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26/03/2013

De la publicité

Quand on y réfléchit bien, ce ne sont plus des produits que le discours publicitaire nous vend. En effet, j’ai déjà chez moi tous ceux  dont j’ai besoin, donc pourquoi irais-je en acheter d’autres ? Parce qu’ils seraient meilleurs ? Mais ils ne le sont pas et je le sais. Donc il a fallu miser sur autre chose, pour tenter de me convaincre. Et cette autre chose, c’est l’ambiance et le rêve. Nivea n’est pas seulement une crème, c’est d’abord un moment de douceur partagé entre une mère et son enfant, dans une ambiance familiale pleine de tendresse. Tel shampoing n’est ni meilleur ni plus mauvais qu’un autre, mais il renforce l’éclat de vos cheveux, Mesdames et donc vous rend irrésistibles. Comme le déodorant Axe vous rend plus virils et plus attractifs, Messieurs. La publicité fait donc appel à ce que nous voudrions être, des espèces de surhumains qui auraient toutes les qualités pour séduire et donc pour plaire. Car derrière tout cela, il y a l’amour et la tendresse, que chacun espère et qu’il n’a pas toujours, dans ce monde égoïste réglé par le rendement, la performance et la compétition.

Le produit qu’on veut me vendre serait donc un moyen que je n’aurais qu’à saisir pour atteindre ce rêve qu’est l’amour ou du moins l’amitié (ah, ces fromages de chèvre qu’on déguste entre amis sur la terrasse d’une vieille ferme provençale un peu rustique !). On me vend donc de l’immatériel et on fait appel à mon besoin d’affection et de partage pour me le vendre. Le paradoxe, c’est que cette société marchande, basée uniquement sur l’argent, fait justement bien peu de cas de l’amour et des relations humaines en général puisqu’elle nous demande avant tout d’être performants dans notre travail et d’être de bons consommateurs à titre privé. Ces relations humaines qu’elle détruit sans état d’âme, elle les emploie dans la publicité pour nous faire acheter ces satanés produits dans le seul but est d’enrichir encore plus quelques privilégiés avides d’argent. Mais comme elle sait que nous souffrons de carences affectives dans cet environnement uniquement composé d’objets commerciaux sans intérêt (environnement qu’elle a créé elle-même et qu’elle nous a imposé), elle en profite pour nous faire rêver à ce que nous avons perdu à cause d’elle et cela dans le seul but de vendre encore et encore.

Triste époque.

Commentaires

Ce fut bien là toute l'astuce perverse de la pub : vider la vie de sa substance pour la revendre en virtuel sous forme de dentifrice.
D'ailleurs, vous remarquerez que dans la plupart des cas, les pubs comportent le message subliminal du plaisir sexuel. Par exemple, une belle voiture de chiotte avec une superbe nana, lascive et tout.. Qui est à vendre l'auto ou la nana ? L'auto bien sûr, mais dans le cerveau, l'inconsciente confusion, le parallèle, s'installe.
Imaginez une voiture dont la publicité présenterait un homme laid, moche, sale, pas rasé et ivre... Le fiasco !
Comme vous le dites : triste époque.

Écrit par : Barnabé | 26/03/2013

@ Barnabé : de fait, le plaisir sexuel est omniprésent dans la publicité. Forcément puisqu'il concerne tout le monde et fait appel à quelque chose de fondamental.

Écrit par : Feuilly | 26/03/2013

Ton analyse retient l'intérêt :)
Personnellement, je jurerais n'avoir jamais acheté sous l'emprise de la pub. La publicité me sort littéralement par les yeux. Peut-être n'ai-je pas échappé à des messages subliminaux, mais j'achète tellement peu (à part des livres)... :)

Écrit par : Michèle | 26/03/2013

Tout à fait d'accord avec toi, Feuilly ! Je fais de mon mieux pour y échapper et, désormais, étant donné mon âge, n'y ai même plus tellement de mérite. Je crains néanmoins que la pub continue à m'influencer subconsciemment et malgré moi. Et même toi, Michèle, devrais remplacer le "peut-être" par "certainement".

Écrit par : giulio | 26/03/2013

Personnellement, j'ai l'impression de ne pas me faire influencer mais c'est un fait que je connais un certain nombre de produits à cause de la publicité et que sans elle je ne les aurais pas connus Quant à savoir si je les achète, rien n'est moins sûr... Le paradoxe c'est d'ailleurs que certaines de ces publicités à connotations sexuelles ne s'adressent pas à moi (parfums féminins, lingerie, etc.). C'est un fait que j'aurai l'attention attirée mais par définition je ne serai jamais l'acheteur. Alors quel est l'intérêt pour la marque de jouer sur ce registre ?

Écrit par : Feuilly | 26/03/2013

Vous n'aimez pas les dessous affriolants de ces dames ? (!) Ceci dit, je n'ai jamais, moi non plus, acheté de dessous féminins, mais je ne suis pas insensible à leurs charmes. Quant à savoir si nous sommes influencés ou non, je crois que nous le sommes forcément.
Comme Michèle, je n'achète pratiquement que du nécessaire, mais à propos de ce nécessaire, les messages fourmillent, ne serait-ce que pour la marque de peinture avec laquelle je me propose de repeindre ma maison ce printemps...

Écrit par : Bertrand | 27/03/2013

Pour la peinture, justement, un menuisier m'avait déconseillé une certaine marque qui faisait beaucoup de publicité. Car entre la qualité du produit et ce que la pub nous en dit, il y a une marge.

Écrit par : Feuilly | 27/03/2013

Les commentaires sont fermés.