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17/06/2010

Obscurité (33)

 

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07:00 Publié dans Prose | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature

Commentaires

Superbe! Souvenir de frissons... délicieux. Que ne pouvons-nous plus être lui ?

Écrit par : giulio | 17/06/2010

Rafraîchissante lecture, merci pour ce bain de jouvence! Ce plongeon en prime adolescence me fait un bien énorme.

Écrit par : Natacha | 17/06/2010

Oui, car écrire, c'est avant tout se souvenir. Se souvenir du temps passé et le faire revivre, là, en un éternel instant.

Écrit par : Feuilly | 18/06/2010

«Vivre c'est s'obstiner à achever un souvenir» disait René Char. Je ne sais pas s'il entendait «achever» comme «tuer» ou comme «accomplir»...

Écrit par : Natacha | 19/06/2010

@ Natacha: je ne comprends pas ces mots de Char. On n'achève jamais un souvenir, ni dans le 1er sens, car, occulté ou présent, le souvenir est sempervirent et indélébile, ni dans le second sens, car le souvenir est et reste toujours nécessairement inachevé, impossible à accomplir. Je pense qu'un souvenir, on peut l'occulter, croire l'oublier, s'en flatter, l'altérer, l'embellir, le dramatiser, s'en attrister, s'en vanter, le regretter, s'en charmer la mémoire, l'exorciser, mais certainement pas l'achever.

Que voulait-il dire, René? Un quart de siècle trop tard pour le le demander!

Écrit par : giulio | 19/06/2010

Achever le souvenir, autrement dit, le porter à sa perfection dans l'accomplissement. Le revivre jusqu'au bout et pour une fois (dans l'histoire racontée) conduire l'action à son terme.

Exorciser le souvenir en le revivant dans une histoire inventée.

Écrit par : Feuilly | 19/06/2010

OK, Feuilly, va pour exorciser!
Mais le passé reste le passé et si on peut le retrouver, l'évoquer, le faire revivre, jamais on ne saura quelle eût pu en être la suite de tel ou tel évènement, s'il s'était épanoui, comme souhaîté.
Pour moi, ton histoire, elle me rappelle pour l'heure le vécu, mais aussi le jamais porté à terme, car, à cet âge là,
le coitus, pour platonique qu'il soit, est nécessairement interruptus. Beaucoup d'autres choses, sentiments, émotions prendront la relève et se succéderont tout au long de la vie, mais cette émotion là, enfantine, exaltante, frissonnante, bouleversante (j'en sens encore la brulure sur mes joues de quasi-septuagénaire), jamais elle n'aboutira ni connaîtra l'accomplissement. Émotionnellement plus brûlante que n'importe quel orgasme, cette première rencontre ne sera dépassée en intensité que 2 années plus tard par le premier vrai baiser entre deux gosses de 12 et 14 ans que nous étions, Michaela et moi, mais ça, c'est encore une autre histoire.

Écrit par : giulio | 19/06/2010

"jamais on ne saura quelle eût pu en être la suite "
C'est bien pour cela que je parle d'accomplissement par le truchement de l'écriture. En faisant revivre nos anciennes émotions, nous leur faisons prendre une autre tournure, celle, peut-être, que nous aurions voulu qu'elles prennnent.

Ceci dit, même ici dans cette nouvelle, l'enfant demeure insatisfait. Il découvre et ne sait pas encore quel pourrait être l'accomplissement .

Écrit par : Feuilly | 20/06/2010

Ce passage de ton histoire entend un certain écho en moi. Je n'étais plus vraiment adolescente, plutot jeune adulte. Cet émoi face un artiste nimbé de lumière je le ressens encore tant d'années après. C'est un souvenir qui met encore des papillons dans mon coeur. Rien n'a jamais été accompli, mais c'est sans doute mon plus joli souvenir d'amour, le premier tremblement, le premier rose aux joues, le premier frôlement d'une main sur une autre, le premier regard qui m'avait fait me sentir femme.

Écrit par : Débla | 20/06/2010

@ Débla: "Rien n'a jamais été accompli" C'est ce que je disais plus haut. Par l'écriture, on revit la scène , on espère la conduire plus loin que dans la réalité.

J'ai connu ces doigts qui guidaient les miens le long des cordes de l'instrument. J'ai oublié la technique, je n'ai retenu que le contact de ces doigts.

Écrit par : Feuilly | 20/06/2010

Les souvenirs d'un émoi peuvent s'abimer avec le temps, les regrets eux restent parfaitement en mémoire pour toute une vie non ?

Écrit par : ellesurlalune | 21/06/2010

@ ellesurlalune: les regrets, oui. Ils ont la vie dure. Regrets souvent de n'avoir pas conduit l'aventure plus loin. Regrets aussi parfois de l'avoir commencée.

Mais les souvenirs, quand même... Enjolivés par le temps et la mémoire, ils demeurent fort vivaces.

Écrit par : Feuilly | 21/06/2010

@ Feuilly : d'accord avec vous pour les regrets "de ne pas avoir conduit l'aventure plus loin", mais ceux de "l'avoir commencée" ne méritent-ils pas plutôt l'appellation de remords ?

Écrit par : Pascal | 24/06/2010

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