04/01/2010
La neige
Dans la neige infiniment blanche,
je suis des traces.
Ce sont les traces de tes pas.
Enfin c’est ce que je crois,
mais comment en être certain
dans ce paysage où il n’y a rien,
rien que la neige et le silence,
un silence si grand
qu’on a du mal à imaginer qu’il puisse exister.
Voilà longtemps que je te cherche
et maintenant il neige et il fait froid.
J’avais espéré, en voyant tes empreintes,
te retrouver enfin.
Mais voilà que les flocons, uns à uns,
sont de nouveau en train de tout recouvrir.
Le chemin lui-même a disparu
et je marche maintenant au hasard,
ne sachant pas si je te retrouverai un jour.
Je ne sais même pas où je vais
et peut-être suis-je moi-même perdu.
Il neige et dans cette grande solitude
on ne distingue plus aucune trace,
rien que tout ce blanc qui a recouvert le monde
comme un linceul d’éternité.
Feuilly
09:16 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, la neige
Commentaires
C'est un très beau poème.
Écrit par : Michèle | 04/01/2010
Oui, Feuilly, un très beau poème, délicieusement surréaliste, où la neige se veut blanche et le silence autre chose que - fatalement - une absence.
Écrit par : giulio | 04/01/2010
Le silence et le blanc tout autour de soit et pourtant rien n'est calme dedans , parfois , souvent , être "incalme "tout le temps .
Écrit par : ellesurlalune | 05/01/2010
Merci à tous pour les commentaires. Et c'est vrai que c'est un texte qu'on peut lire à plusieurs niveaux. Je voulais parler de la neige, des paysages sous la neige, de la solitude de ces paysages-là. Puis j'ai dérapé avec une histoire d'amour contrarié, qui rendait bien aussi la solitude. Du coup, j'ai un peu perdu l'aspect purement paysager.
Mais ce chemin effacé par la neige, où on marche difficilement, c'est aussi un peu la vie. La vie où tout se ressemble et où les indications claires sont rares. On peut donc lire ce texte sous un angle existentiel.
Et puis tout ce blanc, c'est aussi la page blanche et les traces qui s'effacent seraient alors une tentative avortée d'arriver à dire enfin quelque chose.
Mais il y a surtout l'absence de l'autre qui renvoie à la solitude première et primitive de l'individu. L'histoire d'amour ici évoquée n'est qu'un prétexte pour parler de cette solitude là.
Le blanc est si blanc qu'il devient silence angoissant et donc présence perturbante. Le contraste est fort entre ce calme de la neige et les tourments intérieurs du "promeneur" qui est en pleine crise en fait puisqu'il recherche l'amour qui l'a fui.
Écrit par : Feuilly | 05/01/2010
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