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25/03/2009

Peu importe

Peu importent les jours et les nuits, les saisons qui défilent et l’équinoxe qui revient s’abattre sur nous en tempête de pluie battante et froide.

Peu importent la mer qui mugit et ses vagues en colère qui déferlent contre les falaises de la mort.

Peu importent ces navires au large qui tanguent dans la tourmente et pour qui tous les ports sont désormais hors d’atteinte.

Peu importent les heures qui passent et qui repassent au cadran de l’espoir.

Peu importent, vous dis-je, les départs sans cesse différés, les voyages toujours reportés et ces mille pas inutiles qui ne nous conduisent nulle part.


Parfois, une corne de brune hurle dans le noir et annonce des dangers imminents, tandis qu’un phare, au bout du monde, tente de trouer l’obscurité.


Peu importe, ils ne reviendront plus les exilés, ils auront péri en mer avant d’atteindre le port. Le poème sera leur tombeau et s’ils survivent, ce sera dans une chanson de marins, un de ces refrains qu’on reprend en pleine mer pour se donner un peu d’espoir, quand l’attente est trop longue et que la cause est perdue.

Peu importe la nuit au cœur de mon texte, peu importent cette page et ces mots qui s’envolent.

Peu importent ton cœur et ton sexe et tous tes mots qui m’ont fait rêver.

Peu importent les jours et les nuits.

Peu importe.

Reste le poème.

Je te le dédie.


phare-tempete-1-gd.jpg

16:03 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature, poésie

Commentaires

Oh, poème à nu, déchirant l'âme. Cette parole qui va s'amenuisant et dont on croit qu'elle va s'éteindre, mais qui s'enflamme à nouveau, et combien, possédée et donnée en même temps.
Bravo...

Écrit par : ellisa | 25/03/2009

Souffle magnifique!
L'Equinoxe vous va bien.
Plaisir vif à lire ce vrai poème, très entier.
Merci.
Natacha S.

Écrit par : Natacha | 25/03/2009

Beau poème qui sonne comme noté à vif.
Il en garde une sorte de palpitation.

Écrit par : michèle pambrun | 25/03/2009

@ Ellisa: Poème qui déchire l'âme, parole possédée et donnée... C'est bien de cela qu'il s'agit, en effet.
@ Natacha: souffle magnifique. Je ne sais plus que dire... alors je ne dis rien.
@ Michèle: une sorte de palpitation... On peut en effet dire le choses comme cela.

Écrit par : Feuilly | 25/03/2009

Ce poème emporte comme les vagues peuvent emporter un jour de grand Mistral sur la Méditerranée.
L'espoir, ce pourrait être une île où le poète jettera l'ancre...

Écrit par : Débla | 26/03/2009

La possibilité d'une île, comme chez Houellebecq?
Mais jeter l'ancre,Débla, ce serait renoncer à la mer, aux difficultés, aux passions, à la lucidité, à la révolte, à la vie tout simplement. A la limite se serait renoncer à lire et à écrire (on devrait dire "jeter l'encre" alors). N'importe-t-il pas de conserver cet esprit sauvage et indompté que tu retrouves dans tes chevaux camargais et que tu aimes tant?

Écrit par : Feuilly | 26/03/2009

C'est très beau, très mélancolique, très romantique...

Pitié !!! Pas Houellebecq !!!

Écrit par : Rosa | 26/03/2009

C'est très fort Feuilly ce que tu me dis là , car j'ai hésité entre l'ancre et l'encre ...

Je n'imagine pas le poète cessant d'écrire ou de lire ....

Écrit par : Débla | 27/03/2009

Les commentaires sont fermés.