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16/08/2007

palin

Nous parlions l’autre jour de palimpseste à propos d’une peinture de VanGogh.
A partir du même préfixe palin (à nouveau), on a formé les mots suivants, qui font rêver par leur sonorité ou leur côté mystérieux :

Palindrome(palin et dromos, la course) :
groupe de mots qui peut être lu de gauche à droite ou de droite à gauche en conservant le même sens (« Esope reste ici et se repose »)

Palingénésie :
1) retour cyclique des mêmes événements
2) retour à la vie, nouvelle vie
3) pour les anciens Chrétiens : régénération par le baptême.

Palingénésique (adj) :
Relatif à la palingénésie.

Palinodie (palin et odh, le chant) :
1) rétraction de ce que l’on a dit ou fait
2) dans l’Antiquité, pièce de vers dans laquelle l’auteur rétractait ce qu’il avait exprimé précédemment.

On notera au passage dans cette dernière phrase l’emploi transitif de « rétracter », d’après le latin retractare (retirer). On connaît mieux la forme pronominale « se rétracter» (revenir sur ce qu’on a dit). Par contre, on ne confondra pas avec l’autre verbe rétracter, également transitif, mais provenant du latin retrahere et qui signifie « faire se rétrécir, contracter » (l’escargot rétracte ses cornes). Lui aussi possède une forme pronominale : se rétracter, au sens de « se contracter, subir une contraction ». Existent aussi les adjectifs « rétractif » (qui produit une rétraction), « rétractiles » (qui a la possibilité de se rétracter) et les substantifs « rétractilité» (qualité de ce qui est rétractile) et « rétraction» (diminution du volume d’un matériau durant sa prise).

A vous de trouver le sens exact de rétractabilité, rétractable et rétractation...

01/06/2007

Vocabulaire

N’allez pas confondre une Nigériane avec une Nigérienne, les mots ayant leur importance Mais encore faudrait-il que vous sachiez où se trouvent ces deux pays et lequel se situe au Nord-Est de l’autre… Hé hé !

Comme il ne faut pas confondre un Hindou avec un Indien. Tous les Indiens ne sont pas hindous, mais est-ce qu’il y a des Hindous qui ne sont pas indiens ?
En tout cas il y a plusieurs Indiens, ceux d’Inde et ceux d’Amérique. Dans ce dernier cas on parle alors d’Amérindiens, par commodité. Encore faut-il distinguer ceux du Nord et ceux du Sud. Il est facile de les différencier. Ceux du Sud sont en voie de disparition tandis que ceux du Nord ont déjà disparu.

Une Indienne sera donc une femme vivant en Inde (qu’elle soit hindoue ou non) ou en Amérique (pour autant, bien entendu, qu’elle soit de race indienne. Georges Bush, par exemple et comme chacun sait, n’est pas un Indien même s’il joue souvent au cow boy). Mais une indienne (sans majuscule) est une toile de coton légère et colorée. Tout le monde peut s’habiller d’une simple indienne, les Indiennes hindoue d’Inde, mais aussi les Nigérianes du Nigeria.

Et les hommes dans tout cela ? N’allez pas confondre le substantif bonhomme avec l’adjectif homonyme. Un bonhomme (qui n’est pas forcément un homme bon) est une personne jugée sympathique ou au contraire qui inspire la réserve ou la méfiance. Ainsi, on dira : « Ce bonhomme me fait peur ». Le féminin est bonne femme (en deux mots). Par contre, pour un dessin représentant grossièrement l’être humain, on parlera toujours de bonhomme. L’adjectif bonhomme, quant à lui, signifie « qui exprime la franchise, la simplicité » (avoir un air bonhomme). Le substantif correspondant est évidemment bonhomie (avec un seul M), qui signifie « caractère d’une personne bonhomme » (et non bonne).

Bon, bon. Nous en aurons fini quand nous aurons parlé des bons-chrétiens, mot qui ne désigne pas les supporters de Benoît XVI mais une variété de poire.
On dit d’ailleurs « C’est une bonne poire » pour dire finalement qu’une personne a tellement l’air bonhomme qu’elle se fait toujours avoir. Etant trop bonne, elle en devient bonasse (le substantif correspondant est bonasserie, à ne pas confondre avec bonneterie, lequel soit-dit en passant s’écrit sans accent sur le « e »)

J’en ai fini et ne vais pas vous ennuyer avec la bonace, terme vieilli qui désignait le calme plat en mer (du latin malacia lequel a été contaminé par « bon »).

Il suffit maintenant de mettre tout cela en musique :

Une bonne femme nigériane se rendant au Niger vêtue d’une indienne rencontra un bonhomme bonasse. C’était un Indien hindou qui travaillait dans une bonneterie. « Que votre indienne est jolie », dit l’Indien à la Nigériane, « ne voudriez-vous pas me la céder pour mon épouse? ». « Merci pour le compliment, vous êtes trop bon », répondit la dame, mais ma religion m’interdit de parler aux hommes, qu’ils soient bons ou pas et encore moins de me dévêtir devant eux. ». « Je comprends », répond l’Indien, de mon côté je suis hindou et apprécie votre pudeur. Allons, n’en parlons plus. Comme je suis bonne-poire, je vous offre quelques bons-chrétiens pour la route. » « J’espère qu’ils sont bons », répond la bonne femme d’un air bonasse.

Ps. : je connais une ville qui possède une rue « de la bonne femme ». Ce terme n’est pas à opposer à "bonhomme » et pour en comprendre le sens il faut remonter à l’étymon latin : mala fama. Cette notion de « mauvaise réputation » fut ensuite transformée, par ironie ou par discrétion, en bonne réputation. On retrouve là l’hypocrisie habituelle de la bourgeoisie qui n’ose pas désigner les réalités par leur nom, ici en l’occurrence le monde de la prostitution.

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