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15/09/2012

Du colonialisme moderne.

Je ne parlerai pas ici de la Syrie. Je ne ferais que répéter ce que j’ai dit autrefois  de la  Libye.  Il s’agit d’une agression occidentale contre des pays souverains qui ont la mauvaise idée de ne pas partager nos valeurs démocratiques (comprenez : qui refusent la libéralisation de l’économie et les lois du marché mondial). Il faut donc les abattre, en se servant des émeutes provoquées par ce soi-disant printemps arabe, dont il n’est pas impossible que les instigateurs se trouvent aux USA. Mais qu’elle soit spontanée ou dirigée dès le départ de l’extérieur, il est certain que la vague de contestation a rapidement été récupérée par l’Occident.

Soit le mouvement de colère populaire est spontané en Tunisie et en Egypte et a abouti rapidement à la chute de nos alliés Ben Ali et Moubarak (ils étaient si bien nos alliés que Sarkozy avait même voulu envoyer les policiers français rétablir l’ordre pour aider Ben Alli à se maintenir), surprenant le monde entier.

Soit ce mouvement est préparé de toute pièce aux Etats-Unis, qui sentaient que l’ère des vieux dictateurs était finie.

Peu importe où est la vérité, ce qui est sûr c’est que ces mêmes Etats-Unis se sont vite emparés de ce mouvement pour déstabiliser leurs vieux ennemis, la Libye et la Syrie. Car là, on ne peut pas dire que les soulèvements aient été populaires comme en Egypte ou en Tunisie. Non, en Libye on a juste eu une province qui a fait sécession, ce qui a amené le pouvoir à réagir. On a exagéré dans la presse l’ampleur de la répression, on a armé les rebelles, on a fait appel à Al Quaïda pour les aider, on leur a donné toutes les informations stratégiques dont nous disposions grâce à nos satellites et on a envoyé sur place des formateurs militaires pour coordonner leur action. Puis on a manipulé l’ONU (il n’y a que les opposants, aujourd’hui au pouvoir, qui ont parlé des 6.000 victimes civiles de Kadhafi) pour avoir un mandat. Ensuite, on a été bien au-delà de ce mandat (qui consistait à assurer des zones d’exclusion aérienne) pour renverser le régime et tuer Kadhafi. Je n’appelle pas cela une révolution populaire mais une invasion de type colonialiste.

 

En Syrie, c’est exactement la même chose qui se passe. Des groupes armés étrangers (musulmans intégristes, combattants d’Al Quaïda, etc.) s’infiltrent dans le pays et commettent des exactions. Le régime est d’abord prudent et ne riposte pas trop (le sang de Kadhafi n’a pas encore séché). Alors les opposants vont plus loin et s’emparent de quartiers entiers.  Ils terrorisent la population qui fuit comme elle peut  (on dira dans la presse occidentale qu’elle fuit le régime) et finissent par tuer parfois à l’arme blanche les familles de militaires. On filme les victimes et on dit qu’elles ont été tuées par des tirs à l’arme lourde de l’armée. Celle-ci ne sait comment réagir. C’est alors que la Russie intervient. Comprenant que la boulimie de conquête occidentale ne s’arrêtera pas et comprenant qu’elle a elle-même été bernée lors de l’épisode libyen, la Russie montre les dents, d’autant plus qu’elle voudrait retrouver le rôle de grande puissance qu’elle a un peu perdu. Alors elle dit « niet » devant l’assemblée de l’ONU, elle envoie un missile intercontinental non armé qui explose près des frontières d’Israël  et elle aide massivement le régime d’Assad.  Se sentant soutenue, l’armée syrienne passe alors à l’offensive et écrase les rebelles dans un des quartiers qu’ils occupaient (à Homs). Il y a beaucoup de victimes et la presse occidentale parle évidement d’innocents tués alors qu’il s’agit essentiellement, à ce stade, de combattants intégristes. C’est lors de cette opération que l’armée arrête des officiers français et anglais dont la présence en ce lieu peut difficilement s’expliquer par une simple curiosité touristique.

La situation semble s’enliser pour l’Occident. Alors on envoie un avion turc tester les capacités de défense syriennes. On les voit aussitôt : l’avion est immédiatement abattu (preuve que les radars fournis par les Russes sont drôlement efficaces). Evidemment, dans la presse, on parlera de scandale, d’appareil abattu dans les eaux internationales, etc. Mais les spécialistes savent que ce n’est pas un missile qui a été tiré de loin et que l’avion a été touché par des tirs de défense anti-aérienne. Il était donc bien en territoire syrien.

Alors, comme il n’y a vraiment pas moyen de renverser Assad, on passe à la vitesse supérieure. Les rebelles sont maintenant équipés d’armes lourdes et ils tirent au mortier  n’importe où. Cela fait beaucoup de dégâts qu’on peut filmer et attribuer à l’armée (de toute façon le centre névralgique de l’opposition est à Londres et il ne fait que répercuter ce qu’on lui a soi-disant raconté. Il peut aussi tout inventer, y compris le nombre de victimes ;  personne ne va vérifier, l’ONU elle-même y ayant renoncé). Alors les forces armées passent à leur tour à la vitesse supérieure et elles bombardent  aveuglément les quartiers investis, faisant forcément pas mal de victimes innocentes. Les survivants supplient les rebelles de se replier, car ils n’ont pas envie de périr sous les bombes de  leur propre armée (ni d’ailleurs sous celles des opposants). La presse occidentale n’en fait aucun écho, de même qu’elle ne parle pas de victimes collatérales au conflit (selon l’expression dont raffolait l’Otan lors de la guerre d’Irak) et préfère employer le mot de massacre. Mais pourquoi alors ne pas parler des dégâts causés par les tirs des opposants ?

La situation est devenue chaotique, ce qui permet de dire que le pouvoir n’a plus le contrôle de la situation ( ce qui est en partie vrai), qu’on est en pleine guerre civile (ce qui est faux) et que si Assad aime son peuple, le meilleur service qu’il puisse lui rendre est de démissionner. Pour cela, on continue d’armer les « opposants » (qu’on ferait mieux d’appeler « envahisseurs ») afin de provoquer  sciemment des milliers de morts car plus il y aura de victimes et plus le régime d’Assad paraîtra criminel.      

La nouvelle et dernière  idée est de créer des zones neutres, des zones d’exclusion où l’armée syrienne n’aurait pas accès et où les réfugiés pourraient enfin souffler et se faire soigner. L’idée est généreuse (les notions humanitaires emportent souvent l’adhésion de tous) mais cela revient dans les faits à grignoter de petits morceaux du territoire syrien avant de s’imposer partout.

On en est là. On en est là et moi j’avais dit que je ne parlerais pas de la Syrie et donc je n’en parlerai pas (sourire). Ce que je voulais dire en fait, c’est ceci : pourquoi parle-t-on de massacre quand l’armée syrienne tente de déloger de son territoire des gens étrangers et armés qui commettent des attentats et pourquoi ferme-t-on les yeux sur le comportement de l’armée turque qui elle tire ouvertement sur les opposants kurdes ? Pourtant, les Kurdes sont des Turcs. On a donc une armée qui massacre une partie de sa propre population, laquelle demande légitimement une certaine autonomie et s’oppose en effet au régime (comme les habitants de Benghazi, en Libye, qui rejetaient l’autorité de Tripoli, finalement). Sur le plan du droit, la situation semble donc plus grave qu’en Syrie car ici on a une vraie opposition interne qu’on fait taire par les armes. Pourquoi appeler « terroristes » les gens du PKK (alors que les Kurdes ont une langue et une culture propres et qu’à ce titre ils pourraient revendiquer de former un état à part entière. D’ailleurs les Américains avaient bien soutenu ces désirs d’autonomie chez les Kurdes d’Irak quand il s’agissait de diviser ce pays après la chute de Saddam Hussein), pourquoi donc, disais-je, appeler « terroristes » les Kurdes du PKK tandis qu’on désigne par le nom « d’opposants » les éléments étrangers  qui envahissent la Syrie ?

http://www.20minutes.fr/ledirect/1003802/armee-turque-tue...

Pourquoi la situation des droits de l’homme n’est-elle jamais soulevée quand on parle de l’Arabie, du Maroc ou du Qatar ? Ces pays seraient-ils donc des exemples de démocratie ? Pourquoi est-ce toujours chez nos ennemis qu’on voit des défauts et jamais chez nos amis ? Pourquoi Sarkozy avait-il dit au Patriarche maronite de Syrie que les Chrétiens n’avaient plus leur place au Moyen-Orient, lui qui au début de son septennat mettait devant le pape le rôle éducatif du prêtre avant celui de l’instituteur ?

 http://www.silviacattori.net/article2394.html

http://www.laicite-republique.org/sarkozy-au-latran-20-de...

Et pourquoi est-ce que je me pose toujours trop de questions ?

La prochaine fois, nous essaierons de comprendre pourquoi l’Occident se bat pour mettre au pouvoir des musulmans fanatiques (lesquels, assurément, ne représentent  pas la majorité des musulmans et dont la doctrine stricte et rigide s’éloigne finalement beaucoup des véritables préceptes du Coran). 


Char syrien détruit par des "opposants" (d'après "Le Point")

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Commentaires

Concernant la Syrie, il est difficile de peser face aux milliards d'euros déversés par les pays du Golfe pour armer les rebelles. C'est ce que souligne un spécialiste de la Syrie, Fabrice Balanche, maître de conférences à Lyon-II.

Quand Laurent Fabius conditionne un engagement militaire français à l'utilisation d'armes chimiques, que Barack Obama tient le même discours (pour ne pas être accusé de faiblesse par l'opposition républicaine et une partie de sa base démocrate), Fabrice Balanche dit qu'on nous rejoue le coup des armes de destruction massive de Sadam Hussein. Que le régime syrien sait très bien que s'il utilisait ses armes chimiques, il serait immédiatement lâché par tout le monde y compris les Russes.

Dire tout cela n'excuse pas le régime de Bachar-El-Assad : un pouvoir dictatorial basé sur les services spéciaux, l’absence de liberté, une opposition muselée et une dégradation très nette de l’économie et du climat social ces dernières années.
Le rapport (d'une délégations d'observateurs qui s'est rendue en Syrie en décembre) pointe « le chômage qui touche 25 % de la population, 75 % de ces chômeurs ayant entre 14 et 24 ans », et la « dérive maffieuse des caciques du régime » : mêmes ingrédients qu’ailleurs dans le monde arabe.

Écrit par : Michèle | 15/09/2012

Heu... Pour Sarkozy, il s'agissait d'un quinquennat et non d'un septennat... Ce fut, du moins le présumé-je, bien assez long comme ça.

Écrit par : Barnabé | 17/09/2012

Vos explications sont très intéressantes et convaincantes. Le conflit syrien est devenu inextricable. Il va certainement déboucher, s'il débouche un jour, sur une victoire que les djihadistes s’approprieront et qui leur donnera un point d'encrage supplémentaire dans le monde musulman. L'avenir de cette région est très incertain.
Pour revenir aux relations des USA avec le monde musulman, il y a quelques nouveautés que j'ai remarquées dans le mouvements de protestation contre le film américain "Innocence of muslims". La première remarque concerne l'attitude des manifestants : ils ont brûlé le drapeau américain et ont attaqué les ambassades et , contrairement à l'habitude, Israël n'a pas été associée aux USA. Il y a certainement une explication que j'ignore. Deuxième remarque concerne les manifestants. Il n'y avait pas une foule importante, mais des petits groupes de salafistes bien organisés et armés, et leurs attaques étaient ciblées et efficaces. Ils ont le sentiment que les islamistes qui gouvernent ne sont pas suffisamment radicaux et sont proches des américains, ils désirent maintenant prendre part au pouvoir pour imposer leurs propres priorités politiques et idéologiques. La troisième remarque concerne le silence quasi total de l'Arabie Saoudite, des Émirats, du Qatar et de l'Iran -pays fournisseurs d’idéologies et de capitaux- , un silence qui tranche avec la violence démesurée des salafistes des pays économiquement faibles et acteurs du Printemps arabe. Enfin l'entrée de l’Asie (Indonésie en particulier, depuis ce matin) dans ce mouvement de protestation peut nous faire craindre un embrasement dur, long et géographiquement étendue.

Écrit par : Halagu | 17/09/2012

@ Michèle: je n'ai jamais dit que le régime de Bachar-ell-Assad était idéal et je ne voudrais pas vivre en Syrie. Mais je ne pense pas que le régime turc soit beaucoup plus ouvert. Il l'était (un peu) du temps où la laïcité était un des piliers de l'Etat. Aujourd'hui...

@ Barnabé : certes 5 années de sarkozisme furent suffisantes. malheureusement Hollande (et surtout Fabius, sans doute dirigé par en-dessous par BHL) veut mener la même politique guerrière en Syrie que Sarkozy en Libye. Avec des risques beaucoup plus grands pour nos troupes (l'armée syrienne est bien équipée et la Russie la soutient)

Écrit par : Feuilly | 17/09/2012

@ Halagu : il est probable, en effet, que les djihadistes l’emporteront en Syrie. Mais pas la démocratie. Et connaissant le côté irascible de ces gens, je ne comprends pas pourquoi l’Occident veut les mettre au pouvoir aux frontières mêmes d’Israël. C’est quand même un pari risqué.

On comprend (je n’ai pas dit qu’on approuve) la volonté politique d’éliminer Assad, mais favoriser l’émergence de ces fanatiques me semble bien dangereux. Certes, les Frères musulmans égyptiens ont déjà accepté de s’endetter auprès du FMI, mais les derniers événements contre les ambassades US prouvent quand même que la situation peut vite déraper.

Et c’est vrai que dans cette affaire des ambassades, ce sont les EU qui en ont fait les frais (et qui récoltent la haine accumulée depuis des années suite à leur politique dans les pays musulmans).

On ne connaît pas le dessous des cartes. Et si les USA avaient laissé faire pour justifier une intervention plus musclée (car après tout ce film existait depuis plus d’un an, pourquoi est-il subitement mis en avant et par qui ?). Et si les services secrets israéliens étaient derrière tout cela, pour obliger les USA à les soutenir davantage, par exemple dans le dossier iranien ? On va dire que je suis un peu paranoïaque, mais après tout :

- le candidat opposé à Obama veut faire de Jérusalem la capitale de l’Etat hébreux. Obama était plus prudent, plus hésitant, mais il a dû suivre pour des raisons électorales. On pourrait lui faire comprendre que son trône peut vaciller à cause des Arabes, qu’il devrait se mouiller un peu plus .

- L’Amérique d’Obama a mis les Frères musulmans au pouvoir. Cela aurait pu déplaire à Israël.

- On sentait ces derniers jours un froid entre le premier ministre israélien et Obama, qui venait juste de refuser de le rencontrer « pour des raisons de calendrier »

- en poussant les musulmans à attaquer les USA, ceux-ci se sentent forcément menacés et ils seraient donc obligés de se montrer plus fermes (surtout en période électorale !) face au monde arabe. Ce serait un deuxième 11 septembre (d’ailleurs c’en est un, la date n’est pas un hasard) qui obligerait l’Amérique à entrer une nouvelle fois en guerre.


Quant aux salafistes, vous avez raisons. Ils sont peu nombreux, mais bien organisés et efficaces. Le calme dans des pays comme l’Arabie pourrait faire penser que ces pays tirent les ficelles.

Écrit par : Feuilly | 17/09/2012

La Russie, pour l'heure, n'a pas les moyens d'aller au bout de ses convictions politiques.
Elle est, avec Poutine, dans les startings blocks, certes, et elle distribue les cartes de ses ambitions futures. Mais, je le répète, elle n'a pas encore les moyens de s'opposer directement aux vues américaines.
Elle s'y prépare seulement. Mais c'est beaucoup.

Écrit par : Barnabé | 18/09/2012

@ Barnabé : voilà elle s'y prépare et c'est déjà un grand changement. La Chine elle, se tait et attend. Pour combien de temps encore ? Dès qu'elle se sentira menacée dans son expansion en mer de Chine, elle deviendra plus belliqueuse.

Écrit par : Feuilly | 18/09/2012

La Chine est déjà, in facto, la première puissance mondiale pour financer une bonne part de la dette américaine. Pour l'instant, elle achète le monde. Après, nul ne sait encore si elle exigera une nouvelle répartition des influences territoriales.
C'est elle la grande inconnue. Elle ne fait pas partie des grandes sphères idéologiques qui donnent la fièvre au monde, chrétienté/ Islam/ judaïsme. Elle creuse un sillon qui pourrait bien devenir un gouffre.

La Russie est encore sous le coup de l'écroulement de l'empire soviétique. L'ambition de Poutine est de la ramener au premier rang et de disputer aux américains et aux chinois la prépondérance et les zones d'influence.
Et croyez-moi, la Russie, quand elle est proche d'atteindre ses buts, ne connait pas de scrupules.
Nous n'en sommes, à mon sens, qu'au début d'une vaste partie de poker menteur. Chacun compte ses as... Et un de ces as de l'Amérique et ses alliés croient pouvoir se mettre sous le coude, c'est précisément un monde arabe à sa botte. Intégriste ou pas.

Écrit par : Barnabé | 18/09/2012

Intéressant ! Et pourquoi Feuilly se pose-t-il toutes ces questions? ca c'est quand on ne se contente pas de l'information, trop matraquée et matraquante pour être tout à fait honnête. On a déjà vu ça avec les anciens pays de l'Est. je me souviens de reportages sur les pauvres Albanais et leur sekurimi (ou securimi), on a vu ce que ça a donné, maintenant, la mafia albanaise est partout !

La Chine en effet est la grande inconnue, mais si ça se trouve, ils ont compris que l'essentiel est de dominer le monde économiquement, en laissant les autres se faire la guerre. Je dirais bien la guéguerre, mais bon, c'est pire.

De toute façon, ce monde arabe sera intégriste... Les derniers pouvoirs laïques (je mets la Libye à part) sont tombés ou tombent ou tomberont... Et quoi, et Israël là-dedans ?

Dans le genre "c'est arrivé près de chez vous", une commerçante de mes connaissances s'est fait braquer trois ou quatre fois, cette année. Ses derniers braqueurs ont été pris (enfin, cambrioleurs plutôt). Et quoi ? C'était des réfugiés... Syriens ! Curieux, non ?

Ah ! Quand l'Europe fait sa généreuse...

Écrit par : Pivoine | 24/09/2012

@ Pivoine : oui, avec d'un côté Israël et ses partis religieux puissants et de l'autre les intégristes musulmans un peu partout, je ne sais pas comment cela va finir.

Écrit par : Feuilly | 24/09/2012

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