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21/10/2008

Automne (2)

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Feuilly 19.10.08


J’avais aimé ce jour où les bourgeons recouvrirent les branches de l’hiver. J’avais beaucoup aimé.

J’avais aimé aussi les giboulées d’avril, les orages de mai et même les brouillards nocturnes quand s’avança la lune rousse .

En plein juillet j’ai adoré le chant des cigales dans les forêts de chênes-lièges, les nuits torrides du Sud et le vert des châtaigniers.

Quand vint septembre, j’ai aimé le bruit de la pluie sur les vieux toits et les bourrasques de l’équinoxe. Puis les oiseaux migrateurs prirent leur envol et je les ai regardés former de grands « V » dans les ciels nuageux et entamer leur improbable voyage en lançant de grands cris.

J’ai adoré tout cela. Aujourd’hui, je te regarde, feuille jaune qui tombe en spirale. Qu’emportes-tu dans ta chute ? Quelle mémoire avec toi va mourir ? Tu fus belle pourtant dans ta jeunesse. Te voilà plus belle encore, parée de mille feux et pourtant tu vas disparaître et tu le sais. Pendant quelques jours encore, emportée sur le sol au gré du vent, tu tourbillonneras une dernière fois, jaune et féerique, avant que de mourir définitivement. Sous la pluie glacée, tu te décomposeras lentement, nous rappelant pendant des semaines que rien n’a de sens si ce n’est cette boue fangeuse et triste dans laquelle tu auras disparu. Comment dès lors, encore aimer l’automne ?


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00:11 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poésie, automne

Commentaires

Automne...
Un chagrin pèse sur les mots,
Au loin volent encore les oiseaux,
le nid est vide et l'arbre est nu.
Automne...
La flûte est triste comme le vent,
comme la pluie, et les nuages sombres
de passage, comme nous.
Automne...
Je le cherche, mais déjà tombent
les premières gouttes de solitude
sur les feuilles des jours anciens.
Automne...
Un feu brûle le calme du soir, attente,
Douceur des souvenirs, tout meurt,
Ton nom s'effeuille comme le temps.
Nostalgie...
j'allume la lampe, et toi, où es-tu ?

Écrit par : christiane | 21/10/2008

"Sous la pluie glacée, tu te décomposeras lentement, nous rappelant pendant des semaines que rien n'a de sens si ce n'est cette boue fangeuse et triste dans laquelle tu auras disparu."

Cette boue fangeuse va protéger la vie qui se préparera.

Peut-être que ce qu'on a à apprendre dans les livres, c'est l'éternité des choses humbles. Peut-être que ne dure éternellement que ce qu'on a pu saisir dans son essence.

Écrit par : michèle pambrun | 21/10/2008

Peut-être, peut-être...

Écrit par : Feuilly | 21/10/2008

C'est magnifique mais que de souffrances...

Écrit par : Cigale | 22/10/2008

Ah Feuilly, l'automne, tes photos nous le disent, nous initie à la lumière. Elle est plus rare, mais elle a cette qualité oblique qui rend les chsoes si belle, l'atmosphère que nous respirons, elle-même est plus subtile, plus tendre. Je crois sincèrement que rien n'églae la lumière d'automne. Celle d'été est glorieuse, bienfaitrice, celle de printemps régénératrice, salvatrice, celle d'hiver pure, mais celle d'automne nous initie à nos commencements et nos recommencements.

Écrit par : flo | 29/10/2008

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