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08/01/2016

De l'édition

 

Chaque année, la quantité de livres publiés augmente. Je ne sais plus où j’ai lu que lors des vingt-cinq dernières années le nombre de livres sur le marché avait doublé mais que dans le même temps le nombre de lecteurs avait diminué de moitié. Soit un rapport de un à quatre. A côté de cela, l’impression numérique se renforce. Ainsi, j’ai reçu hier dans ma boîte mail une publicité d’Amazone qui propose à n’importe qui de publier en ligne et gratuitement tout manuscrit qui traînerait dans un tiroir. En gros, cela signifie qu’après la disparition des libraires, celle des éditeurs est déjà programmée. Quant au contenu qui sera alors proposé au public, on ne peut que rester perplexe quant à sa qualité. Le meilleur côtoiera le pire. Déjà que certains éditeurs publient un peu n’importe quoi, préférant miser sur des auteurs qui leur rapporteront de l’argent plutôt que de sélectionner des textes vraiment littéraires.

On peut comprendre une telle démarche de la part d’un petit éditeur, qui chaque mois risque de devoir mettre la clef sous le  paillasson. Il est bien obligé, de temps à autre, de publier des textes qui plairont au grand public afin d’assurer l’équilibre de ses comptes. Le problème, c’est que les grandes maisons, qui ont pourtant les reins plus solides, ont tendance à faire la même chose, surtout depuis qu’elles ont été rachetées par de grands groupes et qu’elles ont perdu leur pouvoir de décision.

Et c’est là sans doute que se situe le nœud du problème. On avait autrefois des éditeurs (petits ou grands) qui se faisaient un honneur de publier des textes de qualité. Aujourd’hui, à partir du moment où ce sont les actionnaires qui décident, il est clair que l’aspect littéraire d’une œuvre devient tout à fait secondaire et que seul compte le profit. Bref, on vend des livres comme on vend du savon ou des boîtes de conserve. Du coup, on comprend mieux pourquoi on publie autant de livres ces dernières années. Cette profusion n’est pas liée à un besoin du grand public, qui subitement s’intéresserait à la littérature. Non, elle est simplement liée à la volonté de faire de l’argent. Ne nous y trompons donc pas. S’il y a plus de livres sur le marché, ce n’est pas qu’il y ait plus d’auteurs désireux de faire passer un message, mais simplement que le monde de l’édition est maintenant aux mains de grands financiers.

Notre société a la littérature qu’elle mérite. Les idéologies et les idéaux ont été bannis au profit d’un matérialisme marchand. Dieu sait que je ne suis pas religieux dans l’âme, mais alors que j’éprouve du respect pour la grandeur et la beauté des cathédrales (et même pour l’apologie du sacré que ces constructions de pierres nous livrent), je n’en ai aucun devant le consumérisme qu’on nous impose pour le plus grand profit de quelques privilégiés.

Pour se convaincre de cette mainmise de l’argent sur la littérature, il suffit de feuilleter la presse, qui nous offre régulièrement le classement des meilleures ventes. On ne nous dit plus pourquoi, sur le fond, telle œuvre est excellente, on nous dit qu’elle est bonne parce qu’elle s’est bien vendue. Curieux raisonnement, mais raisonnement particulièrement vicieux car outre le fait qu’on ne sacralise que ce qui se vend bien, on en profite pour influencer les lecteurs potentiels qui n’auraient pas encore acheté le dernier roman à succès. « Comment, vous ne l’avez pas encore lu ? Mais il s’est vendu à 300.000 exemplaires ! » On joue donc sur le côté moutonnier du public pour lui dire ce qu’il doit lire et le critère, on l’a vu, est purement commercial. Est forcément bon un livre qui se vend bien. En d’autres termes, l’excellence se mesure à l’échelle du profit et le succès prime sur le talent.

Quelle est triste cette société où les mots se sont effacés devant les chiffres !

Vous me direz que ce n’est pas parce qu’un livre se vend bien qu’il est forcément mauvais. Non bien sûr et heureusement, d’ailleurs. Il n’empêche que cette course effrénée au profit fausse le jeu puisqu’elle intervient dans le contenu des livres. On édite à condition que le sujet du livre risque d’intéresser le plus grand nombre. Point de recherche philosophique pointue donc, ni de réflexion par trop existentielle. Point non plus de livre qui remettrait en cause les « valeurs fondamentales» de notre société ou qui dénoncerait le système lui-même (la toute-puissance de l’argent au détriment de l’humain, par exemple). Non, on recherchera des sujets consensuels, un peu choquants à la limite, mais qui se vendront bien.

Le cinéma n’échappe évidemment pas à cette dérive. Outre le fait que les films américains (violence et sexe) ont la cote auprès du grand public (il est vrai que dès 1945, dans le cadre du fameux plan Marshall, les USA avaient imposé qu’un certain nombre de films américains soient projetés dans nos salles et que les chansons américaines atteignent un certain quota à la radio) il est clair que les commentateurs ne parlent plus que du sujet traité. On a rarement une réflexion poussée sur les qualités artistiques du film en lui-même (prises de vue, qualité des images, jeu des acteurs, déroulement de l’intrigue, manière dont elle est traitée, etc.) mais plutôt des commentaires sur le sujet traité (thèmes du divorce, du viol, de la fidélité dans le couple, de la maladie, etc.).

Un roman, à son tour, aura plus de chance d’être édité s’il aborde des faits de société ou une tranche de vie. A la limite, si un citoyen ordinaire a vécu une expérience traumatisante, on ira le trouver pour lui demander de raconter son histoire. Qu’il ne sache pas écrire et qu’il ne l’ait jamais fait n’a pas beaucoup d’importance. On lui trouvera bien un « nègre » pour rédiger à sa place. Cela nous fera un best-seller (je déteste ce mot et pas seulement parce qu’il est anglais) qui sera vendu à 100.000 exemplaires en une semaine et dont la durée de vie n’ira pas au-delà, mais qui aura rapporté beaucoup d’argent à ses commanditaires.

L’argent, toujours l’argent, donc. A titre d’exemple, voici le titre d’un article concernant le film « Star Wars » que je me garderai bien d’aller voir : « Star Wars en passe de devenir le film le plus rentable de tous les temps ». Le plus rentable ? Sans doute, mais qu’est-ce qu’on s’en moque ! J’invite d’ailleurs les plus courageux d’entre vous à lire l’article en entier. Ils verront à quoi se réduit la critique cinématographique dans certains journaux grand public : http://www.7sur7.be/7s7/fr/1526/Showbiz/article/detail/25...

L’argent, toujours lui, était d’ailleurs au centre de la publicité d’Amazone dont je parlais plus haut. Non seulement n’importe qui pouvait proposer n’importe quel texte pour une publication en ligne, mais on assurait que ceux qui avaient franchi le pas ne l’avaient pas regretté et que certains avaient même renoncé à leur travail, pourtant bien  payé, pour s’adonner entièrement à l’écriture, plus lucrative. J’en suis resté tout pantois. 

Roman de chevalerie écrit entre 1500 et 1503 par le médecin Nicolas de Houssemaine, docteur régent de la faculté de médecine d’Angers,

Littérature

00:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : littérature

Commentaires

Si c'est un roman de chevalerie, ça va :), et c'est étonnant parce que les médecins ne lisent pas de romans, alors en écrire !

Écrit par : Michèle | 08/01/2016

Rabelais était bien médecin. Céline aussi. :))

Écrit par : Feuilly | 08/01/2016

"les médecins ne lisent pas de romans", en effet, curieux catalogage socio-culturel, chère Michèle ! :)

L'état que tu dresses ici est malheureusement assez fidèle à la réalité. Ce n'est pas notre maigre expérience en la matière (à Roland et moi-même) qui pourrait argumenter le contraire.
Il manque pourtant dans ton argumentation des détails qui ont une grande importance.
Car si j'ai retenu, de cette expérience, des choses que je savais déjà et dont tu dresses ici l’état,
j'ai appris aussi bien d’autres choses , à savoir : l'emprise dictatoriale de la finance sur l'édition littéraire fourmille de petites complicités qu'on n'attendait pas là.
Par exemple :
1) Nous avons été incapable de dénicher - en dépit de nos nombreuses démarches et insistances -le moindre petit distributeur indépendant au niveau national, censé pourtant court-circuiter les canaux de la grande distribution marchande. Eux-mêmes sont entrés dans une logique de survie financière qui les fait écarter la "trop petite édition". Parfois même avec un manque d’ élégance à couper le souffle.
On ne se sait pas trop où commence " la trop petite édition."
2) Le "bouche à oreilles" ne fonctionne pas parce qu'il n'y a plus de bouches qui veuillent se donner la peine de promouvoir un livre dans un cercle d 'amis et de connaissances.
3) La distribution auprès des libraires est impossible si ce n'est pas ordonné par un grand groupe qui leur impose le marché. LES LIBRAIRES sont les premiers et les plus terribles fossoyeurs de la littérature, bien avant la finance, le capitalisme et les goûts aliénés du public. Il faut savoir que la part faite à la littérature dans la somme phénoménale de livres édités et vendus – cette somme à laquelle tu fais allusion ici - est infime, de l’ordre de 4 pour cent environ. Le reste, c’est pour les chasseurs, les apprentis cuisiniers, les chercheurs de champignons, les adeptes de plantes médicinales , etc et etc...
Les libraires s’intéressent autant à la littérature que je m’intéresse moi-même à la reproduction des grillons. Ce sont eux qui ont permis à la finance de contrôler le marché du livre.
3) Le nombre de gens qui ont un libraire attitré, comme on a un médecin de famille, et qui devaient parler de nos livres sans ne l’avoir jamais fait, m’a fait prendre aussi conscience que nous vivions dans un monde fermé, où les engagements et les promesses ne valent pas un clou. C’est pourtant ces soi-disant „amoureux de la littérature” qui pourraient, dans une moindre mesure damer le pion à la distribution capitaliste et contribuer à ce que des ouvrages qu’ils ont jugés dignes d’être lus le soient effectivement. Ne serait-ce qu’à hauteur de quelques centaines d’exemplaires. C’est dire !
4) Nous-mêmes, Toi et moi et plein d’autres, contribuons intensivement aussi à l’enterrement du livre littéraire. Avec nos blogs. Les gens lisent là et se soucient comme de colin Tampon de ce que tu peux écrire par ailleurs. Vois le nombre de gens qui n’ont pas acheté ” Obscurité „parce qu’il l’avait lu sur „Marche Romane” et le nombre de gens qui n’ont pas acheté „Le Diable et le berger” parce qu'ils l’avaient lu sur „L’Exil des mots”.
Il faut avoir le courage de se le dire sans toujours n’accuser que la finance et le que le capitalisme, même s’ils sont coupables au premier degré. Mais ils sont coupables parce qu’on les y aide bien.
Illustration : Roland et moi totalisons à nous deux plus de 6000 lecteurs. Il doit donc y en avoir 1 sur 500 qui a acheté nos livres !
Je crois que c’est assez dire et que toute autre considération me ferait maintenant sourire.

Ceci dit, nous avons des projets encore. D’ailleurs, tiens, peut-être éditerons-nous bientôt un écrivain qui tient un blog littéraire. Et bien la première phase de nos pourparlers préalables a porté sur le contrat moral que ce que nous publierons ne sera pas paru sur son blog.
C’est assez dire aussi. Chat échaudé n’aime pas l’eau froide...

Écrit par : bertrand | 08/01/2016

@ Bertrand : merci pour ces explications supplémentaires, qui proviennent de ta nouvelle expérience en tant que petit éditeur.

1) les distributeurs : c’est cela qui est catastrophique. Sans distributeurs, pas de diffusion. Pourtant s’ils se concentraient sur une région précise (je comprends bien qu’ils ne peuvent aller chercher les livres aux 4 coins de la France et les répartir ensuite dans toutes les librairies de l’Hexagone) il y aurait moyen d’en faire un métier. Tous les auteurs édités en Rhône-Alpes diffusés en Rhône-Alpes par exemple.

2) Le "bouche à oreilles" ne fonctionne pas. Hélas, à part faire un peu de pub sur nos blogues respectifs et en parler autour de nous, nous sommes assez démunis.

3) Les libraires : via mon petit éditeur belge, j’ai eu des échos du comportement étrange de certains libraires. Il y en a qui profitent du fait que les livres commandés le sont auprès d’un petit éditeur pour ne jamais le payer. Celui-ci ne va quand même pas intenter un procès pour récupérer le prix de 10 livres, alors… D’autres libraires, en France, disent à leur client qu’ils n’arrivent pas à se procurer le livre en Belgique. Or c’est tout à fait faux, la réalité est qu’ils ne l’ont même pas commandé. Pourquoi ? Parce qu’avec les frais de port ils ne gagneront quasi rien et donc ils s’abstiennent, faisant croire au client que c’est l’éditeur qui est de mauvaise composition.

4) Le nombre de gens qui devaient parler de nos livres sans ne l’avoir jamais fait : là, je me sens un peu visé. Mais j’avais parlé des éditions du Bug et obtenu un accord de principe. Par la suite, manifestement, ils n’ont jamais donné suite à tes demandes, au point que je ne suis même jamais allé leur proposer mon propre bouquin. Trop grande librairie, trop réputée, où je ne suis qu’un client parmi d’autres.

5) Les blogs. « Obscurité » ayant d’abord été publié ici, ceux qui l’avaient déjà lu ne l’ont pas acheté, en effet. Mais je crois que cela ne changera rien quand sortira un livre tout à fait inédit.

Écrit par : Feuilly | 08/01/2016

Mais qu'est-ce qui te prend ?)))
Non, ne te sens nullement visé, je ne te visais pas. Je sais bien que ce n'est pas ton fait si ces connards n'ont jamais donné suite ! Mais Toi, au moins, tu leur en avais parlé....

Il y en a qui profitent du fait que les livres commandés le sont auprès d’un petit éditeur pour ne jamais le payer.
Oui, oui et mille fois oui. Dans nos peu de ventes en librairie, nous avons effectivement certains qui ne payent pas et ne paieront jamais.
Ils sont tous comme ça. Des salauds pleurnicheurs, malhonnêtes, hautains, qui feraient mieux de se mettre quincaillers.
Ce sont eux qui font le mal. Sans eux, la grande distribution, on pourrait la contourner.

Écrit par : bertrand | 08/01/2016

Un libraire original. S'il choisit une oeuvre de qualité, le concept n'est peut-être pas mauvais :))

http://www.lefigaro.fr/livres/2016/01/07/03005-20160107ARTFIG00124-ce-libraire-ne-vend-qu-un-livre-par-semaine-et-ca-marche.php

Écrit par : Feuilly | 08/01/2016

Mon affirmation était volontairement provocatrice. C'est idiot de dire que les médecins ne lisent pas de romans puisque bien évidemment je n'en sais rien et que je ne le déduis que de deux ou trois exemples proches. Mais je suis presque sûre qu' il y a une corrélation :)

Quant aux livres qu' on n'achète pas si on en a déjà lu le contenu sur un blog c'est vrai pour moi concernant Obscurité et Le Diable et le berger. Mais je crois que c'est surtout parce qu' ils n'étaient pas chez mon libraire. Ĺes eusse-je touchés de mes blanches mains que je les eusse achetés.

Écrit par : Michèle | 08/01/2016

"Ĺes eusse-je touchés de mes blanches mains que je les eusse achetés."

On ne peut qu'admirer la prouesse grammaticale :))
Que c'est beau une langue bien maniée ! Vraiment. ça, je le dis sérieusement.

Écrit par : Bertrand | 08/01/2016

Ah! Il y a plein de choses à dire...

Déjà quand j'avais la charge de promouvoir Bruxelles ville d'humanisme (et malgré ses coquilles, le livre était intéressant et bien illustré), j'avais contacté le distributeur des éditions laïques. Outre qu'il prenait 60% sur les ventes... Il ne m'a jamais recontactée après que je lui aie téléphoné plusieurs fois. Néanmoins, je suis quand même arrivée (mais c'était en 1998) à bien promouvoir le livre... J'allais porter moi-même des paquets de dix exemplaires chez les libraires (c'est Tropismes qui m'a le plus snobée, sans m'expliquer qu'on déposait les livres, qu'on ne les achetait pas à l'avance, et qu'on payait ce qui avait été vendu)... Avec la Fnac, Filigranes et Libris, je n'ai pas eu de problèmes.

Les bibliothèques suivent malheureusement le mouvement. N'ayant plus les moyens de m'acheter beaucoup de livres neufs, je vais surtout en bibliothèque. J'ai déjà proposé des livres gratuitement (dont je veux me débarrasser), et ils ne prennent que ce qui a deux ans maximum.......... Je trouve cela idiot. A quoi ça sert d'avoir des livres qui ne valent rien (à côté de livres qui valent quelque chose mais qu'on ne trouve que par hasard?) mais qui ont moins de deux ans ?

Les Pêle-Mêle et cie suivent le même chemin aussi... Fini le temps où je trouvais des vieux Poche(s) que j'aimais bien... Introuvables. Maintenant, tu as dix exemplaires d'un seul roman d'un auteur à la mode...

par contre, sur internet, en matière de vieux livres, je sais que je trouverais à peu près tout. Mais il faut y mettre le prix. Idéalement, les libraires devraient avoir un service en somme où eux se chargeraient d'acheter sur internet...

Toutefois, j'ai découvert la librairie TULITU, rue de Flandre, que je te conseille, et quand j'ai un livre à acheter (trouvé sur internet) je le commande chez eux. C'est ainsi que j'ai acheté une étude biographique de Marie Souvestre, une pédagogue du XIXème siècle qui avait inspiré le personnage du roman "Olivia" de Dorothy Bussy o;))) (J'ai des goûts littéraires spéciaux, lol).

A propos de nègres, sans peut-être aller jusque là, ce qui me frappe, c'est qu'à la fin des romans anglo-saxons, en général, l'auteur rédige une page de remerciements. Souvent très complète, bien sûr, cela ne ressemble pas à une bibliographie, mais cela donne une idée du nombre de personnes qui interviennent dans la rédaction d'un livre.

Chez les auteurs francophones, je n'ai jamais trouvé cela ! Une dédicace, oui, mais en quelque sorte, des "crédits", non. D'où ma question, combien de nègres les auteurs français utilisent-ils? Dans le cas des romans historiques, nécessitant d'infinies recherches, cela doit faire un fameux paquet !

Donc, je ne fais plus confiance qu'à une technique éprouvée, je lis le 4ème de couverture... Puis le début du livre... Puis je parcours le roman en triple vitesse... Et si cela semble correspondre à mes goûts, je prends. Et si ça me plaît vraiment, je lis et je relis. En regrettant déjà que ce soit fini.

Je dois reconnaître qu'en général, les auteurs francophones me plaisent peu. J'ai cependant eu d'agréables surprises. Le phénomène du best-seller est peut-être même plutôt anglo-saxon, mais il faut reconnaître (enfin, à mon idée) que certains romanciers anglo-saxons savent encore pondre de vrais romans. Dans un style qui n'est peut-être pas toujours celui de Chateaubriand, mais qui me donne l'impression d'avoir eu du bon temps.

Et non seulement, il y a les blogues, mais en plus, il y a les réseaux sociaux. Je me suis donné un mal fou pour choisir l'iconographie de mon livre (enfin, ce fut un livre écrit à plusieurs), BVH, mais à présent, sur les réseaux sociaux, dans les groupes sur Bruxelles, on trouve toute l'iconographie possible et inimaginable sur Bruxelles. Sans payer le moindre droit de reproduction aux musées à la BR ou à l'Irpa.......................

lol, je continue ???

Écrit par : Pivoine | 08/01/2016

Oui, pour La guerre des Etoiles...

La première trilogie (4, 5 et 6) pouvait plaire. Je l'ai vue et revue, parce que mon fils avait l'âge de la regarder et il adorait.

A treize ans, il a pleuré pour aller voir les 1, 2 et 3. Bon, comme ces films remontent aux origines d'avant 4, 5 et 6 (c'est-à-dire à la vie des parents des héros, Luke Skylwaker et la princesse Leia), ça peut avoir eu son utilité.

Mon fils est allé voir le numéro 7 et il est revenu très mitigé (il faut dire qu'entretemps, il va vers ses trente ans o;) - pour lui aussi, c'est clairement une affaire d'argent et cela n'a pas beaucoup de sens. En somme, les six films se suffisent amplement à eux-mêmes et ce n'était peut-être pas une très bonne idée non plus d'aller rechercher les malheureux qui ont pris trente ans en plus... Mais bon, quel acteur résisterait-il au fait d'avoir son ego chatouillé au bon endroit en revenant sur le devant (très vite éteint) de la scène ?

En plus, si tu veux voir un film au cinéma, il faut galoper, car ils sont retirés aussi vite de l'affiche............ Pour faire place au reste !

Écrit par : Pivoine | 08/01/2016

@ Michèle : l’eusses-tu commandé via ton clavier noir que tu les eusses reçus quand même dans tes blanches mains. :)

@ Pivoine : c’est de Tropismes dont je parle plus haut, eux qui n’ont jamais répondu à Bertrand. Si ça se trouve, on s'y est déjà croisé !

C’est fou ce que tu dis là des bibliothèques : rien que des livres récents, comme si les ouvrages récents étaient meilleurs, alors qu’inévitablement, dans deux ans, ils seront eux aussi devenus « vieux » selon de tels critères.

Plus jeune, j’ai pas mal fouiné dans les librairies d’occasion. On y trouvait de tout et n’importe quoi mais aussi des perles incroyables, des NRF en édition originale et plein d’auteurs que je n’aurais jamais lus si j’avais dû acheter les livres neufs.

Quant aux « nègres » le secret est bien gardé puisque ce sont justement les auteurs à succès, très prolifiques comme par hasard, qui en ont besoin. Moi je suis mon propre nègre. :))

Je ne connais rien à la guerre des étoiles, je préfère, comme Pascal, méditer sur la grandeur infinie de la voûte céleste ou rêver en contemplant le ciel étoilé. :))

Écrit par : Feuilly | 09/01/2016

Feuilly,
L'eussé-je fait que j'eusse sûrement été ravie de palper la version papier, la humer, la dévorer :) Et ce n'est pas trop tard :) Vous en dirai des nouvelles...

Bertrand,
J'adore comme toi le subjonctif plus-que-parfait, et même l'imparfait :)
Le manier dans un texte serait autre chose, l'économie de l'ensemble demandant un immense travail...

Bien à vous deux :)
M

Écrit par : Michèle | 10/01/2016

Le subjonctif n'est pas plus difficile qu'un autre temps. Il suffit de respecter la concordance des temps.
Ceci dit, dans ton exemple (que j'eusse été ravie) c'est en fait la conditionnel passé deuxième forme (= que j'aurais été ravie)

Écrit par : Feuilly | 10/01/2016

J'ai eu ce sentiment dès ma première phrase avec les blanches mains, mais j'ai fini par choisir de garder le subjonctif dans la subordonnée, d'une part parce qu'il y a irréalisation (incertitude) et d'autre part parce que ça chantait bien.
et le conditionnel passé deuxième forme on pouvait le mettre dans nos trois exemples, non ? :)

Écrit par : Michèle | 10/01/2016

Ben oui. C'est un subjonctif à valeur conditionnelle ou un conditionnel qui utilise la forme du subjonctif.

Écrit par : Feuilly | 10/01/2016

Il faut s'en-ga-ger : Comité pour la réhabilitation et l'usage du passé simple et de l'imparfait du subjonctif (CORUPSIS). (je suppose qu'ils ne sont pas contre les autres formes subjonctives).

Son adresse, en 2003 :
Hôtel de Londres Foirail nord --- 24540 MONPAZIER
Téléphone : 05 53 226 064 --- Télécopie : 05 53 226 198

pas sûr que ça existe encore. Manque d'adhérents.

Écrit par : cléanthe | 10/01/2016

@ Cléanthe : c'est assurément mauvais signe quand on crée des comités de défense :))

Écrit par : Feuilly | 10/01/2016

Hélas c'est vrai. Je connais personnellement quelqu'un qui travaille à la promotion de la littérature en Belgique. Lors de certains concours, on demande aux éditeurs d'envoyer le livre de leur poulain. "Quand ce sont de petits éditeurs, que veux-tu, on n'a pas le temps et c'est classement vertical"... Authentique. J'ajoute que j'ai participé autrefois à un concours de nouvelles organisé par cet organisme, et qu'ayant fait déposer ma nouvelle dans leur boite aux lettres par une amie... "ils ne l'ont pas reçue". La même année celle de Laurent Dumortier avait elle aussi disparu dans la 4ème dimension, et tant d'autres...

Ceci dit... je m'en fiche. Je ne vivrai pas de ma plume, c'est indéniable, mais je n'ai pas un éditeur qui m'emprisonne avec des délais et des corrections pour mieux aguicher le lecteur. Ajouter une scène hard ici, un peu de sang là... et où en suis-je avec le prochain manuscrit?

Je ne pense pas que le livre papier va disparaïtre, en tout cas pas pour le vrai lecteur. Le plaisir de toucher les pages, de le ranger dans une bibliothèque, de le prêter ne se remplace pas. Ce serait comme dire qu'une pilule miracle qui a la valeur nutritive d'un repas remplace le plaisir du verre de vin, des couverts, de la jolie assiette, et de l'aspect merveilleux de la viande en sauce...

Écrit par : Edmée De Xhavée | 11/01/2016

La promotion de la littérature en Belgique. Parlons-en…Il paraît que certains éditeurs (pas les petits) reçoivent des subsides pour les aider à publier de nouveaux auteurs. En pratique, ils utilisent cet argent pour publier leurs auteurs à eux, déjà connus et donc rentables.

Quant aux nouvelles, j’ai déjà essayé de me faire éditer dans des revues (sur les conseils d’ailleurs d’un grand éditeur belge ou plutôt d’une grande éditrice, qui avait refusé mon manuscrit sous prétexte que les nouvelles ne se vendent pas) mais il n’y a pas moyen. J’ai d’abord cru que c’était la qualité de mes textes qui était en cause, ce que je serais prêt à reconnaître, mais à la longue j’ai compris que les seuls auteurs à être publiés dans ces revues sont de nouveau ceux qui sont édités chez les grands éditeurs et dont les noms sont connus. Bref, le monde littéraire est un microcosme qui vit sur lui-même, où on s’édite et se congratule entre soi.

A Paris, ce n’est pas mieux.

« Ceci dit... je m'en fiche. Je ne vivrai pas de ma plume » Et c’est très bien, car cela permet une indépendance certaine. Je ne supporterais pas, je crois, que l’on change mon manuscrit de fond en comble. A la fin, cela deviendrait tout autre chose, car l’éditeur, qui sait ce qui se vend, ferait un roman policier d’un recueil de poésie. :)

« Je ne pense pas que le livre papier va disparaître » : voilà qui me rassure car personnellement cela me rendrait bien malheureux. Je viens d’ailleurs de faire installer une nouvelle bibliothèque, la précédente étant devenue trop petite. La seule chose qui m’attriste, c’est que je ne sens pas mes fils très intéressés par tout cela. J’ai donc l’impression d’être déjà un vieux dinosaure.

Écrit par : Feuilly | 11/01/2016

Bonne et heureuse Fleury
Le papier ne disparaitras..
Bonne santé, amour etc.
C'est tout
On plaisir de vous un de c'est tellement fatigué avec ses fêtes.
Repos po quelque jours pour moi e tous ceux que j'aime.

Écrit par : george | 12/01/2016

Oui, oui, bonne année George
Signé Feuilly (et non Fleury) :))

Écrit par : Feuilly | 12/01/2016

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