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03/03/2009

Dialogue (2)

Comment saurait-on qu’on est le dernier homme sur terre ? dit-il.
Je ne crois pas qu’on le saurait. On le serait, c’est tout.
Personne ne le saurait.
Ca ne ferait aucune différence. Quand on meurt, c’est comme si tout le monde mourait aussi.
Je suppose que Dieu le saurait. N’est-ce pas ?
Il n’y a pas de Dieu.
Non ?
Il n’y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes.


Cormac Mac carthy, La route

Commentaires

"Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes" Telle est la part de foi nécessaire pour que l'athéisme ne devienne pas foi.

Écrit par : gharbi | 03/03/2009

Exactement. C'est pour cela que je me définis toujours comme un athée mystique. Rien de mieux pour être rejeté par les deux camps, ce qui n'est pas plus mal.

Écrit par : Feuilly | 03/03/2009

Mysticisme ?

" L'éternité est une dimension de la poésie confisquée, dénaturée, désamorcée par les religions et leur dieu omnipotent.
L'éternité, au regard de l'univers, n'admet pas d'être régentée. Admettre Dieu, c'est admettre une fin arbitraire, entendue comme objectif et limite, à l'éternité poétique, au même titre que d'admettre comme souveraine la seule matière connue des hommes comme principe fondamental de l'éphémère.
Le matérialisme et le déisme sont deux garde-fous complices d'une même tentative de conjuration de l'angoisse de l'impensable."

Si tu me trouves l'auteur, je te paie des prunes!

Écrit par : Redonnet | 04/03/2009

Le matérialisme et le déisme sont deux garde-fous complices...

Oui, c'est ce que j'essaie de dire. Il faut être ailleurs, dans un infini poétique, en quelque sorte.

Quant à ton auteur... Un anarchiste je suppose.

Écrit par : Feuilly | 04/03/2009

On peut dire ça comme ça..Avec des nuances...Mais tu brûles.. tu brûles...

Écrit par : B. Redonnet | 04/03/2009

Je ne sais pas. Proudhon? Bakounine?

Écrit par : Feuilly | 04/03/2009

Tu me flattes :
http://lexildesmots.hautetfort.com/considerations-non-intempestives/

Considérations non intempestives 2. Réflexion 9

Tu n'auras donc pas de prunes !

Écrit par : B. Redonnet | 04/03/2009

Diable! C'est pour cela qu'il me semblait avoir déjà lu ces phrases!
Tant pis pour les prunes. Mais en aurais-tu trouvé dans ta Pologne enneigée?

Écrit par : Feuilly | 04/03/2009

Finalement, le mot de la fin sera pour toi : C'est vrai que les prunes se font rares sous une neige qui est là depuis fin novembre maintenant !
Mais pour en revenir au sujet, tu vois que nous avons cette conviction commune que, sans pour autant tomber dans le piège d'un dieu, il y a au fond de nous de l'indicible, de la non-matière, de l'abstraction.
Les matérialistes purs et durs, souvent assez limités dans leur raisonnement, m'insupportent autant que les déistes bêlants.

Écrit par : B. redonnet | 04/03/2009

Oui, les matérialistes purs et durs se veulent telllement cartésiens qu'ils en deviennent idiots en voulant tout expliquer. Il reste un mystère, une zone d'ombre. C'est là que c'est intéressant, bien entendu, c'est là que l'individu peut trouver un terrain où questionner avec sa sensibilité propre.

Écrit par : Feuilly | 04/03/2009

C'est précisément ce terrain qu'interroge l'écriture. La poésie, plus justement.
Et peut-être l'art en général.
Regarde l'art de l'époque communiste. J'ai visité des musées de cette époque, ici. L'art du réel...Affligeant !
Il y a une façon de transcender le réel, le matériel. Par, justement, ce que l'on porte en soi d'inconnu et d'abstrait.
De fantasme d'éternité. D'étoiles...

Écrit par : B.redonnet | 04/03/2009

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