29/08/2008
Romans à lire
Avec 676 romans publiés à la rentrée 2008, il semblerait qu’on enregistre une baisse par rapport à 2007. On croit rêver. Quand pourrait-on trouver le temps de lire une pareille production ?
Ceci dit, si de tels chiffres donnent l’impression que le monde de l’édition se porte bien (je n’ai pas dit la littérature), il ne faudrait tout de même pas perdre de vue que la grosse majorité des ventes (et donc du chiffre d’affaires) tourne autour d’une bonne dizaine d’écrivains à succès. Et les autres, me direz-vous ? Ils rempliront les librairies quelques semaines avant de disparaître comme ils étaient venus.
Pour certains, ce n’est sûrement pas une grande perte, pour d’autres si. Chaque année je me dis qu’il y a sûrement quelques perles dans toute cette production, mais comment la dénicher ? Pas par la critique officielle, qui ne fait que renforcer le système publicitaire des éditeurs (volontairement sans doute, mais involontairement aussi : les critiques eux-mêmes sont noyés par l’abondante production et ils ne lisent que les livres dont on a bien voulu leur parler, autrement ceux sur lesquels les éditeurs, en marchands avisés qu’ils sont, ont misé).
Donc, tout cela, cela fait beaucoup de perte. Perte de temps et d’énergie pour l’écrivain qui ne sera quand même pas lu. Perte de temps pour l’éditeur puisque ces livres ne lui rapporteront rien et qu’ils ne serviront pas à établir sa réputation. Perte de temps pour moi ici qui bavarde sur des livres que je ne lirai jamais. Et je ne parle pas des arbres qu’on a dû couper pour réaliser ces milliers de pages.
Au moins ici, sur un blogue, on respecte la santé des arbres, on ne perturbe pas les éditeurs et on est obligé de faire court si on veut avoir quelques lecteurs. Certes, nous restons dans l’éphémère, mais finalement n’est-ce pas plus en adéquation avec notre destinée ? Tels des étoiles, nous brillons un instant avant de disparaître.
Bien sûr, si Homère, Sophocle, Montaigne ou Baudelaire avaient raisonné de la sorte, nous n’aurions pas le plaisir de lire leurs ouvrages aujourd’hui. Or nous sommes heureux de pouvoir les feuilleter sans cesse, ne serait-ce que pour ne pas devoir se pencher sur ces 676 romans dont on va nous rabattre les oreilles.
14:27 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : littérature, rentrée littéraire
Commentaires
Je crois qu'il doit rester quelques libraires-éditeurs "humanistes" des temps anciens et des lecteurs curieux capables d'être indépendants dans leurs choix et n'hésitant pas à revenir à des livres anciens et aimés quand le coeur leur en dit.
Rien ne me fera renoncer au plaisir de tenir un livre dans la main même si j'ai du bonheur à découvrir le livre de Bertrand sur internet, même si j'ai du plaisir à parcourir quelques blogues, dont le vôtre.
Les livres m'ont enfantée plus sûrement que le hasard de la rencontre de mes parents et c'est les seuls objets dont je me soucie dans mes déménagements !
J'aime être à contre-courant dans ce domaine aussi. J'ai dans mes amis un éditeur passionné de livres et d'auteurs inconnus (Michel Champendal) qui a mis au monde quelques beaux livres que je n'aurais pas connus sans ses efforts (13à 15 heures de travail par jour ! )et en plus il est passionnément anar ce qui le rend fort sympathique...Nous rions beaucoup ensemble.
Votre blogue m'éclaire sur un point. Pourquoi j'aime vous lire juste avant ou juste après celui de P.Assouline ? Vos paroles sont complémentaires. C'est comme si vous étiez sa rage, sa parole enfouie et que lui soit la pointe de votre épée dans un monde que vous tenez à distance. Vous avez un jardin, des saules, des rivières fougueuses, lui a Saint-germain...vous lui donnez les prés...et le silence.
Écrit par : Christiane | 29/08/2008
Comment puis-je être sa rage et lui la pointe de mon épée?
Écrit par : Feuilly | 29/08/2008
Je ne saurais le dire...une correspondance entre vos écritures ? Je sais que vous l'appréciez peu ("une sorte de BHL et un article de lui que vous n'aviez pas aimé sur le Liban, je crois) mais je pense , en toute amitié, que vous jugez un peu hâtivement. Je crois que c'est un être noble et profond un peu dépassé par cette formidable et tentaculaire RDL... car il y a tant et tant à lire, ce que je ne fais pas toujours. Il intervient peu mais quand il le fait , il est courageux. Je pense qu'un ami comme vous le reposerait. Vous semblez mener une vie plus paisible, plus authentique, moins dévorée par la presse, les maisons d'édition, les médias mais parfois une langue si proche l'un de l'autre, des centres d'intérêts si accordés. S'il vivait où vous semblez vivre, il vous ressemblerait. Si vous viviez planté dans son Paris élitiste et bourge... vous lui ressembleriez. Dans le fond de vous, (2) je sens comme des liens de frères, mais je ne veux ni vous froisser, ni vous chagriner. Si vraiment cette personne vous indispose laissez-moi l'aimer aussi, et n'en parlons plus.
J'aime beaucoup ce que vous écrivez et j'aime votre ami Bertrand et Cigale dont j'ai découvert le blogue (attachant). Des amis comme ceux-là et les mots qui vous lient disent beaucoup de choses de chacun de vous.
Je reviens d'une longue promenade dans mon quartier d'enfance (influence de votre texte d'hier ?) et c'était bien...
Écrit par : Christiane | 29/08/2008
Je n’ai pas dit que je l'appréciais peu. En tout cas, j’avais aimé sa biographie de Simenon. Du coup, quand il a ouvert son blogue, cela m ‘a semblé étrange. Cette proximité de quelqu’un de connu et que j’avais lu me semblait insolite. Donc, j’ai été un des premiers lecteurs. Mais petit à petit, le succès lui venant, je n’ai plus suivi :100 à 250 commentaires en moyenne, pas toujours très intéressants. J’ai abandonné, n’ayant pas le temps matériel pour lire tout cela. Il m’arrive par contre de lire ses articles à lui, histoire de me tenir au courant de ce qui se dit et de ce qui se fait. Pour le reste, il m’a déçu d’un point de vue politique (ce qui n’a rien à voir avec la littérature, je vous l’accorde). Le problème, ce n’est pas le Liban, mais Israël. Il prend systématiquement position pour ce pays et cela m’agace, préférant personnellement regarder du côté des vaincus et des opprimés, c’est-à-dire de la Palestine. Ceci dit, je ne me fais aucune illusion. Si demain la tendance devait être inversée et la Palestine devenir la plus puissante, je défendrais les nouveaux opprimés. Mais passons (rien très rationnel dans tout ceci, je vous l’accorde).
En fait, P. Assouline m’a profondément choqué quand il a soutenu le limogeage d’Alain Ménargues, qui ne faisait que dire que la politique de Sharon était raciste. C’est en ce s ens que je dis qu’il ressemble à BHL, lequel tient habituellement le même genre de discours.
« Je pense qu'un ami comme vous le reposerait. » C’est bien gentil de votre part de dire cela, mais qu’aurait à faire P. Assouline de quelqu’un comme moi ? Il faut d’abord être célèbre pour côtoyer ces gens.
Écrit par : Feuilly | 29/08/2008
Allez, laissons tout cela...
J'ai envie de vous parler de cette rentrée littéraire. Ce moment de l'automne est tellement contraire à l'écriture. Toute cette marée de livres me donne la nausée un peu comme mes faims d'enfant de pauvre. Parfois je me saturais de sucreries, sachant que longtemps m'habiterait une répulsion pour ces desserts qui nous étaient interdits. Après je bravais l'étal des pâtisseries sans un regard d'envie ! Eh bien ces livres, trop nombreux( qui cachent les livres à forte parole comme ceux nés de l'écriture de votre ami, Bertrand), me donnent envie de sauter une saison et d'être plongée en plein coeur du paisible et silencieux hiver.
Ce que j'aime, ici, chez vous, c'est ce silence, cette discrétion, ces paroles lentes qui ont le temps de choisir d'être en laissant le silence où elles auraient pu rester.
C'est un peu comme devant l'âtre. On peut rester des heures dans l'amitié de votre présence sans rien dire, juste habités par la chaleur de l'amitié. Les distances deviennent celles du coeur. Ainsi, Bertrand quitte sa Pologne et nous rejoint avec Brassens et Cigale est là aussi et vous ne dîtes rien (comme votre blogue quand il reste silencieux). Alors, c'est bien : on peut attendre... Attendre...
J'aime attendre sans savoir ce que j'attends. Avez-vous déjà éprouvé cela ? Habiter le présent comme au seuil d'un avènement... habiter l'écriture au temps de la page blanche toute ronde des enfants-mots qu'elle porte...
Ainsi de vous et de votre écriture (Et j'efface d'autres écritures !)... savoir qu'elle va revenir, douce (sauf quand vous habite le démon de la politique !), discrète, imprévue et que j'aurai le temps de la mastiquer avant d'en faire un éventuel dialogue, peut-être superflu tant parfois, le silence, laisse au feu sa parole. Vous aimez le bruit du feu dans une cheminée ? C'est ce qui est le plus près du silence et de l'accord avec une présence amie...
Écrit par : Christiane | 30/08/2008
Le bruit du feu dans une cheminée? Instants magiques, qui me font penser à d'autres souvenirs du temps de l'enfance, là-bas, dans cette Bretagne des vacances (voir la plage avec les hirondelles de mer). Ou bien adolescent, chez un oncle dans le Poitou.
J'adore le feu dans une cheminée (cela devient rare, de nos jours) comme j'adore le bruit des vagues qui déferlent sur les rochers, comme j'adore le bruit du vent dans les arbres de la grande forêt. Tout le monde se tait, pas de paroles humaines. Et pourtant, quel dialogue avec soi-même! Je restais des heures à écouter.
Écrit par : Feuilly | 30/08/2008
Oui, tout cela est bien doux et repose des bruits de ce monde. Cela est bon pour reprendre souffle. J'aime que les mêmes bonheurs soient enfouis dans nos mémoires d'enfance. Darwich, que je lisais à l'ombre des arbres, dans le jardin proche, écrivait :
"J'ai épuisé ma chanson
tant j'ai décrit l'ombre. Le sens voit le coeur
de l'obscurité mais il est invisible."
Se retrouver près d'un feu de bois et partager un silence aussi limpide qu'un cristal...
J'ai longtemps dessiné une statue. Il y avait une telle grâce dans la tête légèrement penchée et appuyée sur une main...
Écrit par : Christiane | 30/08/2008
J'aimais bien Darwich. Sa déchirure.
Écrit par : Feuilly | 30/08/2008
" Ils étaient sur le point de se poser sur l'air de leurs maisons
De quel songe s'élever ?
Lequel rêver ?
Avec quoi pénétrer dans le jardin des portes ?
Et l'exil est l'exil
Et ils savaient leur chemin jusqu'à son terme et rêvaient
Venus du lendemain à leur présent, ils savaient
La destinée des chansons dans leurs gorges et rêvaient
De l'oeillet du nouvel exil sur la clôture de la maison,savaient
Le sort des faucons s'ils se fixent dans les palais, et rêvaient
Du combat de leur narcisse avec le paradis quand il devient leur exil, et savaient
L'avenir de l'hirondelle quand le printemps l'embrase, et rêvaient
Du printemps de leur obsession qui viendrait ou ne viendrait, et savaient
Ce qu'il advient lorsque le rêve naît du rêve
Et qu'il sait qu'il ne faisait que rêver
Et savaient, et rêvaient et rentraient et rêvaient et savaient et rentraient et rentraient et rêvaient et rêvaient et rêvaient et rentraient."
C'est la fin d'un très long poème qu'il a appelé : Et la terre se transmet comme la langue dans le recueil : La terre nous est étroite. Ses amis ont lu de ces poèmes sur le lieu où il aurait souhaitait reposer. Il me semble les entendre dans sa langue avec le chant d'une flûte solitaire et le ciel étoilé, très pur de là-bas...
Écrit par : Christiane | 30/08/2008
Hélas les étoiles sont mortes, la flûte soliatire s'est tue et le poète est mort.
Reste la poésie, éternelle et toujours jeune.
Écrit par : Feuilly | 31/08/2008
Je sais cela et cette tristesse doit être comme un trou dans notre coeur parce que lui et d'autres nous manquent mais tant que nous sommes vivants alors toutes les étoiles sont vivantes et leur chant vibre dans la nuit et la vie en devient meilleure et la mort plus pâle...
C'est ainsi, nous ne sommes que des hommes mortels et c'est parce que nous le savons que la vie a tant de prix...
Écrit par : Christiane | 31/08/2008
En effet, vous parlez bien. Et ce sont ces petits poèmes mis bout à bout que l'on se transmet de génération en génération depuis l'apparition de l'art à Gargas ou à Lascaux.
Écrit par : Feuilly | 31/08/2008
J'essaie juste de regarder le malheur en face et faire que la joie et la douceur de vivre le devancent, juste un peu, ce petit peu qui plante l'espérance comme un drapeau sur une barricade.
Ainsi, quand mon petit-fils me chantait "l'opéra de la lune" de Prévert et que plus tard j'ai vu ce prof faire chanter et déclamer ce magnifique hymne à la vie et à la fraternité par ces 120 gosses (4 classes réunies), dans la beauté d'un jardin, au crépuscule, je savais que tout n'était pas désespéré...ni perdu...
Écrit par : Christiane | 31/08/2008
Vous m'attendrissez tous deux par votre dialogue. Non tout n'est pas désespéré... Il est vrai que je me sens un peu privilégiée, ici, par le regard que j'ai sur le monde. Pourtant, Paris et ses vaines fureurs me manquent régulièrement. Est-ce concevable ou imaginable ? D'où les liens privilégiés que j'entretiens avec certains libraires. Dont Muriel Bonicel de Tschann. J'ai même donné son nom hier soir à une libraire de Bastia qui broyait du noir...
Amicizia da Corsica,
Angèle
Angèle Paoli/Terres de femmes
Écrit par : Angèle | 31/08/2008
Oh ! mon message s'est effacé...
Je tisse donc à nouveau les mots mais ce sera différent...
Je suis heureuse de vous rencontrer , ici, ce matin, Angèle. J'étais sur le site de JKL (Jean-Louis Kuffer) qui nous offre ce matin un chant d'une beauté bouleversante (que Lalla aimera)... Votre livre a planté dans mon été citadin un bel olivier et une rose des sables...
Oui, j'aime rejoindre mon ami Feuilly quand le soir tombe. Nous allumons un grand feu de bois et viennent les mots de notre silence pour échanger nos craintes, nos peurs, notre tendresse farouche. Le monde-pressoir nous écrase, raisins de sang et de colère et nous faisons de ce vin de nuit une douceur d'être, une chaleur de mots-laine pour traverser les déserts de la solitude glacée de ce monde. Et puis il y a Bertrand (Redonnet) avec sa guitare au chant triste et aux neiges de là-bas et cette petite cigale qu'on tient au creux de la main et dont le chant est si grand et les présences mystérieuses de Dominique Autié, de Brassens et Ferré, tous ces poètes qui viennent avec ce bruit d'ailes que sont leurs mots.
Alors les nuits sont douces et quand on coule dans le sommeil, il a la douceur du miel et le cristal de l'affection...
Que dimanche vous soit doux Angèle.
Écrit par : Christiane | 31/08/2008
ô, Feuilly, venez vite ce soir. Jean-Louis, avec ces chants funèbres, a réveillé le rosier qui s'était endormi. Sa parole est belle et puissante, c'est moi qui tremble de ce corps maternel, si peu enfoui dans l'ombre de la mort.
Écrit par : Christiane | 31/08/2008
Désolée de faire succéder ma prose bêtement réaliste à tant de lyrisme.
Je ne suis pas sûre que le blogueur se situe tellement dans l'éphémère : certains blogues m'ont marquée et me marquent de manière durable.
Des tonnes de livres partent au pilon, pour moi c'est réellement tragique. Le livre est réduit à un produit consommable.
Je pense à la frustration des auteurs qui ont écrit, ont connu la joie
d'être éditée. Cette reconnaissance est particulièrement éphémère et j'imagine leur déception de n'avoir pas trouvé de lectorat.
Pour ma part je n'achète pas de livres plus particulièrement à la rentrée, même moins car je suis plus occupée. Et le seul prix- second passage obligé!- qui m'intéresse est le Goncourt des Lycéens.
Écrit par : Rosa | 01/09/2008
Lapsus du féminin sur édité car ce n'est pas mon rêve !
Écrit par : Rosa | 01/09/2008
Tiens, bonjour Angèle Paoli. Je vais régulièrement visiter votre excellent site (dont j'avais même parlé autrefois dans un court article dans "La Presse littéraire") mais j'ignorais que vous passiez par ici. Je parie que c'est Christiane qui vous a servi de fil conducteur.
Restez au soleil sur votre île enchantée plutôt que de vous plonger dans les "vaines fureurs" parisiennes ou autres. Ile géographique, mais île symbolique aussi: rien de plus propice pour la poésie que ce retrait quasi obligé du monde.
Et puis d'un autre côté, avec Internet, la planète est devenue un village et on peut toucher tout le monde.
Écrit par : Feuilly | 01/09/2008
@ christiane: manque de temps, désolé. Je l'avais dit.
@ Rosa: votre prose n'est pas "bêtement" réaliste! Au contraire, elle fait réfléchir car tous ces blogues que nous lisons nous accompagnennt en effet dans notre vie quotidienne. Nous y repensons et approfondissons les thèmes qui y ont été évoqués. Donc, ce virtuel n'en est pas un et surtout on a finalement à peu près autant d'impact avec un blogue qu'on n'en aurait eu avec un livre vendu à 100 exemplaires.
La différence, tout de même, c'est qu'il ne s'agit pas alors d'oeuvre littéraire (encore que: beaucop donnent à lire ainsi leurs manuscrits).
Écrit par : Feuilly | 01/09/2008
@Feuilly : pas grave, c'est surtout avec moi que je voulais parler, ou plutôt avec elle... La nuit a été dense... Bon courage pour vos activités.
Écrit par : Christiane | 01/09/2008
Feuilly, c'est en effet "LA" question : quelle littérature aujourd'hui et quelle Littérature pour demain. C'est la question pour moi la plus préoccupante (plus que les Droits de l'Homme, mais là je vais choquer) car sans Littérature quelle Humanité ?
Écrit par : Rosa | 01/09/2008
=> Cher Feuilly, belle coïncidence. Le 17 septembre sort en kiosques le n° 16 de "La Presse littéraire", un numéro consacré à Zola. Est annoncé dans la section « Cahier critique » un papier de Pascale Arguedas sur "Lalla ou le chant des sables" que j'ai publié en juillet dernier.
=>Rosa, Personnellement, je ne suis pas particulièrement inquiète pour la littérature. Tant de chefs-d'oeuvre nous passant entre les mains. De quoi parlions-nous hier soir sur notre terrasse ? De Pierre Michon, de "La vie n'est jamais comme" de Claude Ber et d'"EtnaXios" de Françoise Clédat. Il est sûr que ce n'est pas dans "Le Monde des livres" que l'on parlera de ces auteurs et ouvrages. Un exemple : il a fallu un mois pour que "Le Monde" remarque la mort d'Alain Suied... Heureusement, il existe encore des libraires exceptionnels qui sont de remarquables guides, comme je le signalais plus haut.
Écrit par : Angèle Paoli | 02/09/2008
Oui, Angèle et il faut éviter de tomber dans le déclinisme et la dénonciation stérile : on accélère parfois un phénomène en l'accompagnant...
Je connais "une" libraire remarquable...mais je dois avouer que j'ai tendance à la trouver extra parce qu'elle partage mes goûts.
Écrit par : Rosa | 02/09/2008
@ Angèle: je l'ignorais. Moi j'y ai parlé de Zola, c'est un peu moins contemporain.
@ Rosa: personnellement, ce qui m'effraie, ce sont tous ces livres (pas forcément des romans, ce peut être des biographies ou des essais) qui sont sortis il y a quelques années seulement et dont on ne trouve plus trace dans les librairies. Il faut savoir que le livre existe pour aller le commander. Heureusement, avec Internet, les recherches sont plus faciles.
Quant à la littérature "publiée" sur les blogues ou les sites, le problème c'est qu'elle n'a pas reçu l'aval d'une autorité compétente. D'un autre côté, quand on voit ce qu'on publie, on se dit que c'est parfois n'importe quoi aussi (mais pas toujours).
J'ai peur aussi que cette littérature ne soit du domaine de l'éphémère. Ecrite sur écran, elle disparaîtra avec le site qui l’a vue naître. Vous me direz que pas mal d’auteurs ont publié dans des revues (des nouvelles par exemple) et que le problème était alors la dispersion.
Quant à cette édition électronique où on paie pour télécharger (voir chez F. Bon et ce qu’en dit notre ami Bertrand Redonnet), cela m’ennuie tout de même aussi car je paie pour n’avoir qu’un fichier par définition éphémère. Je suis sans doute vieux jeu (probablement même) mais le fait d’avoir toute ma bibliothèque dans mon PC me dérange. Maintenant, pour l’auteur, c’est une opportunité pour se faire lire, mais on retombe alors dans le même travers : comme cela ne coûte rien à l’éditeur, il finira par publier n’importe quoi (ce n’est pas encore le cas car nous n’en sommes qu’au début).
Écrit par : Feuilly | 02/09/2008
"Une autorité compétente" ? Que voulez-vous dire ?
Écrit par : Christiane | 03/09/2008
Et bien l'éditeur, celui qui en principe fait un tri. Malheureusement, trop souvent, les critères économiques l'emportent. On préfère commander un livre sur un sujet qui plaira à un auteur déjà archi-connu. Les risques financiers seront moindres.
Sur les blogues, il n'y a pas ce tri puisque chacun peut publier ce qu'il veut.
Écrit par : Feuilly | 03/09/2008
Bonjour, heureuse de vous retrouver. Oui, cette expression m'avait troublée. Je pensais au livre de Bertrand Redonnet... Il y a certainement, comme cela, d'excellents ouvrages qui n'ont pas été reconnus par des comités de lecture, des critiques littéraires, et donc au bout de la chaîne, par des éditeurs et ces livres sont condamnés au silence ou -( la nouveauté est belle : internet) -
C'est vrai que dans les livres édités, j'ai eu de grandes joies de lectrices mais il me manque des livres que je ne connais pas (encore un de mes paradoxes !)
Merci de la précision et
à propos
de votre billet du jour,
laissez le mouron aux p'tits oiseaux et aux lecteurs leur responsabilité de vous lire. Vous, notre nécessité, c'est que vous écriviez, ici,
et quand une grincheuse boude, laissez-là ça lui passera comme les nuages !
Écrit par : Christiane | 03/09/2008
Feuilly sans doute Littérature durable et éphémère ont-elles toujours cohabité. Dans un lointain passé ce fut la tradition orale. Seule la Littérature "savante" a traversé les siècles.
Sans prétendre à promouvoir une Littérature qui traversera les siècles il me semble qu'Internet a redonné du souffle à l'écrit. Je suis toujours étonnée par le nombre de gens qui écrivent et bien. il y a quelques années, un succès de librairie avait révélé un certain Philippe Delerm, j'ai toujours pensé que c'était une escroquerie : quelqu'un qui avait trouvé un filon, écrire sue les petites choses de la vie. En fait il y a des centaines de blogues aussi bien écrits que les livres de Philippe Delerm...Peut-être d'ailleurs n'aurait-il pas aujourd'hui le même succès !
Autant lire le style Delerm sur un blogue me fait plaisir autant l'acheter m'indispose.
Dans le choix des éditeurs je pense aussi qu'il y a le souci de ne retenir que ce qu'ils pensent pouvoir vendre.
Écrit par : Rosa | 03/09/2008
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