13/06/2020
Les chevaux arabes
Sous les remparts de Grenade, quand vient la nuit
Et que la lune est pleine,
Entendez-vous le trot des chevaux arabes ?
S’en vont-ils vers la lointaine Syrie, par la route des califes,
Pour rejoindre Damas,
Ou montent-ils la garde dans la torpeur andalouse
Pour défendre les forteresses omeyades ?
Entendez-vous le fracas des sabots
Dans la nuit étoilée de rêves,
Quand le vent soulève le sable ardent en gémissant ?
Est-ce Abd al-Rahman qui s’en revient de Cordoue
Dans son habit d’or,
Suivi par ses guerriers abbassides,
Ou n’est-ce que le vent de la sierra
Qui rend fous les étalons
Quand sur le désert tombe le crépuscule ?
Dans le quartier de l’Albaicin, une femme voilée écoute à sa fenêtre
Les chevaux arabes qui trottent dans la nuit.
Elle rêve au prince des sables sur son alezan
Qui viendrait la ravir et l’emporter dans la nuit.
Dans cette course folle au rythme des sabots
Elle tiendrait la taille de l’homme
Et sous son voile, elle serait déjà nue.
02:12 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : litterature
09/06/2020
Crépuscule
Qui se souvient de la forêt où venaient écrire les adolescents ténébreux ?
Le parfum des pins n’existe plus que dans la mémoire.
Le murmure du vent dans les feuillages a tout emporté
Et les illusions ont fini par s’envoler.
Sur la page blanche de la vie, ils avaient écrit des poèmes d’amour
Mais l’amour lui aussi s’en est allé.
Dans les hautes branches, les oiseaux ont fini par se taire
Tandis que tombe le dernier crépuscule du monde sur la forêt endormie.
C’est au cimetière que dort la belle jeune fille de jadis,
Celle à laquelle il avait tant rêvé.
Reste un ultime poème, qu’il vient déposer sur le marbre froid.
Il dit l’odeur d’un printemps d’autrefois
Et la douceur de la mousse
Où elle lui avait donné sa jeunesse.
01:14 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie