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13/04/2016

Avec le temps.

 

Avec le temps va tout s'en va
L'autre qu'on adorait qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots entre les lign's et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va fair' sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit


00:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : leo ferré

Commentaires

On a beau l'avoir mille fois écouté, ce poème cogne toujours aussi fort au niveau de l'émotion.
C'est sans doute ça avoir du talent : savoir écrire les mots que le temps, qui justement use tout, n'érode pas.
A ce niveau, cette composition prouve le contraire de ce qu'elle dit, avec tant de justesse pourtant.

Écrit par : Bertrand | 13/04/2016

Oui, une chanson, un poème, hors du temps, tellement ce qu'il dit est vrai. Et Ferré le chante avec une telle émotion !

Écrit par : Feuilly | 13/04/2016

C'était l'époque des chanteurs qui écrivaient leurs propres textes. Ils étaient de véritables poètes (Ferré, Brassens, Caussimon, ferrat, Brel...) et prêtaient souvent leur voix aux grands poètes. Avant eux, c'était la chansonette naïve et/ou frivole et après eux, c'est la musique commerciale, un produit de consommation fait pour s'éffacer dés que les objectifs de rentabilité sont atteints. Les grands poètes-interprètes, même disparus, leurs œuvres résistent à l'épreuve du temps.

Écrit par : Halagu | 14/04/2016

@ Halagu : beau résumé de la situation.

Écrit par : Feuilly | 14/04/2016

Je suis d'accord et pas d'accord. Bien que Bertrand caractérise à merveille le paradoxe de cette chanson. User sans éroder. Ce qui paraît impossible. Mais j'ai toujours une préférence pour "Cette blessure", même si ce n'est pas une chanson très féministe.

Mais avant, il y a eu des chansonniers et/ou des poètes des rues, qu'on peut réinterpréter, à l'occasion, je pense à une chanson que j'adore "L'amour anarchiste" de Gaston Couté, dont il y a une belle version sur youtube. Et qu'il m'arrive d'écouter en boucle.

Lien: https://youtu.be/3CxzcjxzIpo

A partir de là, on peut explorer pas mal de chansons populaires et de musiques régionales... Mais qui n'ont jamais atteint le succès ou la gloire...

Écrit par : Pivoine | 15/04/2016

@ Pivoine : "cette blessure" est très beau aussi, comme "la mémoire et la mer".
Et en prenant comme exemple de chanson populaire une qui parle de l'anarchie tu vas mettre Bertrand dans ton camp.

Écrit par : Feuilly | 15/04/2016

"La mémoire et la mer" est effectivement une des plus belles chansons de Ferré. Un poème surréaliste qui s'écoute avec attention. Plusieurs chanteurs ont repris cette chanson, parmi les interprètes masculins Marc Robine (fils spirituel de Gaston Couté!) , avec sa voix éraillée intense, il nous offre une superbe interprétation faite avec autant de délicatesse que d'application. Voici l'adresse pour l'écouter ou la réécouter:

https://www.youtube.com/watch?v=QlYc2T3Fb8E

Écrit par : Halagu | 18/04/2016

@ Halagu : je ne connaissais pas cette version chantée par Marc Robine.

Écrit par : Feuilly | 18/04/2016

Pivoine, magnifique poème que celui de Couté ! Je l'écoute beaucoup et la joue beaucoup aussi.
Brassens, comme Ferré, doivent beaucoup à Gaston Couté.
Et Halagu, oui, Marc Robine. Un homme qui avait talent et générosité.
Sur un de ses disques, il avait mis ( en substance) :
"Ceux qui reprendront ces chansons sans autorisation auront beaucoup de chance de devenir des copains."

Écrit par : Bertrand | 19/04/2016

"Ceux qui reprendront ces chansons sans autorisation auront beaucoup de chance de devenir des copains" Voilà assurément qui est sympathique et assez peu courant, on en conviendra.

Écrit par : Feuilly | 19/04/2016

J'ai eu la chance d'avoir un professeur de français hors normes, en humanités, qui nous a fait connaître Gaston Couté (et écouté plusieurs chansons), et qui m'a prêté, le temps des vacances de noël, "Léo Ferré chante Rimbaud et Verlaine", le double 33 tours...

Ah oui, la phrase sur les copains est sympa... C'est généreux...

Écrit par : Pivoine | 21/04/2016

Que voilà un bon professeur :))

Écrit par : Feuilly | 21/04/2016

Les commentaires sont fermés.