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27/10/2013

Souvenir pieux

Je suis retourné, seul, dans la collégiale que nous avions visitée ensemble,

Au temps de notre amour.

La nef m’a paru vide, terriblement vide.

Les grandes colonnes de pierre nue montant vers le ciel

M’ont semblé démesurées, froides, et inhumaines.

Ce jour-là, le soleil n’éclairait pas les vitraux, qui restèrent obstinément muets,

Ne délivrant aucun message, ne communiquant aucune poésie.

Les grandes peintures murales étaient ternes

Et aucune bougie ne brûlait dans la petite chapelle latérale que tu avais tant aimée.

Même le chœur était fermé et des portes de bois ouvragé en interdisaient l’accès.

Dans le grand silence, mes pas résonnèrent longtemps sur les dalles noires et inégales,

Tandis que je cherchais en vain l’écho de ton propre pas, 

Qui n’existait plus que dans ma mémoire.  

Littérature

21:29 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (57) | Tags : littérature

Commentaires

Un chœur fermé mais l' autre grand ouvert
Tout est possible alors.. :)

Écrit par : agnès | 28/10/2013

@ Agnès : un coeur grand ouvert, sans doute, mais un coeur solitaire, dit le poème.

Écrit par : Feuilly | 28/10/2013

Ah ! Oui ! ... Et je me suis demandé de quelle collégiale il s'agissait ... Sinon, j'aime bien ...

Écrit par : MarieFrançoise | 29/10/2013

Je ne sais plus, c'est une photo d'Internet.

Écrit par : Feuilly | 30/10/2013

Souvenir pieux... comme vœu pieux... ou épieu dans la gorge...

Écrit par : Michèle | 31/10/2013

@ Michèle : souvenir nostalgique, qui retient du passé les meilleurs moments, pour regretter ensuite qu'ils aient disparu.

Écrit par : Feuilly | 31/10/2013

Je ne suis donc pas la seule à éprouver de la nostalgie d'amours passées ...
Vous savez comme moi à quel point l'évocation du passé peut s'avérer poétique, peut-être un relent de romantisme ?
J'aime cette résonance de choeur et les lieux qui prêtent à la spiritualité.

Écrit par : Saravati | 01/11/2013

Le passé est toujours poétique puisque nous n'en retenons que les bons moments à jamais révolus. Mais les histoires d'amour restent sans doute plus présentes dans notre esprit, car elles nous avaient permis d'être pleinement nous-mêmes, comme jamais nous ne l'avions été.

Écrit par : Feuilly | 02/11/2013

Pourquoi parler des amours passées, c'est toujours au présent qu'on aime. L’Amour n'existe que par ce que nous lui donnons de vivant...

Écrit par : Michèle | 02/11/2013

L'amour est déchirant et épuisant. Ce n'est pas un chemin fleuri. Il forme, nourrit par ce qu'il nous prend ou nous ôte, ce qu'il nous épargne en nous offrant son épreuve. L'amour est paradoxal et étrange. il force à "donner ce qu'on n'a pas", et donner ce qu'on n'a pas est de l'ordre du philosophal, des mutations alchimiques.
Evidemment, la mémoire est toujours là, sur son trône ardent, et n'oublie rien de ce que nous n'arrivons pas à nous souvenir.

Écrit par : cléanthe | 03/11/2013

Et l'écriture porte ces traces bien sûr, elle est faite de ça.

Tes textes Feuilly, et ce commentaire de Cléanthe pour en attester.

Ma question, une agacerie, une bravade, vis-à-vis de moi-même :)

Écrit par : Michèle | 03/11/2013

On aime au présent, mais avec le recul, quand l'amour est déjà terminé, on le revit par la mémoire et on ne retient que ce que l'on a perdu de sublime (car n'étaient-ils pas sublimes, ces deux êtres qui dialoguaient de manière divine ?).

Mais l'amour est déchirant et épuisant, je suis d'accord. Pourtant l'expérience en ces matières ne sert à rien. On recommence toujours.

Écrit par : Feuilly | 03/11/2013

Evidemment on recommence toujours. Abandonner, c'est se dévorer soi-même, de l'intérieur.
Non seulement on recommence toujours, mais IL FAUT recommencer. Quitte à ce que...

Écrit par : cléanthe | 03/11/2013

C'est curieux. Un jour, ma conception de l'amour a changé, ou plutôt, ma perception. Si je me réfère à ma conception intime et personnelle de l'amour, désormais, je lis un roman sentimental ou je regarde un film du même ordre. Cela me fait "fantasmer" et je suis contente.

Et puis, il y a des rencontres qui ne semblent pas romantiques, où il faut s'adapter aux circonstances, aux différences, surtout quand on a des personnalités affirmées, des vies derrière soi, cela semble peu romantique et pourtant, en ajoutant les jours aux jours, on arrive à un an, deux ans, presque cinq...

Ce n'est pas déchirant, mais je reconnais que c'est épuisant. On recommence toujours, parce que la solitude totale (l'isolement sentimental) n'est pas très drôle. On a la paix et la liberté, mais, mais ?

Tout compte fait, j'ai vécu deux sortes d'amour, les unes romantiques, qui ont duré ce que durent les roses (sauf quand il y a un enfant...) et les autres, dont je me demande finalement si ce n'est pas davantage l'amour. Même si cela me semble dénué de romantisme... (Je me comprends !!!)

Écrit par : MarieFrançoise | 03/11/2013

Se souvenir des meilleurs moments, ça peut être aussi le signe d'une volonté positive. On sait que ça a fini (peut-être mal, très mal), mais c'est mieux de retenir le bon côté des choses... Ou de le revoir - aussi. Ca peut être aussi une forme de réconciliation -non avec l'autre- mais avec soi-même. Il en est de l'amour avec un grand A comme de certaines périodes de la vie. Tout n'était pas négatif - ou tout n'était pas rose bonbon...

Écrit par : MarieFrançoise | 04/11/2013

Je me demande d'ailleurs si je n'éprouve pas la nostalgie d'amours passées quand tout simplement, j'éprouve encore de l'amour pour certaines de ces personnes...

Écrit par : MarieFrançoise | 04/11/2013

Beaucoup de questionnements, Marie-Françoise :)) Seules amours non romantiques seraient appelées à durer alors ?

Écrit par : Feuilly | 04/11/2013

Il n'y a pas d'amour heureux, c'est connu. Mais alors ???

Écrit par : cléanthe | 05/11/2013

Mais alors comment faire pour s'en passer ?

Écrit par : Feuilly | 05/11/2013

je n'ai pas de recettes, Feuilly, sinon croyez bien que je ne les garderai pas sur moi. Mais jamais il ne doit être refusé au nom d'une prétendue "expérience". Les crimes contre l'amour se payent toujours chers. On vieillit, on vieillit, on vinaigrise, s'acidifie, on rancoeurise à qui mieux mieux

Alors qu'il nous faut rester frais au cœur de la tragédie.
Bien à vous.

Écrit par : cléanthe | 05/11/2013

L' amour est une blessure, oui. Souvent mort à peine né, soit..

Mais à quel moment se sent-on plus vivant qu' au bord de cette déchirure là ?

Écrit par : agnès | 05/11/2013

" Alors qu'il nous faut rester frais au cœur de la tragédie. "

Ah ça j'adore ! :)

Écrit par : Michèle | 05/11/2013

La réponse est donnée par Agnès : on recherche l'amour pour se sentir plus vivant. Tout le reste semble terne. Mais pourquoi, justement ? Pourquoi ce besoin de contact privilégié avec un autre être humain comme si nous ne pouvions nous suffire à nous-mêmes, comme si nous étions fondamentalement et irrémédiablement incomplets ?

Écrit par : Feuilly | 06/11/2013

Ah ça, si un Lacanien passe par là... :)

Écrit par : michèle | 06/11/2013

Incomplétude est notre lot. Faut voir le mythe de l'amour chez Aristophane (c'est dans le Banquet de Platon, dialogue sur l'amour) : les Androgynes recherchent leur moitié perdue (si je me souviens bien...-). Toute société n'est pas une simple juxtaposition d'individu, indivis, ce qu fait sens pour lui, c'est la Relation. Eros est enfant de penia (le manque) et de poros (l'expédient). Le désir se fonde sur un manque fondamental, et recherche ce qu'il n'a pas. Pour rejoindre Michèle et son Lacanien passant...-)

Écrit par : cléanthe | 06/11/2013

@Michèle
frais, Michèle, frais comme un gardon au milieu du courant-)

Écrit par : cléanthe | 06/11/2013

Le désir se fonde sur le manque, oui. Encore un coup de la nature, qui nous conditionne pour être insatisfaits de notre sort, afin que nous partions à la recherche de l'âme soeur. Mais tandis que nous ne pensons qu'à l'Amour, elle pense, elle, plus prosaïquement à la perpétuation de l'espèce.

Écrit par : Feuilly | 06/11/2013

En tout cas voilà un petit poème très personnel, qui se fonde sur des événements vécus, et qui a déclenché un nombre de commentaires vraiment inhabituels sur ce site. Il faut croire que le thème de l'amour intéresse tout le monde.

Écrit par : Feuilly | 06/11/2013

Laissons la nature pensez ce qu'elle veut -)) Comme nous en faisons partie...
Quant à l' amour, il est vaste, multiforme, composite, évanescent, et et et...Il est là où il n'est pas et n'est pas là où il est. Par exemple, communiquer, ou tenter de le faire comme dans ces commentaires, c'est aussi une forme d'amour. C'est certain.

Écrit par : cléanthe | 06/11/2013

Impossible, cher Feuilly, que l'esprit poète qui nous habite ne suive pas le fil à la fois tellement visible - dans le vocabulaire descriptif - et pourtant absolument non-dit, de l'absence de Dieu.
De même son pas, dans votre mémoire cependant, résonne ? (qui réconcilie les amours défuntes et la joie de savoir ce qu'est l'amour)

Écrit par : Isabelle | 07/11/2013

@ Isabelle : absence de Dieu, assurément. Tout est vide dans cette église, dont le décor permet cependant de « sacraliser » la relation amoureuse, de lui donner une dimension supplémentaire. C’est cependant l’amoureuse perdue que cherche le narrateur et non Dieu, le son de ses propres pas sur les dalles rendant plus cruelle encore l’absence de l’aimée.

Écrit par : Feuilly | 07/11/2013

Se peut-il que la maison de Dieu sacralise la relation amoureuse et cependant qu'en cherchant l'amoureuse perdue, le pas de Dieu ne résonne pas non plus dans la mémoire ?
La maison de Dieu, simple décor, vraiment ?

Écrit par : Isabelle | 07/11/2013

Vous savez, Isabelle, que je suis athée, je ne l'ai jamais caché. Les pas de Dieu résonneraient-ils effectivement dans cette église que seul quelqu'un qui le cherche vraiment pourrait les entendre.
Cependant, il est vrai que je me qualifie souvent d'athée mystique, ce qui veut dire que si ma raison m'interdit de croire, mon tempérament un peu poétique me rend très sensible au mystère et au sacré. J'aime donc les vieilles églises, un peu pour leur architecture et beaucoup pour leur silence et leur obscurité (si elles sont romanes). Ce sont des lieux qui invitent au recueillement. Je ne veux pas dire par-là la recherche de Dieu, mais quand même une manière d'entrer en communion avec ceux qui ont bâti ces églises et qui se sont interrogés sur l'origine du monde et le sens de notre vie ici. Je perçois dans ces églises le questionnement de l"humanité devant l'existence du monde. Mon sentiment serait le même dans les grottes de Lascaux devant les peintures rupestres (pour prendre un exemple qui vous est géographiquement proche). La grotte, comme l'église, est un lieu fermé et silencieux où l'homme peut laisser de côté ses activités habituelles pour s'interroger sur lui-même et sur le mystère de la création.

Ceci étant dit, tout poème est polysémique et si un croyant ou quelqu'un qui cherche Dieu voit dans mes mots une recherche mystique, pourquoi pas ? Le texte une fois écrit n'appartient plus à celui qui l'a écrit, mais à celui qui le lit. Le lecteur, avec son passé, ses expériences et son ressenti contribue à faire vivre le texte.

Écrit par : Feuilly | 07/11/2013

(espèce de structuraliste, va... :))

Écrit par : Isabelle | 08/11/2013

La spiritualité n'est pas consubstantielle à l'idée de dieu ni a fortiori de religion.

Elle est, d'un point de vue philosophique, affaire d'esprit, d'intériorité.

Le besoin, chaque fois, de repréciser, tant la confiscation de ce concept par la religion est agaçante :)

Écrit par : Michèle | 08/11/2013

@ voilà, Michèle a dit en une phrase ce que je tentais de dire :))

Écrit par : Feuilly | 08/11/2013

Votre réponse à ma question cachée sur l'envers de ma propre question est on ne peut plus satisfaisante, et belle ; c'est peut-être ce que je chatouillais dans vos mots, cette explicitation, car en matière littéraire, on ne peut pas tout à fait faire comme si : "comme si" les mots n'étaient pas connotés, "comme si" une église n'était pas consacrée par le catholicisme, un lieu par une religion.Aucune confiscation sous-jacente dans mon esprit (@Michèle, sachant que la petite frange dévote ou extrémiste du catholicisme ne devrait pas occulter l'ouverture des chrétiens de cœur), une sorte d'œcuménisme au contraire, ce par quoi les êtres humains sauraient enfin être frères : spirituellement

Écrit par : Isabelle | 08/11/2013

Comme ces commentaires créent une indéfinissable chaîne où parfois j’aimerais m’accrocher.
Mais je manipule mal les concepts philosophiques et dans ce que je lis, j’essaie de garder mon libre-arbitre sans embrasser les pensées reconnues comme vivifiantes.
Oui, dans l’amour, il y a une forme de spiritualité qui perdure quand le charnel a cessé d’attirer. Parce que nous avons besoin de positif pour continuer à avancer et le positif c’est un partage qui même s’il relève du passé continue à habiter le présent de celui qui n’oublie pas.
Peut-être que l’amour comme tel n’existe pas, mais l’amour de l’amour oui.
Tiré d’un film japonais, cette poésie :
"Il semblerait que la vie soit construite de telle manière
Que nul ne peut la remplir tout seul
La vie nourrit en soi une absence propre que nul autre ne peut combler.
Le monde est peut-être la somme de ces autres."

Au fond, nous cherchons simplement à retrouver notre unité, à imaginer que nous ne pouvons nous suppléer à nous-mêmes…

Écrit par : saravati | 08/11/2013

La spiritualité est esprit et chair, terre et ciel, entre deux. Son domaine-monde.
La spiritualité n'a rien de céleste ni de purement terrestre. Elle est un nuage mêlé à l'humus.
C'est pourquoi la spiritualité a le parfum des soirs d'automne. Grise et lumineuse.
Si on veut, bien sûr.

Écrit par : cléanthe | 08/11/2013

@ Isabelle : mais si la collégiale visitée avait d’abord été, pour les deux amoureux, une manière de se trouver et de comprendre leurs goûts communs pour les vielles pierres (sacrées ou non) ? Y revenir seul par la suite, c’est se mettre dans la position de Lamartine devant son lac, quand l’être cher a disparu. Relisez le Lac et vous verrez que le poète en veut à la création toute entière, justement, de lui avoir ravi celle qu’il aimait. Dans le cas qui nous occupe, le narrateur me semble surtout désolé de se retrouver seul et ne cherche pas vraiment en Dieu une consolation.

@ Saravati : ne faites pas de complexes devant les philosophes et leurs concepts. Toute leur théorie ne sert souvent qu’à les rassurer eux-mêmes en essayant de trouver une sorte de logique dans notre monde incohérent. Le libre-arbitre est donc sans doute ce qu’il y a de mieux. Quant au véritable amour, peut-être commence-t-il vraiment quand l’attirance physique est dépassée. Qui sait ?

@ Cléanthe : la spiritualité comme mélange de terrestre et de céleste, oui. Une manière pour l’homme de dépasser la contingence de sa vie pour accéder à une autre dimension de son être.

Écrit par : Feuilly | 08/11/2013

Liberté de pensée, liberté d'opinion plutôt que pensée unique et délit d'opinion. Rien ni personne ne peut avoir le monopole de quoi que ce soit.

"L'église consacrée par le catholicisme", oui Isabelle, bien sûr.
D'ailleurs, l'adhésion du pouvoir civil acquise avec Constantin, c'est le monopole du sacré que voudront les dirigeants de l’Église qui donneront au christianisme l'ambition d'être "katholikos", c'est-à-dire "universel" : il n'existe qu'une seule vérité, une seule voie de salut, et tous les humains doivent les adopter.
Ça, c'est pour la religion. Toutes les religions. Le christianisme n'est que l'un des nombreux chapitres de l'histoire religieuse de l'humanité. Il n'est pas le plus long ; hébraïsme et bouddhisme ont quelques siècles d'avance et le culte d'Isis et Osiris a duré trois millénaires.

Pour moi, une église est un lieu culturel. Et je me régale de la fréquentation, pas aussi assidue que je voudrais car hélas aujourd'hui les églises sont fermées à clé, des églises à retable Baroque de mon département. Colonnes salomoniques, baldaquins, gloires, envolées d'angelots... L'art de l'illusion et du mouvement...

Écrit par : Michèle | 09/11/2013

Je n'ai rien du catho, et je vis dans une délicieuse région remarquablement laïc et athée où l'on nous fait croire, Ô fond de commerce civil, que la citoyenneté est la plus belle chose qui puisse nous arriver.. Dans cette merveilleuse région, Michèle, il n'y a qu'une voie du salut : les rapports de connivences entre les Bien Pensant du Libre-Arbitre. La laïcité a expédié la transcendance a emprunté tout le reste.
Car l'église, "si elle voit dans cette fusion une liquidation séculière, une banqueroute de la foi, le krach des valeurs ecclésiastiques, le remplacement déshonorant et méprisable du vicaire capitulaire par un administrateur de biens publics, admet néanmoins cette capitulation du Chapitre comme un moment douloureux de la pastorale : est-ce donc compromettre vraiment le verbe œcuménique que d’en déposséder l’autel pour le déposer entre les mains du profane ? Est-ce consommé la débâcle de l’Oint que d’en faire porter la voix par le chapelain mondain quand ce dernier accordait aux âmes désolées et solitaires son substitut laïcisé ? La source plonge maintenant sous terre et ne reste plus à vue qu’un fruit certes dégénéré et souillé mais dont les sucs, parce qu’émanant par dérivation de la Substance pure, alimente la nouvelle et tolérable physionomie du Sauveur. La configuration de la Rédemption, sa forme, et non sa matière, était déplacée au cours d’un transport qui, n’ayant plus rien de divin, temporalisait l’extase."
Ni Dieu, Ni Maitre et le dernier homme est pire encore que le prêtre dont il n'y que l'ombre perfide et cachée.

Écrit par : cléanthe | 09/11/2013

J'ai laissé pas mal de coquilles dans mon précédent post. J'en suis désolé. Je suis parfaitement athée, mais nous sommes beaucoup à subir les Foudres d'une laïcité bien pensante que j'abhorre, peut-être parce qu'elle serait censée défendre certaines valeurs qui peuvent m'animer. Mille excuses, si ce sujet m'énerve parfois considérablement.

Écrit par : cléanthe | 09/11/2013

Dans ce monde que vous décrivez Cléanthe, c'est la gloire personnelle, les chefs de meutes, les élus de tout poil, qui sont érigés en valeur.
Garder son libre arbitre, dont parle Saravati, c'est ne laisser opérer aucune séduction. De quelque ordre soit-elle. Chacun est assez grand pour se diriger.
Reste une bataille non des moindres : œuvrer pour que le plus grand nombre sinon chacun ait un gîte, un couvert, une ouverture au monde. On en est bien loin et ça ne dérange apparemment pas beaucoup de monde. Alors les hommes tous frères, ça me fait doucement rigoler...

Écrit par : Michèle | 09/11/2013

Je suis bien d'accord avec vous, Michèle et j'ai en face de moi, tous les jours, cette misère matérielle et intellectuelle. Le problème - et vous avez raison lorsque vous parlez de chefs de meute (je parlerai aussi de mâles dominants ou de cerveaux reptiliens), c'est qu'ils ont pignons sur rue et sont bénis, c'est le mot, pour ceux-là même qu'ils oppriment. L'aliénation comme la privatisation publique est immense, intense et mortifère.

Quant aux outils de séductions, ils ont à notre époque pris une force sans égale dans l'histoire humaine. Je ne vous ferais pas l'injure de vous les décrire, vous les connaissez aussi bien que moi. Loin, bien loin des Lumières, je ne sais pas trop si nous sommes encore dans cet âge de la "Majorité", dans cet âge de confiance de la conduite autonome de l'être humain. J'ai bien l'impression que nous entrons dans une période d'infantilisation généralisée, de stupiditisation décervelée, avec des Chaires de vérité qui ne disent pas leur nom, dans des sociétés comme collections d'individus qui n'ont plus rien de singuliers.
Je déteste mon époque. Mais j'arrive encore à trouver du sens.
Question de survie. Même si je suis d'une faiblesse infinie.

Écrit par : cléanthe | 09/11/2013

Encore un mot, pour "les hommes tous frères", on retrouve ce thème aussi bien dans les religions que dans les laïcités. Moi, je préfère "les hommes tous soeurs"-)

Écrit par : cléanthe | 09/11/2013

Moi aussi Cléanthe. Et pareil pour les mâl(e)s dominants. Un mâle des maux. Frères et Sœurs :)))

Écrit par : Michèle | 09/11/2013

Je comprends la réaction un peu viscérale de Michèle et l‘approuve, mais Cléanthe fait bien, en effet, de rappeler que certains tenants de la laïcité peuvent être aussi sectaires que leurs prédécesseurs religieux. On peut regretter en tout cas que notre société, qui après avoir rejeté la religion, se voulait essentiellement rationnelle, ne nous ait finalement proposé que le commerce, l’argent et l’échange des marchandises comme seul idéal. Car derrière cela, il y a l’égoïsme fondamental, la quête de la richesse, le mépris des autres et le rejet de la culture. Bref, on tourne le dos à la beauté, à l’intériorité et au sacré (au sens où je l’entends)

Écrit par : Feuilly | 09/11/2013

@ Michèle,

Je n'ai pas de rejet viscéral des religions quelles qu'elles soient, je les observe à l'époque qui les ont vues naître, croître, prendre assise et ainsi embarquer avec elles, pour le meilleur, pour le pire et si souvent aussi, le moins mal possible, les populations qui étaient partie prenante.
J’essaie de comprendre comment l’humanité s’est éveillée à la spiritualité ; ou bien a-t-elle été naturellement saisie de spiritualité ? Ou bien : nos ancêtres primitifs avaient-ils eu vraiment si tôt le dessein d’asservir leurs contemporains par le biais d’une religion ?!
Comment l’humanité s’est débrouillée avec ses problèmes éternels d’une génération à l’autre, et au milieu de ce merdier, pourquoi la religion plutôt que rien ?
Bâtir culture, civilisation et transmettre.
Pouvoir, géopolitique, vie ou survie des peuples qui se sentent unis par certaines valeurs communes, dont un Dieu, des Dieux ou des textes sacrés qui proposent une voie.
Civilisations, les défaire ; les intégrer ; laisser des traces, comme ces décors ou ces écrins à notre spiritualité. L'Art, l'expression de nous.

Tous des crétins ces ancêtres pétris de « religion » ?
Notre spiritualité aujourd’hui est l’enfant de quel cheminement à travers nous ?

La petite oligarchie mondiale qui se fout bien de donner à manger, un toit et une ouverture au monde au plus grand nombre, vous comptez lui expliquer comment qu’elle doit tenir compte de ses contemporains ? à coup de pompe dans le derrière ou par une petite révolution culturelle ?

Vous écrivez : "Chacun est assez grand pour se diriger." En Utopie peut-être ?

Mes petits dieux personnels ? Armel Guerne et JC Michéa.

"Les hommes enfin frères spirituellement", c'était de ma part une ironie teintée de paradoxale misanthropie.

Écrit par : Isabelle | 11/11/2013

L'oligarchie mondiale dont vous parlez Isabelle, existe parce que les pouvoirs politiques permettent que le fric prolifère et échappe aux règles communes.
J'essaie d'être active à mon échelle, et de ne rien lâcher de mes convictions, politiquement, syndicalement et dans le domaine associatif. Je crois au pouvoir de la littérature :)

Quant aux religions, je ne m'étendrai pas sur les massacres qu'elles ont perpétrés, comme le font tous les totalitarismes. La soif de pouvoir, de gloire et de fric est consubstantielle à l'homme. Pas grande illusion donc, mais le désir, parce que c'est la moindre des choses, de faire quelque chose de ma vie.

Ajouter que dans le fil des commentaires, il y a un certain plaisir à réagir à tel ou tel mot, et je ne pense pas m'être tout du long adressée à vous. Il y a bien sûr des expressions chargées d'histoire qui réveillent des images, celle des hommes tous frères en est une.

Écrit par : Michèle | 11/11/2013

Michèle,
non, pas tout du long, mais en bonne partie.
Je répondais moins à tel ou tel mot, qu'à vos idées.

Écrit par : Isabelle | 12/11/2013

Bon, bon, les filles... Au départ on avait un poème d'amour, avec un narrateur nostalgique qui se promenait dans une église… Nous voilà maintenant dans les commentaires en pleine guerre de religion.

Écrit par : Feuilly | 12/11/2013

Guerre de religion (!) Comme vous y allez cher ami :) Reconnais quand même que tout est parti d'une église :)

La difficulté c'est que je ne connais pas Isabelle, n'ai donc pas la possibilité de décrypter ce qu'elle dit, et c'est pareil pour elle à mon propos.

Je viens de relire mes commentaires pour vérifier quels points s'adressaient précisément à Isabelle. Il y a la notion de spiritualité, et puis il y a "l'église consacrée par le catholicisme".
Pour le reste mon propos continuait surtout pour mon bonnet. Cette sorte d'élucidation que les mots nous aident à faire le plus souvent pour nous-même.

Écrit par : Michèle | 12/11/2013

Voilà, quelle idée aussi de ma part d'emmener cette amoureuse dans une collégiale ! L'erreur première est là :))))

Écrit par : Feuilly | 12/11/2013

Ben oui, ami Feuilly (!) Quoique.... Comme ce sont de hauts lieux du massacre de la vie et de la sensualité par l'endoctrinement dit spirituel ( mais qui n'a de spirituel que l'asservissement de l'esprit par le dogme) s'aller aimer dans une collégiale est on ne peut plus subversif (!)

Écrit par : Bertrand | 13/11/2013

Et aussi, ton titre : souvenir au pieu (!)

Écrit par : Bertrand | 13/11/2013

S'aimer dans une collégiale? Si cela vient après un moment de partage des corps et des âmes, pourquoi pas? C'est une autre manière de se rencontrer, du côté de l'art et de l'histoire culturelle.

Écrit par : Feuilly | 13/11/2013

Les commentaires sont fermés.