18/03/2016
Les passantes (à toutes les femmes croisées et qui nous ont fait rêver)
- 1re strophe
- Je veux dédier ce poème
- À toutes les femmes qu'on aime
- Pendant quelques instants secrets
- À celles qu'on connaît à peine
- Qu'un destin différent entraîne
- Et qu'on ne retrouve jamais
- 2e strophe
- A celle qu’on voit apparaître
- Une seconde à sa fenêtre
- Et qui, preste, s’évanouit
- Mais dont la svelte silhouette
- Est si gracieuse et fluette
- Qu’on en demeure épanoui
- 3e strophe
- A la compagne de voyage
- Dont les yeux, charmant paysage
- Font paraître court le chemin
- Qu’on est seul, peut-être, à comprendre
- Et qu’on laisse pourtant descendre
- Sans avoir effleuré sa main
- 4e strophe (non présente dans la chanson)
- A la fine et souple valseuse
- Qui vous sembla triste et nerveuse
- Par une nuit de carnaval
- Qui voulut rester inconnue
- Et qui n’est jamais revenue
- Tournoyer dans un autre bal
- 5e strophe
- A celles qui sont déjà prises
- Et qui, vivant des heures grises
- Près d’un être trop différent
- Vous ont, inutile folie,
- Laissé voir la mélancolie
- D’un avenir désespérant
- 6e strophe (non présente dans la chanson)
- A ces timides amoureuses
- Qui restèrent silencieuses
- Et portent encor votre deuil
- A celles qui s’en sont allées
- Loin de vous, tristes esseulées
- Victimes d’un stupide orgueil
- 7e strophe
- Chères images aperçues
- Espérances d’un jour déçues
- Vous serez dans l’oubli demain
- Pour peu que le bonheur survienne
- Il est rare qu’on se souvienne
- Des épisodes du chemin
- 8e strophe
- Mais si l’on a manqué sa vie
- On songe avec un peu d’envie
- A tous ces bonheurs entrevus
- Aux baisers qu’on n’osa pas prendre
- Aux coeurs qui doivent vous attendre
- Aux yeux qu’on n’a jamais revus
- 9e strophe
- Alors, aux soirs de lassitude
- Tout en peuplant sa solitude
- Des fantômes du souvenir
- On pleure les lèvres absentes
- De toutes ces belles passantes
- Que l’on n’a pas su retenir
Il manque deux strophes du poème dans la chanson de Brassens. On peut les retrouver ici dans la traduction en italien de Fabrizio de André :
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Commentaires
Là, tu,me prends par les sentiments :))
Forestier aussi avait ajouté les deux strophes d'Antoine Pol que Brassens a zappées
T'avais-je dit que j'eus l'heur de rencontrer le petit fils d'Antoine Pol, poète d'un seul poème digne de ce nom ?
Merci. Formidable poème qui n'a rien à envier à celui de Baudelaire, du même nom..
"Suis moi, je te fuis, fuis moi, je te suis..."
Écrit par : bertrand | 21/03/2016
Oui, c'est un très beau texte qui m'émeut à chaque fois. Antoine Pol était ingénieur et directeur général des Établissements Châtel & Dollfus, négoce de combustibles minéraux et végétaux, rue de la Bienfaisance à Paris3. En 1945, il devient président du Syndicat central des importateurs de charbon de France. En 1954, il est président directeur général de la Société des Établissements Châtel & Dollfus, négoce de combustibles minéraux et végétaux (merci Wikipédia). Il avait aussi la Légion d'honneur, mais bon, ça ne veut sans doute pas dire grand chose... Bref, un parcours assez peu poétique, on en conviendra.
Écrit par : Feuilly | 21/03/2016
Absolument. Il dot son passage à la postérité au talent de découvreur de Brassens. Celui-ci acheta au Puces de la porte de Vanves un vieux recueil de poésies, en 1942 je crois, pour quatre sous
Tu vois bien qu'il y en a qui achètent des recueils de poésie ? :))))
Sauf que là, il s'est avéré que ce recueil était absolument nul et très patriotique, ce qui, tu t'en doutes, froissa beaucoup l'acheteur. Il ne contenait qu'un perle, que le susdit lecteur a repéré...
Tente ans après seulement, il décide de mettre cette perle en musique. Il fait rechercher partout l'auteur, au cas où... Et le trouve quasiment sur son lit de mort...
Écrit par : bertrand | 22/03/2016
Merci, pour la belle voix de Georges Brassens. Brassens figure dans mon panthéon! Et merci aussi pour ce sublime poème, si loin des habituelles déclarations sexistes des machos. Je désirais depuis longtemps en faire une copie. Et voilà, c'est fait. Dans son intégralité.
Écrit par : Marcelle Dumont | 24/05/2016
@ Marcelle : oui, Brassens, Brel et Ferré. Le trio magique.
Écrit par : Feuilly | 24/05/2016
Sans pouvoir rivaliser avec Fabrizio de André ou Brassens, Oddio no! j'avais écrit ceci autour d'une chanson de Mango sur les épouses... non épousées. Ces passantes qui restent dans le coeur... https://edmeedexhavee.wordpress.com/2012/09/10/aux-epouses-jamais-epousees/
Il y a en effet des rencontres qui restent figées dans le temps, on sait qu'il y eut un instant pour changer le monde... mais quel était-il?
Écrit par : Edmée De Xhavée | 24/05/2016
@ Edmée. Il y a des rencontres qu'on n'oublie jamais. Parfois un simple regard croisé pendant une seconde et l'impression qu'on a déjà tout compris de l'autre. Et puis plus rien.
Écrit par : Feuilly | 24/05/2016
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