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24/12/2011

Flâner...

Flâner, de préférence en-dehors des sentiers battus.

Flâner et se souvenir de ce que l’on aurait pu être et qu’on n’a pas été.

Refaire à l’envers le chemin des écoliers,

Laisser là le maître et ses cahiers, puis partir et se promener parmi les buissons.

Chercher les paroles perdues, les sourires esquivés, les frissons imaginés,

Puis revivre les souvenirs abolis,

Tous les souvenirs.

Ceux d’hier et d’avant-hier,

Ceux qu’on avait oubliés et qui ressurgissent là, au détour de la route,

Intacts comme au premier jour.

 

Marcher.

Marcher et finir par se perdre le long des falaises à pic,

Dans l’ombre des forêts, ou dans la poussière d’un chemin écrasé de soleil.

Se souvenir qu’un jour on a été ou du moins qu’on a cru être

Se souvenir du parfum d’une femme et de tendresses anciennes

Se souvenir qu’on a tout donné et qu’on a tout perdu,

La jeunesse, les espoirs et les désirs insensés.

 

Souhaiter être libre, enfin, hors du monde.

Partir, seul, et chercher.

Chercher un port, quelque part, où pouvoir se reconstruire et rêver.

Regarder la mer monter et les bateaux partir.

Vouloir se perdre, comme eux, dans l’océan,

Mais rester quand même, ici, et contempler ses pas, sur le sable mouillé,

Signes éphémères de notre présence au monde.


Littérature

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature

Commentaires

Saison des grandes pensées nostalgiques.
Et pourtant le présent est là, à chaque instant, prêt à être cueilli, humé, caressé.
Bonnes fêtes et beaucoup de beaux textes comme celui-ci à votre horizon ! Nous ne nous en lassons pas ...

Écrit par : saravati | 24/12/2011

Souvenirs qui se pressent au lent balancement de la marche.
Et puis, au détour d' un chemin, une flaque de soleil, un lièvre qui passe, un bateau, que sais-je, et la vie est devant..

Écrit par : agnès | 25/12/2011

@ Savarati : bien sûr que la vie est là aujourd'hui et qu'il faut la croquer. Mais la littérature est rarement axée sur le présent immédiat. Il lui faut du temps pour retranscrire les choses. Et donc, forcément, elle est par essence nostalgique.

@ Agnès : la vie est toujours devant, nous le savons. Et sans doute passe-t-on beaucoup (trop) de temps à revivre son passé. Mais bon, sans un peu de nostalgie, il n'y aurait pas de littérature, rien que de l'action.

Écrit par : Feuilly | 25/12/2011

Bellement lamartinien ! Mais littérature et action ne sont pas contradictoires et l'étrange parenté thématique et chromatique entre l'image que tu as choisi pour représenter ta nostalgie fataliste, et celle qui illustre ma désespérance combative, en est la preuve : http://www.editions-schortgen.lu/FR/Catalogue/Detail.asp?Id=121

Écrit par : giulio | 26/12/2011

@ Giulio : en effet, la similitude des images est troublante... J'aime bien cette photo de chaussures face à la mer. On peut la comprendre négativement (un suicide par noyade) ou au contraire positivement (le migrant qui quitte son pays, monte sur un bateau et va refaire sa vie au-delà des mers). Ici, les traces de pas sur le sable renvoient plutôt à une présence éphémère (un homme est passé par-là, mais le souvenir de son passage sera bientôt effacé).

Écrit par : Feuilly | 26/12/2011

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