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19/01/2009

Mortelle passion

Que veux-tu que l’on fasse, petite, dans ce monde de fous ? Que veux-tu que l’on fasse ? Partir, c’est impossible, tout est partout pareil. Au Nord, au Sud, à l’Est, partout je te dis, ce ne sont que crimes, combines louches et exploitation. Que faisons-nous dans cette galère, nous qui ne cherchons qu’à être nous-mêmes, nous qui ne cherchons qu’à nous connaître et à nous aimer ? Il n’y a plus qu’à s’embarquer sur un bateau de rêves et voguer au hasard, à l’aventure, imaginant ce que nous ne parvenons pas à trouver ici.

Je te raconterai des histoires incroyables que tu auras raison de ne pas croire mais qui seront si belles que tu en finiras par pleurer. Ce seront de vraies larmes de bonheur et à travers elles je verrai qui tu es vraiment, je te découvrirai et je t’en aimerai encore davantage. On voguera sous des tropiques imaginaires, l’eau sera d’un bleu que tu n’as jamais vu et les poissons, multicolores, ressembleront à des arcs-en –ciel sous-marins. Il y aura des vagues immenses et un vent si chaud que notre étrange voilier semblera prendre feu, mais nous continuerons à aller droit devant. Tu croiras voir l’incroyable dans les yeux des dauphins dansant dans l’onde ultramarine et finalement nous découvrirons les falaises du bout du monde au-delà desquelles il n’y a plus rien. Nous tournerons alors sur nous-mêmes à la recherche d’un vrai port qui pourrait nous abriter et nous permettre enfin de jeter l’ancre. Nous fuirons comme la peste les lieux habités, préférant longer des côtes sauvages où l’homme n’a jamais osé pénétrer. Là-bas, probablement, nous trouverons ce que nous cherchons, il n’y a pas de raison.

Ce sera une petite baie de sable fin. L’eau n’y sera pas profonde et c’est à la nage que nous rejoindrons le rivage, laissant notre voilier s’éloigner au gré des vents. Nous serons seuls comme nous ne l’avons jamais été, loin de tout, perdus pour le monde. Je te prendrai par la main pour découvrir notre nouvel univers qui se résumera à la couleur de tes yeux et à la profondeur de ton regard. Alors, petite, ce sera un autre voyage qui commencera, un voyage qui n’aura pas de fin et au cours duquel nous n’en finirons pas de disparaître, jusqu’à l’ultime éclair bleu de la mort.

"Feuilly"


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Image Internet

00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature, poésie, amour

Commentaires

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Tu sentiras l'air léger de cette plage lointaine et la chaleur voluptueuse du soleil t'enveloppera comme une voile de soie. Je m'approcherai alors de toi et te chuchoterai que tout ira bien, que notre bonheur sera simple comme la douceur du jour, que le plaisir sera pur, sans partage et sans demi mesure. Nous oublierons les interdits superflus, je te déshabillerai sans pudeur et je sentirai le parfum de ta peau splendide et diaphane. Je guiderai tes pas légers, nous suivrons la course du soleil et je t'emmènerai au grès de nos rêves et de nos envies...Alors le bonheur sera simple, simple comme le jour...
(à suivre)

Écrit par : Halagu | 19/01/2009

Tiens, vous étiez aussi du voyage sur ce voilier Halagu? J'espère que vous avez amené votre prore compagne avec vous, sinon on va avoir un problème...

Écrit par : Feuilly | 19/01/2009

Mon commentaire va tomber comme un cheveu dans la soupe... Pourtant, il y a des ailleurs différents, où il y a aussi des problèmes, mais différents. Tout ce que j'ai entendu de la Finlande (et même de la Laponie) me fait penser que ce n'est pas si mal...

Mais que cela n'a évidemment pas le charme des îles coraliennes... Et qu'il faut remplacer la nudité dansante par des couches et des couches de vêtements chauds...

Écrit par : Pivie | 19/01/2009

@ Pivie: il y a des problèmes partout. C'est pour cela qu'on dit dans le texte: "Partir, c’est impossible, tout est partout pareil." Donc, par "s’embarquer sur un bateau de rêves" on peut comprendre que ce voyage est simplement rêvé, purement imaginaire, parce que c'est encore plus beau que le voyage que les deux protagonistes auraient pu faire.

Écrit par : Feuilly | 19/01/2009

J'arrive sans invitation comme dans une auberge espagnole...Tenez-vous bien, il y a une armada de réfugiés qui arrive derrière moi!

Écrit par : Halagu | 20/01/2009

Et dans ce jardin fleuriront l'absinthe et l'armoise, l'aigre-moine et l'ambroisie, le céleri, le cerfeuil, le glaïeul, la menthe et le pavot...

Écrit par : michèle pambrun | 20/01/2009

Tout pour nous faire rêver (le pavot), nous faire tomber en ivresse (absinthe), éveiller nos sens (menthe) et même nous revigorer si le besoin s'en fait sentir (le céléri). Quelle belle et divine pharmacopée, dame Michèle.

Écrit par : Feuilly | 20/01/2009

Je viens me promener ce matin dans ce coin de paradis, j'en sens tous les doux parfums.
C'est un endroit où coulent des mots heureux .....
Tu as tricoté un trés joli scénario....

" Ce sont les limbes, cette frontière entre le monde du tangible et de l'intangible, qui sont vraiment le royaume de l'artiste"
Frederico Fellini...

Écrit par : Débla | 21/01/2009

Juste préciser, j'ai oublié les guillemets, que l'extrait est tiré du " Roman d'Adam et Eve " de Bernard Noël (Stock, 1996)

Écrit par : michèle pambrun | 21/01/2009

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