04/05/2007
Des écrivains engagés.
En tant qu’écrivain je ne m’aime pas. Le pire, c’est que je suis comme enivré, et souvent je ne comprends pas ce que j’écris… J’aime ces eaux, ces arbres, ce ciel, je sens la nature, elle éveille en moi une passion, un désir d’écrire irrésistible. Mais je ne suis pas que paysagiste, je suis aussi citoyen ; j’aime mon pays, mon peuple et je sais que mon devoir d’écrivain est de parler du peuple, de ses souffrances, de son avenir, de la science, des droits de l’homme, etc. J’en parle, mais on me presse de tous côtés, on s’irrite contre moi, et je me débats comme un renard poursuivi par des chiens. (…) En fin de compte, je sens que peindre le paysage, c’est tout ce que je sais faire, et que pour le reste je suis faux, faux jusqu’à la moelle des os.
Trigorine, dans La Mouette de Tchékhov
Cette petite citation pour rappeler, avant d'entamer l'ère sarkozienne, que la littérature a aussi pour fonction de dénoncer les injustices (on va en avoir besoin). Malheureusement bien peu d'écrivains abordent ces sujets, préférant les jeux linguistiques ou les historiettes sans importance. N’est pas Jules Vallès qui veut.
11:50 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature
Commentaires
Entierement de votre avis....Completement, meme...
Écrit par : redonnet | 04/05/2007
Cela fait toujours plaisir de ne pas se sentir tout à fait seul avec ses idées.
Par contre, solitaire, vous semblez l'être, B. Redonnet, dans votre Pologne lointaine. Et j'imagine, à lire vos textes sur Brassens, que ce n'est pas le catholicisme intégriste de ce pays qui doit vous fasciner.
Écrit par : Feuilly | 04/05/2007
Solitaire. Oui, lire si vous avez le temps, mon dernier texte sur Hautetfort, exil volontaire "ecoeurement"...
La Pologne lointaine est sous la botte de fous furieux du moyen age...Il reste quelques espaces de liberte comme des perles dans une huitre nauseabonde.
Les ecrivains ouvriront leur gueule apres...Comme toujours. En victimes d'un sale coup qu'ils pretendront n'avoir pas vu venir.
J'espere que nous serons quelques-uns a leur hurler de la fermer !
"Honte a qui peut chanter pendant que Rome brule..." Lamartine detourne par Brassens...
Cordialement
Écrit par : redonnet | 04/05/2007
Les écrivains en vogue, malheureusement, sont toujours ceux qui sont bien vus par le pouvoir en place. Ils reçoivent des bourses, des prix, des médailles et que sais-je encore. Ils dénoncent rarement le régime, préférant donner bonne conscience à tout le monde en se tournant vers le passé. Il est plus facile de dénoncer Pétain que de critiquer Sarkozy.
Écrit par : Feuilly | 04/05/2007
Allons, allons Feuilly! Vallès! Encore un soixante-huitard!
Écrit par : Joseph Orban | 04/05/2007
rien pour le moment
Écrit par : edem | 10/05/2007
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