Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/12/2012

Deux maisons d'édition

J’avais parlé autrefois des Classiques Garnier, qui avaient disparu de nos librairies, mais qui semblaient devoir revenir sur le devant de la scène. Je constate aujourd’hui, en effet, que le nombre de titres disponibles ne cesse de croître, ce dont on ne peut que se réjouir.

A côté de l’édition numérique, on ressort les bons vieux livres papiers.  « L'ensemble du fonds des Classiques Garnier, depuis son premier titre publié en 1896, est actuellement en cours de réimpression » peut-on lire sur le site de l’éditeur. Toutes les périodes sont couvertes, depuis le Moyen-âge jusqu’au XXI° siècle. A côté des œuvres des écrivains eux-mêmes, on trouve aussi beaucoup d’études universitaires. Si on télécharge le catalogue,  on obtient un livret de  93 pages, ce qui est absolument époustouflant… 

Citons, au hasard :

Pour le M-A : Antoine de la Salle (les Quinze Joyes de mariage), F. Villon, Tristan et Yseut, Joinville, etc.

Pour le XVI° : Garnier, Pontus du Tyard, Jodelle, etc.

Pour le XVII° : Pascal, Mme de Lafayette, Scarron,

Pour le XVIII° : Voltaire, Crébillon, Montesquieu, Rousseau, Condorcet, etc.

Pour le XIX° : Musset, Nodier, Huysmans, Toussaint Louverture,  Gautier, Nerval.

Pour le XX° : Suarès et Jarry.

Juste une remarque un peu négative, pour terminer : dans ma librairie favorite, qui n’est pourtant pas n’importe laquelle, je n’ai pas vu beaucoup de livres des Classiques Garnier, sauf quelques études universitaires. Pour les auteurs, rien, ou alors je n’ai pas bien regardé, ce qui m’étonnerait. Evidemment, le public achètera plutôt une édition de poche chez Folio ou alors carrément un volume de la Pléiade, ce qui ne laisse rien présager de bon pour cette collection d’éditions scientifiques dont le prix reste quand même élevé .

 

 

Puisque je suis en train de parler d’éditeurs rares, je me permets de rappeler l’existence du fond des éditions Zodiaque (abbaye de la Pierre qui vire, en Bourgogne).Cette maison d’édition avait été crée en 1951 par Angelico Surchamp, un moine bénédictin, médiéviste et spécialiste de l’art roman. Ce n’est donc pas un hasard si les différentes collections étaient en priorité tournées vers l’art roman, en France ou dans le reste de l’Europe. Elles se sont ensuite intéressées à l’art religieux d’autres époques (gothique) et même à l’art d’autres religions.

Les livres sont réalisés conjointement par des moines et des universitaires, comme Raymond Oursel. Beaucoup de photographies sont dues à Jean Dieuzaide. En 2002, malheureusement, les éditions Zodiaque son vendues au groupe PVC (Publications de la Vie catholique) avant d’être intégrées aux éditions Desclée de Brouwer. Quant aux archives du Zodiaque, elles sont déposées à l’IMEC (Institut mémoires de l’édition contemporaine), à l’abbaye d’Ardenne, près de Caen.

Pour ceux qui souhaiteraient compléter leur collection, le site Romanes.com reprend tous les livres encore disponibles sur le marché de l’occasion. Enfin, il est possible de s’adresser directement à l’abbaye de la Pierre qui vire, qui dispose toujours d’un certain nombre d’ouvrages.

   editions zodiaque,classiques garnier

Abbaye de la Pierre qui Vire

Commentaires

Le site des Classiques Garnier est une mine. Merci de cette indication.

Quant aux éditions Zodiaque, je n'ai qu'un ouvrage de la collection La nuit des temps :
NT30 - Pyrénées romanes (2e édition), 1969, 380p

Écrit par : Michèle | 16/12/2012

De Jean Dieuzaide (dont j'ai vu la rétrospective de l’œuvre à Paris fin 2002), voici :


- le site de San-Clément de Tahull (XIe siècle) et la Maladetta, 1956. (BM Lyon)

http://www.bm-lyon.fr/expo/virtuelles/dieuzaide/photos/catalogne.jpg


- le Berger des Pyrénées, col d'Aspin,1954 (BM Lyon)

http://www.bm-lyon.fr/expo/virtuelles/dieuzaide/photos/berger.jpg


- à Mimizan (Landes), les bouchots, 1965 (BM Lyon)

http://www.bm-lyon.fr/expo/virtuelles/dieuzaide/photos/bouchots.jpg

Écrit par : Michèle | 16/12/2012

@ Michèle : Pyrénées romanes ? Qui l'eût cru ? :))
Merci pour tous ces liens. Dieuzaide savait capter l'âme des êtres ou des paysages. En tout cas les photographies des églises, chez Zodiaque, sont absolument superbes.

Écrit par : Feuilly | 16/12/2012

Le perecquien Philippe Didion, dans ses 560e "Notules Dominicales de Culture Domestique (et de Villégiature Exotique)", parle d'un Classique populaire de chez Garnier :


VENDREDI.
Lecture. Aimé de son concierge (Eugène Chavette, Dentu, 1878, rééd. Garnier, coll. Classiques populaires, 1977; 232 p., s.p.m.).
On trouve parfois mentionné Aimé de son concierge dans des études sur Perec. Le livre de Chavette est en effet un roman d'immeuble, un ancêtre de La Vie mode d'emploi, qui se situe entre Le Diable boiteux de Lesage et Pot-bouille de Zola. Son action est en effet entièrement confinée dans les cinq étages d'un immeuble de la rue du Helder, une rue connue de la littérature puisqu'Alexandre Dumas y logeait la famille d'Albert de Morcerf dans Le Comte de Monte-Cristo. Comme le roman de Zola, Aimé de son concierge est également un roman d'ascension sociale : on y suit la progression du jeune Clovis, artiste impécunieux comme il se doit, jusqu'à son mariage avec Mme Durieux, propriétaire de l'immeuble. Autour d'eux gravite, répartie sur tous les étages, une galerie de personnages colorés, un séduisant militaire, un droguiste idiot, un gérant escroc, sans oublier le concierge du titre. On découvre aussi un auteur de qualité, Eugène Chavette (né Vachette), dont le style enlevé et drôle évoque le Louis Dumur romancier d'Un coco de génie. Malheureusement, l'intrigue qu'il met en place - mélange de comédie moliéresque et de boulevard - se révèle rapidement embrouillée et fastidieuse à lire au-delà des premiers chapitres.

Écrit par : Michèle | 16/12/2012

é Michèle : s'agit-il vraiment des Classiques Garnier ou de la collection "classiques populaires" de chez Garnier Frères ?

http://www.le-livre.fr/Fiche-RO20081450.html

Écrit par : Feuilly | 16/12/2012

Tu as raison, c'est bien la collection "classiques populaires" de chez Garnier Frères. Rien à voir avec les Classiques Garnier.

Écrit par : Michèle | 16/12/2012

Un grand merci pour la redécouverte de tous ces trésors de l'édition. Les Classiques Garnier font partie de notre histoire, presque de notre construction. Scarron et son Roman comique, une perle !
Oui, un grand merci, ça fait du bien en ces temps de la surbrillance de pacotille !

Écrit par : Barnabé | 17/12/2012

@ Barnabé : oui, les classiques restent assurément mes préférés. Ca ne me met pas trop de plain pied avec mes contemporains, mais bon, au moins cela permet de prendre un certain recul par rapport à l'agitation des notre époque. Et quand on sait que tout est devenu commercial, ce n'est pas plus mal de rester en-dehors du système. D'abord pour des raisons politiques et contestataires, mais surtout pour mon propre équilibre personnel. Mieux vaut méditer sur des textes anciens que de lire tous les agités qui viennent vendre leurs livres sur les plateaux de télévision.
C'est cela aussi que j'aimais chez Zodiaque, ce côté de réflexion et de recueillement hors du temps.

Écrit par : Feuilly | 17/12/2012

"Abbaye de la pierre qui vire". Quel joli nom, tout empreint d'ésotérique et de poésie. L'image même donne envie de se retirer du monde.
Virer. Quel sens donneriez-vous à ce verbe, là ? Qui tourne ? Qui change de sens ?
Une virée est aussi un périple ... La virée de galerne. La virée au Nord-ouest.

Écrit par : Barnabé | 17/12/2012

@ Barnabé : le sens de "pierre qui bouge"

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Pierre-qui-vire3.jpg

Écrit par : Feuilly | 17/12/2012

Les commentaires sont fermés.