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12/04/2010

Obscurité (19)

 

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08:30 Publié dans Prose | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : littérature

Commentaires

Chaque jour devrait être important . Cette importance est proportionnelle à la valeur que l'on accorde à label vie non?
Ce n'est donc pas très grave si tous les jours ne sont pas déterminants pour l'avenir, puisqu'ils sont tout de même importants?
En tous cas les jours dans toute cette histoire ne manquent pas d'intensité , je reste donc à l'affut ...

Écrit par : ellesurlalune | 12/04/2010

Vivre intensément chaque jour! La vie authentique.
Mais quoi? Des sangliers! Non, c'est trop. Et c'est parfaitement vrai. Bravo!

Écrit par : Natacha | 12/04/2010

@ ellesurlalune : "les jours dans toute cette histoire ne manquent pas d'intensité". Absolument. Cette errance semble donner un sens à leur vie, ne serait-ce que par le nombre d'aventures qu'ils vivent.

@ Natacha : oui, les sangliers... Rien d'étonnant cependant dans cette région. Du réel vraisemblable, donc.

Écrit par : Feuilly | 12/04/2010

J'espère que tu veux dire " de la fiction vraisemblable", gros malin !

Écrit par : Bertrand | 13/04/2010

Nous avions déjà remarqué la conduite sportive de cette mère (ancienne pilote de course peut-être ?) : elle démarrait sur les chapeaux de roues au moment de la fuite, elle roulait à toutes berzingues à la recherche de la maison de sa copine et là... le sanglier.

Au fond, "réel vraisemblable", ce pourrait être par opposition à "réel merveilleux", car ce sanglier aurait pu être celui de Calydon, enfanté par la laie de Crommyon, selon Strabon. Ce même Strabon dont tu nous parles si magnifiquement, Bertrand, dans ton dernier livre "Géographiques".

Écrit par : Michèle | 13/04/2010

J'aurais dû pour signaler que c'était sur un ton amusé, faire suivre mon commentaire de hi hi. Alors je le fais hi hi.

Écrit par : Michèle bis | 13/04/2010

Non, du réel vraisemblable. Diderot a expliqué que dans une fiction les événements racontés doivent être vraisemblables, sinon c’est du merveilleux. Parfois, le réel, bien que réel, n’est pas vraisemblable (était-il vraisemblable que toute l’élite polonaise disparaisse dans un accident d’avion ? Non. Si un romancier racontait cela, on dirait qu’il exagère, que son intrigue ne tient pas la route, que c’est « trop » comme dit Natacha). Par contre je peux raconter des choses vraisemblables même si elles sont fausses. Cela passera parce que cela semble crédible.

« Le conteur se propose de vous tromper; il est assis su coin de votre âtre; il a pour objet la vérité rigoureuse; il veut être cru; il veut intéresser, toucher, entraîner, émouvoir, faire frissonner la peau et couler les larmes. [...] Pour créer l'illusion, il parsèmera son récit de petites circonstances si liées à la chose, de traits si simples, si naturels, et toutefois si difficiles à imaginer que vous serez forcé de vous dire en vous-même : ma foi, cela est vrai; on n'invente pas ces choses-là. »

Diderot, "Les Deux Amis de Bourbonne"

Écrit par : Feuilly | 13/04/2010

Ah, effectivement ! Qui semble vrai....Et parfois, comme on dit, le réel dépasse la fiction..Il n'est pas vraisemblable, il n'en est pas moins vrai, donc gare aux victimes des apparences !
Mais tu sais, un réel réel, vraiment réel, est-ce digne d'être raconté, sinon avec la poésie qui le transcende ? Je ne suis pas certain de cette abusive dichotomie entre merveilleux et réel. Pas certain du tout....
Il y a aussi des réels merveilleux. Pas souvent, enfin je veux dire pas longtemps, souvent, ça dépend de plein de choses, hein ? Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!
Fait plaisir de voir surgir ici le vieux Strabon, même déguisé en sanglier...

Écrit par : bertrand | 13/04/2010

un réel réel, vraiment réel, est-ce digne d'être raconté?

Un peintre qui ferait un tableau tellement parfait qu'il ressemblerait à une photographie ne serait pas un bon peintre.

Écrit par : Feuilly | 13/04/2010

Pourtant...J'ai été impressionné, il y a quelques années, par un tableau, peu connu, je ne sais même plus de qui. Un grand tableau au musée d'Orsay...
Deux boeufs au labour et ce qui m'a impressionné c'est le réalisme des yeux des deux boeufs..Parce que c'était avant la photographie et que ça en avait l'exacte précision...La reproduction parfaite.
C'était quand même un grand peintre, celui-là, dont je ne sais plus le nom..
Si quelqu'un passe par là et a vu ce tableau...

Écrit par : Bertrand | 13/04/2010

Oui, c'est cela.

Écrit par : Feuilly | 13/04/2010

Je me permets de citer ceci que je viens de lire dans "Magnus" (Albin Michel, 2005) de Sylvie Germain :

Que sait-on de ce qui a lieu dans la nuit du réel ? L'imaginaire est l'amant nocturne de la réalité.

Écrit par : Michèle | 14/04/2010

Voilà qui est bien dit, Michèle.
Et puis le réel, nous ne le percevons que par nos yeux forcément subjectifs. Je veux dire que nous voyons chacun un aspect différent de la même réalité. C'est au point qu'on pourrait se demander comment nous parvenons quand même à nous comprendre un peu.

Écrit par : Feuilly | 14/04/2010

Ce Strabon sanglier sera évité.
(maxime de la journée)

Écrit par : solko | 14/04/2010

@ Solko : "Ce Strabon sanglier sera évité" Nous verrons, nous verrons, rien n'est décidé encore...

Écrit par : Feuilly | 14/04/2010

Hé, ho, hé, ho, ho, Madame Pambrun ! oh !
Tu aurais pu réunir autour de toi les huit perdants du prix Poitou-Charentes 2009...ça t'aurait fait une belle affiche et on aurait bien rigolé !
Hi ! Hi ! Hi !
ça aurait fait vraisemblable aussi..

Pardon au maitre de céans pour ce commentaire loin de son texte...

Écrit par : Bertrand | 14/04/2010

C'eût été une belle tablée, Bertrand...

Écrit par : Michèle | 14/04/2010

Bien sûr, bien sûr : le narrateur est maître en son royaume.
Considérons cependant qu'un accident serait préjudiciable à ce nouveau personnage qui nous tombe du ciel, un Strabon sanglier (singularis porcis), tout de même, c'est quelque chose ! la mère et les enfants peuvent avoir un accident, c'est regrettable et tous vos lecteurs en seraient bien émus. Certes. Mais ce nouveau personnage, comme surgi d'on ne sait où, si tôt périr, ah ça non !

Écrit par : solko | 15/04/2010

Pour moi ce qui est bien réel, c'est la phobie des lieux supposés peuplés mais qui se trouvent complètement vide : cela m'angoisse terriblement !

Dans le genre, les anciens abattoirs de Lyon (alors qu'ils étaient en ruine bien avant leur rénovation et le fait qu'ils deviennent salle de spectacle) me faisaient tout à fait cet état : on aurait pu mettre un Stradivarius au centre de l'édifice, pour rien au monde je ne serais allée le chercher !!

Écrit par : Cigale | 19/04/2010

@ Solko : vous savez maintenant ce qu'il est advenu du sanglier...

@ Cigale : un Stradivarius, quand même... Allons Cigale, pour l'amour de la musique...

Écrit par : Feuilly | 19/04/2010

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