24/06/2013
Le retour des dictatures ?
On connaissait le pouvoir des banques et de la haute finance et on savait que les gens qui sont derrière ces institutions s’enrichissent toujours, ce qui n’est pas forcément le cas des citoyens ordinaires. On savait aussi que les banques étaient prêtes à tout pour accroitre leurs bénéfices, mais ce qu’on ne savait pas, c’est que cela se ferait à notre détriment et d’une manière organisée et planifiée.
Je vous propose donc de lire l’article ci-dessous attentivement, il vaut assurément le détour. En gros, on y explique que pour que les banques continuent à faire du profit, il faudrait un peu restreindre les acquis sociaux des citoyens, mais comme ces derniers (ou du moins certains de ceux-ci) ne semblent pas d’accord, il faudrait songer à saper les bases de la démocratie et à mettre en place des régimes beaucoup plus durs, quasi dictatoriaux, pour empêcher toute tentative de révolte.
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3616
Bon, on va me dire que c’est là un article tendancieux, issu des mouvements d’extrême-gauche. Certes, mais qui peut être certain qu’il ne dit pas la vérité ? Ce qui est sûr, par contre, c’est que notre presse classique (qui est aux mains, justement, de la haute finance) ment sans arrêt. Il suffit de voir les sornettes qu’on nous a livrées sur l’Irak (armes de destructions massives), sur la Libye (6.000 civils tués par l’aviation de Kadhafi) et aujourd’hui sur la Syrie (utilisation de gaz sarin par l’armée régulière) pour se rendre compte que cette presse officielle ment tout le temps. Depuis les USA ont reconnu s’être trompés en Irak (la version des armes de destructions massives provenait d’un opposant et non de l’ONU, opposant qui a ensuite été récompensé pour ses mensonges en devenant vice-premier-ministre d’Irak). Quant à la Libye, on sait que le vote à l’ONU a été obtenu sur base des déclarations d’un médecin libyen en exil à Genève, lequel se basait sur les dires de ses amis restés en Libye, amis qui depuis, sont évidemment devenus ministres dans le nouveau régime. Bref, ils ont menti pour faire tomber Kadhafi et ont été les premiers bénéficiaires du changement. Pour ce qui est de la Syrie, Carla del Ponte elle-même avait dit que le seul gaz sarin qui avait été utilisé l’avait été par les rebelles eux-mêmes. Malgré cela, des journalistes du Monde tentent de faire croire qu’ils ont ramené des échantillons de sang qui prouvent l’utilisation de ce gaz par l’armée régulière. Mais les conditions d’acheminement de ces échantillons sont si rocambolesques qu’on a du mal à les croire fiables (n’importe qui ayant pu ajouter n’importe quoi à ces échantillons). De plus les articles de presse relatant les faits sont ridicules : aucune convulsion chez les personnes soi-disant atteintes, mais une irritation des yeux qu’on soigne par de simples gouttes ophtalmiques. Sans parler des absurdités médicales qui sont écrites, comme ces quinze doses d’atropine administrées au même patient, alors qu’il aurait dû succomber à la troisième dose.
Bref, tout cela pour dire que si mon article du Comité Valmy est tendancieux, il ne l’est certes pas plus que les articles de la presse officielle. Il le serait plutôt moins, car il n’a à défendre que la vérité et des idées, tandis que la presse classique défend les intérêts économiques de certains.
Oui, mais me direz-vous, le Comité Valmy reprend de nombreux articles du Réseau Voltaire, or le Réseau Voltaire, c’est Thierry Meyssan et Thierry Meyssan c’est celui qui soutient que les attentats du 11 septembre 2001 à New-York ont été commandités par ceux qui voulaient justifier l’invasion de l’Irak (invasion qui était par ailleurs programmée bien avant ces attentats). C’est donc là une hérésie, me direz-vous et cela discrédite le travail de ce journaliste. C’est en tout cas ce que j’entends autour de moi quand je parle du Réseau Voltaire.
Mais si Thierry Meyssan avait raison ? Après tout sa version n’est pas plus farfelue que la thèse officielle, qui soutient que l’avion qui a percuté le Pentagone s’est « dématérialisé » (puisqu’on n’en a retrouvé aucune trace), ce qui est quand même difficile à croire. Sans compter que cela n’explique pas comment cet avion a pu traverser un mur de béton armé en ne laissant qu’un trou de quelques mètres carrés (ce qui ferait plutôt penser à un tir de missile). Mais passons, ce n’est pas le lieu de débattre de ce problème.
J’ajouterai cependant que si les thèses de Meyssan restent des hypothèses (mais plus que crédibles), il est d’autres faits, historiques ceux-là, qui démontrent que ce ne serait pas la première fois qu’un pays tue des innocents dans son propre camp pour soulever l’opinion mondiale en sa faveur. Ainsi, le 08.06.1967, deux jours avant la fin de la guerre des Six Jours, Des Mirage et des torpilleurs israéliens attaquent le navire américain « USS Liberty ». Ce bateau n’était pas armé et se trouvait dans les eaux internationales. On a même tiré sur les canots de sauvetage, afin de ne laisser personne en vie. En effet, le but était d’accuser l’Egypte de Nasser afin que les Etats-Unis soutiennent Israël dans sa guerre contre le monde arabe. Malheureusement (ou plutôt heureusement), un bateau soviétique croisait dans les parages et a pu relater les faits. Israël a alors évoqué une erreur de tir et les choses en restèrent là (enfin, pas vraiment car l’absence de réaction des Etats-Unis fit comprendre à Israël qu’il avait le soutien inconditionnel de la plus grande puissance du monde).
Ce fait semble incroyable, mais il est pourtant historique et authentique. Dès lors, tous les articles « incroyables » que l’on lit sur les sites du Réseau Voltaire ou du Comité Valmy pourraient bien être vrais eux aussi. En tout cas ils semblent bien plus crédibles que ceux que l’on lit dans la presse officielle. Et dès lors, ce qui est dit plus haut du désir de JP Morgan d’imposer des dictatures en Europe ne devrait peut-être pas être pris à la légère.
1967, Grèce, mise en place de la dictature des Colonels
00:05 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
Merci, Feuilly. J'ai donc lu cet article époustouflant parce qu'il fait froid dans le dos.
Ton honnêteté intellectuelle te fait prendre beaucoup de précautions et tu as raison car les menteurs sont toujours très prompts à traiter de menteurs qui osent contredire leurs "romans".
J'y crois à cet article, non pas parce que ça arrange ma vision du monde ou mes "sentiments" et convictions anti-capitalistes, mais parce que, historiquement, il en a toujours été de même : la finance et le profit se sont toujours appuyés sur les éléments les plus réactionnaires du corps social, surtout en temps de crise, réelle ou fantasmée.
Encore merci car tant qu'il restera quelques voix pour dire le contraire de la pommade officielle, il restera de l'espoir.
Écrit par : Bertrand | 24/06/2013
Je souscris à ce que te dit Bertrand. Et je pense qu'il faut continuer à dire à informer autour de soi car il y a sans doute beaucoup de gens qui ne sont pas conscients de ce qui est à l’œuvre.
Nous (la difficulté est de mesurer ce nous, mais je le pense nombreux) subissons de plus en plus d'avis de tempêtes. C'est Annie Le Brun qui parlait du "trop de réalité" qui nous assaille. Nous en sommes à un point où toute nouvelle évocation du "malheur" contribue seulement à nous y accoutumer. A créer ainsi "une insensibilité grandissante finissant par ramener les uns et les autres vers des marécages où chacun se plaît à avancer dans les plus épais brouillards".
Il faut continuer à montrer et dénoncer les causes des choix politiques qui sont faits. Ne pas se laisser intimider par les fauves à l’œuvre. Casse la grande roue du cynisme et faire surgir de ce temps ce qui n'est pas encore.
Écrit par : Michèle | 24/06/2013
@ Bertrand:
Oui, si j’insiste beaucoup pour justifier la pertinence de ces articles, c’est que j’ai déjà remarqué certaines attitudes hostiles. Quand j’entends les réactions de mes collègues (pour autant que j’aborde le sujet, car ce qui se passe dans le monde ne semble pas trop les tracasser) au sujet de la Syrie (et de la Libye autrefois), c’est consternant. Ils gobent tout ce qu’ils ont lu dans la presse. Nous sommes toujours les bons et les autres les mauvais. Et quand on les coince sur les armes de destructions massives irakiennes, qui n’existaient pas, ils s’en sortent en disant que Sadam était quand même un affreux dictateur qui avait gazé des villages entiers et qu’il a eu ce qu’il méritait. Ce qui est vrai. Mais ils ne comprennent pas que cela ne dérangeait personne quand il utilisait du gaz fourni par les USA pour gazer les enfants iraniens durant la guerre qui opposait l’Irak à l’Iran (guerre dans laquelle les USA l’avaient poussé pour affaiblir leur ennemi héréditaire. En effet, l’Iran des ayatollahs avait eu le toupet, à la différence du Shah, de gérer son pétrole lui-même).
Quant aux éléments réactionnaires, ils finissent toujours par faire le jeu du Capital.
La force d’Internet, c’est qu’on peut clamer ces vérités. Mais maintenant on sait qu’on peut être surveillé par les services secrets
Ceci dit en passant, sur mon PC professionnel, j’ai accès à toute la presse, mais pas au Réseau Voltaire. C’est un signe qui ne trompe pas.
A propos de ce réseau Voltaire, il avait publié voici une semaine un article disant que les USA (qui ne veulent pas trop s’engager en Syrie et qui ont compris qu’ils ont perdu la partie contre les Russes), lassés de l’agitation de l’émir du Qatar (qui était bien utile pour déstabiliser la Syrie, mais qui devient encombrant s’il veut continuer à armer des rebelles djihadistes qui se retourneront demain contre nous), que les USA, disais-je, avaient demandé à cet émir de démissionner et de laisser la place à son fils. La nouvelle me semblait incroyable. Et pourtant, on al retrouve aujourd’hui dans le Monde :
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/06/24/l-emir-du-qatar-abdiquerait-en-faveur-de-son-fils_3435164_3218.html
Evidemment, on ne dit pas que l’émir a été contraint de démissionner, on dit pudiquement qu’il laisse la place aux jeunes. Il est pourtant peu probable que cela soit là le motif réel, car il était trop occupé à répandre le wahhâbisme pour s’arrêter si soudainement en chemin.
Écrit par : Feuilly | 24/06/2013
@ Michèle : tout à fait. La violence est tellement banalisée qu'elle ne nous émeut plus. Il y a 50 morts par jour en Irak. Qui s'en soucie encore? Pourtant cela veut bien dire que l'Occident (et derrière lui, Israël sans doute) est parvenu à dresser les Sunnites contre les Chiites pour son plus grand profit. Pendant que les Musulmans se battent entre eux, ils ne pensent pas à fabriquer une bombe atomique. Comment le pourraient-ils, d'ailleurs, dans un pays en ruine ?Pourtant, du temps de Sadam, ils allaient y arriver puisqu'Israël est allé bombarder des sites qu'il jugeait menaçants.
Écrit par : Feuilly | 24/06/2013
Cette histoire du Qatar ne cesse de m'intriguer, riche à millions, plus de 20% de croissance, un paradis, dit-on, car, pour les hommes, je ne sais pas si l'enfer est pavé de bonnes intentions mais, en revanche, je sais que le paradis est tapissé de billets de banque !
Le Qatar, les chers amis à Sarkozy et que cet imbécile de Hollande reprend à son propre compte. Comme s'il y avait là-bas des "amis incontournables".
Partout ou Israël et les UE foutent les pieds, c'est le chaos. Partout. Tout les intéresse de ce qui peut rapporter du pognon, investir, conquérir.
Nos amis, nous dit-on, ici, en Europe.
Ce sont là des amis qu'on ne voudrait pas même avoir comme voisins !
Écrit par : Bertrand | 24/06/2013
Comme voisins? Bien sûr que non! Tu imagines s'ils invitent Sarkozy à un barbecue ? :)))
Écrit par : Feuilly | 24/06/2013
Ce ne serait pas "la fête des voisins" tant on aurait envie de leur faire leur fête ! :)))
Écrit par : Bertrand | 24/06/2013
Dans le journal "L'Humanité" d'hier lundi, il y a un article d'Hassane Zerrouky intitulé "Paris-Doha, les liaisons douteuses". Il n'est pas encore en ligne ou je n'ai pas su le voir.
Mais je donne le lien d'autres articles de l'Huma sur le même sujet :
http://www.humanite.fr/monde/qatar-hollande-met-ses-pas-dans-ceux-de-sarkozy-544403
http://www.humanite.fr/monde/les-amis-de-la-syrie-veulent-changer-lequilibre-de-544394
http://www.humanite.fr/monde/djihadisme-le-jeu-trouble-du-qatar-513873
Écrit par : Michèle | 25/06/2013
@ Michèle : merci pour ces articles, qui donnent une bonne image de la complexité des relations internationales.
"en visitant un chantier de Bouygues à Doha" : tiens, tiens ...
Écrit par : Feuilly | 29/06/2013
C'est très crédible.
Mais le capital finance également l'extrême gauche, et tous les autres, FN, nouveaux crédibles, ancien combattants : tout le monde a accès au guignol.
On voit beaucoup plus de guerres civiles que de dictatures sanglantes. Je pense que l'objectif du capital est notre auto-destruction plutôt que la gestion violente à l'ancienne.
Cette auto-gestion est dans l'esprit de l'empowerment (la spécialité d'obama avant de faire le métier de président) : on se bat entre nous, le gouvernement également bien armé en profite pour nettoyer les gêneurs et tester ses nouveaux gadgets, dans la panique cela passe inaperçu, et on utilise encore leur bon argent pour ... reconstruire le pays comme après chaque crise.
L'ennemi est le système, il est dématérialisé, le boycott me semble la seule issu !
Écrit par : ppm | 07/07/2013
Très intéressant, cher Feuilly, néanmoins, pour toute personne critique, lecteur de Michel Collon, Mediapart ou Réseau Voltaire (Quoique Th. Meyssan, mmm!) et tant soit peu engagée en politique internationale, presque un truisme. Il est toutefois vrai que, quelque soient les sons de cloches, il est aujourd'hui pratiquement impossible de séparer le vrai du faux, le risque étant en fin de compte de ne plus croire en rien.
Écrit par : giulio | 08/07/2013
@giulio : ne plus croire en rien n'est pas un risque, c'est une solution. Le scénario de "On a marché sur la Lune" par exemple est totalement incroyable pour le mécanicien que je suis ;-)
Écrit par : Pépéhème | 11/07/2013
@ tous : oui, ne plus croire en rien semble finalement la meilleure solution.
Écrit par : Feuilly | 11/07/2013
Les commentaires sont fermés.