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30/01/2010

Obscurité (3)

A la fin sa propre mère se décidait à intervenir et il se retrouvait enfermé dans sa chambre sans dîner et puni jusqu'au lendemain. Ainsi il aurait le temps de réfléchir, lui lançait-on à travers la porte. Mais lui, la seule chose qui le tracassait, c’était de savoir pourquoi sa mère avait finalement demandé à son compagnon de se calmer. 

 

La suite est à lire dans le livre paru aux éditions Chloé des Lys

 

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11:55 Publié dans Prose | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : littérature

Commentaires

J'aime beaucoup la façon dont le rêve de l'enfant vient s'insérer dans le texte. Cela me fait penser au procédé utilisé par Marie Gauthier dans certains passages de "La montagne de mots".

Écrit par : Le Photon | 31/01/2010

Ah bon? Voilà qui est troublant.

Écrit par : Feuilly | 31/01/2010

Plus exactement, je pense à la manière dont Marie Gauthier a inséré, dans son récit, les dialogues intérieurs de ses principaux personnages (le SDF, Ludo, l'enfant, le chauffeur de taxi, Luc, Max, la poupée flamenca).

Je crois que l'effet n'est pas seulement dû à la typographie (paragraphes séparés, caractères en italique...). Notez bien que celle-ci importe beaucoup : dans "La montagne de mots", elle a été minutieusement travaillée (on en connaît aussi l'importance chez d'autres écrivains, notamment dans "Ulysse" de Joyce).

Il y a autre chose : une sorte de "saut" où, par une transition non pas absente mais à la fragile limite entre l'abrupt (toute montagne a ses crevasses, pour paraphraser René Char) et le suggéré, on migre à l'intérieur-même de ces personnages-là. Cela les différencie d'ailleurs du personnage principal car ce dernier, très complexe, voit sa polyphonie s'exprimer d'une autre manière (ce qui contribue à la richesse stylistique de l'écriture de Marie Gauthier).

Je retrouve la même sensation de "saut" dans votre récit, à la différence que l'on migre à l'intérieur d'un même personnage, et non d'un personnage à un autre. Cette capacité à produire de telles sensations par l'écriture ne manque pas de m'impressionner, car elle me fait le même effet, presque physique, que le rythme de la mer dans certaines pages de Henri Queffélec (un de mes plus merveilleux souvenirs de lecture !).

Écrit par : Le Photon | 31/01/2010

Oui, c'est cela. Ici le personnage s'endort et on passe à la description de son rêve. On atteint donc le subconscient du personnage et le lecteur est en droit de se demander si ce rêve est prémonitoire ou pas, s'il est purement gratuit ou s'il annonce quelque chose. Cela brouille un peu les pistes, ajoute de l'incertitude.

Dans "La Montagne des mots", ce sont les autres personnages qui subitement donnent leur point de vue sur un fait que l'héroïne vient d'analyser, ce qui à la fois relativise ce qu'elle dit (son point de vue est subjectif, douloureusement subjectif, dirais-je) et nous ouvre d'autres perspectives (on pourrait écrire un autre roman en partant du point de vue de ces personnages).

Écrit par : Feuilly | 31/01/2010

Dans le rêve du personnage, il y a des éléments qui m'évoquent une autre nouvelle : "La maison" (dans la deuxième partie).
C'est toujours un plaisir pour le lecteur de trouver des récurrences

Écrit par : Michèle | 01/02/2010

Ah oui, de fait, le héros y était amoureux de sa soeur. Elle a une bonne mémoire, notre amie Michèle, j'avais complètement oublié...
Pour que la morale soit sauve, jé précise que je n'ai pas de soeur. Il n'y a donc pas là le moindre fantasme relevant de l'autobiographie. Disons plutôt un regard porté sur la femme en général, cela oui. Et comme en principe on doit être proche de sa soeur, en parlant de désir incestueux dans la nouovelle, il y a peut-être là un désir inconscient d'être proche de la femme (je pense d'ailleurs moins au désir physique qu'à une communauté de sentiment, basée sur l'intelligence et la tendresse).

Écrit par : Feuilly | 01/02/2010

Je ne vois rien d'immoral là-dedans. Ce n'est pas pour rien que nos sociétés ont inventé l'interdit.

Quant à la vérité, elle doit s'inventer pour chaque individu, en inventant chaque fois une écriture.
Chaque fois que nous ouvrons la bouche ou prenons le stylo, produisons-nous autre chose que des récits (de ce que nous comprenons de nous-mêmes et des autres et du monde).

Écrit par : Michèle | 01/02/2010

Je parlerais de passage d'avantage que de sauts , passages en réalité de l'enfant et rêve de celui-ci , quant à la vérité c'est dans le rêve que je la lis ( ai-je raison ?) .
Bonne semaine à tous :)

Écrit par : ellesurlalune | 01/02/2010

superbe suite, Feuilly; ah, savoir écrire ainsi! J'ai eu de nombreux maîtres en écriture, moi qui ai la vanité de me considérer auteur; tu es les dernier en date. Chapeau!

Écrit par : giulio | 02/02/2010

Ce qu'il y a de bien avec Giulio, c'est qu'on se sent tout de suite important (sourire).

Écrit par : Feuilly | 02/02/2010

Ce qui me frappe, c'est comment l'écriture (le beau style) "tient" cette histoire ; comme si elle voulait, malgré tout, requalifier la vie de l'enfant, en tenir la ruine à distance.

Écrit par : Michèle | 03/02/2010

A distance? Tu veux dire que l'écriture n'est pas en phase avec le sujet? Toujours ce problème d'émotion du sujet à rendre plus explicitement?

Écrit par : Feuilly | 03/02/2010

Que dis-je, la vie de l'enfant. C'est chaque membre de la famille qui est anéanti par l'acharnement du Bourreau et l'écriture dit que ça continue malgré tout et que c'est de l'intérieur que la résistance devient plus forte, celle-là même qui fait tenir.

Écrit par : Michèle | 03/02/2010

Oui, c'est ce que j'essaie de montrer. Ils se reconstruisent lentement une fois éloignés du domicile. Les enfants oublient leur rivalité et les voilà en vacances.

Écrit par : Feuilly | 03/02/2010

Nos prises de paroles se sont croisées.
L'écriture pas adaptée au sujet ? non non je ne dis pas ça du tout. Il ne manquerait que ça, que je me permette une ânerie pareille.
Je dis seulement l'effet que me procure cette écriture sur ce sujet. Sur quoi je n'ai pas pu mettre tout de suite le doigt. Et encore je suis loin du compte...

Écrit par : Michèle | 03/02/2010

Les commentaires sont fermés.