UE, la France hypocrite, basse, vulgaire dans ses ambitions... J'en ai le souffle coupé.
Je hais ce Président mollasse !

Écrit par : Bertrand | 03/03/2014

@ Michèle : le bon FMI, qui vient toujours au secours des populations pauvres. D'un côté on a obligé nos pays à emprunter auprès des banques (depuis Pompidou et Giscard) et on nous reproche notre dette (alors que les banques vivent des intérêts que nous leur payons avec nos impôts) et de l'autre le FMI s'arrange pour endetter les pays pauvres jusqu'au cou. D'ailleurs un pays qui s'en sort (Libye ou Syrie) est un mauvais pays. Le critère n'est pas le bien être de la population, mais le fait de permettre aux banques de s'enrichir.

@ Bertrand : revenir dans l'Otan était une grave erreur. Nous voilà les valets des USA qui travaillent pour Israël.

Écrit par : Feuilly | 04/03/2014

Quelle belle analyse qui rejoint ce que je pense aussi !
L'ingérence est un fléau plus fort que les grandes épidémies et les champions de l'ingérence jamais ne se remettent en question, an nom d'une pseudo-religion de la vérité absolue ou de leur droit de savoir ce qui est bon pour les autres, mais derrière tout cela, il y a tant d'intérêts matériels qui excusent de fomenter les pires choses. Nous les européens n'avons juste rien à dire...

Écrit par : saravati | 04/03/2014

@ saravati : oui, nous sommes toujours les bons et les autres les méchants. Si au moins nos dirigeants avaient le courage d'avouer leurs intentions, mais ils nous mentent sans arrêt avec leurs beaux mots de démocratie et de liberté, car ils nous prennent pour des sots.

Écrit par : Feuilly | 04/03/2014

"[...] car ils nous prennent pour des sots."

J'ose croire que tu uses là d'un doux euphémisme:))

Écrit par : Bertrand | 05/03/2014

@ Bertrand : un euphémisme, oui :(( Au fait, qui va payer le milliard et demi que l'UE s'apprête à donner à l'Ukraine ?

Écrit par : Feuilly | 05/03/2014

A mon avis, ni Hollande, ni Fabius. Ils vont fouiller dans les poches du peuple

Écrit par : Bertrand | 06/03/2014

Les commentaires sont fermés.