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14/12/2011

Le Sud

Dans les après-midis d’été, quand le monde est endormi,

C’est un plaisir de se promener, seul, dans les rues du village.

Il suffit d’ouvrir la porte de la vieille bâtisse

Et aussitôt la terrible chaleur vous saute au visage.

Dehors, personne. Pas un bruit. Le silence.

Je descends les ruelles en pente,

Le long de vieilles maisons d’un autre âge.

Le temps, ici, s’est arrêté et rien n’a changé depuis le Moyen-âge

Ou si peu.

Le soleil brûle ma peau et je m’arrête un instant,

A l’ombre de l’église, près de la glycine centenaire.

Des monstres de pierre me fixent de leurs yeux insistants.

Diables, chimères, gorgones et coquecigrues

Semblent me reprocher de troubler leur repos.

Trois coups sonnent au clocher

Rappelant dans le silence, l’éternelle fuite du temps.

Moi je poursuis ma route, sous le ciel azuré,

Vers l’unique place, celle de toutes les Républiques.

Personne.

Pas un souffle de vent.

Rien.

Rien que la fontaine qui murmure doucement

Et dont les quatre lions crachent une eau glacée.

Je trempe ma main dans l’onde. Frisson.

A l’ombre d’un arbre, dort un chien

Qui rêve à ce qu’il fut ou ce qu’il aurait pu être.

Le temps s’est arrêté.

Le village est assoupi.

C’est le Sud, une après-midi d’été.

littérature

07:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature

Commentaires

à chaque instant
tout
sentir
parfois on peut

Écrit par : Michèle | 14/12/2011

@ Michèle : mais pour sentir il faut être disponible. Trop souvent, notre vie active nous empêche de "voir" ce qu'il y a autour de nous. Des choses simples, mais qui rendent la vie plus belle.

Écrit par : Feuilly | 14/12/2011

Magnifique ! Comme si on y était ;-)

Écrit par : Cigale | 14/12/2011

@ Cigale : tout est dans le "comme si" bien entendu...

Écrit par : Feuilly | 14/12/2011

Je reconnais cette ambiance et je comprends que pour la ressentir, vous soyez prêt à braver la terrible chaleur.
Moi, je serais restée à l'ombre ...
J'ai vécu une expérience de "solitude" à Rome à 3 heures du matin, la ville était vide et l'accès aux places aisés, la Fontaine de Trévi toute blanche dans la nuit sans aucun touriste pouvait enfin chanter sans être dérangée !

Écrit par : saravati | 16/12/2011

@ Saravati : le Sud à trois heures du matin, c'est très bien aussi. Tout les instants qui nous permettent d'être seuls devant les éléments du paysage sont appréciables.

Écrit par : Feuilly | 16/12/2011

Bonjour Feuilly,

Contente de lire de la prose poétique chez toi ... Entre autres! Il suffit parfois d'un bref coup d'oeil, fixé sur la rétine (ou plutôt, dans la mémoire), le tout est de garder un mot, une trace, et plus tard, d'arriver à restituer la "photographie"...

Écrit par : Pivoine | 18/12/2011

@ Pivoine : l'écriture vient toujours "plus tard".

Écrit par : Feuilly | 19/12/2011

Les commentaires sont fermés.