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07/11/2007

Le voyage en Amérique

Après la Corse, le Tchad et les ports bretons, le voici aux Etats-Unis, où il sera, paraît-il, le bienvenu. « Il », c’est Nicolas I, bien entendu. On est heureux pour lui qu’on lui ouvre les bras outre-Atlantique. Voilà qui le changera de l’accueil houleux des marins bretons ou des conseils des ministres insulaires sous escorte militaire. Comme quoi, les grands hommes sont toujours mieux compris loin de chez eux.

Il faut dire aussi que c’est un peu normal qu’il soit bien vu là-bas, puisqu’il a adopté carrément leur point de vue sur tout. On nous dit que le clou de sa visite sera son discours devant les deux chambres réunies du Congrès. C’est un "très grand honneur" en effet et qui est salué à juste titre du côté français. Rappelons-nous que la Chambre des représentants et le Sénat ont tenu leur première session commune en 1824 et que c’était pour y entendre le discours de Lafayette. Voilà qui n’est pas rien et qui vous hisse aussitôt sur les marches de l’Histoire.

Ceci dit, il me semble bien que le dernier dirigeant européen à s’être exprimé devant ces prestigieuses assemblées était Aznar, le Premier ministre espagnol, celui qui avait décidé de suivre Bush en Irak (ce qui sera à l’origine des attentas du 11 mars à Madrid, mais ceci n’est qu’un détail). C’est sans doute pour cela qu’il avait été applaudi à tout rompre, d’autant plus qu’il aurait bien vu aussi une île de Cuba sans Castro. C’est donc bien ce que je disais. Il suffit d’exprimer ce que votre public a envie d’entendre. Comme le petit Nicolas aime les applaudissements et qu’il n’en a pas eu beaucoup ces derniers temps (pour rappel sa côte de popularité est un peu en baisse), on n’ose imaginer jusqu’où ira son discours afin d’emporter le cœur des députés. Proposera-t-il de bombarder l’Iran ? De livrer le Liban au feu et au sang ? D’envoyer 20.000 militaires en Afghanistan ? C’est à craindre. Mais en habille homme qu’il est, il va certainement parler d’Ingrid Betancourt (à moins qu’il ne réserve ce thème pour son tête-à-tête privé avec Bush) puisqu’il est passé maître dans les libérations de prisonniers. C’est facile, rapide et cela marche à tous les coups. Après cela, votre prestige s’en trouve rehaussé, ce qui est toujours bon à prendre. Ceci dit, je ne sais pas si L’Amérique va accepter son aide dans ce dossier. Après tout elle était un peu gênante, la petite Ingrid, quand elle faisait campagne contre la corruption. Où elle est, elle est beaucoup moins dérangeante, il n’y a pas à dire. Et puis cela permet d’accuser la guérilla marxiste et de se prouver une fois de plus qu’on est dans le camp des bons. Mais Nicolas a dit par ailleurs qu’il ramènerait en France tous les Français prisonniers, où qu’ils se trouvent. Pour faire plaisir à un ami, l’Amérique pourrait l’appuyer dans ce dossier. En contrepartie la France n’aurait qu’à approuver le bombardement de l’Iran et le tour est joué. C’est qu’à Washington on n‘aime pas trop voir ces Arabes fanatiques jouer avec des centrales nucléaires, surtout si elles sont aux frontières d’Israël. Un accident est si vite arrivé. Il suffirait donc de leur casser leur jouet vite fait bien fait et on n’en parle plus.

Mais j’y pense, est-ce qu’il va leur dire, aux députés, le petit Nicolas, qu’il a vendu des armes à la Libye ? Non j’espère ! Et que la France a l’habitude d’installer des centrales nucléaires un peu partout dans le monde, y compris dans les pays arabes ? Non, pourvu qu’il n’aille pas dire cela !

J’imagine déjà le ton qui monte, les députés qui se lèvent, qui désignent Nicolas du doigt. Et lui qui, comme à son habitude, se rebiffe, montre le poing, tutoie, insulte. « Toi, le député, si t’es pas content, t’as qu’à venir le dire ici ». Oh non, pas cela. Qu’est-ce qu’on dirait de la France et de sa vieille culture après un tel discours ?

Commentaires

Ah, s'ils pouvaient le garder chez eux !

Écrit par : Jacques Layani | 07/11/2007

On regrette le temps où les voyages se faisaient par bateaux transatlantiques, car parfois ces bateaux rencontraient des icebergs sur leur route…

Écrit par : Feuilly | 07/11/2007

Bah, il arrive que les avions tombent, non ?

Écrit par : Jacques Layani | 07/11/2007

Les commentaires sont fermés.