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12/09/2012

Ironie de l'histoire

11 septembre 2012 à Washington.

Le président Obama a déclaré que les Etats-Unis étaient "plus forts" et "plus en sécurité". Il a ajouté que son pays avait "infligé un coup dévastateur" à Al-Qaïda et que « Oussama ben Laden ne nous menacera plus jamais. Notre pays est plus en sécurité, et nos concitoyens reprennent le dessus (…)  Aucun acte de terrorisme ne peut changer ce en quoi nous croyons (...) Quand les livres d'histoire seront écrits, ce qui restera du 11-Septembre ne sera ni la haine ni les divisions, mais un monde plus sûr, un pays plus fort, et des gens plus unis qu'auparavant".

 11 septembre 2012 à Benghazi.

http://www.lemonde.fr/libye/article/2012/09/12/un-americain-tue-dans-l-attaque-du-consulat-de-benghazi_1758819_1496980.html

Benghazi, là où les USA ont demandé à Al Quaïda d’aider les opposants à renverser Kadhafi. Ils leur ont fourni des armes et ont manipulé l’ONU (il n’existait et n’existe toujours aucune preuve sur les 6.000 civils tués par l’aviation du Colonel) pour permettre à l’Otan d’intervenir. Ensuite ils ont outrepassé ce mandat de l’ONU (au départ une simple protection aérienne) pour renverser un régime qui vivait en autarcie et refusait les lois du marché mondial. Après s’être emparés (avec leur allié Sarkozy) des puits de pétrole, Ils ont placé à la tête du pays des musulmans intégristes qui se sont empressés de rétablir la charia (tant pis pour les femmes, qui en seront les premières victimes).

Souvenons-nous qu’ils ont envahi l’Afghanistan soi-disant pour lutter contre le terrorisme, puis qu’ils ont fait de même avec l’Irak (les fameuses armes de destruction massives jamais trouvées, sauf les armes chimiques qu’ils avaient eux-mêmes fournies quand leur allié Saddam Hussein faisait la guerre contre leurs ennemis jurés, les Ayatollahs iraniens). Aujourd’hui, alors que de nombreux soldats de l’Otan sont morts dans ces pays (y compris pas mal de Français) ils soutiennent ces mêmes troupes d’Al Quaïda. Il faut dire qu’elles sont devenues fort utiles pour renverser certains régimes  comme ce fut le cas hier en Libye et comme c’est le cas aujourd’hui en Syrie.

Mais jouer un double jeu finit toujours par se retourner contre vous.

Bombardement-dimanche-20-mars-20111.jpg

 

Guerre de l'Otan en Libye

 

Commentaires

Ce qui est frappant, dans la teneur de la déclaration d'Obama, - peut-être est-ce un lapsus - c'est que le 11 septembre aura été utile, presque un bienfait.
On en reste pantois.
Mais je doute que les livres d'histoire aillent dans ce sens. Fort heureusement, ceux qui participent de près à l'histoire, ne sont pas en charge de l'écrire.

Écrit par : Barnabé | 13/09/2012

Je me demande, en effet, ce que diront les historiens de tout cela.

Quant à la Syrie, il est clair qu'on désatbilise un régime stable en laïc en soutenant une soi-disant opposition (surtout composée de mercenaires musulmans fanatiques venus d'un peu partout), en l'armant et en la conseillant (puisque l'armée syrienne a arrêté des officiers français et britanniques lorsqu'elle a donné l'assaut à certains quartiers, ce que la presse occidentale s'est bien gardée de révéler). Le but n'est pas d'établir la démocratie dans ce pays, mais d'anéantir une puissance militaire qui pourrait menacer Israêl et qui soutient déjà le hezbollah. De toute façon, s'il doit y avoir une guerre, ce seront les contribuables européens et américains qui paieront. Après, il ne restera plus qu'à abattre l'Iran et le capitalisme occidental pourra régner en maître. Jusqu'au jour où la Chine s'éveillera...

Écrit par : Feuilly | 14/09/2012

La déstabilisation de la Syrie pour les raisons que vous évoquez est maintenant claire. Votre explication est tout à fait simple et suffisante. Concernant les autres pays (Tunisie, Libye, Égypte Yémen), les raisons de l'implication de l'Occident, en particulier les USA, me paraissent moins claires. Beaucoup d'analystes politiques évoquent, avec insistance, cette implication sans donner de raisons. Je suis convaincu que les USA ont joué un rôle important dans les événements qui ont secoué le monde arabe. Mais je ne vois toujours pas leur intérêt surtout que les USA étaient sûrs de l'arrivée au pouvoir des islamistes, et ces derniers sont, logiquement, une menace pour tout le monde libre. Je voudrais comprendre ce que cache ce paradoxe, si paradoxe il y a... Si vous avez une explication, ou une hypothèse, je vous saurais gré de nous l'exposer. Merci.

Écrit par : Halagu | 14/09/2012

@ Halagu : je me pose exactement les mêmes questions que vous et je ne comprends pas cette volonté délibérée de placer des islamistes purs et durs au pouvoir. Je vais essayer de donner quelques hypothèses dans un texte à part.

Écrit par : Feuilly | 14/09/2012

La solution ne serait-elle pas à chercher du côté de l'Iran ?

Écrit par : solko | 14/09/2012

@ Solko; ce n'est pas impossible, l'Iran étant sunnite et les salafistes chiites.

Écrit par : Feuilly | 15/09/2012

Et puis l'Iran sera (ou est déjà) en possession du nucléaire (grâce à l'Eurodif des frenchies- ah ah ah!). Comment mieux contrer son influence qu'en devenant un allié "tolérant" de républiques islamistes modérées ( si ça existe, un truc pareil) des alentours ?

Écrit par : solko | 15/09/2012

Il y a un livre qui semble (d'après ce qu'en dit la journaliste Françoise Germain-Robin spécialiste du Moyen-Orient) donner des éléments sérieux pour tenter de comprendre (ou en tout cas débattre de) l'avenir du monde arabe qui ne fait que commencer :
c'est "Le Printemps arabe : un premier bilan". Points de vue du Sud, coordonnés par Bichara Khader. (éditions Syllepse, 210 pages, 13 euros).

Le professeur Khader dirige à Louvain-la-Neuve le Centre d'études et de recherches sur le monde arabe contemporain (Cermac).
Avec ce livre, il tente un diagnostic sur les mouvements en pleine évolution qui secouent l'ensemble des pays arabes, du Maghreb et du Machrek, jusqu'à la péninsule Arabique.
Habitué à commenter à chaud l'actualité de cette région qu'il connaît bien, il essaie d'en offrir un panorama en réunissant les travaux d'universitaires du cru.
Avantage de l'exercice : la connaissance intime qu'ils ont des situations qu'ils décrivent, d'où une solide contextualisation qui accompagne la description quasi scientifique des forces en présence dans chacun des pays analysés, tout particulièrement l’Égypte, la Syrie, le Yémen, mais aussi les pays où la révolution n'a pas (encore ?) eu lieu comme la Jordanie, l'Algérie et le Maroc.
On en apprend beaucoup aussi sur Barheïn, confetti stratégique qui fait face à l'Iran sur la route du pétrole, où la révolution a été écrasée par les chars saoudiens : l'amour de l'Occident pour les droits de l'homme a trouvé là sa limite évidente.
L'inconvénient de l'exercice, c'est le manque de recul, donc le parti-pris ou le "vœu pieux".
Et d'une manière générale l'orientation de l'ouvrage se veut optimiste. Dans l'introduction et dans les deux chapitres qu'il consacre à la Tunisie et à la Libye, Bichara Khader parie sur la "révolution heureuse" même s'il s'interroge sur les conséquences néfastes que pourrait avoir à terme l'intervention de l'Otan dans les affaires libyennes, tant dans ce pays qu'à l'échelle du monde arabe.

Je vais aller voir ce qu'on y dit (ou pas) de l'implication des États-Unis.

Écrit par : Michèle | 15/09/2012

@ Solko : il est clair que toute la politique occidentale au Moyen-Orient a toujours l'Iran en arrière-plan.

@ Michèle : Barheïn : comme par hasard, l'Occident n'encourage la révolution que là où elle espère voir le régime tomber. Ainsi, il y aurait tant à dire sur les "droits de l'homme" et la démocratie en Arabie...

Écrit par : Feuilly | 17/09/2012

Les commentaires sont fermés.