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25/10/2014

Un enterrement pas ordinaire (2)

(...)l

Quant à ses fils, n’en parlons pas. Ils avaient été élevés à la dure, c’est le moins que l’on puisse dire. J’entends par là qu’ils avaient littéralement été roués de coups quand ils étaient enfants. Là aussi, il aurait fallu porter plainte, mais qui aurait osé ? Un jour pourtant, l’instituteur, n’y tenant plus, avait décidé de parler à Victor. Il était allé jusque chez lui mais n’avait même pas eu l’occasion d’entrer. L’autre l’avait repoussé si violemment sur le seuil même de la porte que le pauvre était tombé des quatre marches du perron et s’était cassé un bras. Ce soir-là, pendant qu’il était à l’hôpital pour se faire soigner, son logement de fonction avait mystérieusement pris feu. Les pompiers avaient trouvé près du poêle le bidon d’essence que l’enseignant laissait toujours au garage et qu’il destinait à sa voiture. Il y avait eu une enquête, bien entendu, mais les gendarmes avaient conclu à une négligence, même si l’instituteur n’arrêtait pas de dire à qui voulait l’entendre que jamais, au grand jamais, ce fichu bidon n’avait quitté le garage. Une fois l’année scolaire terminée, dégoûté, il demanda sa mutation et on ne le revit plus jamais.

 

 

00:05 Publié dans Prose | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : littérature

Commentaires

Ce monsieur Victor est de plus en plus sympathique.

Écrit par : Michèle | 25/10/2014

N'est-ce pas ? :))

Écrit par : Feuilly | 26/10/2014

Oui, Michèle a raison...
Voilà le genre de gars dont j'ai toujours rêvé de m'en faire un ami :)))
"... il était tout aussi capable de faire l’amour quatre ou cinq fois par jour quand l’envie l’en prenait"
"de baiser ", " d'enfourner", " de sauter, ", "de copuler", "de culbuter ", que sais-je encore ? eût été plus indiqué, non ?

Écrit par : Bertrand | 28/10/2014

@ Bertrand : tout à fait, mais culbuter je l'avais déjà mis plus haut :)) Cepedant je reconnais que les mots employés ici conviennent mal au personnage.J'avais d'ailleurs hésité.

Écrit par : Feuilly | 28/10/2014

Bon, j'ai un peu modifié car cela me choquait aussi de parler d'amour au sujet d'un tel personnage.

Écrit par : Feuilly | 28/10/2014

Voilà, le fond et la forme qui ne font qu'un.

Écrit par : Michèle | 28/10/2014

Surtout sur un sujet aussi,.... comment dirais-je ?.... Vital ))))

Écrit par : Bertrand | 28/10/2014

Oui! L'expression va à merveille à la délicatesse du personnage !

Écrit par : Bertrand | 28/10/2014

Pauvre Victor ! Comme il doit être détesté ! Et comme il doit en souffrir ! Sa brutalité n'est sûrement que timidité native...Etre délicat et trop sensible, le voilà obligé de cacher la finesse de ses sentiments sous les oripeaux de la malveillance...Plutôt être diable alors qu'ange perpétuellement contrasté de l'état des choses humaines...Plutôt être l'image du Mal que le Rien des existences... Et cette Marie qui l'avait peut-être aguiché et que son excès de sensibilité avait contraint à culbuter dans un élan où l'instinct se mêlant à la délicatesse tue rejoignait dans le ciel de l'amour la copulation éternelle de l'Ange et de la Bête.
Une vraie pépite d'âme, ce Victor,...

Écrit par : cleanthe | 29/10/2014

@ Cléanthe : en tout cas il est détesté, c'est cela qu'il importe de comprendre pour la suite.

Écrit par : Feuilly | 29/10/2014

Rassurez-vous Feuilly...Victor est la dernière personne avec qui je me saoulerais. Garanti.

Écrit par : cleanthe | 29/10/2014

Les commentaires sont fermés.