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01/11/2019

Vol automnal

Un papillon évoluait dans le jardin de l’automne.

Il volait, virevoltait,

Perdu dans le temps,

Perdu dans les souvenirs de son été évanoui.

Chenille verte et trottante, il s’était transformé en éclats de couleurs,

En beauté éclatante,

En souffle léger et passager.

Ephémère présence, conscient de son court passage, il s’obstinait à vivre dans la lumière d’un octobre finissant.

Bientôt la froidure l’emporterait vers l’au-delà des papillons.

Que resterait-il alors, de ce vol de couleurs, de cette légèreté soyeuse, de ces battements d’ailes désordonnés ?

Il ne resterait rien, si ce n’est le souvenir d’une beauté colorée et fragile qui un instant a pu égayer notre vie. 

littérature

 

 

 

 

16:02 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : littérature

Commentaires

J'aime les papillons.
Peut-être sont-ce ces métamorphoses qui me fascinent, ou ce cycle infini, accéléré, cette dérisoire vacuité d'existence qui n'a pour but que de prolonger l'espèce d'individu en individu.

Cette exultation finale après la nymphose, ce baroud d'honneur de l'être qui se donne en toute insouciance avant de mourir, ça a quelque chose de tragiquement beau.
Peut-être est-ce cette similitude parfaite, cette métaphore de notre vie de pauvres humains battant des ailes et nous prenant un instant pour le ventre du monde, alors qu'un coup de vent nous met à terre comme des fétus.
Une vie entière à aimer, à construire, à rêver et en un instant tout peut s'écrouler. Toujours. A chaque instant.
Et ce soir, plus que jamais, en lisant votre texte, je me sens papillon. Un papillon qui aurait conscience que sa vie si précieuse ne tient qu'à une tige d'herbe jaune et tremblante. Et à un peu de poudre d'or sur ses ailes.

Écrit par : celestine | 01/11/2019

Voilà, chère Célestine, exactement ce que je voulais exprimer. La chenille qui devient un merveilleux papillon, de toute beauté, et qui vole, insouciant, sans se rendre compte que l'hiver et la mort sont à sa porte.
Oui, nous aimons les papillons parce qu'ils nous ressemblent par leur côté éphémère.

Saviez que certains papillons émigrent comme les oiseaux ?

https://www.rtbf.be/emission/le-jardin-extraordinaire/detail_pourquoi-les-papillons-migrent-ils?id=10211280

Écrit par : Feuilly | 01/11/2019

Eh bien non, je ne savais pas...
Et merci pour cette information capitale.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆

Écrit par : celestine | 01/11/2019

Pour se rendre dans le sud de l'Espagne, ils suivent la côte Atlantique ou la vallée du Rhône et les bords de la Méditerranée.

Ca me fait penser au roman de Garcia Marquez, "l'amour au temps du choléra" (que je vous conseille vivement si vous ne l'avez pas lu). Les deux amoureux ne descendent plus jamais du bateau qui fait la navette entre deux points et ils traversent des nuages de papillons.

Écrit par : Feuilly | 01/11/2019

J'aime beaucoup l'idée...
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆

Écrit par : celestine | 02/11/2019

"Ce n'est donc pas une absence,
l'ouverture de la fenêtre ou de la fosse devant le ciel. Ce n'est
pas une absence, le galop du cheval,
le remplacement des fleurs fanées par des fleurs fraîches
dans le verre,
avec de l'eau fraîche, le lavage du verre et le geste qui suc-
cède à un autre - quel péché ? -
tout va d'une manière cyclique, toutes les choses
reviennent,
à un niveau plus élevé, nous les retrouvons."
(Ritsos, Quand vient l'Étranger)

Écrit par : Michèle | 25/12/2019

@Michèle : une conception cyclique du temps ?

Écrit par : Feuilly | 25/12/2019

Une sorte de spirale...
En tout cas , si la littérature ne nous accorde aucun passage vers l'au-delà, encore moins le moyen d'en faire revenir ceux que nous aimons, au moins est-elle la figuration la plus complète que nous puissions avoir de la survie et de l'espérance douteuse qu'elle nous inspire.

Écrit par : Michèle | 25/12/2019

En tout cas les livres sont un passage de connaissance. Ils transmettent quelque chose aux générations suivantes.

Écrit par : Feuilly | 25/12/2019

Daniele Sallenave a écrit il y a plusieurs années un livre de réflexion sur la littérature. Une réflexion de haute volée. Le livre s'intitule Le don des morts (Gallimard, 1991)

Écrit par : Michèle | 25/12/2019

Je suis parfois fasciné quand je pense à mes anciens instituteurs ou professeurs. Certains m'ont marqué.

Mon instit de première primaire devait avoir plus de 50 ans. Il était donc né vers 1916 et sa propre éducation avait été faite par des personnes nées vers 1880. Il en avait forcément conservé quelque chose qu'il m'a transmis. Je me retrouve donc en 2020 avec certaines idées ou certaines valeurs de 1880. C'est fou de penser cela.

Écrit par : Feuilly | 25/12/2019

Ce que tu dis là m'intéresse au plus haut point. En travaillant, dans la commune rurale où j'habite, sur l'histoire (dates de constructions, délibérations municipales) des bâtiments scolaires, j'ai très vite perçu le peu de traces de l'histoire de ces bâtiments dans le paysage. Rien n'est lisible, comme si tout était déguisé, dissimulé.
Daniele Sallenave ( de l'Académie française), encore elle :) -et ça m'énerve de ne pas trouver l'accent aigu de Daniele sur la tablette-, en parle très bien dans " L'Églantine et le Muguet" (Gallimard, 2018), qui est le voyage qu'elle fait dans sa région natale, l'Ouest conservateur et clérical de l'Anjou, pour retrouver ce qui caractérisait l'éducation républicaine qu'elle y reçut, de parents instituteurs, au milieu du cercle dernier. Daniele Sallenave est née en 1940.

Déstabilisée par ce vide, cette absence de signes de l'histoire de ces lieux scolaires, je me suis bien sûr tournée vers l'Histoire, la littérature, pour découvrir que les historiens s'étaient très peu intéressés à l'histoire de l'école et des instituteurs. Et les monographies des Instituteurs commandées en 1887 par le recteur de l'académie de Toulouse sont assez inégales, le temps imparti étant assez court et la monographie un exercice difficile (ça comprenait tout, la légende et l'histoire, la géographie, l'économie, la langue, les coutumes, les costumes, l'ethnographie, la sociologie en situation et en évolution, pour témoigner du progrès de l'école depuis 1877).

J'ai trouvé un document de Philippe Lejeune qui explique que Jacques Ozouf avait suscité dans les années 1960, les récits autobiographiques d'instituteurs de la Belle Époque : nés au plus tôt vers 1880, ils racontaient essentiellement leur vie professionnelle pour la période 1900-1914. Impossible, par enquête directe auprès des intéressés, de remonter au-delà. Pour avoir accès au témoignage d'instituteurs nés au début du XIX e siècle et qui ont exercé entre 1830 et 1890, il faut rechercher les récits autobiographiques écrits par eux, le plus souvent publiés dans des conditions très obscures ou conservés dans des archives familiales. Dans le "Répertoire " , Philippe Lejeune propose la description de 21 de ces biographies écrites par des instituteurs entre 1789 et 1914.
Et il s'agit dans les deux cas (Ozouf et Lejeune) d'instituteurs du Nord de la France.

Où nous mènent les papillons... :)

Écrit par : Michèle | 26/12/2019

Les papillons volent un peu hasard, selon leur humeur. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'ils nous emmènent un peu partout. Nous ne sommes pas hors sujet.

Philippe Lejeune est la référence en matière d'auto-biographie. Ce qu'il faudrait ici, c'est une histoire de l'enseignement (son évolution, les idées véhiculées, ses buts avoués oui non, etc.). Ca doit bien exister, non ?

L'auto-biographie d'un instituteur serait forcément partiale. Mais intéressante tout de même pour analyser la destinée de la personne, son engagement, ainsi que pour comprendre la mentalité de la société dans laquelle on l'avait plongé (milieu rural, ouvrier, etc.).

Écrit par : Feuilly | 26/12/2019

Mes meilleurs vœux à vous et à tous vos amis et lecteurs. Je forme l'espoir que cette nouvelle année vous inspirera encore et qu'on continuera à voyager à travers vos riches textes et les commentaires savoureux qui les accompagnent. Bonne année poétique à toutes et à tous.

Écrit par : Halagu | 10/01/2020

@ Oh, Halagu, quel plaisir de vous revoir sur ce site devenu un peu trop discret. Meilleurs voeux à vous également.

Écrit par : Feuilly | 10/01/2020

Bonne année Halagu ! Comme le dit Feuilly, votre visite est un vrai bonheur. Plein, plein de bonnes choses pour vous et ceux que vous aimez.

Écrit par : Michèle | 11/01/2020

Que devenez-vous cher poète ?
Rien de grave, j'espère, à ce silence de vos mots depuis novembre.
Je vous souhaite une belle année et je vous embrasse
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆

Écrit par : Célestine | 19/01/2020

@ Célestine, merci pour ces bons voeux. Oui, ce site est un peu à l'arrêt. Que voulez-vous, le temps nous file entre les doigts, nous le perdons en travaux futiles, et nous oublions que l'essentiel est peut-être ici, dans le partage des mots. Votre inquiétude me touche :) Promis, je vais revenir.

Écrit par : Feuilly | 20/01/2020

Merci Michèle pour vos vœux et votre sollicitude qui me touche. Je vous souhaite aussi une très bonne année.
Feuilly, dans votre dernier commentaire vous avez écrit ce que Anne Sylvestre chante:"Ecrire pour ne pas mourir.Écrire au lieu de tournoyer...'' Quand à vos lecteurs, ils viennent vers vous pour ne pas sombrer dans la banalité, leurs commentaires en sont la preuve. J'ai autant de plaisir à lire vos textes que les commentaires qui les nourrissent. Et, pour conclure, je ne pourrais mieux dire que ces deux vers de la chanson d'Anne Sylvestre: "En mettant bout à bout toutes nos solitudes/ On pourrait se sentir un peu moins effrayés,"

Écrit par : Halagu | 24/01/2020

@ Halagu : voilà qui est bien dit, en effet. Ecrire au lieu de tournoyer, écrire pour dire l'essentiel et se rencontrer à quelques-uns pour briser notre solitude existentielle.

Écrit par : Feuilly | 25/01/2020

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