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12/12/2013

Réflexion

Je me rends compte que les textes se font de plus en rares sur ce site. Par respect pour ceux qui viennent perdre leur temps tous les jours afin de vérifier s’il n’y a rien de nouveau, je me demande si je ne ferais pas mieux de le fermer. Il me semble que tout a été dit, déjà. Quant à ce qui n’a pas encore été exprimé, est-ce bien la peine de le dire ? Les textes politiques sur la situation du monde pourraient être multipliés à l’infini, ils ne changeront rien à l’ordre des choses et je ne fais finalement que convaincre des convaincus. Pour ce qui est des textes dits littéraires, ma foi je prends toujours plaisir à en écrire quand l’envie m’en prend, mais est-ce bien utile ? On en trouve évidemment de bien meilleurs ailleurs et surtout dans les livres (attention, je n’ai pas dit que tous les livres édités étaient bons). Ne vaut-il pas mieux se taire, observer, et prendre conscience qu’entre soi et le monde le fossé restera décidément infranchissable ?

Bon, quelques lecteurs apeurés viendront s’insurger et essayer  de me convaincre de continuer. Mais honnêtement, dans les milliers et les milliers de sites qui existent, ils n’auraient aucune peine à trouver d’autres textes à se mettre sous la dent. Certains sont peut-être moins bons, mais d’autres sont certainement meilleurs. Alors ?

Alors je ne sais pas. J’ai toujours eu un énorme plaisir à écrire ici, mais là, il me semble que l’inspiration est à sec, comme si quelque chose s’était cassé. Sans doute cela n’a-t-il rien à voir avec la tenue du site elle-même mais est-ce un problème entre moi et moi-même. Il faut peut-être attendre. Laissons passer un peu de temps et on verra bien. 

Commentaires

Oui, attendre et prendre ce qui vient...

On l'a facile lecteur, dans ces périodes de lassitude ou d’inappétence soudaine que nous connaissons tous, de ne plus aller lire tel ou tel blogue. Nous seuls sommes témoins.
Tenir un blogue c'est autre chose. Une responsabilité.
Cela fait sept ans, et chaque jour...

Alors tu as le droit, tous les droits de faire ce que tu veux. Perso, je m'imagine mal sans "Marche romane". Mais force nous est faite de toujours compter avec la réalité :)

Alors attendre oui et prendre ce qui vient...

Écrit par : Michèle | 12/12/2013

"Vérifier s'il n'y a rien de nouveau" écris-tu. C'est bien ça le problème, la course au nouveau, au neuf, à l'inédit. "Quoi de neuf" me demandent toujours ceux qui n'ont rien à me dire ou n'ont rien envie d'écouter :)

Un blogue est plein de textes à relire, comme on relit certains livres.

Je n'ai jamais ouvert de blogue simplement parce que je n'ai jamais ressenti la nécessité d'écrire. J'éprouve par contre la nécessité de lire, partout, tout le temps.
Alors voilà, faire ce qui nous est nécessaire, et seulement cela...

Écrit par : Michèle | 13/12/2013

Ce n'est pas moi, tu t'en doutes, qui m'inscrirai en faux contre ce que tu dis là : cette lassitude, cette impression d'avoir pressé le citron à sa dernière extrémité, et puis, cette goutte d'eau dans une mer multiple et sans repère qu'apparaît notre blog.
La vanité d'écrire, de faire entendre sa voix. De faire savoir que nous aimons écrire. Tout cela me paraît souvent comme dérisoire.
Il y a aussi - et peut-être surtout - que dans un monde falsifié nous n'avons pas notre place. Un éditeur m'écrit, par exemple : " vos manuscrits sont bons mais mon catalogue est plein. Essayez encore, c'est comme à la fête foraine, tirer sans relâche jusqu'à ce que ça tombe sur le bon numéro."
Mais il se trouve que j'en suis fatigué jusqu'à la nausée de cette fête foraine. Que j'ai 63 balais et que les foires ne m'inspirent plus depuis longtemps.
je l'ai dit sur l'Exil : c'est la mort dans l'âme que je me vois contraint de brader mes manuscrits, sur lesquels j'ai travaillé, auxquels j'ai cru, desquels j'étais content, dans cet océan du numérique qui n'a de générosité que l'apparence et qui, dans ce cas-là, ressemble plus à une voie de garage de l'échec qu'à un lieu de réelle création. Quelle reconnaissance du lecteur, sinon la complicité camarade de deux ou trois amis, tels que Toi ou Michèle ?
Tristesse infinie. Douloureuse Lassitude. Peut-être n'avons-nous en fait aucun talent, aucune raison d'être là... Pourtant. Je lisais l'autre soir, je parcourais du moins," Le Chevron" de Bergounioux.... Et, pour bien écrit que soit ce livre, je me disais, jaloux et la gorge un peu nouée, que franchement, il y a aussi des tonnes de manuscrits échoués dans les silences du non-avenu qui n'ont rien à lui envier. Je cite Bergounioux, que j'aime beaucoup, parce que c'est le dernier livre que j'ai parcouru avec lassitude, mais combien comme ça ?
Alors, tout ça, oui, fait qu'on cherche nos priorités ailleurs. Parce qu'il faudra mourir et que le temps perdu ne nous sera pas décompté...

Une lueur optimiste quand même. Tu dis, à propos des lecteurs : " dans les milliers et les milliers de sites qui existent, ils n’auraient aucune peine à trouver d’autres textes à se mettre sous la dent."
Certes mais peut-être n'y découvriront-ils pas la gentillesse et l'amitié.
Lueur optimiste qui, aussitôt, a son contraire : ce n'est pas pour cela qu'on ouvre un blog. ça, c'est une gratification en marge.
Bien à Toi

Écrit par : Bertrand | 13/12/2013

Pardonnez-moi, Feuilly, mais je crois que les questions que vous vous posez sont des questions inutiles. Bien sûr tout a déjà été dit, bien sûr nous n' inventons rien, bien sûr nos pattes de mouche ne changent pas la face du monde, bien sûr d' autres font beaucoup mieux que nous... et alors ?
L' important c' est le désir, celui que vous avez d' écrire.
Et il n' est pas linéaire, il va et vient au gré des vies, des amours, des colères, des espoirs et des lassitudes..
On croit le tenir et déjà il s' échappe; on pense l' avoir perdu, il est là, tout neuf, posé sur le clavier.. :)

" Là-bas, derrière les arbres, la maison déjà s' enfonce, où j' aime à croire qu' on m' a oublié, tout rassuré qu' on est de me savoir à deux pas. Mais je suis loin et une mer nous sépare, que nul ne voit. "
Vous aurez reconnu Goffette, parlant de Partance, la caravane immobile où il se réfugie pour lire, écrire, rêver, loin du devoir, du quotidien et des soucis..
Nos blogs sont nos Partances à nous.
:)

Écrit par : agnès | 13/12/2013

Quelle est la part de l'auto-censure dans cette apparente panne d'inspiration ?

Écrit par : Isabelle | 13/12/2013

@ Michèle : n’exagérons pas, cela ne fait 6 ans et demi et cela fait déjà pas mal de temps qu’il n’y a plus un article par jour 

Quand je dis « Vérifier s'il n'y a rien de nouveau » je veux simplement dire « voir si un nouveau texte a été publié », je ne parle pas ici du contenu de ce texte qui devrait d’office être original, ce qui est encore un autre débat.

@ Bertrand : « La vanité d'écrire, de faire entendre sa voix. De faire savoir que nous aimons écrire ». Oui, il y a tout cela aussi, quand on écrit sur un blogue. Mais ce qui est en cause ici c’est moins la prise de conscience de la vanité de tout cela que le fait qu’il faut être serein et en paix avec soi-même pour écrire. Or, je ne sais pas pourquoi, mais j’estime que ce n’est pas le cas pour le moment. On écrit avec du recul or je suis plutôt en plein débat avec moi-même.

« Il y a aussi - et peut-être surtout - que dans un monde falsifié nous n'avons pas notre place. » dis-tu. J’en suis intimement convaincu et à la longue, à force d’être toujours « en marge », on se fatigue et on se demande si cela vaut encore la peine de continuer dans la voie qu’on s’est tracée. Non pas pour rejoindre le troupeau moutonnier, pas du tout, mais simplement on se demande si cela vaut la peine d’écrire sa différence, si le silence ne serait pas plus reposant, plus équilibrant, comme si le moi profond préférait subitement la méditation silencieuse à l’écriture.

« Quelle reconnaissance du lecteur, sinon la complicité camarade de deux ou trois amis » Oui, c’est là une chose à ne pas négliger, assurément. Car même si on ne rencontre pas les gens, Internet permet quand même de miser sur des complicités intellectuelles et littéraires. Je veux dire (et je l’ai souvent dit ici) que je parle plus facilement sur les blogues de ce qui me tient vraiment à cœur que dans la vie courante.

@ Agnès : « L'important c' est le désir, celui que vous avez d' écrire ». C’est vrai. Peu importe le niveau atteint, finalement. Le but n’est pas d’écrire un texte parfait, mais d’éprouver du plaisir à l’écrire.

Merci pour la citation de Goffette, dont je me souviens bien. Et merci de me rappeler que ces blogues, où nous mettons tant de nous-même, sont aussi nos refuges à nous, un endroit où l’on peut (enfin) rêver. Les fermer serait en effet une erreur stratégique. Laissez-moi du temps alors.

@ Isabelle : non, pas d'auto-censure, mais parfois notre équilibre vacille, ce sur quoi nous nous fondions est remis en cause et il faut le temps de retrouver un nouvel équilibre pour écrire de nouveau.

Écrit par : Feuilly | 13/12/2013

Il y a des jours où la question du sens pèsent sottement sur nos épaules. Allons, allons, Feuilly, fuyez donc cette question et continuez à le produire vous-même le sens. Vous connaissez bien la formule sur l'utilité de l'inutile. Soyons légers comme une danse de lucioles anorexiques.
A moins bien sûr que vous ayez un autre moyen de le forger, votre sens, alors là c'est différent...

Écrit par : cléanthe | 13/12/2013

@ Cléanthe : produire le sens ? Disons que j'ai besoin de me ressourcer, par exemple par la lecture, plutôt que de puiser en moi-même matière à écrire. Ce sera sans doute temporaire. Il eût été plus simple de dire simplement que je faisais une pause pendant les fêtes, mais c'eût été mentir, le malaise était plus profond. Bon, ne désespérons pas de l'avenir...

Écrit par : Feuilly | 13/12/2013

Cette lassitude, tous les blogueurs l'éprouvent. Il y a aussi l'usure (si j'ose dire) du support. Une usure qui n'est pas simplement la notre.
Les spécialistes disent qu'on est en train de passer du "web punk" (web des internautes sur le mode "do it yourself") au web juke-box" (web des grands medias, des marques et des partis politiques, sur le mode consumériste ou participatif). Reprise en mains autrement dit, et fin annoncée de l'ordi personnel au profit de la tablette. Mouvement de fond.
Signe des temps, le web a 20 ans et, comme le dit Bertrand, nous en avons quelques uns de plus.
Alors, quel avenir pour nos blogs ?
Il faut laisser du temps au temps

Écrit par : solko | 14/12/2013

Votre point de vue est juste, Solko. Il y a l'usure du moyen sans l'usure de la fin, pour ce qui nous concerne.. Et cette lente déviation de sens vers le participatif, l'utile social ( Beuh!!!) au détriment du petit territoire d'expression toute personnelle.
C'est très juste.

Écrit par : Bertrand | 16/12/2013

Le vrai problème c'est que nous aurons toujours les mêmes victimes. Nous n'arrivons à rien changer de la "reproduction" sociale. Et ce seront toujours les mêmes héritiers qui préserveront leur territoire de pensée.

Écrit par : Michèle | 17/12/2013

@ Solko : l'usure du support ? Dans notre société où la recherche de la nouveauté (qui fait vendre) est permanente, il n'y aurait rien d'étonnant à cela. Mais "cette lente déviation de sens vers le participatif", comme dit Bertrand, ne me plait pas, car cela signifie que cette possibilité de nous exprimer à titre individuel va nous être retirée. On se doutait bien qu'Internent n'avait pas été conçu pour nos beaux yeux ni pour permettre aux idées subversives de s'étendre. Quant aux rêves des poètes...

@ Michèle : les mêmes héritiers... Ces propos, dignes de Bourdieu, sont hélas bien vrais.

Écrit par : Feuilly | 17/12/2013

Perplexe, suis-je, en te lisant, Feuilly, et l'on peut dire que je te lis depuis le tout début de Marche Romane. Peut-être pas toujours fidèlement, parce que j'ai vécu moi-même des interruptions bloguesques (problèmes de santé physique, ordi qui tombe en panne, fatigue visuelle, après l'opération de la cataracte), mais enfin, j'y reviens toujours. Je ne sais pas s'il faut forcément tout arrêter, définitivement - ou se laisser la latitude de reprendre, quand on en aura envie.

Tout a été dit, sans doute, mais si soi on aime à le redire? Je connais quelqu'un qui, quand il voit les dessins de Sempé (dans son domaine) ou des dessins de "grands peintres", de "grands dessinateurs" conclut: j'arrête et je fais du tricot. J'ai entendu, il y a une semaine ou deux, quelqu'un dire -alors que nous écoutions Lucchini dire La Fontaine- "c'est fini, je ne lis plus tout haut". (Et ce n'est pas le premier venu qui dit ça).

Quant à moi, je ne suis malheureusement pas plus douée pour le tricot, alors, o;) que me reste-t-il ?

Il y a 7 mois, j'ai découvert un blogue, sur wordpress, que tenait une dame que j'avais connue enfant et jeune adolescente. Nous fréquentions la même école. J'ai adoré son blog. Quatre mois de bonheur. J'attendais chaque article, je guettais ses commentaires (ses réponses, sur son blogue, pas sur le mien car je n'écrivais pas beaucoup) et ses statuts, sur FCBK. Un vrai bonheur. On s'est revu(es) en septembre, le 8 septembre exactement et puis, la plume lui est tombée des mains, elle était en phase terminale de la maladie qu'on sait. Elle est morte. Et elle me manque. C'est la première fois, depuis que je blogue, que je suis confrontée à cela.

Je ne sais pas pourquoi je raconte cette histoire. Pour dire "on a la chance d'être en vie, alors, écrivons?" - ce serait faire de la morale (et je déteste ça). De temps en temps, je vais la relire, parce que je me demande où elle a pu trouver la force d'écrire aussi sereinement, avec un tel détachement (et une sacrée qualité d'écriture, franchement, à côté, je me trouve bordélique !)

Mais depuis, c'est un fait que je me suis remise à écrire, ceci dit, d'autres éléments ont joué, c'est impondérable, et au début, la plume grince, elle est rouillée, et en même temps, je raconte ceci et je me dis que je te comprends...

Ce que tu écris, ce que nous écrivons, des millions l'ont écrit, mais une voix est unique, et c'est pour cela qu'on vient te lire (et te relire, comme Michèle l'écrit)...

Amicalement !

(ps, je l'ai déjà dit, mais moi, j'ai toujours eu un faible pour les articles sur les langues romanes, justement... Et pour le reste, je me suis souvent sentie en résonance).

Écrit par : MarieFrançoise | 18/12/2013

Doit-on s'interroger sur l'utilité d'une chose à laquelle on a donné vie, juste parce que la lassitude enraie les circuits ? Un blog n'est pas un animal qui réclame sa pitance, c'est une extrapolation de ce que nous sommes à un moment donné, de désirs que nous avons ou n'avons plus, une manière aussi de frapper à une porte en disant j'existe. N'est-ce pas extraordinaire d'exister pour quelqu'un qui apprécie ce que vous êtes, ce que vous dites, qui n'exige rien de vous, qui respecte vos humeurs ou vos baisses de régime ...Vous vous comparez avec d'autres blogs, d'autres écrivants ...mais c'est ici que vos visiteurs atterrissent et reviennent sans jamais se lasser. Rien ne vous oblige à soutenir un rythme si vous avez envie de prendre du recul, tous ceux qui fréquentent les blogs ressentent un jour cette lassitude, s'interrogent sur la vanité des traces qu'on laisse ça et là. Mais c'est un faux problème, car le désir d'écrire, s'il a un jour existé ne s'éteint jamais tout à fait. Je ne publie pas beaucoup, mais je continue d'écrire, si je devais m'arrêter d'écrire, je perdrais sans doute une partie de moi-même. Je sais que vous me lisez parfois (et c'est un honneur pour moi car je n'appartiens à aucune caste !) j'ai souvent écrit sur la signification des blogs, je n'ai pu me résoudre à appuyer sur le bouton dévastateur car ainsi faisant je perdrais non mes textes, mais tous les commentaires qui les ont accompagnés et qui peut-être ont plus de valeur que mes textes pour leur sincérité, leur empathie, l'affection qu'ils dégagent.
Un jour en 2011 : vous avez déposé un commentaire chez moi ici : http://saravati.skynetblogs.be/archive/2011/11/06/blogs-en-partance.html
"J'arrive un peu tard. Le jour où je découvre ce blogue ses portes se referment lentement. Étrange impression..." . Les portes ne se ferment jamais tout à fait car le monde continue d'exister à travers leurs interstices.
Vous avez des admirateurs qui vous suivent, Feuilly, ne l'oubliez pas ...Alors laissez la porte ouverte, le temps de vous relire quelques fois ou de nouveau.
Je vous souhaite de belles fêtes (à vrai dire, je n'aime pas ce moment artificiel de l'année où tout le monde semble beau et gentil alors que ...) mais je vous les souhaite sincèrement !

...et pardon s'il y a des redites par rapport aux autres commentaires, je ne les ai pas lus, je ne voulais pas être influencée par leur ressenti, je voulais être juste avec vous, le temps d'un commentaire !

Écrit par : saravati | 19/12/2013

Contrairement à toi, Saravati, j'ai lu tout ce qui précède et ne vois, en mon âme et conscience, rien à ajouter. Alors, un peu comme tu l'écris, Feuilly, j'ai le sentiment que, puisque tout a été dit, autant vaut se taire. Mais c'est faux. Tout n'a pas été et n'aura jamais été dit. La quantité de ce qui peut être pensé, crée, dit et écrit nouvellement est et reste toujours = l'infini - 1, donc sans limites. Une pause ? Why not ? Puis revient le manque et... Sisyphe reprend son rocher...

Écrit par : giulio | 20/12/2013

@ Marie-Françoise : Tu as raison ( comme tous les autres, d’ailleurs). Il ne faut pas tout arrêter, mais laisser un peu de temps passer. Car ces sites nous apportent quelque chose, c’est clair. Ecrire et plier sa feuille en quatre dans un tiroir ne sert pas à grand-chose. C’était pourtant ce à quoi nous étions condamnés, autrefois. Internet nous offre la possibilité d’avoir un public, alors autant en profiter. Pas pour la gloire, pas pour jouer à l’écrivain, mais tout simplement, à notre niveau, pour nous exprimer. Et puis écrire est souvent un plaisir, un besoin également. Il suffit de se taire quand on n’a pas envie d’écrire (ce qui est souvent le cas quand on est trop dans l’action, dans les faits et qu’il manque une certaine distance pour transformer la réalité vécue en histoires, en poésie).

Ce que tu dis de cette blogueuse décédée est émouvant et prouve, en effet, que les relations d’Internet sont bien réelles, même si on ne rencontre que rarement les gens. J’ai souvent dit que j’avais plus d’affinités (intellectuelles et artistiques) ici que dans la vie réelle. On arrive plus vite au fond des choses, sur un tas de sujets. Ce n’est pas négligeable non plus.

@ Saravati :
« N'est-ce pas extraordinaire d'exister pour quelqu'un qui apprécie ce que vous êtes, ce que vous dites » ? Oui, c’est déjà beaucoup, en effet.  Et je prends pour un rejet de l’écriture ce qui n’est qu’une lassitude passagère (j’ai plutôt envie de lire que d’écrire, ces temps-ci, de me replier sur cette lecture, de m’en nourrir, plutôt que de m’extérioriser). Car en effet, ne pas écrire (comme ne pas lire) ce serait perdre une partie de soi-même, la meilleure peut-être.
Ceci dit, il n’a jamais été question de supprimer le blogue. Même si je devais arrêter, celui-ci resterait dans l’état où il se trouve. Par respect pour ceux qui y ont pris du plaisir et par respect pour moi aussi.

Vous citez ma première intervention chez vous. En effet, j’étais arrivé un jour où vous fermiez la porte. Et pourtant vous êtes toujours là.

Merci pour votre intervention et vos propos qu’on sent sincères. Un peu comme une main amicale sur l’épaule.

@ Giulio : Le manque, en effet, risquerait de faire son apparition dans quelques mois, j’en ai bien conscience. Il arrive que Sisyphe soit fatigué. Attendons donc qu’il reprenne un peu de vigueur.

Écrit par : Feuilly | 20/12/2013

Bonjour,

Plus de billet de puis cet article, vous avez baissé les bras ? :(
C'est bien dommage, j'appréciais vos écrits :/

Cordialement
Yann

Écrit par : Yann Oesknar | 02/06/2014

Mais si, mais si, votre PC est resté bloqué sur une ancienne version...

Écrit par : Feuilly | 02/06/2014

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