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12/01/2018

Les espaces infinis

Tout qui regarde les étoiles ne peut qu’être fasciné par l’étendue du cosmos. Déjà on ne comprend pas bien comment la terre a pu se constituer et nous offrir un endroit où vivre, mais on comprend encore moins quand on contemple le firmament et qu’on se dit qu’il y a  là des milliards et des milliards d’étoiles, autrement dit et pour faire simple, des milliards de soleils semblables au nôtre, et autour desquels doivent certainement graviter des planètes.

Pourquoi tout cela ? Pourquoi autant de matière en mouvement et pourquoi cette énergie dépensée ? Cela laisse rêveur. Certains y voient la toute-puissance d’un dieu, d’autres plus sceptiques, tentent d’expliquer ce phénomène par le hasard. « Le hasard fait bien les choses » dit le proverbe, mais quand même… Certes, vu ces milliards d’étoiles, on se dit que la probabilité que la vie existe ailleurs dans l’univers est réelle. Il suffit d’un peu de chance et de la combinaison de certains éléments. Oui, sauf que pour expliquer l’apparition de la vie sur terre, il en a déjà fallu beaucoup, de conditions. Et on ne voit toujours pas très bien comment en mélangeant de la matière inerte on est parvenu à créer la vie. Les scientifiques, sur ce point-là, sont assez décevants, puisqu’ils nous disent que la vie viendrait de l’espace. Ce serait des comètes, des météorites ou que sais-je qui en s’écrasant sur notre bonne vieille planète, auraient apporté les éléments nécessaires à la vie. Bref, ils ne valent pas mieux que les religieux qui expliquent le monde par l’existence d’une divinité mais qui ne nous disent jamais pourquoi cette divinité existait préalablement. On tourne donc en rond, ce qui est logique me direz-vous, quand on parle de planètes et de corps célestes.

Ceci dit, ces corps célestes ne tournent pas tous en rond. Non, l’univers est en expansion constante et toute la matière du cosmos progresse à une vitesse vertigineuse en ligne droite dans toutes les directions. Tout cela à cause du big-bang, l’explosion primitive. Très bien. Mais si on comprend en effet qu’une explosion a pu donner cet éparpillement de matière, cela ne nous dit pas encore ce qu’il y avait avant cette explosion, quelle planète primitive aurait ainsi explosé. Une nouvelle fois, on est incapable d’expliquer quoi que ce soit.

Mais il y a plus fort encore. Ces galaxies, formées de milliers d’étoiles (toutes à des stades différents de leur combustion), que l’on peut observer avec des télescopes de plus en plus  puissants (ce qui ne résout rien mais ne fait que nous faire prendre conscience du gigantisme de l’univers), ces galaxies, dis-je, que nous voyons aujourd’hui, n’existent peut-être plus. Malgré la vitesse de la lumière, il a fallu des milliers d’années pour que leur rayonnement nous parvienne et les conclusions que nous tirons sur leur masse, leur forme et leur agencement, reflètent une situation antérieure qui n’est plus celle d’aujourd’hui. Pour le dire autrement, nous voyons ce qui a existé il y a mille, dix mille ou cent mille ans. Bref, les étoiles qui parsèment notre ciel sont un leurre. Si ça se trouve, elles sont déjà toutes mortes et nous n’en savons rien. C’est effrayant. Nous revoilà, pauvres humains, seuls dans l’univers, sur une planète qui tourne autour d’un soleil qui bientôt va s’éteindre, à contempler des étoiles qui n’existent peut-être plus. Une telle idée donne le vertige et nous fait comprendre que nous ne sommes pas grand-chose. L’homme (pardon, je veux dire l’être humain, sinon les femmes partisanes de l’orthographe inclusive vont me tomber dessus à la vitesse d’une comète enflammée) ne serait donc pas le centre de l’univers, comme on le dit dans la bible, mais perdu dans la nuit et fruit du hasard dans un univers en expansion.

De plus, il semblerait que cette fameuse expansion doive un jour s’arrêter. Les scientifiques pensent qu’il il y a de moins en moins d’étoiles plus on avance dans le temps. C’est assez logique, finalement. Après l’explosion primitive, l’énergie était considérable et les étoiles incandescentes se sont ruées vers les limites de l’infini. Mais les milliards d’années passant, elles ont perdu de leur force. Beaucoup déjà se sont éteintes (comme notre soleil le fera un jour) et on peut supposer qu’un jour viendra où il n’y aura plus rien de lumineux. Le ciel alors sera noir et la vie aura disparu. Voilà qui n’est certes pas réjouissant. Reste la question initiale : pourquoi tout cela ? Quel a été le but de ce gigantesque embrasement ?

Bon, vous me direz qu’on a le temps de voir venir et qu’en ce qui concerne notre petite terre, le soleil la réchauffera encore longtemps. Hélas, ce n’est pas si sûr ou plus exactement nous pourrions tous mourir à cause précisément du rayonnement de ce soleil. Tout le monde connaît le problème de la couche d’ozone, mais il y en a d’autres. Je veux parler du magnétisme (ce qui fait que l’aiguille d’une boussole marque le Nord ou presque). Ce magnétisme nous protège du vent solaire, ces particules de notre étoile dont nous sommes bombardés sans arrêt et qui sont déjouées justement grâce au magnétisme terrestre. Mais il apparaît que celui-ci s’inverse périodiquement (tous les 780.000 ans environ). A ce moment, l’aiguille de notre boussole se tourne vers le pôle Sud. En soi ce n’est pas grave, sauf que pendant une courte période (entre 1.000 et 10.000 ans) les pôles magnétiques se déplacent n’importe où sur la surface du globe ou même disparaissent provisoirement, ce qui laissera suffisamment de temps au vent solaire pour anéantir toute vie.

Bref, nous vivons dangereusement, je trouve, et ne savons toujours pas pourquoi nous sommes là  

 

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00:05 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (8)

Commentaires

Je ne sais plus qui a écrit, ou dit (en substance) :

"Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science en rapproche"
A méditer...

"Les limites de l'infini", dis-tu...
N'y a-t-il pas un bel oxymore dans le ciel ? :))

Écrit par : Bertrand | 12/01/2018

@ Bertrand : Oui, un oxymore voulu, puisque les limites sont sans cesse reculées dans un univers en expansion constante. N'était-ce pas Anaximandre qui voyait déjà dans l'infini le principe universel (par opposition à ce qui est fini, qui lui est mortel)?

Écrit par : Feuilly | 12/01/2018

Le plus inconcevable est que, fini ou non, l'espace physique n'est situé dans aucun autre qui serait "plus grand". L'expansion n'a pas de cadre. Le cadre disponible le plus étendu est l'espace lui-même. Il est tous les lieux possibles, qui sont là depuis le début.
Des astronomes ont recherché des "images fantômes" d'une source, d'une galaxie lointaine par exemple, un rayon lumineux qui arriverait sur un télescope après avoir fait le tour de l'univers. L'absence de résultat laisse penser que la circonférence de l'espace dépasse la dizaine de milliards d'années-lumière. La circonférence d'un espace peut-être infini !
C'est vertigineux :)))

J'aime bien comme tu racontes notre histoire, notre vie dangereuse, qui a dit que nous allions mourir ? :)

Écrit par : Michèle | 13/01/2018

@Michèle : c'est vrai que la notion de "vide" est en soi fascinante. Un philosophe grec (lequel ?) imaginait un homme qui se tiendrait à la limite du monde et qui lancerait une pierre devant lui. Ce faisant, il reculerait du coup les limites de ce monde. Donc notre univers en expansion pourrait-il s'étendre indéfiniment ?

Écrit par : Feuilly | 13/01/2018

Il y a même des théories qui parlent de plusieurs univers, il faudrait alors parler de multivers, et des trous de vers par lesquels on pourrait passer d'un espace-temps à un autre.
Et d'autres théories sur la respiration de l'univers qui, après s'être dilaté, finirait par se contracter à nouveau, pour se re-dilater comme un gigantesque poumon cosmique...
En attendant, comme dit Cioran, on peut aussi se sentir dépassé par tant de mystère:
« Ce matin, après avoir entendu un astronome parler de milliards de soleils, j'ai renoncé à faire ma toilette : à quoi bon se laver encore ? »
La question que posait J. D'Ormesson dans un de ses derniers livres (C'est une chose étrange à la fin que le monde) reste très judicieuse:
« Pourquoi existe-t-il quelque chose au lieu de rien ? »
¸¸.•*¨*•

Écrit par : celestine | 14/01/2018

@ Célestine : oui, c'est la question fondamentale : pourquoi quelque chose et pas le néant ? Comment est-ce possible ? Et dans quel but ? En attendant l'univers existe et nous aussi, ce qui est tout simplement merveilleux. On ne s'en rend pas assez compte.

Et chaque individu, avec sa personnalité propre, est aussi un univers en lui-même. Comme des planètes, nous tournons les uns autours des autres. Le hasard (ou pas) détermine des rencontres.

Merci de citer Cioran, un auteur que j'adore. :)))

Écrit par : Feuilly | 14/01/2018

Jean Salem (fils d'Henri et Gilberte Alleg), professeur de philosophie à la Sorbonne, qui vient de s'éteindre à l'âge de 65 ans, spécialiste de Lucrèce et d’Épicure, selon lequel "la mort n'est rien" (auteur d'une quarantaine d'ouvrages, il avait reçu le prix des études grecques en 1996, le prix La Bruyère de l'Académie française en 2000 et le prix Bouctot de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen en 2001), disait :
"L'espace est rempli de livres, d'espérance et d'atomes."

Écrit par : Michèle | 17/01/2018

@ Michèle : belle phrase. Des livres et de l'espérance, que demander de plus ?

Écrit par : Feuilly | 17/01/2018

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