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17/12/2011

Le fleuve

Majestueux et impassible,

Coulant sous mille ponts de pierres,

Tu traverses la ville.

D’où viens-tu, fleuve aux reflets étranges

De quels pays es-tu issu ?

Tu charries, dans tes eaux brunes, des limons venus d’ailleurs

Et des terres argileuses provenant de contrées inconnues.

Sur tes eaux, flottent des troncs d’arbres déchiquetés,

Vestiges d’incroyables catastrophes.

Tu es né en amont, sur les hautes terres inexplorées,

Là bas, il y a, dit-on, des plateaux marécageux

Où vivent des animaux fantastiques,

Et des forêts profondes où nul n’a jamais pénétré.

Toi seul connais ces terres sauvages où commença le monde.

C’est leur âme que tu portes en toi

Et c’est pourquoi tu es si majestueux

Quand tu traverses les grandes villes

Et que tu coules sous leurs ponts de pierres.

Mille passants, sur la berge, te regardent avec respect

Car ils craignent tes colères.

Mais tu passes, impassible, et poursuis ta destinée

Vers les terres de l’aval,

Là où le ciel et la mer, paraît-il, se rejoignent à l’horizon.

Littérature



Paris, la Seine en crue

11:56 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : littérature

Commentaires

La Seine à Rouen... Ce n'est pas mal non plus. L'aval a bien du charme... En automne...

Écrit par : Pivoine | 18/12/2011

reste à savoir si elle va un jour nous faire sa crue centennale pour les photos…

Écrit par : sav | 18/12/2011

@ Pivoine : la Seine en amont de Rouen est très bien aussi, avec le Château-Gaillard et la reine de France enfermée dans le donjon...

Écrit par : Feuilly | 19/12/2011

@ Sav : une photo par siècle, ce serait bien peu pour vous qui aimez en faire...

Écrit par : Feuilly | 19/12/2011

S'arrêter au milieu du tablier, entre ciel et eau, comme perché(e) sur la hune d'une frégate lancée à pleines voiles vers d'autres rivages...

Écrit par : Michèle | 19/12/2011

@ Michèle : mais ici, c'est le fleuve qui poursuit sopn chemin vers "d'autres rivages", même si le lecteur s'assimile à lui, bien entendu.

Écrit par : Feuilly | 19/12/2011

J'énonçais ma position vis-à-vis du colosse : sur le pont, respirant l'air ancien, sans aucune envie pour l'instant de rejoindre l'existence fluide des poissons :)

Écrit par : Michèle | 20/12/2011

Pivoine et toi évoquez la Seine à Rouen, je pense plutôt à la Loire et au pont de Gien... Chacun son fleuve et ses ponts :)

Écrit par : Michèle | 20/12/2011

@ Michèle : j'avais failli mettre une photo de la Loire, mais ce fleuve (superbe) évoque plutôt pour moi la sécheresse estivale, quand il chemine paresseusement sur son lit de cailloux tout en longeant des châteaux fabuleux.

Écrit par : Feuilly | 20/12/2011

L'histoire des fleuves, c'est aussi l'histoire du monde avant que les hommes sculptent les paysages selon des règles qui défient la nature.
Mais les fleuves gardent leur authenticité et se réservent le droit de reprendre leurs prérogatives.

Écrit par : saravati | 20/12/2011

@ Saravati : tout à fait. Et c'est pour cela que les fleuves en crue sont fascinants. Ils nous rappellent que la nature sauvage et impétueuse n'est jamais loin et que nos constructions humaines (et avec elles j'englobe toute notre culture et nos mots jetés au vent) sont bien précaires.

Écrit par : Feuilly | 21/12/2011

Et le premier quatrain d'Eventide d'Albert Samain nous résumer :

Dans la lente douceur d’un soir des derniers jours
La ville haletante exhale ses fumées.
Frère de nonchaloir, le fleuve aux eaux lamées
Roule un flot de légende au pied des vieilles tours.

Écrit par : giulio | 21/12/2011

Sorry, je voulais écrire "Et le premier quatrain d'Eventide d'Albert Samain pour nous résumer : ...

Écrit par : giulio | 21/12/2011

@ Giulio : merci pour ces vers. Samain, un poète à découvrir...

Écrit par : Feuilly | 21/12/2011

Les commentaires sont fermés.